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From "Gotson Pierre" <gotson.crad@rehred-haiti.net>
Date Mon, 1 May 2000 17:26:00 -0700
Subject globe_l: Haiti-Correspondance # 61, 1er mai 2000

HA¦TI-CORRESPONDANCE serie 2 / No 61 / 1er mai 2000
E-bdo d actualite haitienne et de perspective democratique et populaire
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* ENCORE DES MORTS A COMPTER
* ŠLECTIONS: LE CHAUD ET LE FROID
* POLICE : LE CYCLE DES DŠMISSIONS SE POURSUIT
* CLIMAT D'INSŠCURITŠ ET DE CONFUSION : POINTS DE VUE
* REPRISE DES ACTIVITŠS A L'HOPITAL GŠNŠRAL
* FOIRE DU PREMIER MAI
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ENCORE DES MORTS A COMPTER

Fuir HaÔti vers l'eldorado amÈricain reste encore une alternative pour
des centaines d'HaÔtiens qui continuent de se faire boat people. Le
rapatriement d'environ 600 HaÔtiens qui ont tentÈ d'entrer
clandestinement en Floride la semaine derniËre doit commencer sous peu.

Lorsqu'ils ont ÈtÈ retrouvÈs le 26 avril dernier a Flamingo Cay, une
petite Óle inhabitÈe prËs des Bahamas, 14 d'entre eux avaient dÈjý
succombÈ a la faim et a la soif. Les autoritÈs de Floride et des Bahamas
n'ont pas pu dÈterminÈ quand est-ce que le bateau qui transportait les
clandestins s'est ÈchouÈ lý-bas, selon le site haÔtien d'information
HaÔti On Line, basÈ a Miami.

Les survivants ont ÈtÈ transportÈs a Nassau Bahamas pour Ítre soignÈs,
car ils se trouvaient dans un Ètat grave, souffrant de dÈshydratation et
d'insuffisance rÈnale, etc...

Le Premier Ministre Jacques Šdouard Alexis a dÈplorÈ la mort de ces
compatriotes dans de telles conditions et a annoncÈ que son gouvernement
entreprendrait des dÈmarches dans le cadre du suivi de ce dossier.
Alexis a coupÈ court a tout commentaire mettant en cause la situation
socio-politique du pays dans la fuite de plusieurs centaines d'HaÔtiens,
en dÈclarant que ces derniers sont des rÈfugiÈs Èconomiques.

Un autre drame qui a secouÈ la capitale haÔtienne, c'est la mort par
balles de 6 membres d'une mÍme famille dans la nuit du 24-25 avril sur
une plage au nord de Port-au-Prince. Selon le rapport de la police,
l'homme d'affaires trËs connu, Jean Claude Kenol, a abattu sa femme et
ses quatre enfants, puis s'est suicidÈ. Le motif de cet acte n'a pas ÈtÈ
rÈvÈlÈ.


ŠLECTIONS: LE CHAUD ET LE FROID

L'espoir que faisaient naÓtre la publication de nouvelles dates et un
nouveau calendrier pour les opÈrations Èlectorales, s'est quelque peu
obscurci. Les derniËres dÈclarations du prÈsident du Conseil Šlectoral
Provisoire (CEP) LÈon Manus soulËvent le scepticisme de plus d'un.

Si la situation de violence et d'agitation demeure dans le pays, "les
Èlections n'auront pas lieu", a dÈclarÈ LÈon Manus, le 27 avril. LÈon
Manus a cependant rÈaffirmÈ la volontÈ du CEP d'organiser les Èlections
et a soulignÈ que l'institution Èlectorale est techniquement prÍte.

Ces dÈclarations sont contenues dans le discours d'ouverture d'une
rencontre avec divers secteurs intÈressÈs dans le processus Èlectoral.
LÈon Manus n'a pas pu justifier l'absence a cette rencontre de Carlo
Dupiton, un autre membre du CEP. La conseillËre Irma Rateau n'a pas pu
non plus prendre part a cette sÈance. Elle Ètait retenue par d'autres
obligations, a expliquÈ le prÈsident du CEP.

Parmi les secteurs reprÈsentÈs, on pouvait noter la prÈsence de bon
nombre de  dirigeants de partis politiques, des candidats et des
reprÈsentants de la sociÈtÈ civile. Le chef de la Mission d'observation
Èlectorale de l'OEA, Orlando Marville Ètait aussi prÈsent.

