Comme vous avez dÈjý dš le lire, en Espagne, depuis plusieurs mois, voir
plusieurs annÈes, une lutte de dÈtenus a ÈclatÈ contre le rÈgime FIES.
Le FIES, littÈralement fichier intÈrieur de suivi spÈcial est une forme
d'isolement carcÈral ý niveaux rÈpressifs graduÈs, suivant ý l'inverse
la soumission des dÈtenus.
Donc, depuis quelques temps un nouvel Èlan de lutte s'est dÈclenchÈ
parmi les dÈtenus, ce combat a des retentissement ý "l'extÈrieur" parmi
certains de ceux qui s'affrontent ý la prison sociale. En Espagne
Èvidement, mais aussi en Italie, en Suisse ou en France, des mutinÈs
participent ý cette lutte. AprËs plusieurs mois, les dÈtenus espagnols
font un premier bilan (cela ne signifie pas que la lutte s'arrÍte). Le
texte ci-dessous compile une partie des actions menÈes et prÈsente la
situation actuelle.
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RÈsumÈ de la lutte. Barcelone.
PRISONNIERS EN LUTTE
LES COMMENCEMENTS DE LA LUTTE
En ce qui concerne les FIES, la mobilisation níest pas nouvelle. Il y a
toujours eu des actions de protestation menÈes par des individus ou par
de petits groupes de prisonniers (grËves de la faim, de promenade, grËve
des bras croisÈs, Ö). Mais rÈcemment, quelques dÈtenus FIES se sont
rendus compte que si la lutte níÈtait pas coordonnÈe, elle resterait
inefficace et sans grande importance ý líextÈrieur des prisons.
Ce besoin, cette nÈcessitÈ díorganisation vient, avant tout, de
personnes qui sont passÈes par les modules FIES les plus durs de líÈtat.
Líinitiative de coordonner les diffÈrentes protestations est sšrement
nÈes de ces personnes qui ont subi des conditions de vie trËs dures
(tabassages, tortures, etc.) et elles ont commencÈ la lutte par des ´
txapeos ª (refuser de sortir en promenade), mais elles ont vu que si
leur lutte ne síÈtendait ý díautres dÈtenus et síil níy avait pas un
soutien extÈrieur suffisamment radical, les consÈquences de leurs
actions ne seraient quíune rÈpression accrue.
Les premiËres actions des dÈtenus qui ont suivi cette lutte ont ÈtÈ des
grËves de promenade menÈes par de petits groupes de prisonniers, et qui
durent toujours. Et petit ý petit, la lutte síest Ètendue ý díautres
prisons, gr’ce ý des lettres que les dÈtenus envoyaient ý díautres, et
Ègalement par les lettres et les communiquÈs que certains prisonniers
ont envoyÈ aux collectifs de soutien extÈrieur, afin que les nouvelles
circulent et que les dÈtenus aussi bien que les personnes ý líextÈrieur
puissent se solidariser avec la lutte. Des dÈtenus de second degrÈ ont
appuyÈ la lutte de faÁon active, ce qui fait quíil ne síagit pas díune
lutte de prisonniers FIES exclusivement (bien que la majeur partie des
gens qui se sont engagÈs souffrent de ce rÈgime díisolement).
Ces premiers txapeos ont eu comme but que se rÈalise líidÈe de quelques
jours de ješne communs dans les diffÈrentes prisons. Trois grandes
revendications approuvÈes par tous se sont dÈgagÈes : 1-ABOLITION DU
RŠGIME FIES ET DE LíISOLEMENT ; 2-CONTRE LA DISPERSION (accomplir sa
peine loin de chez soi, dispersion des prisonniers dans plusieurs
prisons et ý líintÈrieur díune mÍme prison,Ö) ; 3-LIBERATION DES DŠTENUS
MALADES.
A líorigine de cette proposition de se coordonner pour un ješne de 4
jours (du 16 au 19 mars), il y a le fait que le mouvement a pris pas mal
díampleur dedans comme dehors. A Barcelone, le mouvement de soutien
extÈrieur a augmentÈ de faÁon significative (fonctionnement de
líAssemblÈe díAppui aux Personnes PrisonniËres En Lutte - AAPPEL-, manif
du 26 fÈvrier sur les 3 revendications principales de la lutte, ý
laquelle 300 personnes ont participÈ, action de solidaritÈ pendant le
ješne, au cours de laquelle 2 personnes se sont pendues díun pont sur le
pÈriph, líune síattachant ý un sommier, líautre simulant une pendaison
avec des draps dÈchirÈs, pour protester contre la pratique díenchaÓner
les dÈtenus ý leur lit et contre le grand nombre de prisonniers morts
dans ces circonstances, et díautres initiatives sont en route, Ö). C'est
en Catalogne quíil y a eu le moins de rÈponses dans les prisons, mÍme si
des prisonniers de Quatre Camins et de Can Brians (o˜ il y a eu des
preuves de solidaritÈ Ègalement dans le quartier de femmes) ont rejoint
la lutte. Cela laisse penser que les techniques de contrÙle des
personnes par líAdministration catalane sont plus effectives que celles
du reste de líÈtat.
