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Date Fri, 26 Nov 1999 22:24:39 +0100
Subject globe_l: Repression policiere Montreal

Rpression policire  Montral
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Montral, 25 novembre 1999-- La police montralaise, le SPCUM, a tenu 
confirmer sa ligne dure envers les manifestations publiques contestataires.
Hier, le mercredi 24 novembre, des tudiant-es de l'UQAM tiennent leur
2ime et (dernire) journe de leve de cours. La pauvret en milieu
tudiant est l'objet De dnonciations, mais aussi l'invasion de Coca-Cola
inc. sur le campus. En milieu de journe, les manifestant-es tudiant-es se
sont assis-es au centre d'une intersection frquente du centre-ville. La
police anti-meute s'est vite amene, encerclant les manifestant-es et
procdant  une arrestation collective, sous l'inculpation d'" avoir
troubl la paix ". En fait les flics ont ramass-es tous les gens qui se
trouvaient  l'intrieur de leur filet, incluant 8 ou 9 personnes qui ne
faisaient rien d'autre que de traverser la rue.

A partir de 18hrs, toujours au centre-ville, dbute la manifestation de
C.O.B.P (Citoyen-nes Oppos-es  la Brutalit Policire). Plus de trois
cents personnes sont trs dcides  prendre la rue. La manif se rend
jusqu'au luxueux difice des Cours Mont-Royal, o se tient ds 19hrs, au
14ime tage, une assemble publique de la Commission sur la Scurit
Publique de la CUM (Communaut Urbaine de Montral). La Commission compte
cinq membres, qui sont des conseillers municipaux ou des maires, et tient
ses runions en la mauvaise compagnie de l'tat-major du SPCUM.

Pour protger toute cette racaille politico-policire, la police met Le
paquet. Arriv-es devant les Cours Mont-Royal, les manifestant-es se
retrouvent face--face avec une ligne policire d'une douzaine de flics
casqus, au pied des marches de bton, et d'une poigne de gardes de
scurit Pinkerton, autour de la porte d'entre. Une minute s'coule et
voil qu'apparaissent des dizaines de flics anti-meute, qui se dploient
de faon  former un cordon autour des manifestant-es, sans avertissement
ou ordre de dispersion. Mais,  Montral, les militant-es commencent  tre
habitu-es  ce genre de pige, c'est pourquoi la foule fonce
instinctivement vers la seule issue de sortie.

Les manifestant-es s'enfuient sur le boulevard Ste-Catherine, seulement
pour tomber sur d'autres effectifs policiers anti-meute, en assez grand
nombre d'ailleurs. En tout, pour cette seule manif, il y avait entre 150 et
200 flics prsents, la plupart en tenue de combat anti-meute, une
dmonstration de force considrable. Les cochons sont clairement l pour se
battre et cela leur importe peu que cette manif ait justement pour but de
dnoncer leur brutalit quotidienne. Les porcs chargent en brandissant leur
matraques, crant un mouvement de panique dans la foule. Les manifestant-es
les plus aguerri-es sont organis-es pour rpondre. Toutes sortes de
projectiles volent vers les brutes en uniforme, des roches, des sacs
remplis de peinture, des bouteilles et mme, chose incroyablement rare 
Montral, des cocktails Molotov, qui ne blesseront personne, mais qui iront
plutt clater sur des vhicules de flics. Quatre cocktails sont lancs en
tout.

Ces actes de rsistance ne feront videmment que redoubler l'ardeur et la
colre des flics. Les porcs pourchassent les manifestant-es qui n'ont pas
d'autres choix que de courir pour sauver leur peau, et ce, sur assez grande
distance (l'quivalent de quatre stations de mtro). La manif finit par
s'clater en petits groupes. Il est impossible de savoir pour le moment le
nombre d'arrestations, mais il est probable qu'il y en ait eues. Toutefois,
en ce qui concerne les 75 tudiant-es de l'UQAM, on apprenait dans la nuit
que les flics ont commenc  relcher leurs otages vers 23hrs. Il semble
apparent que la seule raison expliquant pourquoi les tudiant-es furent
gard-es aussi longtemps pour si peu, tait de les empcher d'aller
rejoindre la manif de COBP.

Au dbut du mois, le centre-ville de Montral fut le tmoin d'autres
accrochages entre flics et manifestant-es. La manif du mercredi 3 novembre
restera grave  tout jamais dans les esprits comme celle o les porcs
reurent une remarquable leon d'humilit. Quatre agents casqus/btons ont
tents de barrer la route  une foule de 800 protestataires. Un cochon se
fait pter la visire de son casque et se fait ensuite pter la face sur la
terre ferme par un tudiant en position de force. La bande de cochons doit
foutre le camps  toutes jambes. Les manifestant-es sont aussi parvenu 
faire fuir une poigne d'agents en civil, en les pourchassant  en
brandissant des btons de pancartes. La manif passe  deux doigts de
l'meute. Les manifestant-es choisissent de partir pendant qu'il est encore
temps, juste avant que l'escouade anti-meute soit prte  intervenir.
Nombre d'arrestation : ZERO.

