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wash <wash@ecn.org>
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Date
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Tue, 21 Mar 2000 23:25:02 +0100
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Subject
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globe_l: [Fwd: Serbie: Les hommes de main de Belgrade en libertÈ (IWPR), 17-3-2000*]
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The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans Nƒ 125
17 mars 2000
(traduit par CÈcile Fisler)
LES HOMMES DE MAIN DE BELGRADE EN LIBERTE.
Un sinistre groupe díhommes de main du rÈgime tente de faire taire les
critiques du gouvernement.
Par Daniel Sunter (journaliste ý líagence ´VIPª de Belgrade).
Les Serbes ordinaires redoutent de parler librement au tÈlÈphone. Ils
pensent que la police est capable de les torturer ý la moindre petite
infraction. Par ailleurs, síils síopposent au rÈgime ils deviennent les
victimes des ´hommes en noirª.
Les attaques contre les gens qui critiquent le gouvernement ñ Ètudiants,
hommes politiques de líopposition et journalistes indÈpendants ñ sont
devenues chose courante. AidÈ par la police, le rÈgime emploie des
groupes
de voyous dont líapparence et la conduite font peur aux Belgradois.
Contrairement ý la police, ils níobÈissent ý aucune loi. Par ailleurs,
Ètant
donnÈ quíils níexistent pas officiellement, líEtat peut toujours nier
avoir
un rapport quelconque avec eux.
Les ´hommes en noirª ressemblent aux criminels serbes qui ont ÈmergÈ
pendant
les annÈes 90. Habituellement, ils portent des vestes en cuir noir, des
sweatshirts et des baskets ñ surtout des Nike ou des Reebok. Leurs
cheveux
sont coupÈs court et ils sont bien entraÓnÈs. Selon des sources
policiËres,
ils viennent de villes de Serbie, du MontÈnÈgro et de Bosnie. Ils sont
tous
un passÈ douteux et doivent quelque chose au rÈgime.
Une dÈcennie de sanctions a fait naÓtre une Èconomie parallËle
florissante
gr’ce ý laquelle des fortunes sont faites du jour au lendemain.
DíÈnormes
sommes sont gagnÈes via des transactions de devises fortes, le
blanchiment d
íargent et la contrebande de cigarettes, díalcool, de voitures volÈes,
dí
essence, de dÈrivÈs de pÈtrole et de denrÈes alimentaires rares.
Le rÈgime a laissÈ ses gorilles profiter du marchÈ noir et en retour, sí
attend ý ce quíils fassent le sale boulot pour lui. ´Nous avons toute
une
caste de jeunes gens prÍts ý dÈfendre les autoritÈsª, a dÈclarÈ une
source
de líIWPR proche de la police serbe.
Ils opËrent diffÈremment de la police. Habituellement, un indicateur
leur
fait part quíune activitÈ anti-gouvernementale est en cours:
rassemblement
díÈtudiants, manifestation civique ou dÈgradation díaffiches du rÈgime.
Ils
arrivent dans des jeeps ou des camionnettes, attaquent les ´suspectsª et
repartent.
Selon un des hommes de main du gouvernement, parlant sous le couvert de
lí
anonymat, les Ètudiants et leur mouvement ´Optorª (´ RÈsistance ª) sont
une
de leurs cibles particuliËres.
´Cíest incroyable combien ces Ètudiants peuvent Ítre persistantsª,
a-t-il
dÈclarÈ. ´Contrairement ý la majoritÈ des citoyens, ils ne connaissent
pas
la peur, ce sont de vrais fatalistesª. Ce sont les seules personnes que
nous
respectons. Les gens ordinaires sont des l’ches, et ne nous crÈent pas
vraiment de problËmesª.
Ces jours-ci, les ´hommes en noirª sont en Ètat díalerte pour síoccuper
des
´troublesª. Selon des sources de líIWPR, les autoritÈs stopperont sans
doute
toute manifestation organisÈe par líopposition, en laissant les durs de
Milosevic faire leur boulot.
Selon líampleur des manifestations, ils peuvent avoir entre une dizaine
et
plusieurs milliers de gens prÍts ý intervenir ý níimporte quel moment.
Ils
sont aussi capables de tirer sur des policiers en civil.
Les habitants de Belgrade les ont vus pour la premiËre fois en action
durant
les mois de manifestations qui ont eu lieu il y a trois ans. Puis, des
hommes vÍtus de survÍtements sont arrivÈs pour aider la police ý assurer
la
sÈcuritÈ du parlement serbe. Ils ont dirigÈ leurs voitures et leurs
jeeps
vers la foule de manifestants quíils ont menacÈs avec leurs fusils.
Suite ý líapplication de la loi qui a mis les universitÈs sous le
contrÙle
du rÈgime, ils ont commencÈ ý apparaÓtre dans certaines facultÈs. Des
hommes
non identifiÈs vÍtus de vestes en cuir noir et de tenues de sport se
prÈsentaient tous les jours ý la facultÈ díElectrotechnique et de
Philologie
de Belgrade.
Ils contrÙlaient líidentitÈ des Ètudiants, fournissaient une sÈcuritÈ
aux
nouveaux doyens nommÈs par líEtat, chassaient les professeurs
contestataires
et les empÍchaient díentrer dans les facultÈs. Certains professeurs ont
mÍme
dš faire leurs cours dans la rue.
Il y a quelques mois, ils se sont prÈsentÈs ý líimprimerie ABC Grafika,
qui
Èdite un journal de líopposition. Selon les dÈclarations de tÈmoins, les
hommes ont tirÈ au-dessus de la tÍte des employÈs et ont surveillÈ tout
lí
immeuble. Les tentatives faites les propriÈtaires pour que la police
chasse
ces hommes ont ÈtÈ vaines.
Ils sont Ègalement agressÈ rÈcemment des gens qui arrachaient des
affiches
du rÈgime. Milos Dosen, un Ètudiant, a ÈtÈ attaquÈ ý la fin du mois
dernier.
Un tÈmoin oculaire a enregistrÈ líincident avec une camÈra vidÈo. Les
images
ont ÈtÈ diffusÈes par presque toutes les chaÓnes de TV indÈpendantes en
Serbie. Dosen et une autre victime, Nikola Radakovic, se sont plaints en
vain ý la police.
DÈbut mars, des militants de ´Optorª et des citoyens de Belgrade se sont
dirigÈs vers le siËge municipal du parti Socialiste de Serbie de
Milosevic.
Ils ont ÈtÈ attaquÈs par des hommes de main qui scandaient ´Slobo
(surnom de
Milosevic) le Serbe, la Serbie est avec toi !ª. Une fois de plus la
police n
íest pas intervenue et a averti les manifestants quíils ne devaient pas
faire de provocation.
Quelques jours auparavant plusieurs personnes vÍtues de treillis de
police
ont pÈnÈtrÈ de force dans les locaux de la chaÓne de tÈlÈvision Studio
B.
Ils ont frappÈ deux employÈs chargÈs de la sÈcuritÈ et endommagÈ des
Èquipements de diffusion appartenant ý la station de radio indÈpendante
B2-92. La police a niÈ que les intrus aient ÈtÈ des officiers de police.
Un gradÈ de la police rÈcemment parti ý la retraite a dÈclarÈ ý líIWPR
que
les incidents graves provoquÈs par le rÈgime vont sans doute augmenter.
´Je
crains que ce phÈnomËne ne soit que le dÈbut díun rËglement de comptes
plus
sÈvËre du rÈgime ý líÈgard les dissidents. Ces hommes seront lý aussi
longtemps que les autoritÈs actuelles seront au pouvoirª.
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