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From holenweg@vtx.ch (Pascal Holenweg)
Date Sat, 22 Apr 2000 04:02:28 +0200
Subject globe_l: 21.4 Bulletin de la CSSI


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BULLETIN D'INFORMATION DE LA
COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
Lugano, le 2 FlorÈal 208 / 21 avril 2000

(Ce bulletin ne paraÓt dÈsormais qu'en fonction du soutien qu'il reÁoit.
Merci donc ý celles et ceux dont le soutien a permis la parution de ce
numÈro. Pour les modalitÈs de ce soutien, voir en fin de bulletin, point 4)

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1. SUISSE : NATURALISATIONS ˆ JOUŠES ˆ LA LOTERIE XŠNOPHOBE : PRISE DE
POSITION DE LA VILLE DE GEN»VE

2. BRŠSIL : 500 ANS DE GŠNOCIDE ET D'EXCLUSION DES INDIENS

3. ˆ PROPOS DE LA PRISON

4. COMMENT NOUS SOUTENIR

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1. SUISSE : NATURALISATIONS ˆ JOUŠES ˆ LA LOTERIE XŠNOPHOBE : PRISE DE
POSITION DE LA VILLE DE GEN»VE

Emmen: prise de position du Conseil municipal de la Ville de GenËve, 21 mars

 Motion de MM. Alain Marquet, FranÁois Sottas, Jacques Mino, Jean-Marc
 Froidevaux, Michel Ducret, Robert Pattaroni et Sami Kanaan: "

GenËve au secours des refusÈs d'Emmen et d'ailleurs". 


ConsidÈrant:

. les rÈsultats de la consultation municipale du 12 mars 2000, ý Emmen;

. que cette consultation portait sur la naturalisation de 56 personnes;

. que seules 8 personnes ont vu leur candidature acceptÈe par les votants;

.  que les Ètrangers d'Emmen dont la candidature ý la naturalisation suisse
a ÈtÈ refusÈe sont, de toute Èvidence, victimes d'une apprÈciation fondÈe
sur leur origine culturelle;

. que cette sÈgrÈgation entre les origines est contraire aux plus
ÈlÈmentaires droits des gens;

.  que ce droit pour les citoyens d'Emmen de procÈder ý cette sÈlection est
issu de l'approbation par ceux-ci, en juin 1999, d'une initiative populiste
des DÈmocrates suisses;

. que des consultations ou des lois comparables en vigueur dans d'autres
cantons suisses autorisent cette procÈdure dite de "naturalisation  populaire";

.  que cette procÈdure incite et encourage le rËglement de compte anonyme,
la xÈnophobie, le racisme et l'exclusion entre rÈsidents d'une mÍme
collectivitÈ;

. que les autoritÈs exÈcutives et lÈgislatives doivent conserver et protÈger
les prÈrogatives ý mÍme d'assurer des dÈcisions sereines, humaines et
conformes au nÈcessaire respect entre les peuples;

.  la longue histoire de GenËve en tant que ville d'accueil;

.  que nous estimons, ý GenËve, que l'apprÈciation d'un candidat ý la
naturalisation doit se faire sur la base de ses seules qualitÈs  personnelles,


 le Conseil municipal demande au Conseil administratif:

. de transmettre aux autoritÈs concernÈes la dÈsapprobation de son Conseil
municipal face ý ce type de procÈdure;

. d'entreprendre les dÈmarches nÈcessaires en vue de contacter les
candidats ý la naturalisation refusÈs par leurs corÈsidents afin de les
assurer du soutien des Èlus genevois;

. d'entreprendre les dÈmarches utiles auprËs des autoritÈs cantonales et
confÈdÈrales en vue de limiter l'extension de ce type de procÈdure;

.  de demander au Conseil fÈdÈral et au Conseil d'Etat l'autorisation
d'accorder la nationalitÈ genevoise aux habitants d'Emmen dont la demande de
naturalisation a ÈtÈ refusÈe par le corps Èlectoral de leur commune de
rÈsidence le 12 mars 2000;

. de rendre publique, au niveau suisse, cette prise de position.

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2. BRŠSIL : 500 ANS DE GŠNOCIDE ET D'EXCLUSION DES INDIENS

BrÈsil : Ouverture de la ConfÈrence des Indiens contre "le gÈnocide et
l'exclusion"

COROA VERMELHA (BrÈsil), 18 avr (AFP) - PrËs de trois mille indiens ont
ouvert mardi ý
Coroa Vermelha (nord-est) la ConfÈrence des Peuples IndigËnes pour protester
contre leur "gÈnocide" et leur exclusion depuis cinq siËcles, ý la veille
des cÈlÈbrations officielles de la dÈcouverte du BrÈsil.

Les Pataxos de l'Etat de Bahia, la premiËre tribu rencontrÈe par les
navigateurs portugais, ont accueilli les participants des autres tribus avec
des danses traditionnelles, notamment le "TorÈ", leur rite de bienvenue. 

A l'issue de la ConfÈrence, samedi, une lettre sera rÈdigÈe et adressÈe au
prÈsident brÈsilien Fernando Henrique Cardoso.

