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"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
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Date
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Sat, 27 Nov 1999 00:30:58 +0100
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Subject
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globe_l: Courriel d'information ATTAC #90
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COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (nƒ90)
Vendredi 26/11/99
%%%%%%%%%%%%
Merci de faire circuler et de diffuser largement.
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Ce courriel d'information a ÈtÈ mis au point par l'Èquipe de bÈnÈvoles
du Grain de sable. <journal@attac.org> <http://attac.org>
Pour vous abonner ou vous dÈsabonner <http://attac.org/listfr.htm>
Imprimer le Courriel d'information:
Format RTF http://attac.org/attacinfo/attacinfo90.zip
Format PDF http://attac.org/attacinfo/attacinfo90.pdf
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RAPPEL: OpÈration Gare Paris. Rendez vous 17h00 Vendredi 26.
SAINT LAZARE (Monument aux morts, intÈrieur de la gare) - MONTPARNASSE
(EntrÈe principale, sous la pendule face au parvis) - LYON (Escalators
entre le couloir du mÈtro et les
composteurs permettant d'accÈder au RER A) - NORD (Devant le Quick) -
EST (Panneau des arrivÈes Grandes lignes) - AUSTERLITZ (Cour du
DÈpart ý la sortie du mÈtro)
Dans ce numÈro
1- CommuniquÈ
2- ATTAC ý Seattle
3- Etre ý Seattle
4- 10 Raisons pour dÈmanteler l'OMC
5- Taxe Tobin ý Rio Da Janeiro
6- ATTAC partout
7- Pas un chat sur le chat de Lamy
8- Clamavi - Un Grain de sable
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CommuniquÈ
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LE 27 NOVEMBRE, ON MANIFESTERA CONTRE L'OMC DANS 76 VILLES DE FRANCE !
L'appel d'ATTAC, de la ConfÈdÈration paysanne et de la Coordination
pour un contrÙle citoyen de l'OMC pour une journÈe nationale d'action
contre la marchandisation de l'ensemble des activitÈs humaines,
objectif ouvertement affichÈ par le Cycle du millÈnaire, a ÈtÈ trËs
largement entendu : le samedi 27 novembre, on manifestera contre l'OMC
dans 76 villes de France mÈtropolitaine et d'outre-mer.
Dans chacune de ces villes, des collectifs aux configurations variÈes,
le plus souvent rÈunis par ATTAC, se sont constituÈs pour prÈparer ces
manifestations et autres actions. On y retrouve la plupart des
syndicats et associations membres d'ATTAC, de trËs nombreuses
associations culturelles, des organisations Ètudiantes, des
organisations fÈministes, des organisations familiales, des mouvements
de solidaritÈ avec le Sud, des mouvements de chÙmeurs, des mouvements
d'Èducation populaire, des mouvements de consommateurs, des
reprÈsentants du secteur coopÈratif, du commerce Èquitable, de la
solidaritÈ avec les immigrÈs et avec les sans-logis, etc, ainsi que
des partis. Pour ce qui est des syndicats, et dans pratiquement tous
les cas, sont prÈsents la CGT, la ConfÈdÈration paysanne, la FSU et
ses composantes, et le Groupe des Dix et ses composantes. Mais on
trouve Ègalement, entre autres, de nombreux syndicats et unions
dÈpartementales de la CFDT, une union dÈpartementale FO, des sections
du MODEF, ainsi que, dans les villes universitaires, des sections de
l'UNEF et de l'UNEF-ID.
En ce qui concerne les partis, on trouve ý peu prËs partout la LCR, le
MDC, le PCF et les Verts. Certaines sections et une fÈdÈration du
Parti socialiste les ont rejoints, ainsi que diverses sections de La
RÈpublique sociale-Gauche socialiste et du MJS. Egalement ý noter,
dans certaines localitÈs, la participation des Alternatifs et
d'Initiative rÈpublicaine, ainsi que celle d'une section du Parti
radical de gauche. Le groupe d'animation du comitÈ ATTAC de
l'AssemblÈe nationale, composÈ d'un(e) dÈputÈ(e) de chacun des cinq
partis de la gauche plurielle, appelle Ègalement ý manifester dans
toute la France.
La foisonnante multiplicitÈ des associations nationales et surtout
locales (plusieurs centaines) qui seront dans la rue samedi interdit
de les citer toutes. C'est, pour une part, leur inventivitÈ qui va
donner aux diffÈrentes actions et manifestations un caractËre
particuliËrement festif : animations musicales, thÈ’trales, chars,
dÈguisements en codes-barres, spectacle de cirque, lancements et
Èclatements de " ballons-bulles financiËres ", convois de voitures
chamarrÈes, etc. Dans beaucoup de cas - parfois devant un McDo - on
conjurera le pÈril de la " mal-bouffe " par des buffets campagnards,
des cafÈs solidaires, des ventes de produits du commerce Èquitable,
des dÈgustations de produits du terroir, de produits bio et
artisanaux. Moutons et bovins (non nourris aux hormones) seront
parfois Ègalement de la partie.
Dans beaucoup de villes, les manifestations se prolongeront par des
rencontres-dÈbats, des concerts, des projections de films (dont celui
rÈalisÈ par ATTAC-RhÙne sur l'OMC) et par des remises de pÈtitions aux
prÈfectures, sous-prÈfectures et mairies.
