PARIS 27 MARS 1999  | SANS PATRIES NI FRONTIÈRES

Manifestation européenne, pour la régularisation des sans papiers,
pour la libre circulation et contre les centres de rétention
 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 


LA CHARTE DE MILAN

Ces trois motions issues de l'Assemblée Nationale réunie à Milan le samedi 19 septembre 1998, au Centro Sociale Leoncavallo, représentent la synthèse des travaux réalisés au sein des Commissions et de l'Assemblée Générale, cette dernière ayant décidé de les unifier pour constituer ce document: "LA CARTA DI MILANO".

I. La commission sur "Répression, Dépenalisation et Prison", en contribuant à la formulation articulée de la CARTA DI MILANO, définit:

Nous ne reconnaissons pas le droit jusqu'à ce que celui-ci nous reconnaisse! Ce "droit" ne nous appartient pas car il n'est plus adéquat pour interpréter les conditions sociales produites par les profondes transformations qui traversent ce pays. La sanction pénale des comportements sociaux causés par un modèle de développement qui garantit seulement précarité et exclusion, dans un absence totale de perspectives pour le futur, démontre ô combien la culture juridique de ce pays peut être obsolète. On entend parler de "tournant", tous se divisent sur comment affronter la grave situation sociale et sur la question de l'emploi qui touche désormais d'amples secteurs de la population mais simultanément l'expression sociale, fruit de cete état de faits, vient lourdement sanctionné juridiquement.
L'effet immédiat de ce mécanisme est de suffoquer la manifestation de cette désapprobation en empêchant qu'explose définitivement la crise de cette strumentalisation juridique.

Nous, Centri Sociali, réunis en assemblée nationale au Leoncavallo, il 19.09.98, dèjà multi-condamnés et poursuivis pour avoir affirmé notre droit à l'existence, nous sentons que notre condition est similaire à celle de ceux qui subissent la criminalisation de leurs droits sans avoir d'autres interlocuteurs et réponses, que sont magistrats et force de l'ordre, procès et sentences.

Nouas pensons que l'utilisation du Code Pénal en réponse aux luttes sociales ou à la consommation de substances stupéfiantes soit un crime contre l'humanité ! Tout comme le recours à l'incarcération des malades du Sida et de tout sujet représentant les "urgences sociales". La prison n'a jamais été une alternative à l'exclusion sociale et à l'émargination et ainsi nous revendiquons dès à présent qu'un "nouveau droit" soit à l'ordre du jour de l'agenda politique actuel, un nouveau droit qui se fond surtout sur:

    - Amnistie per nous e per les années 70; - Droit à la libre circulation des hommes et des femmes avec la fermeture immédiate des centres de rétention pour immigrés. Nous lançons d'ores et déjà sur ce dernier thème une journée de mobilisation nationale pour la fin du mois d'octobre;

    - Dépénalisation/décriminalisation des délits liès à l'exercice des droits niés;

    - Dépénalisation/décriminalisation de l'usage de substances stupéfiantes; - Dècarcération de toute personne atteinte d'une grave maladie et des malades du Sida, comme premier pas vers un horizon privé de prison et d'institutions totales.

Nous pensons que cette bataille doit être le produit d'une relation en synergie avec d'autres acteurs sociaux intéressés par l'élargissement des garanties sociales, permettant ainsi la prolifération d'espaces d'expression politique par le bas.
Nous, en attendant, nous commencerons tout de suite à rendre opérationnel ce nouveau droit, en édifiant matèriellement notre charte des droits et des libertés en partant du fiat que ce droit actuel nous ne le reconnaissons plus !

 

I. La commission de travail sur le "Revenu de citoyenneté", en contribuant à la formulation articulée de la charte de milan, définit:

    1) Revenu de citoyenneté come noeud politique fondamental et horizon idéal ( à l'opposé d'une reproposition statique comme celle de l'emploi pour rèpondre aix nouveaux besoins sociaux) pour ouvrir une nouvelle phase de conflits sociaux et de mobilisations, unique vraie bataille capable d'unir concrètement sujets et société réelle, du nord au sud.

    2) L'ouverture d'une phase constituente, ample, plurielle, riche de différences, pendant la quelle vérifier les conditions pour la création d'un mouvement de masse, à partir de cette idée centrale.

    3) La nécessité de créer un réseau organisationnel pour le mouvement, formé à partir des groupes de travail, les collectifs, les associations,?, présents dans les divers territoires, ouvert aux contributions d'autres sujets, pour stimuler l'approfondissement du débat, sa diffusion et la confrontation entre les parcours et expérimentations développés par les différentes réalités.

Le réseau a en outre la fonction d'articulation des propositions concrètes pour les campagnes menées en commun; la prochaine convocation est confiée au "Movimento delle tute bianche" de Rome.

 

III. La commission "Centres sociaux et aires urbaines abandonnées", comme contribution au débat pour la charte propose:

1) Sortir de la dynamique perdante "Conflit - Répression - Lutte contre la répression", entrer dans un panorama différent, au sein duquel le conflit social soit porteur de projectualité. Nous voulons construire le tourbillon "Conflit - Projets - Elargissement de la sphère des droits". Nous votons les projets comme un élément constituant, préfigurant des modèles sociétaires, économiques et relationnels autres, nous pensons à un conflit qui partant de nous-mêmes sache revendiquer et conquérir des droits pour tous, en sortant définitivement des logiques auto-référentielles.

2) Nous croyons qu'il est désormais impensable de reporter à plus tard la nécessité d'identifier une solution politique articulée, à caractère national, qui permette aux Centri sociali de sortir de la dimension de précarité à laquelle ils ont été contraints, et de restituer la valeur sociale à ce que représente la libération des espaces et à la réutilisation des aires urbaines abandonnées. Nous voulons intervenir aussi bien sur ce qui existe déjà actuellement, ces espaces que nous avons réussi à conquérir au fil des années, que sur la législation actuellement inadéquate qui doit savoir reconnaître la particularité de la dimension auto-gestionnaire et en sauvegarde l'indépendance et l'autonomie politique, gestionnaire, administrative.

3) Nous croyons qu'il est opportun de placer l'expérience des Centri sociali dans une battaille générale de conquête des droits pour une citoyenneté totale, pour tous, en commençant par la question du revenu, comme la vraie et propre réforme conflictuelle du Welfare, en entreprenant des parcours de réappropriation par le bas de la richesse sociale. Nous avons ainsi décidé, pour commencer à construire ces parcours de lutte, de créer:

4) Un parcours d'auto-enquête, sur le plan national, entre tous les Centri sociali, qui sache sonder les diverses situations existantes afin d'établir un bilan sur les rapports établis avec les institutions locales sur la reconnaissance ou non des Centri sociali en tant qu'espace (notamment les différents types de convention passés entre les mairies et les Centri sociali), sur les activités et services proposés par les Centri sociali sur le plan territorial, sur les projets et leur réalisation.

5) Une banque de données, collective, au travers de laquelle il sera possible confronter nos réflexions, nos projets et leurs réalisations, la possibilité d'accèder aux financements publics, etc.

6) Un instrument national, s'approchant de l'idée d'un consortium, qui sache intervenir aussi, en partant des accords passés sur le plan local (les différents types de convention passés entre les mairies et les Centri sociali), sur la dimension législative dans la direction de pouvoir garantir une reconnaissance totale de l'autogestion.

L'Assemblée Nationale du 19 septembre1998

 

 

 

 

 

YA BASTA

YaBasta
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Tute bianche
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No Borders !
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