_______________________________________________________ --------------------------------------------------------------- CONTRE INFOS EUROPEAN COUNTER NETWORK PARIS / FRANCE --------------------------------------------------------------- 24 janvier 1996 / N- 05 -------------------------------------------------------------- Ecn c/o Reflex - 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris (France) --------------------------------------------------------------- Counter@dialup.francenet.fr http://www.anet.fr/~aris/ --------------------------------------------------------------- --BOYCOTTONS ACKERMAN ! --5000 FRANCS POUR UN BOMBAGE --SOLIDARITE AVEC LES NETTOYEURS DU METRO --POUR LES VOEUX 1996... PRISUNIC LICENCIE SON PERSONNEL ! _______________________________________________________ BOYCOTTONS ACKERMAN ! ----------------------- Aux gre'vistes, manifestants et sympathisants du mouvement de de'cembre 1995. A tous ceux qui refusent de baisser la tete devant l'arrogance des puissants. Le mouvement social qui a leve' a` la faveur des gre`ves de novembre-de'cembre est ne' autour de questions e'conomiques, mais il porte dans ses profondeurs l'insurrection de la dignite' contre l'arrogance. Nous n'avons pas encore pu mettre a` bas le "plan Juppe'" mais unis nous sommes assez forts pour assener un bon coup de trique a` l'ennemi. Qu'un travailleur soit re'primande' parce qu'il ose, en pleine canicule, travailler torse nu dans un entrepot dont le syste`me de ventilation est en panne, constitue de'ja` un abus. Qu'il soit jete' a` la rue est un crime. C'est ce qui est arrive' en juillet 1994 a` un ouvrier d'une grosse entreprise de Saumur: les vins effervescents Ackerman. Ce que l'Etat nomme une "de'cision de justice" a confirme' le licenciement pour faute grave' le 14 novembre 1995. La morgue, le cynisme et le me'pris de ce "jugement" s'adressent a` tous ceux qui n'ont d'autre moyen pour survivre que de louer leurs bras ou leur cerveau. Il serait suicidaire, de'shonorant et impardonnable de ne pas re'pondre. Le mouvement qui vient de se mettre en marche perdrait son sens s'il choisissait d'ignorer un camouflet aussi scandaleux. De toute la force de leur petit nombre, les signataires de ce texte appellent l'ensemble du mouvement a` lancer une vaste ope'ration de boycott sur la firme Ackerman jusqu'a` la re'inte'gration de l'ouvrier humilie' et jete' au chomage. S'ils prennent cette initiative, c'est dans l'espoir de pouvoir s'effacer au plus tot devant l'action pour se fondre a` nouveau dans la communaute' re'cemment reconstitue'e. Rien ne serait pire que d'utiliser cette affaire a` des fins de publicite' partisane. Nous ne connaissons pas l'ouvrier dont il est question, nous ne savons pas, et nous nous foutons de s'avoir, s'il est syndique' ou appartient a` quelque organisation que ce soit. Camarades, soeurs et fre`res, si tous ensemble nous e'chouons dans ce combat pour notre dignite' d'humains, nous aurons au moins connu le bonheur de fraterniser une fois de plus. Si nous re'ussissons, tous ensemble, nous aurons e'largi le champs des possibles. Un pour tous, tous pour un ! Union locale de Paris - 2e Union re'gionale de la CNT 39, rue de la Tour-d'Auvergne, 75009 Paris Te'l. 48 78 78 64 _______________________________________________________ 5000 FRANCS POUR UN BOMBAGE ----------------------------- Paul Lambinet, le militant antinucle'aire appre'hende' en flagrant de'lit, le 31 auut dernier, pour avoir bombe' sur un mur: "Non aux essais nucle'aires, non a` la bombe !", "Contre le colonialisme militaro-atomique", "Autode'termination des peuples du Pacifigue", a e'te' condamne', le 13 de'cembre 1995, par le tribunal de grande instance, a` 1000 F d'amende et 4000 F de dommages et inte'rets pour le proprie'taire du mur. Rappelons, au passage, que Paul est chomeur et perçoit a` ce titre une rente de l'Etat atteignant la somme "colossale" de... 2 000 F par mois ! Lors du proce`s en correctionnel le 8 novembre, une cinquantaine de personnes sont venues apporte' leur soutien, et deux banderoles avait e'te' de'ploye'es devant le tribunal durant la dure'e du proce`s. Cette fois-ci, le proces de Paul e'te' l'occasion d'expe'rimenter un nouveau type de solidarite' : nous avions passe' un message sur le re'seau Internet, en donnant le nume'ro de fax du quotidien local l'Ardennais et l'adresse du tribunal. L'Ardennais s'est fait l'e'cho d'une lettre, reçue a` sa re'daction, envoye'e par le docteur Coeli J. Geefhuysen de Brisbane (Australie), pour manifester son appui a` Paul. Un nouveau moyen d'action a` de'velopper ? [ correspondance ] _______________________________________________________ SOLIDARITE AVEC LES NETTOYEURS DU METRO ---------------------------------------- En 1995 la RATP a de'cide de renouer avec ses vieilles pratiques de