Bref, on ne s'ennuiera pas le 27 novembre. D'autant que certains
comitÈs ATTAC promettent des surprises...
DANS 76 VILLES, UN AVANT-GO¤T DE SEATTLE...
Contact presse ATTAC national :
Eric Le Gall 06 60 97 00 76
eric@attac.org
Liste de toutes les manifestations :
http://attac.org/fra/asso/doc/doc04manif.htm
DERNIERE MINUTE
En plus des manifestations qui ont lieu en Suisse et en Belgique ý l'
instigation des ATTAC de ces pays, au BrÈsil ATTAC Brasil organise :
1.Attac Rio Grande do Sul :
Pas de marche mais d'autres dÈmarches : Le temps manque pour organiser
une marche digne de ce nom, la presse et la tÈlÈvision ne mentionnent
le MillÈnium Round que pour relater la grande inquiÈtude de
l'ambassadeur du BrÈsil ý GenËve concernant le blocage lors
nÈgociations prÈparatoires ý GenËve. Rien sur les consÈquences des
accords Èventuels. Donc la population ne sait pratiquement pas ce
qu'est ni l'OMC, ni le Millenium Round.
Une rencontre dÈbat est organisÈe le 29/11 , ý l'invitation du dÈputÈ
Elvino Bohn Gass, ý laquelle participeront Ègalement le dÈlÈguÈ de
Attac Sao Paulo, Antonio Martins ainsi que Jorge Cruz de Attac POA et
Chico de la CUT. Sujet : "Roubada Do Millenium", jeu de mots avec
"Rodada do Millenium". Roubada signifie Le "Vol" du Millenium, Rodada
signifie Round. Toujours de l'humour les BrÈsiliens.
2. Attac Sao Paulo :
Le Monde Diplo brÈsilien va enfin voir le jour, ce qui permettra ý
ceux qui le dÈsirent d'avoir accËs ý des informations qui ont bien du
mal ý dÈpasser les barriËres des omissions/censures des oligopoles
mÈdiatiques brÈsiliens. Pour son lancement le 9 dÈcembre prochain,
Attac Sao Paulo organise bien sšr une grande fÍte, en prÈsence de
Bernard Cassen, et invite un monde fou . Vous pourrez lire dans un
prochain "grain" comment le Monde Diplo sera diffusÈ au BrÈsil, ce qui
n'est pas une mince affaire, les oligopoles veillent...
3. Attac Rio de Janeiro :
Des membres de l'AssemblÈe LÈgislative de l'Etat de Rio de Janeiro
crÈent une commission pour tenter de faire adopter une taxe sur les
transactions financiËres par l'A.L de leur Ètat. Une rÈunion
d'information a ÈtÈ organisÈe le 22 novembre ý l'AssemblÈe
LÈgislative. D'autre part, Attac Rio participe ý la fÍte de la Revue
"Bundas" (intraduisible mais en gros Áa signifie: cul brÈsilien).
Bundas est une sorte de Charlie Hebdo.Ca promet.
4. Attac Minas Gerais :
Organise ce 25 novembre une grande rencontre d'information suite ý la
rÈunion qui a eu lieu ý l'AssemblÈe lÈgislative de Minas Gerais, en
prÈsence de Susan George et Bernard Cassen, en octobre dernier. Attac
Minas a ÈtÈ littÈralement submergÈ de demandes d'info et
d'affiliation. Il va y avoir du monde ...
Greta Van Den Bempt
Correspondante ý Porto Alegre pour Le Grain de sable. greta@attac.org
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ATTAC ý Seattle
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DÈclaration de plusieurs dÈlÈguÈs d'associations, de syndicats et
partis politiques avant le dÈpart pour le sommet de l'OMC ý Seattle :
A Seattle, avec les peuples, pour un autre monde Le 27 novembre, des
manifestations vont se tenir dans plus de cinquante villes de France
pour exprimer le refus de voir le monde transformÈ en marchandise par
une Organisation mondiale du commerce totalement acquise aux
politiques libÈrales, qui impliquent dumping social et
environnemental, dÈrÈglementation et privatisation. Les manifestants
exprimeront leur volontÈ d'obtenir un moratoire sur toutes les
nÈgociations qui Ètendraient le pouvoir de l'OMC ; une Èvaluation avec
la pleine participation de la sociÈtÈ civile des rËgles et pratiques
de cette organisation. Leur exigence de voir subordonner l'OMC ý la
DÈclaration universelle des droits de l'homme, aux conventions
internationales ; d'obtenir le respect de la notion de service public,
le respect systÈmatique du principe de prÈcaution en matiËre
d'Ècologie, de santÈ publique et d'alimentation, l'interdiction des
brevets sur le vivant. Il s'agit lý d'enjeux majeurs pour l'avenir de
notre monde. Citoyens, militants associatifs syndicaux ou politiques
nous serons prÈsents ý Seattle aux cotÈs de dizaines de milliers
d'autres citoyens et militants venus du monde entier pour tÈmoigner de
ces revendications et dÈfendre une autre logique de dÈveloppement,
solidaire et durable, dans l'unitÈ la plus large et la richesse de nos
diversitÈs. Cette prÈsence sur les lieux mÍmes de la confÈrence
interministÈrielle concrÈtisera la surveillance que l'opinion publique
internationale entend dÈsormais exercer sur l'OMC. Elle se manifestera
sur place par une confÈrence de presse unitaire le 1er dÈcembre, ý 10
heures ý l'International Media center-angles 8th avenue & Seneca
street, ainsi que par un compte rendu public ý Paris sur les
perspectives ouvertes par nos mobilisations.