La confÈrence se tient ý Coroa Vermelha (sud de Bahia), la plage o˜ le
navigateur portugais Pedro Alvarez Cabral jeta l'ancre le 22 avril 1500, et
o˜ fut cÈlÈbrÈe quatre jours plus tard la premiËre messe catholique. Durant
la rÈunion, les premiers habitants du pays --rÈduits aujourd'hui ý 350.000
alors qu'il Ètaient de trois ý cinq millions ý l'Èpoque -- rÈclameront "500
prochaines annÈes sans angoisse ni massacre".

"Nous les voulons sans torture, sans gÈnocide. Nous sommes des peuples
millÈnaires et nous voulons que notre intÈgritÈ physique et culturelle
soient respectÈe", a dÈclarÈ Nailton Pataxo Ha-Ha-Hae, 54 ans, cacique de la
tribu Pataxo.

En marge de la pompe des cÈrÈmonies officielles, les Indiens veulent
rappeller au reste du pays "la vÈritable Histoire, c'est ý dire que le
BrÈsil n'a pas ÈtÈ dÈcouvert, mais volÈ aux Indiens du BrÈsil", selon eux.

Pataxos de Bahia, Ticunas d'Amazonie, Macuxi du Roraima, Kaiowa du Mato
Grosso ou Xukuru du Pernambouc, revendiquent notamment la dÈlimitation de
leurs territoires, toujours pas conclue, le remplacement du statut obsolËte
de l'Indien dans la Constitution, et la ratification de la convention 169 de
l'Organisation Internationale du Travail (OIT), qui reconnaÓt le droit de
propriÈtÈ de la terre aux peuples indigËnes.

Nailton Pataxo, dont l'ethnie compte plus de 8.000 membres ÈparpillÈs dans
le sud de l'Etat de Bahia et qui a reÁu plusieurs fois des menaces de mort
pour avoir revendiquÈ des terres, prÈvoit "des affrontements entre Indiens
et policiers" pendant les commÈmorations officielles qui se dÈrouleront ý
Porto Seguro, ý 20 km de Coroa Vermelha.

"Les indiens n'accepteront aucune provocation", a prÈvenu le cacique dans
une interview ý la presse, ajoutant que l'absence du PrÈsident Cardoso ý
Coroa Vermelha sera interprÈtÈe comme un geste de "mauvaise volontÈ".

Le prÈsident Cardoso, qui devait passer plusieurs jours dans la rÈgion et
assister le 26 avril ý une messe cÈlÈbrÈe par les 350 ÈvÍques du pays ý
Coroa Vermelha, a dÈcidÈ d'Ècourter son voyage, et de n'assister qu'aux
cÈrÈmonies du 22, afin d'Èviter les manifestations hostiles.

L'Etat de Bahia a dÈployÈ quelque 4000 policiers dans la rÈgion de Porto
Seguro afin d'empÍcher tout trouble pendant les cÈrÈmonies officielles.

Outre les Indiens, le Mouvement des Sans Terre (MST) proteste Ègalement
contre ces cÈlÈbrations et a lancÈ un vaste campagne d'occupation de terres
dans plusieurs Etats. Deux mille manifestants ont ÈtÈ expulsÈs lundi soir de
Porto Seguro, mais ont annoncÈ qu'ils reviendraient le 22, date ý laquelle
culmineront les festivitÈs en prÈsence du prÈsident brÈsilien.

Les autoritÈs n'ont pas lÈsinÈ sur les dÈpenses et ont investi prËs de 200
millions de dollars dans les cÈlÈbrations officielles, qui doivent s'Ètaler
sur toute l'annÈe et dans tout le pays.


En l'an 2000 les Indiens sont toujours des "mineurs", selon la Constitution

BRASILIA, 18 avr (AFP) - Les Indiens brÈsiliens, qui protestent contre les
cÈlÈbrations officielles des 500 ans de la "dÈcouverte" du BrÈsil, sont
considÈrÈs comme "mineurs" par la Constitution brÈsilienne de 1988 et ne
sont donc pas responsables de leurs actes.

Ils sont placÈs sous la "tutelle" de la Fondation Nationale de L'Indien
(FUNAI) et, selon le texte, ils n'ont ni le droit de vote ni celui d'avoir
un passeport. Une infime minoritÈ ont rÈussi ý faire des Ètudes et acquis
les mÍmes droits que les blancs.

Toujours selon la Charte fondamentale, les Indiens brÈsiliens ne peuvent ni
vendre ni louer les terres qu'ils occupent, car elles sont la propriÈtÈ du
gouvernement. Ils ne peuvent qu'"habiter de faÁon permanente" ces terres
"nÈcessaires ý leur reproduction physique et culturelle, selon leurs us,
coutumes et traditions".

Quand le navigateur portugais Pedro Alvarez Cabral est arrivÈ ý Santa Cruz
de Cabralia le 22 avril 1500, de trois ý cinq millions d'indiens de 1400
ethnies, selon les historiens, vivaient dans le pays. Aujourd'hui, il en
reste quelque 350.000 seulement, de 210 tribus, ce qui reprÈsente environ
0,2% des 165 millions de BrÈsiliens.

