globe_l: Via Campesina ý Seattle

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CPE (Coordination Paysanne EuropÈenne) 
COMMUNIQUE, 24 novembre 1999

OMC/agriculture : CPE/Via Campesina ý Seattle
Une dÈlÈgation de la Coordination Paysanne EuropÈenne (CPE) participera ý
Seattle, au sein du mouvement paysan mondial VIA CAMPESINA, ý la
mobilisation internationale vis ý vis de l'OMC.

La CPE a dÈsapprouvÈ l'accord GATT de Marrakech sur l'agriculture. Elle en
demande aujourd'hui une Èvaluation dÈtaillÈe avant d'entamer tout nouveau
Round. Partout dans le monde la situation de l'immense majoritÈ des
agriculteurs s'est aggravÈe et la sÈcuritÈ alimentaire mondiale ne s'est pas
amÈliorÈe. Les pratiques de dumping des USA et de l'UE, habillÈes de vert ou
de bleu, continuent leurs dÈg’ts au Sud et au Nord.
USA et UE ont dÈcidÈ les rËgles de l'OMC qui leur permettent de dominer et
contrÙler les marchÈs agricoles.
Il est urgent que soit dÈmasquÈe l'imposture du dÈcouplage de la production
et du revenu. Celle-ci permet aux pays riches d'exporter en-dessous de leurs
cošts de production. Son objectif  est bien de fournir ý l'industrie
agro-alimentaire/grande distribution  les produits agricoles au plus bas
cošt et de conquÈrir des marchÈs extÈrieurs, souvent au dÈpend des
agriculteurs locaux.
La position de l'UE est  trËs contradictoire:
- l'UE veut protÈger son agriculture, mais elle fait de l'exportation sa
prioritÈ nƒ1 (agenda 2000) , 
- sa capacitÈ exportatrice  repose avant tout sur un mode de production trËs
intensif basÈ sur l'importation d'intrants, d'o˜  l'hypocrisie du  "modËle
europÈen" : la PAC en fait dÈtruit ce que l'UE prÈtend dÈfendre au  niveau
international.
- la multifonctionnalitÈ mÈrite mieux que d'Ítre utilisÈe pour habiller le
dumping.

On ne pourra garantir la  sšretÈ alimentaire sans rÈformer l'accord
sanitaire (SPS) actuel : il faut y appliquer le principe de prÈcaution, en
commenÁant par interdire l'utilisation des OGM dans l'agriculture et
l'alimentation.

L'alimentation est un enjeu trop important pour les populations pour Ítre
contrÙlÈ par quelques firmes et quelques Etats, sous la supervision de l'OMC.
La CPE et Via Campesina vont au contraire ý Seattle pour y dÈfendre la
souverainetÈ alimentaire comme un droit des populations ý dÈfinir leur
politique agricole et alimentaire et assurer leur sÈcuritÈ alimentaire, en
dehors de tout dumping vis ý vis des autres.

L'OMC n'est pas le lieu appropriÈ pour traiter de l'agriculture, dont les
produits ne sont pas une simple marchandise commerciale, et dont 90% ne sont
pas exportÈs. C'est aux instances des Nations Unies qu'il faut confier cette
t’che, avec la souverainetÈ alimentaire comme principe premier . La CPE
demande donc le retrait de l'agriculture de l'OMC.
L'OMC ne peut rester une instance dÈtenant tous les pouvoirs (fixation des
rËgles, contrÙle de leur exÈcution, et imposition de sanctions, avec une
procÈdure peu transparente de rËglement des diffÈrends).

La CPE se rÈjouit de la  forte mobilisation  prÈvue ý Seattle, tous secteurs
confondus: les nÈgociateurs de l'0MC sont sous haute surveillance.






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