Les dÈlÈguÈs ý Seattle de Attac, Ccomc, ConfÈdÈration paysanne, la
Cgt, Droits devant !, Fsu, fÈdÈration Cgt des travailleurs de la
mÈtallurgie, Groupe des dix, Observatoire de la mondialisation,
Syndicat de l'Èquipement Cfdt,
Une rÈunion unitaire du retour de Seattle est prÈvue. Elle aura lieu
le mercredi 15 dÈcembre ý 19h00 ý la Bourse du travail (Annexe) Salle
EugËne Varlin. (Paris)
DERNIERE MINUTE
A l'instigation de : ATTAC (France), Halifax Initiative (Canada),
Tobin Tax Initiative (US), War on Want (UK) aura lieu un atelier de
travail sur la Taxe Tobin ý Seattle. Celui-ci est intitulÈ
"Controlling Casino Capital : a People's Alternative".
L'atelier examinera comment les spÈculateurs jouant plus de 1,5
milliards de dollars US par jour sur le marchÈ des changes, favorisent
les crises financiËres comme l'ont montrÈ celles d'Asie en 1997 et ce
qui peut Ítre mis en place pour lutter contre cet Ètat de fait. Lieu:
Speakeasy Cafe, 2304 2nd Ave (2nd and Bell), Seattle, WA. Date: Lundi
29 novembre, 16h00 - 18h00.
CONTACTS: Robin Round, ý Seattle du 26 au 30 novembre 206-340-1222 ou
Pierre Tartakowsky tartakowsky@netcourrier.com
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Etre ý Seattle
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Gr’ce ý Internet on peut tout de mÍme se tenir informÈ directement de
ce qui se passe ý Seattle (manifestations, rencontres, ateliers etc.)
et ´ presque ª y assister. Voici les rÈfÈrences de deux sites qui vous
permettront d'obtenir des documents Ècrits, audio ou audio-visuels de
tout ce qui se passe ý Seattle au moment o˜ l'action se dÈroule.
http://www.wtowatch.org/multimedia/
http://www.indymedia.org/
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10 Raisons pour dÈmanteler l'OMC
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Par Russell Mokhiber et Robert Weissman
Traduction Amanda Galbe
Groupe de traducteurs bÈnÈvoles ATTAC coorditrad@attac.org
Ajoutez une nouvelle section ý la longue liste des critiqueurs de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui comprend dÈjý
consommateurs, travailleurs, Ècologistes, militants des droits de
l'homme, groupes pour le commerce Èquitable, militants du SIDA,
organisations pour la protection des animaux, personnes concernÈes par
le dÈveloppement du Tiers Monde, communautÈs religieuses,
organisations de femmes. L'ensemble le plus rÈcent de critiqueurs
comprend des partisans de l'OMC et mÍme l'OMC elle-mÍme.
Alors que l'OMC se trouve confrontÈe ý une opposition mondiale
cristallisÈe -- qui doit s'exprimer en Ènormes manifestations dans la
rue et protestations colorÈes ý Seattle, o˜ l'OMC va tenir sa
TroisiËme RÈunion MinistÈrielle du 30 novembre au 3 dÈcembre
prochains -- l'agence du commerce mondialisÈ et ses adeptes les plus
fervents oscillent entre une vÈhÈmente attitude dÈfensive et la
stratÈgie bien plus efficace d'en admettre les dÈfauts et de faire un
vibrant appel ý des rÈformes.
Actuellement, les critiqueurs de l'OMC sont confrontÈs ý un moment
pÈrilleux. Ils ne doivent pas se laisser distraire par des
propositions de rÈforme illusoire ou cosmÈtique, ni par des
propositions encore plus substantielles de modifications de l'OMC - ý
supposer qu'elles Èmergent de cette institution ou de ses membres
puissants que sont les pays riches. Ils doivent plutÙt s'unir pour
exiger de faÁon intransigeante le dÈmantËlement de l'OMC et des ses
rËgles crÈÈes par des entreprises.
Voici 10 raisons pourquoi :
1. L'OMC donne la prioritÈ aux considÈrations commerciales au
dÈtriment de toute autre valeur. En gÈnÈral, les rËgles de l'OMC
nÈcessitent que les lois et les rËglements nationaux, conÁus pour
faire avancer les intÈrÍts du travailleur, du consommateur, de
l'environnement, de la santÈ, de la sÈcuritÈ, des droits de l'homme,
de la protection des animaux ou d'autres intÈrÍts non commerciaux,
soient appliquÈs de la faÁon "la moins restrictive possible " pour le
commerce" -- le commerce n'est presque jamais subordonnÈ ý ces
questions non commerciales.
2. L'OMC Èbranle la dÈmocratie. Ses rËgles rÈduisent de faÁon
drastique les choix possibles des gouvernements sous contrÙle
dÈmocratique, et toute violation court le risque de pÈnalitÈs sÈvËres.