L'Effort de SolidaritÈ pour Construire une Alternative Nationale
Populaire (ESCANP) a dÈclinÈ l'invitation du CEP, parce que selon cette
formation politique, il n'Ètait pas normale que le CEP rencontre en mÍme
temps les organisations politiques, les organisations de la sociÈtÈ
civile et la communautÈ internationale. L'Organisation du Peuple en
Lutte (OPL) Ètait  Ègalement absente.

Des partis politiques de diverses tendances ont exprime leur dÈception a
la suite de cette rencontre. Ils estiment que le CEP n'a aucune volontÈ
rÈelle d'organiser les Èlections. L'Organisation Fanmi Lavalas n'a pas
fait de commentaire. Mais une organisation proche, le Parti National
Populaire (PPN) a renouvelÈ son appel a la dissolution du CEP et a
l'organisation d'Èlections gÈnÈrales a la fin de l'annÈe.

AprËs la rencontre organisÈe par le CEP, le Premier Ministre Jacques
Šdouard Alexis a de nouveau promis que le gouvernement ferait tout ce
qui est possible pour crÈer un climat serein qui permettra la
rÈalisation des Èlections.

Mais voilý que des cas de violence persistent. Les dirigeants du Parti
DÈmocrate ChrÈtien HaÔtien (PDCH) ont annoncÈ en fin de semaine qu'un
des responsables de la campagne de ce parti a ÈtÈ assassinÈ. Ducertain
Armand Ètait un membre de la branche du parti a Tomazeau dans l'Ouest.
C'est le troisiËme cas de ce genre enregistrÈ durant la campagne
Èlectorale.


POLICE : LE CYCLE DES DŠMISSIONS SE POURSUIT

La police est elle en crise ? Une petite controverse se crÈe autour de
la dÈmission de l'inspecteur gÈnÈral en chef de la Police Nationale
d'HaÔti (PNH) Luc Euchere Joseph.

Dans un premier temps, la rumeur. Puis, le dÈmenti du ministre de la
justice, Camille Leblanc. Ensuite, la confirmation du premier ministre
Jacques Šdouard Alexis. Et le 29 avril encore, le ministre de la justice
dÈclare qu'il n'est pas au courant.

Pourtant, il a ÈtÈ confirme avec l'intÈressÈ, qu'il a dÈmissionnÈ de son
poste et se prÈparait ý quitter le pays comme Ministre Conseiller ý
l'ambassade d'HaÔti a GenËve.

Depuis quelques 6 mois on enregistre des soubresauts au niveau de la
police. La dÈmission de Luc Eucher Joseph suit celle de plusieurs autres
hauts dirigeants: Wilfrid LÈger, Pierre Fortin Jean Denis, Aramick
Louis, sans compter l'ancien SecrÈtaire d'Etat ý la sÈcuritÈ publique,
Robert Manuel.

Durant l'annÈe derniËre plusieurs mouvements de rues ont ÈtÈ organises
pour demander le dÈpart des principaux responsables de la police. Des
groupes proches de Fanmi Lavalas reprochaient a la hiÈrarchie de la
police son incapacitÈ a mater l'insÈcuritÈ.

Selon certaines sources, d'autres dÈmissions ne seraient pas a Ècarter
au niveau des instances de direction de la police dans les jours qui
viennent.


CLIMAT D'INSŠCURITŠ ET DE CONFUSION : POINTS DE VUE

Le climat d'insÈcuritÈ et de confusion persiste a travers le pays.
Benjamin Dupuy qui dirige le Parti Populaire National (PPN) estime que
la question de l'insÈcuritÈ fait partie d'un plan concoctÈ a l'Ètranger,
au bÈnÈfice de certains secteurs nationaux. Il parle d'"assassinats
sÈlectifs" pour semer la confusion et le trouble. "Seule la CIA a
l'habitude d'organiser ces genres d'opÈrations", affirme-t-il.

A propos des actes de violence constatÈs a Port-au-Prince, Benjamin
Dupuy jette la responsabilitÈ sur "des agents de la CIA, et des forces
de l'ombre qui infiltrent les manifestations populaires, sËment la
panique" pour discrÈditer le peuple.

