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From cerinsi@samizdat.net
Date Thu, 16 Mar 2000 18:24:01 +0100
Subject globe_l: Palestine

              APR»S LES DŠCLARATIONS DE M. LIONEL JOSPIN

                  La France affaiblie au Proche-Orient

                              (1er mars 2000)


http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/francepo/

     Le 8 fÈvrier 2000 ý l'aube, l'aviation israÈlienne lanÁait une
     sÈrie d'attaques contre le Liban et notamment contre trois
     centrales Èlectriques. Ce n'Ètait pas la premiËre fois que l'armÈe
     de l'Etat hÈbreu, pour ´ punir ª ce pays, s'attaquait ý ses
     infrastructures civiles. Ces raids n'Ètaient pas seulement une
     violation du droit de la guerre, mais aussi une transgression
     flagrante de l'arrangement conclu en avril 1996, sous l'Ègide de la
     France et des Etats-Unis, et qui fixait les rËgles de conduite des
     belligÈrants dans le Liban sud occupÈ.

     En effet, le point 2 de ce texte stipule : ´ IsraÎl et ceux qui
     coopËrent avec lui ne procÈderont pas ý des tirs avec aucun type
     d'armement contre des civils ou des objectifs civils au Liban ª ;
     et le point 3 Ènonce que ´ les deux parties s'engagent ý faire en
     sorte qu'en aucune circonstance des civils ne soient la cible
     d'attaques et que les zones habitÈes par des civils et les
     installations industrielles et Èlectriques ne soient pas utilisÈes
     comme point de lancement des attaques ª. Une des centrales se
     trouvant ý Tripoli dans le nord, l'autre ý Beyrouth et la troisiËme
     ý Baalbek, le gouvernement israÈlien ne pouvait Èvidemment
     prÈtendre que le Hezbollah opÈrait ý partir de lý.

     L'accord d'avril 1996 avait Ègalement reconnu de facto le droit de
     la rÈsistance ý poursuivre ses actions contre des objectifs
     militaires. Il faut le rappeler, le Liban sud est occupÈ depuis
     1978 - ý l'Èpoque le Hezbollah n'existait pas, mais IsraÎl
     prÈtendait combattre le ´ terrorisme palestinien ª. La rÈsolution
     425 du conseil de sÈcuritÈ des Nations unies, votÈe il y a plus de
     vingt ans, exige le retrait israÈlien du Liban sud, mais Tel-Aviv
     refuse de se soumettre. AprËs 1982 et l'invasion israÈlienne du
     Liban, la rÈsistance s'est intensifiÈe. Elle a d'abord ÈtÈ menÈe
     par les forces de la gauche libanaise, avant que celles-ci ne
     soient dÈsarmÈes, notamment par les accords de TaÎf de 1989, qui
     ont mis fin ý la guerre civile libanaise. Elle est dÈsormais menÈe
     avec une efficacitÈ redoutable par le Hezbollah - un parti
     structurÈ, qui dispose de neuf dÈputÈs au parlement et dont les
     activitÈs politiques sont multiples.

     C'est cette rÈsistance et les lourdes pertes de Tsahal, qui sont ý
     l'origine de la dÈcision israÈlienne de se retirer du Liban sud
     d'ici le mois de juillet. Certes, ce combat du Hezbollah s'inscrit
     aussi dans les rivalitÈs rÈgionales, notamment entre la Syrie et
     IsraÎl, mais cela ne saurait disqualifier le droit universellement
     reconnu ý la rÈsistance armÈe contre l'occupation.

     Dans ce contexte, les dÈclarations de M. Lionel Jospin, premier
     ministre franÁais, traitant les attaques du Hezbollah contre des
     soldats israÈliens de ´ terroristes ª et affirmant que ´ les
     rÈpliques israÈliennes, et que nous pouvons comprendre, frappent
     aussi peu que possible les populations civiles ª ont soulevÈ une
     vague d'indignation dans le monde arabe, notamment au Liban o˜ les
     agressions israÈliennes ont fait depuis vingt ans, des dizaines de
     milliers de victimes civiles. L'ensemble de la presse et des
     partis, toutes tendances confondues ont condamnÈ ces propos,
     d'autant que le Hezbollah s'est contentÈ de viser des soldats
     israÈliens sur le territoire libanais et n'a pas bombardÈ le nord
     d'IsraÎl. Plus tard, face aux multiples rÈactions, le premier
     ministre franÁais s'est abstenu d'utiliser ý nouveau le
     qualificatif ´ terroriste ª, mais il a entÈrinÈ l'idÈe que c'Ètait
     la Damas qui bloquait les nÈgociations de paix : ´ Les IsraÈliens,
     expliquait-il, sont disponibles pour reprendre les nÈgociations.
     Les Syriens ne l'ont pas souhaitÈ. C'est le constat que je fais. ª
     Il avait auparavant dÈplorÈ ´ la rigiditÈ et l'immobilisme ª du
     rÈgime syrien qu'il avait opposÈ ý la ´ dÈmocratie israÈlienne ª.