HISTORIQUE DES MOBILISATIONS DANS LES DIFFŠRENTES PRISONS
C.P. PICASSENT (Valence)
La lutte et les ješnes organisÈs ont ÈtÈ suivis par 10 dÈtenus FIES dans
2 modules.
En moins díun an, deux dÈtenus de modules FIES sont morts : líun des
suites díun tabassage que lui ont offert les fonctionnaires de la
prison, et líautre díun suicide (on lía retrouvÈ pendu dans sa cellule)
alors quíil Ètait depuis 10 ans dans les FIES et quíil lui restait 6
mois avant la libertÈ. Il est important de souligner que ce dernier
Ètait depuis quelques temps bourrÈ de mÈdicaments, avec de fortes doses
de psychotropes et quíil se trouvait dans un dÈpartement de prÈvention
des suicides.
Ils font une grËve de promenade depuis dÈcembre 99 quíils níont pas
encore abandonnÈe.
C.P. TEIXEIRO (A Coruna)
Il y a environ 6 dÈtenus qui se sont engagÈs dans la lutte depuis le
dÈbut et tous sont classÈs FIES.
Cela fait un moment quíils font une grËve de promenade pour síajouter
aux 3 revendications collectives.
Un jour, des matons ont voulu faire subir ý 3 des dÈtenus en lutte une
fouille corporelle intÈgrale, ý poil. Ceux-ci ont demandÈ une robe de
chambre (droit reconnu dans de nombreuses sentences du Tribunal
Constitutionnel et dans diverses procÈdures des Juges de Vigilance
PÈnitentiaire). Devant cela, les matons leur ont foutu une bonne raclÈe
et les ont dispersÈ au sein de la prison, puis les ont laissÈ attacher ý
leur lit pendant 2 jours. En rÈponse ý ce qui síest passÈ, les 3 dÈtenus
ont entamÈ une grËve de la faim, et du coup, on les a transfÈrÈ chacun
dans des prisons diffÈrentes (Villanubla-Valladolid-, Madrid V et
Palencia).
Les autres prisonniers en lutte qui sont restÈs ý Teixeiro aprËs ces
ÈvÈnements ont fait le ješne de 4 jours et continuent la grËve de
promenade.
C.P. JAEN II (JaÈn)
Le module FIES de cette prison est parmi les plus durs de líÈtat
espagnol.
Il y a entre 4 et 6 dÈtenus FIES soutenant la lutte depuis le dÈbut.
Ils ont commencÈ une grËve de promenade en novembre dernier et la
maintiennent.
Les communications sont surveillÈes, ce qui les rend difficiles aussi
bien entre dÈtenus quíavec les groupes de soutien. Par exemple, ils
níont pas pu recevoir le bulletin de communiquÈs envoyÈs de líextÈrieur
ý tous les prisonniers.
Le 11/01/00, des matons ont tabassÈ ý coups de barre de fer un dÈtenu
FIES participant ý la lutte, et lui ont cassÈ le bras.
Deux prisonniers en lutte ont entamÈ une grËve de la faim le 21 fÈvrier,
qui devait durer jusqu'au 13 mars, puis ont envisagÈ de la prolonger
indÈfiniment et, selon les fonctionnaires de la prison, ils líont arrÍtÈ
au bout de 40 jours sans manger. Líun díeux restent trËs affaibli et a
dÈjý eu des hallucinations.
En commenÁant la grËve de la faim, ils ont prÈsentÈ une dÈnonciation du
rÈgime FIES qui compte plus de 80 points.
C.P. QUATRE CAMINS (La Roca del VallËs, Barcelone)
Dans cette prison, plusieurs dÈtenus, tous en second degrÈ, sont
intÈressÈs par la lutte. La majoritÈ est solidaire des actions
revendicatives ,mais de faÁon non-active, ý part deux personnes qui ont
suivi le ješne de 4 jours.
Líun díeux a pris líinitiative personnelle de faire un jour de ješne par
semaine en augmentant progressivement le nombre de jours par semaine.