Sur ce mÍme dossier, les responsables de la Fondation Jean-Marie Vincent
(FJMV) introduisent certaines nuances et relËvent certaines
responsabilitÈs. La FJMV distingue d'une part les organisations qui
manifestent, qui revendiquent parfois en exerÁant une violence lÈgitime
et, d'autre part, des "petits groupes tÈlÈguidÈs" qui s'en prennent aux
organisations et militants de base qui entendent agir en toute
autonomie.

Pour la FMJV, ces petits groupes violents, appelÈs couramment
"chimËres", travaillent au bÈnÈfice de la CIA et des macoutes. "Jusqu'ý
prÈsent, souligne la FJMV, les macoutes notoires n'ont jamais ÈtÈ
victimes de la violence des "chimËres", alors que de temps a autre,  ils
tentent de troubler les activitÈs du mouvement populaire".

La FJMV appelle l'ex prÈsident Jean Bertrand Aristide, auquel ces petits
groupes se disent favorables, a prendre une position claire afin de
lever toute ambiguÔtÈ.

Cette prise de position a ÈtÈ exprimÈe le 26 avril lors d'une cÈrÈmonie
commÈmorant les massacres perpÈtrÈs par la dictature des Duvalier en
1963 et les militaires en 1986.

Dans le mÍme sens, 6 organismes internationaux de dÈfense des droits
humains, dont National Coalition for Haitian Rights, Washington Office
on Latin America et Human Rights Watch. Ils appellent le gouvernement
haÔtien, les autoritÈs Èlectorales, les partis et responsables
politiques a "prendre des mesures immÈdiates pour stopper la violence".

Ces organisations se dÈclarent "particuliËrement prÈoccupÈs par
l'attitude des "petits groupes qui se proclament partisans de Lavalas et
d'Aristide". Elles rappellent que le 8 avril, ces groupes ont violemment
manifestÈ dans les rues aux cris de "Aristide ou la mort" et ont mis le
feu a un quartier gÈnÈral de l'opposition, sans que la police
n'intervienne.

"C'est la responsabilitÈ du PrÈsident PrÈval et du gouvernement de
mettre fin a cet escalade de violence et de traÓner les fauteurs de
trouble devant la justice", indique le document. La dÈclaration invite
"spÈcialement l'ancien prÈsident Aristide a prendre la parole
publiquement" sur les menaces et la violence qui caractÈrisent le
processus Èlectoral. Car "les groupes impliquÈs dans les actions
violentes dans les rues clament qu'ils agissent en son nom".

Ces organismes, qui ont fermement soutenu le retour a l'ordre
constitutionnel en HaÔti, demandent aux leaders politiques qui se sont
opposÈs a la tyrannie des Duvalier, de "rejeter les pratiques politiques
du passÈ et de s'investir a nouveau dans la construction d'une sociÈtÈ
dÈmocratique ou les droits humains sont respectÈs".


REPRISE DES ACTIVITŠS A L'HOPITAL GŠNŠRAL

Les activitÈs ont repris le 27 avril a l'Hopital GÈnÈral. Ce
dÈveloppement s'est produit aprËs l'installation d'un comitÈ provisoire
de gestion formÈ de 4 mÈdecins et dirigÈ par Philippe Hugues CarÈnard.
L'arrivÈe de ce comitÈ comble le vide laissÈ par la mutation de la
directrice mÈdicale, Marie Antoinette Gauthier, dont le dÈpart a ÈtÈ
rÈclamÈ par des infirmiËres en grËve depuis environ 2 mois.


FOIRE DU PREMIER MAI

Plusieurs milliers de personnes ont visite la foire de production
nationale organisÈe par le gouvernement du 28 avril au premier mai pour
rendre hommage aux travailleurs et artisans. Cette exposition de denrÈes
et produits artisanaux rÈalisÈs a travers le pays tend a
s'institutionnaliser et prend de plus en plus d'ampleur. Contrairement a
l'annÈe derniËre ou elle a occupe une place publique, cette annÈe trois
places publiques ont ÈtÈ rÈquisitionnÈes.
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SICRAD - Service d'Information
du Centre de Recherche et d'Action pour le DÈveloppement
BP 13241, Delmas, HaÔti -Tel: 2463496, 2492242 - Fax: 2492242
Site Internet: http://rehred-haiti.net/membres/crad/sicrad/
Courriel: si.crad@rehred-haiti.net





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