     On comprend que les Libanais, rÈguliËrement bombardÈs, soient peu
     sensibles ý ce discours sur la dÈmocratie israÈlienne. Aussi peu
     que les captifs de Khiyam, une prison o˜ les tortionnaires de
     l'ArmÈe du Liban sud, les supplÈtifs d'IsraÎl, torturent
     rÈguliËrement les dÈtenus.

     Quant ý l'apprÈciation du premier ministre franÁais sur l'Ètat des
     nÈgociations de paix, elle est loin de reflÈter une ´ politique
     ÈquilibrÈe ª de la France. Ce que la Syrie rÈclame, depuis de
     longues annÈes, c'est un engagement israÈlien de se retirer du
     plateau du Golan, occupÈ en 1967. Cette position est celle de
     l'ensemble de la communautÈ internationale. Et ce sont les
     hÈsitations de M. Ehoud Barak, le premier ministre israÈlien, ý
     s'engager clairement sur le retrait qui empÍchent, pour l'instant,
     la reprise des discussions. Il semblerait, si l'on en croit
     diverses fuites, qu'il serait dÈsormais disposÈ ý le faire et que
     les pourparlers reprendraient bientÙt, ce qui confirmerait bien que
     le blocage n'Ètait pas du cÙtÈ syrien.

     Finalement, aprËs les explications entre le prÈsident Jacques
     Chirac et son premier ministre, la France a proclamÈ que sa
     politique dans la rÈgion n'avait pas changÈ. Mais les dÈclarations
     de M. Jospin pËseront longtemps sur les opinions publiques du
     Proche-Orient et elles affaiblissent la prÈsence de la France dans
     la rÈgion, au moment o˜ elle et l'Union europÈenne, aprËs une
     longue Èclipse, reconquiËrent une certaine place dans les
     tractations de paix (1).

     En 1967, par la voix du gÈnÈral de Gaulle, la France a condamnÈ
     l'occupation : ´ IsraÎl organise, affirmait-il alors, sur les
     territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans
     oppression, rÈpression, expulsions ; et il s'y manifeste contre lui
     une rÈsistance qu'ý son tour il qualifie de terrorisme. ª La France
     a ensuite dÈfendu la reprÈsentativitÈ de l'OLP - qualifiÈe de
     ´ terroriste ª par IsraÎl et les Etats-Unis - et le droit des
     Palestiniens ý disposer d'un Etat. Elle a plaidÈ pour une politique
     ´ ÈquilibrÈe ª, c'est-ý-dire, une politique qui ne mette pas sur le
     mÍme plan l'occupant et l'occupÈ, une politique qui dÈfend une paix
     fondÈe sur le droit et sur la justice. C'est cette orientation et
     elle seule qui donne ý la France sa place ý part dans une rÈgion si
     proche des frontiËres de l'Europe et dont l'importance est vitale
     pour la sÈcuritÈ de la MÈditerranÈe.

                                                 ALAIN GRESH.
                                Alain.Gresh@Monde-diplomatique.fr

     (1) Lire HervÈ de Charrette, ´ Ce voyage est un Èchec pour la
     France ª, Le Figaro, 28 fÈvrier 2000.