division du nettoyage du me'tro et du RER entre plusieurs entreprises: COMATEC, ONET, PENAUILLE... La logique est simple, c'est celle des enche`res a` la baisse: on lance une offre de marche' et l'entreprise la plus compe'titive remporte l'offre. Cette me'thode est tre`s inte'ressante pour le patron, en l'occurence la RATP, puisque les couts de main d'oeuvre se trouvent re'duits. La situation n'est pas la meme pour les ouvriers. En effet cette pratique, qui tend a` se ge'ne'raliser sur Paris, a provoque', ces dix dernie`res anne'es, une e'norme baisse des conditions de travail et des salaires des ouvriers du nettoyage. C'est cette menace qui concerne de'sormais les ouvriers du me'tro. Le premier janvier plus de 400 ouvriers de la COMATEC ont e'te' transfe're's vers d'autres entreprises. La Convention Collective leur garantissait le maintien de leur contrat de travail. Or pour 9 d'entre eux la situation tient de'ja` du calvaire. Leur nouvelle entreprise, PENAUILLE, a de'cide' de les reprendre mais en amputant leur journe'e quotidienne de travail de 3 heures. PENAUILLE a meme fait venir des ouvriers exte'rieurs au me'tro afin de remplacer les 9 personnes concerne'es, ce qui est rigoureusement interdit par le code du travail. L'intervention de nombreux militants CNT dans !e me'tro, vendredi 19 janvier, a empeche' que cela se reproduise. Ce conflit du travail n'est pas e'tonnant. Le ve'ritable responsable est la RATP car PENAUILLE est bien connu sur le marche' Parisien comme une entreprise qui casse les prix mais aussi qui pratique des me'thodes dures de gestion du personnel. La gre`ve qui menace de toucher massivement les nettoyeurs du me'tro a donc des racines profondes: la loi du marche' qui vient briser la vie des travailleurs et en premier lieu ceux qui sont les plus expose's: les ouvriers immigre's, tre`s majoritaires dans le me'tro. C'est pourquoi nous appelons les salarie's de la RATP mais aussi les usagers du me'tro a` soutenir les nettoyeurs. Car il faut savoir que l'objectif de la RATP est de re'duire de plusieurs centaines le nombre de nettoyeurs, la` aussi pour abaisser les couts. Ce qui veut dire une proprete' plus limite'e et des conditions de transports qui empirent. Vous pouvez protester aupre`s de la direction de la RATP au nume'ro suivant: 44.68.20 20 (demander la Direction des Ressources humaines) 24 janvier 1996 Confe'de'ration Nationale du Travail Syndicat des transports d'Ile-de-France - Section RATP 33, rue des Vignoles, 75020 Paris. _______________________________________________________ POUR LES VOEUX 1996... PRISUNIC LICENCIE SON PERSONNEL ! -------------------------------- Le 6 novembre 1995, une employe'e de PRISUNIC Saint-Ouen est licencie'e sans motif re'el ni se'rieux apre`s six anne'es d'anciennete'. L'ambiance de travail dans cet e'tablissement se de'grade de plus en plus; la Direction n'est pas a` sa premie`re attaque contre le droit du travail: il y a de'ja` eu un licenciement abusif en 1992; les salarie's sont sujets a` des brimades, une surveillance continue, des pressions; re'cemment, la Direction a refuse' la participation d'un repre'sentant syndical a` une re'union syndicale dans ses locaux. Depuis 10 ans, la politique de cette socie'te' vise a` pre'cariser le personnel: en supprimant les contrats a` dure'e inde'termine'e, en favorisant les contrats a` dure'e de'termine'e, en incitant le travail a` temps partiel plutot qu'a` temps complet, en diminuant le nombre de salarie's: de 90 a` 50 en 5 ans. Outre un surcroît de travail, plus de tâches polyvalentes sont impose'es aux salarie's. Ces mesures d'intimidation et de pression sur le personnel correspondent aux directives prises dans l'ensemble des magasins largement be'ne'ficiaires du GROUPE PINAUL-PRINTEMPS-REDOUTE (comprenant e'galement FNAC, CONFORAMA et PRISUNIC, entre autres). Aujourd'hui, c'est a` Malika, chef caissie`re a` temps plein, pre'sente depuis 6 ans dans l'entreprise, de faire les frais de cette politique. Le motif initial de son licenciement e'tait: en faisant la comptabilite' le soir, apre`s la fermeture, cette employe'e aurait camoufle' une erreur de caisse commise par des caissiers; au lieu de cela, elle a constate' une erreur de 200 F qu'elle ? notifie'e et corrige'e, comme le re`glement le lui recommandait; elle en a e'galement avise' son supe'rieur hie'rarchique. Meme le Directeur du PRISUNIC de Saint-Ouen, en la personne de J.-C. MORAND, a reconnu que ce motif de licenciement n'e'tait pas fonde' mais de'clare "avoir perdu confiance" en elle.. ... et maintient sa de'cision a` ce seul-titre ! Cette ope'ration est un pre'texte pour se de'barrasser d'un poste a` temps plein occupe' par cette salarie'e. Le Comite' de Soutien _______________________________________________________ FIN --------------------------------