Chaque mois il ajoute un jour de ješne par semaine (D, S-D, V-S-D, Ö).
Ce mÍme dÈtenu a rassemblÈ 55 signatures díadhÈsion aux 3 revendications
auprËs díautres prisonniers. Il a ÈtÈ et reste trËs actif lors des
campagnes de solidaritÈ pour díautres dÈtenus, et il a distribuÈ dans la
prison des pÈtitions, des cartes de soutien, etc.
On lui a Ègalement censurÈ une revue, plusieurs cartes, des pÈtitions et
les tracts de la manif du 26/02.
Il est trËs important de souligner que certaines des personnes qui ont
fait les ješnes ont le SIDA, ce qui peut affaiblir leurs dÈfenses et
empirÈ leur Ètat de santÈ. De plus, Beaucoup díentre elles voient leurs
communications surveillÈes, ce qui ne facilite rien.
AUTRES PRISONS OU DES GENS ONT SUIVI LES JE¤NES OU SOUTENU LA LUTTE
C.P. MADRID V (Soto del Real) et C.P. BRIEVA (Avila) : les femmes du 2ƒ
degrÈ ont fait un txapeo pendant les 4 jours de ješne collectif en
solidaritÈ
C.P. MADRID II
C.P. VALDEMORO (Madrid)
C.P. PALMA DE MAJORCA
C.P. PALENCIA (un dÈtenu FIES en lutte a ÈtÈ transfÈrÈ en 2ƒ degrÈ)
CP VILLANUBLA (Valladolid) : le 5/02/00, un prisonnier FIES a rÈpondu ý
un tabassage des matons. Deux geÙliers ont ÈtÈ poignardÈs, le dÈtenu a
eu le cr’ne ouvert en 3 endroits et líont laissÈ couvert de bleus.
Ensuite ils líont laissÈ attachÈ 4 jours, sans nourriture les 4 jours et
sans eau les 3 premiers, le tabassant la nuit. Au bout de quelques
jours, quand il Ètait assez mal en point, ils ont voulu líemmener chez
le mÈdecin mais il a refusÈ. En reprÈsailles, des matons sont entrÈs
dans sa cellule armÈs de matraques, de raquettes, etc., et líont
tabassÈ. Puis ils líont enfermÈ dans un autre quartier o˜ il a perdu
connaissance. Il a ÈtÈ transfÈrÈ ý la prison de Topas ý Salamanque.
CP TOPAS (Salamanque)
CP NANCLARES DE LA OCA (Vitoria) : dÈtenus de 2ƒ degrÈ suivant les
ješnes. Trois ou quatre díentre eux sont passÈ en procËs le 28 mars pour
des lettres de menace Ècrites ý des juges dans le but díÍtre transfÈrÈ
en Catalogne et de sortir des FIES pour dÈnoncer la situation. Un dÈtenu
a lu au cours de líaudience un communiquÈ racontant ce quíils vivaient,
en faisant rÈfÈrence ý la rÈsistance aux FIES
CP PUERTO 1 (Cadiz)
CP HERRERA DE LA MANCHA : 4 dÈtenus ont participÈ au, ješne, 2 jours
chacun
CP NAVALCARNERO
CP HUELVA II
CP VILLABONA (Gijon, Asturias)
CP PONENT (Lleida) : un dÈtenu 2ƒ degrÈ soutenait la lutte, mais quand
il a affichÈ líaffiche de la manif du 26/02, ils ont menacÈ de le mettre
en isolement
CP CAN BRIANS (Barcelone) : dÈmonstration de solidaritÈ parmi les 2ƒ
degrÈ et dans le quartier de femmes, o˜ les matons ont rÈcupÈrÈ les
affiches de la manif une par une.
CP GIRONA : des dÈtenus du 2ƒ degrÈ se tiennent informÈs et sont
solidaires de faÁon non-active
MODELO (Barcelone) : des dÈtenus du 2ƒ degrÈ se montrent intÈressÈs par
la mobilisation
ACTION DE SOUTIEN : DŠPLOIEMENT DE BANDEROLES
Dans le but díappeler ý la manif, un groupe a investi les arËnes
abandonnÈes depuis des annÈes le 11/04, et ont dÈployÈ du 3ƒ Ètage deux
banderoles (25 m2), líune appelant ý la manif du 15/04 et líautre en
solidaritÈ avec líassemblÈe de soutien aux prisonniers en lutte et
appelant ý la marche sur la prison de Quatre Camins, le mÍme jour.
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