En fait, l'OMC se vante de passer outre les dÈcisions nationales sur
l'organisation des Èconomies et le contrÙle des entreprises. "Selon
les rËgles de l'OMC, une fois l'engagement pris de libÈraliser un
secteur de commerce, il est difficile de revenir en arriËre", explique
l'OMC dans un document sur les bienfaits de l'organisation publiÈ sur
son site web. "Assez souvent, les gouvernements utilisent l'OMC comme
une contrainte externe et bienvenue ý exercer sur leur politique :
'nous ne pouvons le faire car cela violerait les accords de l'OMC' ".
3. L'OMC ne fait pas que rÈguler le commerce mondial, il le promeut de
faÁon active. Ses rËgles sont orientÈes de faÁon ý faciliter le
commerce mondial aux dÈpens d'efforts pour promouvoir le dÈveloppement
Èconomique local et les politiques qui font avancer les communautÈs,
les pays et les rÈgions vers une plus grande autonomie.
4. L'OMC nuit au Tiers Monde. Les rËgles de l'OMC forcent les pays du
Tiers Monde ý ouvrir leurs marchÈs aux multinationales des pays
riches, et ý abandonner leurs efforts pour protÈger leurs industries
domestiques naissantes. Dans l'agriculture, l'ouverture aux
importations de l'Ètranger, qui s'imposeront bientÙt aux pays en voie
de dÈveloppement, catalysera un Ènorme bouleversement social de
plusieurs millions de peuples ruraux.
5. L'OMC Èventre le Principe de PrÈcaution. En gÈnÈral, les rËgles de
l'OMC empÍchent aux pays d'agir pour rÈpondre ý un risque potentiel --
ils exigent que le risque ait une probabilitÈ avant qu'un gouvernement
ne puisse prendre des mesures ý l'encontre de problËmes de santÈ
publique ou d'environnement.
6. L'OMC Ètouffe la diversitÈ. Les rËgles de l'OMC Ètablissent des
normes internationales de santÈ et d'environnement et d'autres normes
en tant que plafond mondial ý travers un processus d'harmonisation" ;
un pays ou mÍme un Etat ou une ville ne peuvent les dÈpasser qu'en
franchissant des obstacles bien hauts.
7. L'OMC opËre de faÁon secrËte. Ses tribunaux dÈcident de la
"lÈgalitÈ" des lois des nations, mais travaillent ý huis clos.
8. L'OMC limite la capacitÈ des gouvernements ý utiliser leur pouvoir
d'achat pour des buts liÈs aux droits de l'homme, ý l'environnement,
aux droits du travailleur, et ý d'autres buts non commerciaux. En
gÈnÈral, les rËgles de l'OMC stipulent que les gouvernements peuvent
dÈcider de leurs achats selon des critËres de qualitÈ et de prix
uniquement.
9. L'OMC rejette les interdictions d'importer des biens fabriquÈs en
utilisant le travail des enfants. En gÈnÈral, les rËgles de l'OMC ne
permettent pas aux pays de traiter les produits de faÁon diffÈrente
selon la faÁon dont ils ont ÈtÈ produits - sans tenir compte s'il a
ÈtÈ fabriquÈ en utilisant le travail d'enfants brutalisÈs, de
travailleurs exposÈs ý des produits toxiques, ou sans aucun souci de
la protection des espËces.
10. L'OMC lÈgitime les brevets du vivant. Les rËgles de l'OMC
permettent, et en certains cas exigent, des brevets ou d'autres
protections exclusives similaires pour les formes de vie.
Certains de ces problËmes, tel le penchant de l'OMC pour le secret,
devraient pouvoir Ítre rÈsolus, mais les problËmes fondamentaux -- la
prioritÈ donnÈe aux valeurs commerciales par rapport ý d'autres
valeurs, les contraintes imposÈes ý toute prise de dÈcision
dÈmocratique et les orientations contre les Èconomies locales -- ne
pourront pas l'Ítre, car ils sont inhÈrents ý l'OMC elle-mÍme.
Etant donnÈ ces problËmes qu'il sera impossible de rÈsoudre, il
faudrait procÈder ý la fermeture de l'Organisation Mondiale du
Commerce, et aussitÙt que possible.
Ceci ne signifie pas qu'il ne faut pas prendre des mesures
intÈrimaires. Mais il signifie bien que des rÈformes bÈnÈfiques ne se
concentreront ni sur l'apport de nouveaux domaines de compÈtence ý
l'OMC ni ý l'extension de son autoritÈ, mÍme si ces nouveaux domaines
semblent souhaitables (tels les droits des travailleurs ou la
concurrence). Les rÈformes ý poursuivre sont plutÙt celles qui
rÈduisent ou limitent le pouvoir de l'OMC -- par exemple, en lui
refusant l'autoritÈ pour annuler des lois passÈes conformÈment aux
accords internationaux sur l'environnement, en limitant l'application
des rËgles d'agriculture de l'OMC au Tiers-Monde ou en enlevant
certains sujets (comme les mÈdicaments ou les formes de vie
essentiels) du champ d'application de l'accord de propriÈtÈ
intellectuelle de l'OMC.
Ces mesures sont nÈcessaires et souhaitables en elles-mÍmes, et elles
contribueraient ý renforcer la dynamique vers la fermeture de l'OMC.
Russell Mokhiber est rÈdacteur en chef du "Corporate Crime Reporter"
(Reporter des Crimes d'Entreprise), basÈ ý Washington, D.C.
(Etats-Unis).
Robert Weissman est rÈdacteur en chef du "Multinational Monitor"
(Moniteur des Multinationales), basÈ ý Washington, D.C. (Etats-Unis).