En 1822, annÈe de l'IndÈpendance du BrÈsil, on comptait 600.000 indigËnes
qui ont ÈtÈ rÈduits ý 100.000 dans les annÈes soixante.

NÈanmoins, aprËs cinq siËcles d'extermination, la population indigËne a
recommencÈ ý croÓtre au cours des derniËres annÈes et de nouvelles tribus
"isolÈes" (sans aucun contact encore avec les blancs) ont ÈtÈ approchÈes par
la Funai.

Bien qu'il y ait des indiens dans pratiquement tous les 27 Etats fÈdÈrÈs du
BrÈsil, la plupart d'entre eux vivent en Amazonie.

L'ethnie la plus nombreuse est celle des ticunas d'Amazonie avec 20.000
membres, suivie de celles des guaranis et caingangues dans le sud et sud-est
du BrÈsil. La majoritÈ des tribus se composent de quelque 200 personnes mais
dans certaines, dont les Korubos, les derniers ý avoir ÈtÈ contactÈs en
1996, on compte moins de dix personnes. La Funai estime que prËs de mille
indiens n'ont jamais eu de contacts avec les blancs et s'enfoncent dans la
forÍt amazonienne dËs qu'ils les aperÁoivent. La Funai ne les contacte
aujourd'hui que s'ils sont en danger, menacÈs par des chercheurs d'or ou
l'ouverture d'une route, par exemple.

Les terres des indiens, partagÈes en 568 rÈserves, occupent un million de
Km2 soit 12,26% du territoire brÈsilien. Cependant, la moitiÈ seulement de
ces rÈserves ont ÈtÈ dÈlimitÈes officiellement et elles sont souvent
sujettes ý des invasions clandestines d'orpailleurs ou exploitants forestiers.

La reprÈsentation politique des indiens est minime: 29 conseillers municpaux
et deux maires dans un pays de 165 millions d'habitants.

Une Ètude de l'UniversitÈ FÈdÈrale de Minas Gerais (sud-est) a montrÈ
cependant que le sang des Indiens coule dans les veines d'au moins 45
millions de BrÈsiliens, soit 27% de la population.

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3. ˆ PROPOS DE LA PRISON

Date: Mon, 17 Apr 2000 02:45:24 -0400
From: worker-a-infos-fr@lists.tao.ca
Subject: (fr) Bruits de taule

A - I N F O S  N E W S  S E R V I C E
WWW: http://www.ainfos.ca
INFO: http://www.ainfos.ca/org


PÈriodiquement, la question de la prison revient, de
maniËre rÈcurrente, dans l'actualitÈ. Soit en partant
de l'acte particuliËrement ignoble perpÈtrÈ par un
rÈcidiviste, on s'Ètonne qu'un condamnÈ puisse
retrouver un jour la libertÈ. De lý dÈcoulera l'idÈe
que la prison n'est pas assez Ètanche, voire qu'elle
n'est pas assez effrayante pour Ítre dissuasive. Soit
en partant d'actes de rÈvolte, individuels ou
collectifs, ou du nombre de suicides, ou de
tÈmoignages Èdifiants, on s'effraiera de la situation
faite aux prisonniers, " au nom du Peuple franÁais ",
on dÈplorera la promiscuitÈ, la violence,
l'arbitraire, le manque d'hygiËne, la vÈtustÈ des
locaux...

«a ne sera plus alors l'approche rÈpressive mais
plutÙt le volet rÈinsertion qui fera dÈbat. Parfois
des recherches, menÈes en gÈnÈral par des sociologues,
mettent l'accent sur la question explosive du " qui va
en prison ? ". Celle-ci apparaÓt alors pour ce qu'elle
est : un instrument de gestion de l'inÈgalitÈ sociale
et Èconomique. Mais cette idÈe Èmerge trËs rarement
dans le dÈbat public structurÈ par les grands mÈdias
de masse. Et on garde cette impression dÈsagrÈable
que, depuis 25 ans, tout a ÈtÈ dit ou Ècrit ý ce sujet
et que rien n'a vraiment changÈ et que la question se
pose toujours dans les mÍmes termes. Alors quoi de
neuf, aujourd'hui dans ce dÈbat sur la prison qui a
occupÈ l'actualitÈ de ce dÈbut d'annÈe 2000 entre
tempÍtes et marÈe noire.

