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From	wash <wash@ecn.org>
Date	Thu, 16 Mar 2000 15:40:12 +0100
Subject	globe_l: [Fwd: MontÈnÈgro: La Serbie resserre son emprise sur le MontÈnÈgro(IWPR), 7-3-2000*]

The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans Nƒ 122
7 mars 2000
(traduit par CÈcile Fisler)

LA SERBIE RESSERRE SON EMPRISE SUR LE MONTENEGRO.

Le dÈploiement des troupes yougoslaves aux frontiËres du MontÈnÈgro a
renforcÈ la mainmise de Belgrade sur la petite RÈpublique.

Par Milka Tadic (rÈdacteur en chef de ´Monitorª ý Podgorica) et Daniel
Sunter (journaliste ý líagence ´VIPª de Belgrade).

Les forces armÈes yougoslaves prÈsentes au MontÈnÈgro auraient pris le
contrÙle des points de passages aux frontiËres avec líAlbanie et la
Bosnie
HerzÈgovine, augmentant ainsi les tensions entre Belgrade et Podgorica.

Líintensification du vieux conflit existant entre les deux RÈpubliques
est
due au renforcement des unitÈs des forces armÈes yougoslaves dans la
RÈpublique. ´La rÈponse appropriÈe du MontÈnÈgro aux mesures prises par
Belgrade pourrait dÈboucher sur un sÈrieux conflitª, a prÈvenu un
diplomate
occidental.

Le MontÈnÈgro, partenaire de la Serbie dans la fÈdÈration yougoslave, sí
Èloigne de Belgrade depuis plusieurs annÈes. AprËs que le gouvernement
du
prÈsident yougoslave Slobodan Milosevic ait exclu que les deux
RÈpubliques
aient un statut Ègal, Podgorica prend des mesures en faveur de son
indÈpendance.

Alors que Belgrade conserve au MontÈnÈgro le contrÙle des forces
fÈdÈrales,
líadministration montÈnÈgrine du prÈsident Milo Djukanovic a crÈÈ une
force
de police, et a pris en main les affaires ÈtrangËres, líÈconomie et mÍme
la
monnaie.

PrÈoccupÈ par díautres problËmes comme celui du Kosovo, Milosevic a
jusquíý
ce jour aidÈ Djukanovic  ý se tenir ý líÈcart díun conflit ouvert. Cela
pourrait ne plus Ítre le cas dÈsormais. Des soldats de la DeuxiËme armÈe
yougoslave sont dÈsormais postÈs prËs de Bozaj, point de passage de la
frontiËre avec líAlbanie. Ils contrÙlent le trafic, vÈrifient les
papiers et
suscitent beaucoup de peur au sein de la population locale,
principalement
albanaise.

´Il síagit du contrÙle rÈgulier du trafic de vÈhicules et de personnes
qui
pÈnËtrent au MontÈnÈgro ou en Albanie, rien de plusª, a dÈclarÈ un
soldat
chargÈ du poste de contrÙle ý la frontiËre. En fait, sa prÈsence est une
violation de la Constitution qui stipule que la responsabilitÈ des
contrÙles
aux frontiËres incombe ý la police montÈnÈgrine et non ý líarmÈe
yougoslave
(VJ).

Des rapports parus ý Podgorica indiquent que la VJ síest aussi dÈployÈe
le
long de la frontiËre bosno-montÈnÈgrine, bien que le poste de contrÙle
de
Scepan Polje soit ouvert .

La frontiËre entre la Serbie et le MontÈnÈgro est Ègalement bien gardÈe
par
des forces rÈguliËres de police qui ont rÈcemment rejoint celles de la
police militaire, ce qui a eu pour consÈquence de mettre fin ý ce qui
restait du commerce entre les deux RÈpubliques.

 Au cours des derniËres semaines, les gens arrivant en avion du
MontÈnÈgro ý
Belgrade ont eu leurs papiers inspectÈs et leurs bagages fouillÈs.
Certains
díentre eux ont mÍme ÈtÈ dÈtenus.