Ils sont coauteurs du livre '"Corporate Predators : The Hunt for
MegaProfits and the Attack on Democracy" ("PrÈdateurs d'Entreprise :
La Chasse aux MÈga Profits et l'Attaque contre la DÈmocratie") (Common
Courage Press, http://www.corporatepredators.org ).
(c) Russell Mokhiber et Robert Weissman
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Taxe Tobin ý Rio Da Janeiro
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Ce lundi, 22 novembre s'est tenue ý l'AssemblÈe lÈgislative de l'Etat
de Rio de Janeiro, l'audience publique qui marque le lancement du
Front Parlementaire pour la Taxe sur les Transactions FinanciËres.
Participants :
a) Ana Lipke, conseillËre municipale, PT/RJ;
b) Armando Leal, pour ATTAC;
c) Artur Messias, deputÈ , PT/RJ;
d) Carlos Minc, deputÈ , PT/RJ;
e) Geraldo C’ndido,sÈnateur, PT/RJ;
f) Ricardo Maranh“o, deputÈ federal, PSB/RJ;
g) Zuleika d'Alembert, professeur, representant du PCB.
Dans l'assemblÈe on pouvait noter la prÈsence du groupe du mouvement
pour la valorisation de la Culture, de la langue et des richesses du
BrÈsil. Ce mouvement a rÈcemment manifestÈ devant la ridicule rÈplique
colonialiste de la statue de la LibertÈ. Etait prÈsente lors de cette
manifestation Madame Susan George et pour Attac, Armando et Fernando
Siqueira.
Partant de la TT, la discussion s'est trËs rapidement Èlargie aux
consÈquences du nÈolibÈralisme, de l'hÈgÈmonie du Capital financier,
du MillÈnium Round et de la domination impÈrialiste.
Ana Lipke, spÈcialement, notait que la TT est bien insuffisante pour
Èradiquer la misËre, mais qu'elle est avant tout didactique et
dÈmontre bien l'absurditÈ de l'hÈgÈmonie du Capital financier et des
montants gigantesques qu'il traite.
Plus d'informations : rio@attac.org
Greta Van Den Bempt
Correspondante ý Porto Alegre pour Le Grain de sable. greta@attac.org
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ATTAC partout
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Depuis le 3 juin 1998, Attac a mobilisÈ partout des individus, des
groupes, des associations, des municipalitÈs, etc.
Partout, la demande d'informations est immense. Car il n'y a pas d'
action possible librement dÈcidÈe sans SAVOIR, COMPRENDRE, ETRE MIS AU
COURANT de ce qui se passe, se trame, s'accomplit dans le secret des
assemblÈes nationales et internationales, de ce qui se dit derriËre le
langage sibyllin des organisations qui veulent rÈgir le monde seules,
sans discussion aucune, ressemblant de plus en plus aux dictateurs
fous des fictions de Jules Verne avec pour seule devise : Tout pour
moi, rien pour les autres.
Mais de quelle faÁon Attac mobilise ? De quelle faÁon Attac agit ? Il
est peut-Ítre temps de faire le tour de ces initiatives, et il y en a
tellement. nul doute que nous en oublierons des tonnes !
Bien sšr, le grand moyen de diffusion d'Attac est d'abord Internet.
Mais Internet ne serait qu'une bouteille lancÈe ý la mer si les
Èchanges ne circulaient pas hors web pour dÈboucher sur des savoirs
que l'on croyait trop compliquÈs, des prises de positions pour le
futur, et des actions dans la rue, sur les marchÈs, dans les cafÈs,
les cinÈmas, les grandes surfaces etc.
Il n'y a de rÈvolution virtuelle que dans nos tÍtes quand la paresse
nous laisse assis dans nos fauteuils, mÈcontents et grincheux. Quoi de
plus rÈjouissant que de sortir de cette impuissance -soigneusement
cultivÈe par certains - pour aller se rÈapproprier ensemble le monde,
ce monde o˜ il est tellement Èvident qu'il pourrait y en avoir assez
pour tous, et que tous, nous en serions gagnants.
Arlette FÈtat
RÈdactrice journal@attac.org
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Pas un chat sur le chat de Lamy
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Il avait ÈtÈ annoncÈ depuis une dizaine de jours au moins, sur le site
de la Commission EuropÈenne, que Pascal Lamy rÈpondrait en direct aux
questions qui lui seraient posÈes sur le site "chat.europa.eu.int". On
pouvait aussi lui envoyer ý l'avance ses questions ý son e-mail
Chat-Lamy@cec.eu.int , pour qu'il y rÈpond en direct sur le site.
Je suis restÈe connectÈe 1h30, sans qu'il ait le moindre signe ni de
Lamy, ni d'aucun reprÈsentant de la Commission, mÍme pas pour nous
dire que "pour raisons techniques, le chat ne pouvait avoir lieu", ou
que "pas suite d'encombrement..." - rien !
Pas un chat sur le chat de Lamy ! Nous Ètions quelque tÍtus,
allemands, italiens, anglais, suÈdois et franÁais ý l'attendre et le
rÈclamer EN MAJUSCULES. Le chat-minet minable !! N'empÍche qu'on s'est
bien marrÈs, en transformant le site en minitel rose : "Geopra"
d'Italie ý filÈ rancart ý "Guest 10171" ý Florence en dÈcembre .