C'est le tÈmoignage de VÈronique Vasseur qui a jetÈ le
pavÈ dans la marre. VÈronique Vasseur est mÈdecin-chef
de la prison de la SantÈ, ý Paris, depuis 1993.
Contrairement ý ses prÈdÈcesseurs, elle ne dÈpend pas
de l'administration pÈnitentiaire. Elle tÈmoigne dans
un livre et le Monde en publie des morceaux choisis
avant sa parution, en janvier dernier. «a n'est pas la
premiËre fois qu'un mÈdecin tÈmoigne et dÈnonce les
conditions de dÈtention. En 1972, le Dr Fully, mÈdecin
inspecteur de la mÈdecine pÈnitentiaire, avait dÈclarÈ
dans une interview rÈalisÈe par l'ADDD (Association
pour la dÈfense du droit des dÈtenus) et publiÈe dans
le n'Il du CAP (1) : " S'il y avait un Nuremberg des
prisons, je plaiderais coupable. " Le Dr Fully Ètait
un ancien dÈportÈ et il pouvait dire : " Je suis
moi-mÍme un ancien taulard, ý Lyon, pendant la guerre.
J'avais 18 ans. Les rËgles gÈnÈrales d'alors, je les
retrouve maintenant. Chauffage, nourriture, Áa, Áa a
pu changer. Les rËgles gÈnÈrales, non. C'est parce que
le grand public est trËs rÈpressif. "

Dans la mÍme pÈriode, le Dr Rose, mÈdecin de la
centrale de Toul, avait dÈnoncÈ l'utilisation des
ceintures de contention et le climat instaurÈ par le
directeur de la prison. Le Monde lui avait ouvert ses
colonnes. Ce tÈmoignage donnait une explication de la
rÈvolte violemment rÈprimÈe de la centrale Ney, en
dÈcembre 1971. Le Dr Rose avait ÈtÈ virÈe de
l'administration. Cette femme avait enfreint la loi du
silence.

Plus rÈcemment, en 1991, le Dr Gonin, coordinateur des
services de mÈdecine pÈnitentiaire de la rÈgion
lyonnaise, a publiÈ un livre (2) qui s'appuie sur une
Ètude sur les conditions de vie et de santÈ en
dÈtention, ý la demande du ministËre de la justice.
Gonin dÈcrit notamment l'atrophie ou l'hypertrophie
des sens qui guette les dÈtenus : un quart des
entrants en prison (sur la population qu'il a observÈ)
souffre de vertiges, 18 % aprËs 6 mois de dÈtention.
De mÍme, 50 % des dÈtenus ont l'impression que leur
vue a baissÈ aprËs un an de dÈtention :
l'incarcÈration du regard oblige l'oeil ý s'accommoder
aux courtes distances et ne lui permet pas de se
reposer sur l'horizon. Par contre l'ouÔe est
exacerbÈe. PrivÈ de regard, le dÈtenu interprËte le
monde par les sons. Le toucher est atrophiÈ par manque
de tact (toucher un objet inconnu, une peau dÈsirÈe
...).

La critique de Gonin est une critique de fond parce
que la privation de certains sens, par exemple, ne
dÈcoule pas de la volontÈ d'infliger des mauvais
traitements ou d'un manque de moyens mais du
fonctionnement d'un systËme. Ce qui amËne ý
questionner la cÈlËbre phrase de Giscard en 1974 alors
qu'il Ètait allÈ serrer la main d'un dÈtenu de la
prison St Paul ý Lyon et qu'il avait crÈÈ le
secrÈtariat d'Etat ý la condition pÈnitentiaire : " la
prison ne doit Ítre que la privation de libertÈ et
rien d'autre ". Mais alors qu'est-ce que la prison,
matÈriellement ? Et qu'est-ce que la libertÈ,
matÈriellement ?

Revenons ý VÈronique Vasseur. Que nous dit-elle ?
Comme nous n'avons pas lu son livre, nous allons nous
en tenir aux bonnes feuilles publiÈes par le Monde.
C'est le tÈmoignage d'une personne qui dÈcouvre
l'univers carcÈral ý partir de sa pratique de mÈdecin.
Elle parle des cafards dans l'infirmerie, des toxicos
en manque aprËs deux jours au dÈpÙt sans aucun
traitement pour les soulager, de la saletÈ ambiante,
de la faiblesse de l'Èclairage, des malades mentaux au
mitard, des dÈtenus arrivÈs du dÈpÙt aprËs avoir ÈtÈ
tabassÈs par les flics, des pieds entravÈs, des filets
anti-suicide, des malades du SIDA, des multiples
tentatives de suicides, des automutilations, de la
vermine dans les matelas, des maladies de peau, du
manque d'hygiËne, du nombre de porte et de sas ý
franchir chaque jour, du quartier d'isolement, des
troubles du comportement, des viols, de la
prostitution, etc. Un quotidien visiblement terrifiant
par son cÙtÈ rÈpÈtitif et sans issue. La matÈrialitÈ
de l'enfermement ý la prison de la SantÈ, ý Paris dans
les annÈes 90.