Pour venir  bout de leur sentiment d'humiliation, surtout que les journaux
montralais ont publi, parfois en premire page, des photos de flics en
train de se faire brasser, les cochons dcident d'aller casser de
l'tudiant  l'Universit Concordia. Cette universit avait pour
particularit d'avoir t la seul  faire passer un vote de grve de deux
jours, avec 91% pour et un taux record de participation, alors que partout
ailleurs, dans les autres centres d'enseignements suprieur, incluant les
bastions de la gauche tudiante, les propositions de grve a subirent une
amre dfaite.

La journe suivante, le 4 novembre, des flics anti-meute se sont dploys
devant une ligne de piquetage des tudiant-es de l'universit Concordia.
Rien de simple ne se passait avant que les cochons arrivent, leur prsence
n'est qu'un prtexte  l'intimidation,  la vengeance et  la recherche de
l'affrontement, comme toujours. Deux manifestants sont arrts sur le
campus mme pour avoir utiliss un mgaphone (!), les tudiant-es dcident
de serrer les coudes, de s'asseoir au sol, mais les porcs matraquent. Au
moins cinq sont personnes sont blesses, dont une femme qui devra tre
opre au genou.  Le SPCUM s'est vraiment mis dans l'eau chaude en frappant
si fort  Concordia. L'administration universitaire n'a eu d'autre choix
que dnoncer des actions rpressives injustifies car elles se droulaient
sur sa juridiction. L'association tudiante, le CSU, s'est aussi retenu les
services d'un avocat de haut calibre spcialis dans la dfense des droits,
et a galement dcouvert que l'assemble gnrale concernant le vote de
grve fut infiltr par au moins un agent en civil.

Et comment passer sous silence la fameuse manif du 17 novembre  Ottawa,
organise par OCAP (Ontario Coalition Against Poverty) pour forcer le
gouvernement fdral  intervenir en faveur des sans-abri. La situation des
sans-abri  Toronto, ville o est base OCAP, est  ce point dramatique que
le conseil de ville avait vot,  la fin du mois de novembre de l'anne
dernire, de dclarer cela un " dsastre ", pas naturel mais bien social.
(mme si le maire actuel de Toronto, Mel Lastman, est tout ce qu'il y a de
plus  droite). Chaque hiver, des sans-abri sont retrouvs mort-es, gel-es
dans la rue.

Le mercredi 17 novembre,  midi, des jeunes et moins jeunes de la rue avec
des activistes de Toronto, des rsident-es d'une rserve Mohawk, qui
revtent pour l'occasion des vtements militaires, ainsi qu'un autobus
venant de Montral, qui fut suivi, ds le lieu de rendez-vous,  9h30 a.m.,
par une autopatrouille de la GRC (Gendarmerie Royale du Canada, police
fdrale), pendant presque tout le trajet sur la route. Les manifestant-es
se rendent sur la colline parlementaire, o se dresse la sinistre Chambre
des communes pour aller arracher un engagement concret du gouvernement. La
premire ligne de dfense du parlement est tenue par des constables de la
GRC, derrire des barrire de mtal. Les manifestant-es qui prennent les
devant tentent de dmanteler les barrires et lancent celle-ci sur les
flics, qui se font aussi lancer des projectiles lgers.

L'escouade anti-meute de la GRC entre alors en action. Les porcs casqus
font subir une vritable douche au poivre de cayenne aux manifestant-es de
la ligne de front. Au moins une trentaine de personnes en furent victimes
au cours de l'chauffoure, qui dura environ une heure. Heureusement, des
gens ont penss  amener des bouteilles d'eau pour apaiser la douleur
brlante sur les yeux et sur la peau cause par le poivre. Une arrestation
est  dplorer. Les images de la douche de poivre de cayenne feront le tour
du pays et les premires pages de la plupart des grands quotidiens, de quoi
encore dgoter encore plus la population du sale boulot des cochons. Il
est  noter qu'OCAP avait organise une manifestation au mois de fvrier
qui avait l aussi vire aux accrochages avec la GRC et que le procs des
neuf manifestant-es accus-es de divers charges criminelles se droulera le
10 dcembre prochain,  Ottawa.

Il y a forcment une leon  tirer de tous ces vnements (et ce n'est pas
qu'ils ont tendance  se produire le mercredi). L'escalade de la brutalit
policire, sans gne aucune pour la mauvaise publicit que a gnre, va de
pair, est insparable, avec le resserrement de moyens de contrles sociaux
qui s'observent autour de nous. L'tat, qui dfend une dmocratie qui
n'illusionne plus qu'une poigne d'illumins, a choisit la mthode
rpression, la fuite en avant dans la violence, pour refuser de confronter
sa responsabilit dans le grand gchis dans lequel on vit, pour supprimer
ou limiter la porte de n'importe quelle forme de contestation sociale. Il
faut tre prt  se dfendre,  s'organiser et  propager le message de
rsistance dans la rue, car a n'a certainement pas finit de brasser !!

Bobov
bobov@axess.com





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