En me connectant ensuite sur mon e-mail, j'ai dÈcouvert un message
d'une quelconque fonctionnaire de l'entourage de Lamy, regrettant que
"ý cause du grand nombre de questions etc (texte ci-dessous), P. Lamy
ne pouvais rÈpondre et renvoyait tout le monde sur le site ! (ceci ý
20h30, avec fermeture du chat ý 21 h, et de toute faÁon il ne s'est
pas manifestÈ) !
"Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Merci pour votre courrier Èlectronique. En raison du nombre important
de questions que nous avons dÈjý reÁues, nous sommes au regret de vous
informer que la question que vous venez de nous envoyer ne pourra Ítre
prise en considÈration. Nous vous invitons donc ý poser celle-ci au
moment du chat sur Internet le lundi 22 novembre ý partir de 19 heures
(heures de Bruxelles). Merci de votre intÈrÍt."
Les attaquants de Marseille ont reÁu le mÍme message. C'est tellement
minable que je peine ý croire qu'il ne lui soit arrivÈ quelque chose
de grave - en annexe ma question + rÈaction en rÈponse.
De: LinnÈa
A: Chat-Lamy@cec.eu.int
A l'attention de Pascal Lamy
Je viens de me dÈconnecter du "chat" : dÈsolÈe de n'avoir pas pu
causer un peu avec vous. S'il ne vous est rien arrivÈ de grave, je
vous serais reconnaissante de bien vouloir lire (et si possible y
rÈpondre) le message dont j'aurais voulu discuter avec vous sur le
net, si vous aviez bien voulu Ítre lý....
"Je milite avec des associations qui exigent un moratoire sur toutes
les nÈgociations qui iraient dans le sens d'une plus grande
libÈralisation du commerce mondial et d'une extension des compÈtences
de l'OMC.
Il semblerait que les Etats qui s'apprÍtent ý entamer le Millenium
Round au sein de l'OMC feront la sourde oreille ý cette exigence,
exprimÈe par plus de 1100 organisations et mouvements citoyens dans le
monde, reprÈsentant une centaine de pays.
Štant donnÈ que ni vous, ni aucun autre nÈgociateur, participant au
Millenium Round, n'a de lÈgitimitÈ Èlective pour discuter aux noms des
peuples, que ce soit en France, en Europe ou dans n'importe quel autre
pays, du dÈmantËlement et de l'ouverture ý la libre concurrence de
secteurs tels que l'Èducation, les transports, la santÈ, la
culture...., nous sommes en droit d'exiger :
-> l'organisation d'un rÈfÈrendum populaire pour rÈpondre oui ou NON ý
ce que prÈtend dÈcider l'OMC en notre nom et lieu ý l'issu de ces
nÈgociations !
Car l'enjeu n'est rien moins que la disparition de la souverainetÈ des
Nations ; un traitÈ international oblige les Štats de modifier lois et
rËglements non conformes ý celui-ci. Si vous touchez ý la
constitution, nous avons aussi notre mot ý dire !
Maastricht est passÈ de justesse, on verra pour Seattle... "
LinnÈa Andersson,Citoyenne du Monde, Origine : suÈdoise, NationalitÈ :
belge, Domicile : La Ciotat, France, Membre d'ATTAC !
Pour joindre LinnÈe : laciotat@attac.org
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Clamavi - Un Grain de sable.
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A l'occasion d'une commande pour une piËce musicale qui a ÈtÈ faite au
compositeur Francis Courtot pour le 31 dÈcembre 1999 sur les Champs
ElysÈes, celui-ci nous a demandÈ d'utiliser le nom du "Grain de Sable"
pour sa piËce. Nous avons donc voulu en apprendre plus sur cet homme,
c'est pourquoi j'ai rÈalisÈ cette petite interview, qui m'a donnÈ
l'occasion de "dialoguer" avec quelqu'un de passionnant.
Extraits.
E.C : Francis Courtot, vous Ítes docteur en informatique musicale,
compositeur, vous avez participÈ ý des sessions de composition ý
l'abbaye de Royaumont sous la conduite de Brian Ferneyhough. Vous Ítes
en train de composer un morceau qui sera jouÈ le 31/12 sur les Champs
ElysÈes, dans une des roues mises en place : pouvez-vous nous dire qui
a pris cette initiative ?
F.C : L'initiative, je crois, vient de la mission 2000 en France, qui
avait cette idÈe de grandes portes sur les Champs-ŠlysÈes,
reprÈsentÈes par des grandes roues. ¡ un certain moment, dans les
rÈunions autour du projet, quelqu'un s'est ÈtonnÈ de ne pas voir de
grande roue de la musique. Du coup, Louis Dandrel a ÈtÈ chargÈ de
l'organiser (Louis Dandrel s'occupe d'une entreprise spÈcialisÈ dans
le "design sonore", c'est ý eux qu'on a fait appel pour donner du son
aux voitures Èlectriques, pour habiller de faÁon sonore telles ou
telles place, etc). Celui-ci s'est mis en quÍte d'un facteur
d'instruments spÈciaux, pour lui faire construire un orgue ý klaxon
(!), et il a contactÈ Sylvain Ravasse dans ce but. Ce dernier avait
travaillÈ avec un compositeur contemporain, Georges Aperghis, autour
d'un nouvel instrument, l'espÈrou, un instrument ý percussion. Comme
Louis Dandrel recherchait aussi un directeur artistique, Sylvain
Ravasse lui a proposÈ le nom de la percussioniste, FranÁoise
Rivalland. En fait, celle-ci n'est pas que percussioniste talentueuse,
elle est aussi responsable artistique de SIC (Situation InterprËtes
Compositeurs), un ensemble de musique de chambre regroupant des jeunes
musiciens, trËs impliquÈs, pleins d'Ènergie, et trËs motivÈs par la
musique de leur siËcle (entre autres). FranÁoise Rivalland s'est vu
confier la direction artistique de la soirÈe, et a acceptÈ, ý
condition de jouer, en crÈation ou pas, de la musique de ce siËcle
finissant (ou du prochain, comme on voudra), des crÈations ou non.