Cette juxtaposition de faits petits ou grands,
routiniers ou accidentels rappelle les enquÍtes du GIP
(groupe information prison), au dÈbut des annÈes 70
(3). ¿ la diffÈrence qu'il s'agit d'un tÈmoignage
individuel. Celui-ci a suscitÈ aussitÙt de trËs vives
rÈactions, transformant un problËme refoulÈ en
problËme de sociÈtÈ. Dans LibÈration du 17 janvier,
VÈronique Vasseur attÈnue sensiblement son propos en
dÈclarant que depuis 1992, beaucoup de choses ont
ÈvoluÈ positivement, notamment au niveau de l'hygiËne
mais que le problËme reste entier pour ce qui concerne
les automutilations, les tentatives de suicide, le
mitard, l'arbitraire du prÈtoire (la caricature de
justice interne), le quartier d'isolement, la
promiscuitÈ, les viols. Elle ajoute aussi que cela
n'est pas spÈcifique ý la prison de la SantÈ. Dans le
mÍme numÈro, le directeur de la SantÈ s'explique. Il
dit que le livre de V. Vasseur ne reflËte pas le
quotidien et qu'il est malhonnÍte. De plus, il
justifie rationnellement l'existence du mitard comme
un mal nÈcessaire au bon fonctionnement de la prison.
Il se prÈsente comme un libÈral qui aimerait bien que
ses concitoyens se prÈoccupent davantage de la prison,
de son sens, du sens de la peine et du retour des
dÈtenus ý la vie sociale.

Changement de mÈthodes ý l'administration
pÈnitentiaire : au silence habituel, on substitue la
communication face ý l'adversitÈ. Le directeur de la
SantÈ s'exprime avec sa photo en illustration de
l'interview. Une visite guidÈe est organisÈe pour la
presse, " une brËve visite guidÈe, bien encadrÈe "
selon l'Èditorialiste de LibÈ.

L'Affaire rend de l'ampleur avec la publication, dans
le Nouvel observateur, du manifeste des " VIP "
emprisonnÈs, 27 personnalitÈs qui dÈnoncent
collectivement les conditions d'incarcÈration en
France et qui soutiennent la dÈmarche de V. Vasseur.
Qui sont-ils ? Un panel d'hommes d'affaire, de
politiciens et de barbouzes - des repentis en quelque
sorte - avec une anomalie, JosÈ BovÈ. L'OIP
(Observatoire international des prisons) soutient leur
dÈmarche. L'ampleur mÈdiatique de ce texte collectif
repose sur la notoriÈtÈ de ses signataires. Ceux-ci
dÈnoncent " un monde d'humiliations, d'inÈgalitÈs
scandaleuses, o˜ rËgnent la loi du plus fort et les
privilËges de l'argent ". Ce qui est une assez bonne
description, mÍme partielle du systËme capitaliste que
la prison reproduit en concentrÈ. Cela montre que la
prison est bien dans le systËme et non ailleurs.

L'OIP surfe sur la vague mÈdiatique. Patrick Marest,
son dÈlÈguÈ gÈnÈral, dÈclare que ce manifeste accÈlËre
de dix ans la prise de conscience de nos concitoyens
sur la prison et la nÈcessitÈ de sa suppression. Le
maire du XIVe arrondissement de Paris o˜ est sise la
prison de la SantÈ ne perd pas le Nord (ou le sens des
affaires). Il rÈclame la fermeture de cette prison,
surement pour les mÍmes raisons. Šlisabeth Guigou, la
Garde des sceaux rappelle au grand jury RTL-le Monde
qu'elle a entrepris un chantier de construction de
sept nouvelles prisons et de rÈnovation de cinq des
plus grandes maisons d'arrÍt. Ce qui relance le dÈbat
: pas assez de prisons ou trop de prisonniers ?

Le livre de LoÔc Wacquant (4), paru en novembre
dernier, y participe ý sa maniËre. Il met le doigt sur
le basculement de "I'Etat providence ý l'Etat
pÈnitence " qui annonce " l'avËnement d'un nouveau
gouvernement de la misËre mariant la main invisible du
marchÈ du travail dÈqualifiÈ et dÈrÈgulÈ au poing de
fer d'un appareil pÈnal intrusif et omniprÈsent ".
Idem pour l'article d'Alain Bihr et de Roland
Pfefferkorn, paru dans la revue Raison prÈsente au
printemps 19991. Ces deux sociologues affirment que
les inflexions sÈcuritaires des discours publics sur
les dÈsordres urbains expriment la tentation du
traitement pÈnal de la pauvretÈ en France comme dans
d'autres pays europÈens. Ils dÈmontrent que
l'inÈgalitÈ sociale est flagrante aux diffÈrentes
Ètapes de la procÈdure pÈnale. Ainsi, au cours de
l'enquÍte prÈalable et devant l'instruction, les "
sans emploi stable " sont plus souvent gardÈs ý vue ou
dÈtenus avant jugement alors que 9/101 des professions
libÈrales ou des cadres supÈrieurs inculpÈs,
comparaissent libres. Il en est de mÍme pour le choix
de la procÈdure : les pauvres ont plus de chance de
comparaÓtre devant une justice rapide et expÈditive,
la comparution immÈdiate. L'inÈgalitÈ se retrouve au
niveau des sanctions prononcÈes : une fois sur deux
l'emprisonnement frappe des chÙmeurs, une fois sur
sept des ouvriers et une fois sur trente des
employeurs. Cela peut s'expliquer par la nature mÍme
du systËme pÈnal qui est composÈ de filtres dont les
interstices sont larges pour la dÈlinquance
Èconomique, sociale et financiËre et Ètroits pour les
autres formes d'infractions. Il faut aussi prÈciser
que les juges se montrent indulgents pour les
agriculteurs, les employeurs, les cadres mais
sur-condamnent les " sans- profession " pour des
infractions comparables. Trois quarts des accusÈs sont
issus des milieux populaires ý l'inverse des juges qui
proviennent essentiellement des catÈgories
supÈrieures. Autrement dit, il est difficile de faire
l'impasse des causes Èconomiques et sociales qui
dÈterminent la population pÈnale. C'est ce que fait
encore la grande presse.