Les forces fÈdÈrales semblent menacer sÈrieusement le MontÈnÈgro. La
RÈpublique nía pas rÈpondu officiellement, mais dans les coulisses le
gouvernement de Djukanovic a renforcÈ ses forces de police qui
síÈlËveraient
ý plus de 10.000 hommes. Elles comprennent des unitÈs spÈciales bien
entraÓnÈes et extrÍmement fidËles ý la direction politique montÈnÈgrine.

Cependant, selon des sources militaires citÈes par ´Monitorª,
líhebdomadaire
de Podgorica, les soldats de la VJ prÈsents au MontÈnÈgro auraient
critiquÈ
la direction de líarmÈe fÈdÈrale. Certains soldats auraient dÈclarÈ que
sí
ils servaient toujours dans líarmÈe au MontÈnÈgro  cíÈtait uniquement
parce
quíils auraient des difficultÈs ý trouver un autre emploi.

´Líemploi de líarmÈe contre la police montÈnÈgrine (MUP) et la
population
aurait pour consÈquence la disparition finale de la VJª, a dÈclarÈ ý
´Monitorª un officier de haut rang de la VJ.

Les dissensions au sein de líarmÈe ont conduit líannÈe derniËre ý la
formation du 7iËme Bataillon ñ une force díÈlite inconditionnellement
fidËle
ý Belgrade. Les soldats sont recrutÈs parmi les membres du parti
Socialiste
National  du grand rival de Djukanovic, Momir Bulatovic, Ègalement
Premier
ministre fÈdÈral et trËs pro-Milosevic.

Avec leurs hauts salaires et des positions plus confortables que dans lí
armÈe rÈguliËre, ce nouveau bataillon est devenu une source
supplÈmentaire
de jalousie et de mÈcontentement. De trËs nombreux officiers de la
DeuxiËme
armÈe, dont la loyautÈ Ètait suspecte et particuliËrement ceux díorigine
montÈnÈgrine, ont ÈtÈ limogÈs. Ils ont ÈtÈ remplacÈs par des fidËles de
Milosevic comme les GÈnÈraux Vasiljevic, Vaskovic et Muncan du
dÈpartement
de la sÈcuritÈ du principal quartier gÈnÈral de líarmÈe.

En plus díavoir mis en place ce qui est en fait une armÈe parallËle,
Milosevic a envoyÈ au MontÈnÈgro des renforts provenant de la TroisiËme
et
de la PremiËre ArmÈe. Des sources militaires de líIWPR ý Belgrade
interprËtent ces mesures comme des prÈparatifs pour un conflit ouvert.
´Pour
nous, la guerre est un fait accompli. Ce que nous ne savons pas
exactement,
cíest quand il aura lieuª, a dÈclarÈ un officier de haut rang de la VJ.

Un autre officier de la direction de la VJ a affirmÈ : ´Les armes sont
prÍtes et je crains que ce ne soit quíune question de jours avant que
tout
explose. Personne en Serbie, pas plus que la VJ, ne peut stopper le
rÈgime
de Belgradeª.

Un assaut de líarmÈe yougoslave pourrait cependant provoquer une riposte
militaire de la part de líOccident et mÍme diviser líarmÈe, Ètant donnÈ
que
certains soldats de la VJ originaires de Serbie ont dÈclarÈ publiquement
quí
ils ne tireraient pas sur des MontÈnÈgrins.

Les MontÈnÈgrins pro Milosevic des rÈgions nord de la RÈpublique
pourraient
servir de forces díinfanterie ý Milosevic. Des officiers des services
secrets de Milosevic ont ÈtÈ dÈployÈs dans toute la RÈpublique et dans
les
unitÈs de la DeuxiËme ArmÈe, ce qui permet de fournir un soutien
logistique
aux formations paramilitaires fidËles ý Belgrade.

LíarmÈe yougoslave a calculÈ que les forces de líOrganisation du traitÈ
de l
íAtlantique nord (OTAN) auraient besoin díau moins une semaine avant de
pouvoir renouveler leurs attaques sur la Serbie ou aider efficacement le
MontÈnÈgro. Belgrade estime que cela suffit pour Èvaluer si elle peut
prendre le contrÙle de tout le MontÈnÈgro ñ ou le perdre
irrÈmÈdiablement.







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