L'incroyable, c'est qu'elle ait rÈussi ý imposer ce choix! Certes, il
y en aura pour d'autres gošts, mais puisque cette musique, si
obstinÈment massacrÈe par les mÈdias (je rappellerais qu'un festival
comme Musica, ý Strasbourg, draine pendant un mois entier un public
nombreux, et que cela fait 15 ans que cela dure, et que personne n'en
parle vraiment) Ètait reprÈsentÈe, cela valait bien la peine de tenter
d'Ècrire une composition.
E.C : Comment le choix s'est-il fait sur vous (entre autre) ?
F.C : Comme toujours dans ce type de projet, et comme je l'ai dÈjý
mentionnÈ, c'est par les connaissances, les contacts, que les choses
prennent forme. [...] Les compositeurs vivants qui participent ý la
soirÈe ont tous dÈjý travaillÈ avec l'ensemble SIC. Georges Aperghis
les connaÓt de longue date, et a travaillÈ avec eux ý l'ATEM, ý
Nanterre. Bruno Giner est un membre fondateur de l'ensemble, qui leur
a confiÈ de nombreuses crÈations. Il Ècrit une musique trËs Ènergique,
trËs gestuelle, et sa composition "Images de peaux", pour percussion
solo et quatre percussions sera interprÈtÈe ce soir-lý. Enfin, j'ai
moi-mÍme Ècrit trois piËces pour SIC, dont un solo de cymbalum. Il me
semble avoir rencontrÈ en SIC les instrumentistes que je cherchais,
lorsque je faisais du jazz, et ceux que je cherchais lorsque
j'imaginais un ensemble : plein d'Ènergie, indÈpendant jusqu'ý
l'obsession, hors circuit financier, loin de la mode. Ils jouent les
compositeurs dont ils ont envie. Point. Pas de forcing, d'un cÙtÈ
comme de l'autre. Et surtout, attentionnÈs, au sens de l'attention aux
choses ; comme de la prÈsence dont parle le poËte Yves Bonnefoy.
E.C : Qu'est-ce qui vous a attirÈ dans cette idÈe?
F.C : Le 31 DÈcembre, on jouera en crÈation "Clamavi - Un grain de
sable", pour quinze instrumentistes, in situ, pour ainsi dire. Ce qui
m'a attirÈ, au dÈbut, Ètait cette idÈe de cuivres en train de tourner,
avec des percussionistes en bas. Les ensembles comme SIC, n'ont, en
gÈnÈral, pas les moyens d'organiser des concerts pour de grandes
formations. D'o˜, dans la musique de ce siËcle, l'importance des
oeuvres de musique de chambre, comparables aux nombres d'oeuvres pour
"ensemble" de l'Ècole de Vienne, tout simplement parce qu'il Ètait
impossible de jouer du Mahler autrement que comme transcription. O˜
l'on voit que les problËmes Èconomiques d'une sociÈtÈ sont toujours
plus ou moins rÈinterprÈtÈs par les artistes du moment. Une telle
occasion me permettait d'Ècrire pour des musiciens que j'aimais, avec
une formation plus Ètendue, et pour des instruments qui ne faisaient
pas partie de la formation d'origine. Un autre intÈrÍt, liÈ ý un
projet en parallËle ý celui-ci, vient de la possibilitÈ de faire jouer
beaucoup d'instruments sans chef, comme plusieurs formations de
chambre, synchronisÈes uniquement par la musique.
E.C : Vous sentez-vous concernÈ, en tant que musicien, par le combat
qui est le nÙtre ? Qu'est-ce que l'association Attac a ý voir dans
votre projet ?
F.C : Directement, rien. ATTAC est une association dont les buts ne
sont pas ý proprement parler musicaux, n'est-ce-pas! Mais
indirectement, beaucoup de choses. La musique contemporaine se dÈfinit
par des critËres d'Ècriture, nous sommes des musiciens qui composent,
et qui s'inscrivent donc dans cette histoire de la musique Ècrite.