L'Ètude de la sociologue AnneMarie Marchetti, parue en
1995, pointe la question sociale derriËre la question
pÈnale. Elle fait ressortir que la prison est la peine
du pauvre, qu'elle produit de la pauvretÈ, qu'elle en
joue, que le pauvre entre plus facilement en prison,
qu'il y vit une dÈtention plus rigoureuse, qu'il en
sort plus tardivement et plus appauvri. Il apparaÓt
ainsi que la justice pÈnale est un simple instrument
de rÈgulation de " l'exclusion " socio-Èconomique et
que l'institution judiciaire comme la pÈnitentiaire ne
peuvent pas rÈsoudre des problËmes qui les dÈpassent
et qui sont hors de leur champ d'application. "La
pauvretÈ, Ècrit Anne-Marie Marchetti, paraÓt Ítre une
caractÈristique intrinsËque fondamentale de
l'institution (que ce soit au niveau du recrutement de
la population pÈnale ou du mode de domination qu'elle
permet) et non un f’cheux avatar extrinsËque qui
serait corrigible moyennant un fort investissement en
moyens financiers ou en personnel. '"

Lors du mouvement des occupations d'Assedic, en 1998,
Anne-Marie Marchetti avait Ècrit une tribune dans LibÈ
dans laquelle elle exprimait sa crainte que les
prisonniers soient les grands oubliÈs du mouvement. En
effet, en 1988, un dÈcret d'application les Ècarte du
RMI, ý compter du soixantiËme jour de dÈtention. De
mÍme, ils sont interdits de l'ASS (Allocation
spÈcifique de solidaritÈ), de l'API (Allocation parent
isolÈ) et des versements des Assedic. Ils peuvent
percevoir l'AAH (Allocation adulte handicapÈ) mais
l'administration en retient 80 % pour payer les frais
de " pension ". Or beaucoup des allocataires de l'AAH
sont des personnes atteintes du SIDA, ce qui implique
une alimentation et une hygiËne particuliËre qui
nÈcessite de l'argent. Depuis le mouvement des
chÙmeurs, AC! a inscrit dans ses revendications le
droit au revenu pour les prisonniers.

Autre problËme soulevÈ par certains mÈdias : le droit
ý l'intimitÈ en dÈtention. L'OIP fait campagne sur ce
thËme. En fÈvrier 1999, le Monde diplomatique un
article du sociologue MichaÎl Faure ý ce sujet.
DerriËre l'intimitÈ se trouve en partie le problËme de
la sexualitÈ ou plutÙt des sexualitÈs en prison.
Jacques Lesage de la Haye avait ouvert la voie de la
rÈflexion en 1978 avec la publication de la Guillotine
du sexe (7), complÈtÈ en 1981 par la Sortie de prison,
partie refusÈe par son Èditeur et ÈditÈe ý compte
d'auteur (8).¿ cela s'ajoute, beaucoup plus rÈcemment
la recherche de Daniel Welzer-Lang, Lilian Mathieu et
MichaÎl Faure sur les sexualitÈs et les violences en
prison, co-ÈditÈ par l'OIP (9).

Nous allons terminer ce survol des informations
accessibles ces derniËres annÈes, plus ou moins
diffusÈes, sur ce qui craque ou grince actuellement
dans les prisons franÁaises par un chiffre largement
repris par la presse ý la fin de l'annÈe 1999, celui
des suicides : 124 au 1er janvier 2000. Ce chiffre ne
rend compte que des dÈcËs et non des tentatives. Par
ailleurs certains suicides sont sujet ý caution et
pourraient bien masquer des bavures. Une association,
la FLIDD (Familles en lutte contre l'insÈcuritÈ et les
dÈcËs en dÈtention) se bat pour faire la vÈritÈ, ce
qui n'est pas sans rappeler la campagne engagÈe par le
CAP (ComitÈ d'action des prisonniers) pour dÈnoncer la
mort de Patrick Mirval, un jeune Antillais mort dans
un ascenseur, ý Fleury-MÈrogis, lors de son transfert
au mitard, en fÈvrier 1974.