                         ´ Le Monde diplomatique ª

   On pourra se rÈfÈrer ý notre cahier sur le Proche-Orient (derniËre
   mise ý jour le 24 fÈvrier), et lire le reportage de Walid Charara et
   Marina da Silva, ´ RÈsistance obstinÈe au Liban sud ª, novembre 1999.
   Le journal a publiÈ de nombreux articles sur la rÈgion : voir en
   particulier ceux concernant le Liban, IsraÎl et la Syrie.
   Dans notre numÈro de fÈvrier 2000, on trouvera Ègalement les
   cartes des nÈgociations israÈlo-arabes (cartes non disponibles sur le
   site).

       http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/

       http://www.monde-diplomatique.fr/1999/11/CHARARA/12643.html

       http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/liban

       http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/israel

       http://www.monde-diplomatique.fr/index/pays/syrie

       http://www.monde-diplomatique.fr/2000/02/





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                    ´ ActualitÈs de l'Etat palestinien ª

       Un livre sous la direction d'Alain Gresh et de Didier Billion


      Editions Complexe, Le Monde diplomatique, Institut des relations
                      internationales et stratÈgiques


   Palestiniens et IsraÈliens se sont mis d'accord pour aboutir, au plus
   tard le 13 septembre 2000, ý une solution dÈfinitive du conflit qui
   les oppose depuis prËs d'un siËcle. Au c¶ur des discussions, la
   question de l'Etat palestinien, de ses frontiËres, de son statut, du
   rapport avec les rÈfugiÈs vivant dans l'exil.

       Ce livre permet de faire un point sur ces problËmes en dÈbat. Il
   dresse d'abord un inventaire de cinq annÈes d'´ autonomie ª
   palestinienne, mettant en lumiËre ý la fois les acquis de la
   construction nationale et les difficultÈs liÈes notamment au
   morcellement du territoire palestinien, ý la poursuite de la
   colonisation et aux dÈrives despotiques de l'AutoritÈ palestinienne.

       Une deuxiËme partie examine les conditions de ´ viabilitÈ ª d'un
   Etat palestinien indÈpendant, aussi bien sur le plan Èconomique que
   politique et rÈflÈchit sur la capacitÈ d'un tel Etat ý rÈgler le drame
   de prËs de quatre millions de rÈfugiÈs palestiniens.

       Une troisiËme partie est consacrÈe ý la sÈcuritÈ : la crÈation
   d'un Etat palestinien rÈpondra-t-elle au besoin de sÈcuritÈ des
   Palestiniens, des IsraÈliens et de l'ensemble du Proche-Orient ?

       Enfin, en conclusion, des personnalitÈs politiques palestiniennes,
   israÈliennes et europÈennes s'interrogent sur les perspectives
   politiques et la rÈconciliation entre les deux peuples.

     * Contributeurs : Bernard Botiveau, Institut de droit de
       l'UniversitÈ de Bir-Zeit ; Hania Hassali, chercheuse ý l'Institut
       de droit de l'UniversitÈ de Bir-Zeit ; Moustapha Barghouti,
       directeur de l'Institut sur la santÈ et le dÈveloppement ;
       Laetitia Bucaille, maÓtre de confÈrences ý l'UniversitÈ de
       Bordeaux ; LeÔla Farsakh, chercheuse, Centre for Middle Eastern
       Studies, Harvard University,Elias Sanbar, rÈdacteur en chef de la
       Revue d'Ètudes palestiniennes ; Aude Signoles, doctorante ý la
       Sorbonne, rÈsidente ý l'Institut de droit de l'UniversitÈ de
       Bir-Zeit ; Marwan Bichara, politologue palestinien ; Ahmad
       Khalidi, chercheur au St Antony College, Oxford ; Gilon Karmi,
       ancien chef des services de renseignement israÈliens, Shin-Beth ;
       Musa Maaytah, secrÈtaire gÈnÈral du Parti jordanien de la gauche
       dÈmocratique ; Nabil Chaath, ministre palestinien de la
       planification et de la coopÈration internationale ; Yehuda Lancry,
       reprÈsentant d'IsraÎl aux Nations unies ; Roselyne Bachelot,
       dÈputÈe ; Miguel Angel Moratinos, envoyÈ spÈcial de l'Union
       europÈenne pour le processus de paix au Moyen-Orient.

    Le livre a ÈtÈ coordonnÈ par Alain Gresh, rÈdacteur en chef du Monde
   diplomatique et par Didier Billion, directeur des Ètudes de l'Institut
            des relations internationales et stratÈgiques (IRIS)

   Commande : Vous pouvez vous procurer le livre chez votre libraire ou
   le commander directement aux Editions Complexe, 24, rue de Bosnie,
   1060 Bruxelles, Belgique. Prix de vente 95 F. (+ 20 F. de frais de
   port). RËglement par chËque ý l'ordre des Èditions Complexe ou par
   virement en francs franÁais ý la Banque parisienne de crÈdit
   30488-00070-00048828100-22 en prÈcisant le titre de l'ouvrage.




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