Mais elle se dÈfinit aussi comme musique non industrielle, qui ne
"produit" des oeuvres que si elles sont irrÈcupÈrables, en quelque
sorte. C'est un peu le sens d'une sÈrie de sculptures de Giacometti
qu'il avait appelÈe "Objets dÈsagrÈables ý jeter". Il semble
qu'aujourd'hui, la musique contemporaine soit une sorte de production
inutile aux mÈdia-craties, qui ne peuvent la vendre, la faire passer
pour ce qu'elle n'est pas. Il est difficile de vendre du Ferneyhough
comme un produit manufacturÈ, non ? Ce que la musique contemporaine
affirme, du moins lorsqu'elle est responsable, c'est que le commerce,
les concerts de 100 000 personnes, ne sont pas son monde, qu'un autre
monde de la culture est possible, pour reprendre une expression
d'Ignacio Ramonet. Et, du coup, ATTAC a tout ý voir, me semble-t-il,
avec cette faÁon de faire. Je me rends bien compte que le problËme est
plus vaste, et il faudrait parler de l'imbrication, problÈmatique, de
la philosophie avec la musique, et de la philosophie avec la
politique. Lacoue-Labarthe a Ècrit des choses Èclairantes, la-dessus,
dans son livre sur Wagner. Mais je ne suis pas philosophe, encore
moins Èconomiste ou politologue, tout juste compositeur, et chargÈ de
cours ý la fac, pour vivre, comme on dit.
Pour finir sur ce sujet, je crois qu'un journal comme le Monde
diplomatique, une association comme ATTAC, luttent contre une certaine
faÁon qu'a le pouvoir, au profit de quelques financiers, de dÈtourner
l'information, et donc l'art, la culture (mais pas seulement; une des
choses qui m'a permis d'abandonner mes recherches en informatique au
profit de la seule composition, c'est la prise de conscience du
caractËre rÈcupÈrÈ de presque toutes les activitÈs scientifiques). En
ce sens, il ne peut y avoir que rencontre, que sympathie mutuelle.
E.C : Pouvez-vous nous "dÈvoiler" un lÈger pan de votre future
composition ? Quel sera le ton ? Le style ? Combien de musiciens ?
Quels instruments ?
F.C : "Clamavi - Un grain de sable", est composÈ pour trois trompettes
trois trombones, deux sax altos, deux sax tÈnors, un tuba, et quatre
percussions. (En fait, les musiciens viennent d'horizons trËs divers :
les percussionnistes sont plutÙt spÈcialisÈs contemporain, il y a une
fanfare de GenËve (+basse-batterie), style tout terrain lorgnant vers
le jazz, le quintette de cuivres est assez classique, le saxophoniste
est spÈcifiquement jazz, il y aura deux chanteuses, sans oublier
l'orgue ý klaxon.) Les percussions jouent des peaux (Toms, Rototoms,
bongos), et des mÈtaux, plus ou moins rÈsonnants (du tam posÈ, ý
rÈsonance trËs faible, jusqu'aux gongs, cloches-plaques et autres
tam-tams), sur la scËne qui entoure la grande roue. Les autres
instruments sont rÈpartis dans les nacelles de la grande roue, ý
raison de deux nacelles de quatre instruments (deux sax et deux
trombones, et trois trompettes et un sax), et d'une de trois (sax
tenor, trombone basse, tuba). La durÈe est d'environ 6 minutes. La
partition commence avec une roue vide, et une premiËre section
consiste ý faire entrer les instrumentistes dans chaque nacelle.
Ensuite, la grande roue tourne ý 1 mn le tour, elle fera deux tours
complet avant de dÈposer les instrumentistes. Il y a une
coda-surprise, puisque quelques instrumentistes se retrouvent avec les
percussions pour jouer trois figures, sur scËne, en laissant la roue
tourner seule.
Le projet musical, et qui est influencÈ, en quelque sorte, par la
politique, dÈfinit deux (trois) parties. Dans un premier temps, la
grande roue dicte sa puissance sur tous les musiciens. Le tempo ,
rigoureusement fixe, est d'une noire ý la seconde, chaque figure de la
partition est dÈfinie selon la position de la grande roue, en
particulier de la nacelle avec les trompettes. L'entrÈe des musiciens,
le passage d'une nacelle ý l'autre, tout est rigoureusement mesurÈ par
rapport ý la vitesse de rotation de la roue. Les peaux jouent bien des
figures qui s'Ècartent de plus en plus de la synchronisation, mais
c'est pour mettre en valeur une sorte de soumission aux figures des
cuivres. ¡ partir du moment o˜ la nacelle b (celle des trompettes)
revient au zÈnith une seconde fois, un grand point d'orgue supprime
les peaux. La seconde partie vient de cette disparition, essaie de
reconstruire la musique en critiquant l'aspect volontairement massif
et fff [fortississimo]de la premiËre section. Les groupes changent, et
ne sont plus infÈodÈs aux nacelles, etc. ¡ la fin, deux instruments se
retrouvent ý rÈpÈter un seul intervalle de seconde, en attendant
(situation absurde) que la roue veuille bien les dÈposer sur le sol o˜
ils finissent par retrouver les percussions (Áa se termine bien, en
quelque sorte!), pour les quelques figures finales, induites des
moments de rÈsistance. On le voit, le schÈma est mÈtaphorique, presque
naÔf, mais il correspond bien ý cette idÈe d'attention aux choses,
dont je parlais plus haut. La composition tout entiËre bascule parce
qu'ý un moment, les peaux ne jouent plus, et qu'en prenant en compte
cette absence, le schÈma de base, entiËrement rÈglÈ sur la grande
roue, se dÈrËgle. D'o˜, Èvidemment, la rÈfÈrence au grain de sable,
qui, d'une faÁon non violente, grippe les rouages des organismes trop
bien rÈglÈs!
Propos recueillis par Emmanuel Chaudron,
RÈdacteur journal@attac.org
Pour contacter FranÁois Courtot Ècrivez nous, nous ferons suivre le
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