Mais mis ý part le manifeste des VIP, les prisonniers
sont les grands absents du dÈbat, pour la pÈriode
actuelle, ce qui n'a pas toujours ÈtÈ le cas... Les
personnels pÈnitentiaires s'expriment par le biais de
leurs syndicats. Le ministËre de la justice
communique. Les chercheurs cherchent et publient.
L'OIP observe et diffuse ses observations, collectÈes
ý partir d'un bon rÈseau de correspondants, ce qui lui
confËre de plus en plus une posture d'agence de
presse, sachant que dans le milieu pÈnitentiaire,
l'information est dÈjý une arme, donc informer est un
acte militant. L'OIP n'est pas un mouvement de
prisonniers et il n'entend pas l'Ítre. C'est un
mouvement de dÈfense des droits humains, avec ses
limites au niveau de la critique sociale. Son
fonctionnement est relativement centralisÈ. L'activitÈ
d'un groupe local de l'OIP est orientÈ sur l'impÈratif
de remplir un questionnaire permettant de travailler
sur la prison de son secteur et d'en rencontrer un
certain nombre d'acteurs. Il tire sa lÈgitimitÈ de
toute cette information rassemblÈe localement. Il
produit de l'expertise, du savoir qui peut s'opposer ý
d'autres savoirs produits dans d'autres sphËres. Ces
connaissances lui donne une crÈdibilitÈ auprËs de la
presse, d'une partie de l'opinion et lui permettent de
faire du lobbying auprËs des dÈcideurs.

"L'OIP ne se bat pas ý la place des dÈtenus, disait en
1996, au cours de l'AG nationale, Bernard Bolze, son
fondateur. C'est ý eux de voir comment ils peuvent
l'utiliser ". «a part du mÍme postulat que le GIP (10)
du dÈbut de la dÈcennie 70 mais ý l'inverse du GIP, il
n'annonce pas sa disparition avec l'Èmergence d'un
mouvement partant de l'intÈrieur des prisons. Le
contexte est trËs diffÈrent. L'OIP s'inscrit dans la
durÈe. Mais quiconque veut s'emparer de ses
informations peut en faire un outil de lutte contre la
prison ou un moyen pour en viser l'amÈlioration, du
point de vue du respect voire de l'extension des
droits humains.

En rÈsumÈ, si on prend le niveau d'information
accessible assez largement sur les cinq derniËres
annÈes, on peut dire que les prisons sont surpeuplÈes,
souvent vÈtustes, que les conditions de dÈtention, en
moyenne y sont dÈplorables, en prenant comme critËre
les normes d'habitation actuelles. On peut aussi dire
que le taux de suicides y est beaucoup plus important
qu'ý l'extÈrieur. On peut sentir que c'est un univers
violent. En creusant un peu plus, on peut savoir qu'on
y enferme beaucoup d'Ètrangers (notamment, d'une part
du fait des durcissements successifs des conditions de
sÈjour et d'autre part du conditionnement des forces
de police ý les harceler), beaucoup de camÈs, de
malades mentaux, de chÙmeurs et de pauvres, en gÈnÈral
(parce que l'appareil judiciaire est intraitable avec
eux). On peut mÍme supposer que son amÈlioration
matÈrielle, pourtant nÈcessaire, ne changera rien sur
le fond. Au delý de cet aspect immÈdiat, la prison
participe au tri des bons et des mauvais pauvres, mÍme
si la presse focalise l'attention sur quelques riches
qui tombent dans ces filets, c'est vraiment l'arbre
qui cache la forÍt. Elle s'est construite au XIXe
siËcle sur la mise au travail des pauvres et sur la
dÈfense de la propriÈtÈ. En effet, comme le dit
Foucault, pour la premiËre fois, avec la rÈvolution
industrielle, la bourgeoisie mettait ses biens, son
capital (les machines, la matiËre premiËre entre les
mains de ceux qu'elle voulait plumer. Deux siËcle plus
tard, elle garde le mÍme rÙle en tant qu'outil de
gestion de la prÈcaritÈ de masse et prothËse de la
dÈficience des autoritÈs traditionnelles (le pËre,
l'instituteur, le lieutenant, le copain d'atelier, le
secrÈtaire de cellule, le maire) que dÈplore tant nos
rÈpublicains (11). Sa dÈgradation matÈrielle est la
mÍme que celle de l'habitat populaire. La bourgoisie
est une classe Èconome. Elle ne va pas dÈpenser trop
d'argent pour des espaces qui ont peu de valeur ý ses
yeux, qui ne sont que de simples silos de stockage de
main d'oeuvre (les citÈs) ou de ses dÈchets (les
prisons), sachant qu'ý ses yeux, la diffÈrence doit
pas mal s'estomper, actuellement. Sauf si l'Etat lui
permet d'investir dans ces filiËres pour les valoriser
et en tirer profit comme Áa se fait dÈjý aux
Etats-Unis (12). De ce point de vue lý, elle pourrait
bien utiliser l'Èmoi provoquÈ par le livre de
VÈronique Vasseur pour abattre cette carte. C'est le
danger contenu dans le fait de se fixer uniquement sur
les conditions de dÈtention. D'autant plus que le
contexte est favorable ý cela, avec le grand retour de
la criminalisation des pauvres, la mise au travail
forcÈ, sous couvert de croissance et de retour du
plein emploi, avec comme force de frappe, l'idÈologie
rÈpublicaine.

Face ý cela, la mÈmoire de vingt ans de mouvements
anti-carcÈraux apparaÓt comme indispensable, en tant
que boÓtes ý outils, ý ceux qui veulent s'opposer ý ce
processus (13). D'abord le CAP, constituÈ ý partir des
rÈvoltes du dÈbut des annÈes 70, animÈ par d'anciens
prisonniers, a fait l'analyse de la prison ý partir de
l'analyse Èconomique et sociale de la dÈlinquance, ý
partir de la subjectivitÈ de ses militants. Ce qui ne
l'a pas empÍchÈ de se battre trËs concrËtement pour
l'amÈlioration des conditions de dÈtention tout en
revendiquant l'abolition de la prison avec tout ce que
cela implique de transformations rÈvolutionnaires
(14). Le CAPJ (ComitÈ d'action prison justice), au
dÈbut des annÈes 80, continuation du CAP sur le
terrain judiciaire, a travaillÈ sur les processus
judiciaire qui amËne une personne en prison et les
moyens d'y rÈsister par la mise en oeuvre de
techniques de dÈfense libre. En 1985, l'Association
syndicale des prisonniers de France a essayÈ de
conquÈrir le droit d'association pour les prisonniers.
AprËs 1985, la CPR (Commission prison rÈpression) a
essayÈ de partir de la lutte contre la rÈpression pour
unifier le prolÈtariat des usines, des citÈs et des
prisons. Sans oublier des journaux comme Otages et
Rebelles ou encore le ComitÈ pour l'abolition de
l'isolement carcÈral et l'APAD (l'Association des
parents et amis de dÈtenus). Ces mouvements ont
disparu au dÈbut des annÈes 90, aprËs des luttes entre
eux peu comprÈhensibles vues de l'extÈrieur. Au moins
deux Èmissions de radio poursuivent cette dÈmarche:
Ras les murs sur radio libertaire et Parloir libre sur
FrÈquence Paris Pluriel.

Cette mÈmoire est lý. C'est stimulant de la parcourir.
Elle reste un antidote aux discours sÈcuritaires de
gauche comme de droite qui occupe notre espace social,
en attendant que des mouvements sociaux reposent la
question de la prison, en la replaÁant dans la
question sociale, autour de la revendication de
l'ÈgalitÈ. Mais Áa sera sšrement une autre histoire.

En attendant, une commission d'enquÍte parlementaire a
ÈtÈ constituÈe. Elle doit auditionner l'OIP. Elle
pourra effectuer, nous dit-on, des visites surprises
dans des prisons. Fabius, son prÈsident, a mÍme
dÈclarÈ qu'elle allait se pencher sur la question des
alternatives. Reste ý savoir quel contenu il donne ý
ce mot. Mais c'est plus sšrement aux mouvements
sociaux de lui en donner un.

Christophe Limoges, fÈvrier 2000

[Extrait de Courant Alternatif #97, un mensuel ÈditÈ
en France par l'Organisation Communiste Libertaire.
Pour contacter l'OCL, il faut Ècrire ý
ocl_relex@hotmail.com]

NOTES : 

1 . CAP n'1, journal des prisonniers, premiËre sÈrie,
premiËre annÈe, 11 dÈcembre 1972.

2. Daniel Gonin, la santÈ incarcÈrÈe, l'Archipel,
Paris, 1991 (ce livre vient d'Ítre rÈÈditÈ).

3. Groupe information prison, EnquÍte dans vingt
prisons, Champ libre, 1971.

4. LoÔc Wacquant, les prisons de la misËre, Raisons
d'agir, 1999.

5. Alain Bihr et Roland Pfefferkom, les inÈgalitÈs
face ý la justice pÈnale, in Raison prÈsente, no 130,
2' trimestre 1999.

6. In recherche "PauvretÈs en prison", Anne-Marie
Marchetti, Centre de sociologie de l'Èducation et de
la culture, EHESS, 1995, citÈ par Pascal Remillieux,
PauvretÈs en prison et ailleurs... in la Lettre de
GENEPI, no5 1, avril 1996.

7. Jacques Lesage de la Haye, la Guillotine du sexe,
misËre sexuelle dans les prisons, Robert Laffont,
1978.

8. Jacques Lesage de la Haye, la Sortie de prison,
Lesage de la Haye, 1981 .

9. Daniel Welzer-Lang, Lilian Mathieu, MichaÎl Faure,
SexualitÈs et violences en prison, AlÈas, OIP, Lyon,
1996.

10. Pour plus d'informations sur le Groupe information
prison fondÈ par Michel Foucault, voir le livre
LibertÈ sur paroles, Christophe SouliÈ, Analis,
Bordeaux,1995.

11 . RÈgis Debray, Max Gallo, Jacques Juillard,
Blandine Kriegel, Olivier Mongin, Mona Ozouf, Anicet
Le Pors et Paul Thibaud, "RÈpublicains, n'ayons pas
peur!", Le Monde, 4 septembre 1998.

12. cf Daniel Burton-Rose, le goulag amÈricain, le
travail forcÈ aux Etats-Unis, L'esprit frappeur, 1998.

13. cf Christophe SouliÈ, op cit.

14. L'Esprit frappeur vient tout juste de rÈÈditer le
livre fondateur du CAP : Serge Livrozet, de la prison
ý la rÈvolte, Esprit frappeur, 2000.

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