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"Gotson Pierre" <gotson.crad@rehred-haiti.net>
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Date
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Mon, 15 May 2000 06:22:40 -0700
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Subject
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globe_l: Haiti-Correspondance # 63, 15 mai 2000
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HA¦TI-CORRESPONDANCE serie 2 / No 63 / 15 mai 2000
E-bdo d actualite haitienne et de perspective democratique et populaire
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* LA SŠCURITŠ DES ŠLECTIONS DU 21 MAI
* RŠCENTS INCIDENTS
* CORRESPONDANCE GILMAN - ARISTIDE
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LA SŠCURITŠ DES ŠLECTIONS DU 21 MAI
Dans moins de 8 jours, le peuple haÔtien doit se rendre aux urnes. Trois
fois reportÈes, des Èlections lÈgislatives, municipales et locales
doivent finalement avoir lieu le 21 mai. La sÈcuritÈ est le point
dominant de cette fin de pÈriode prÈ-Èlectorale.
Des rencontres se sont multipliÈes au niveau du Conseil SupÈrieur de la
Police Nationale (CSPN), dirige par le Premier Ministre JEA, le Conseil
Šlectoral Provisoire (CEP) et les partis politiques et divers
responsables de l'administration publique. Le Premier Ministre a donne
la garantie de la sÈcuritÈ du scrutin dans toutes ses phases.
Certaines dispositions particuliËres ont ÈtÈ prises par la police, selon
son directeur gÈnÈral, Pierre Denize. Parmi les consignes et directives
rendues publiques, Denize a annonce la rÈvocation de tout congÈ au
niveau de la police afin d'obtenir la disponibilitÈ de l'effectif total
des policiers. Il a fait savoir aussi qu'a l'approche du jour du vote,
tous les permis de port d'armes seront annulÈs.
Des partis politiques de diverses tendances ont repris ou accentuÈ leurs
activitÈs relatives a la campagne Èlectorale, notamment a travers des
clips audio a la radio. Cependant le scepticisme persiste, vu que la
violence ne dÈmord toujours pas, tandis que certains secteurs
souhaiteraient voir la police et la justice agir avec plus de fermetÈ.
Le ministre de la justice, Camille Leblanc a tentÈ de crÈer la confiance
en annonÁant que de multiples fauteurs de troubles ont ÈtÈ mis sous les
verrous durant le processus Èlectoral. Ces arrestations, dont le nombre
n'a pas ÈtÈ indique, ont ÈtÈ effectuÈes dans 30 zones, pour diffÈrentes
raisons, a affirmÈ le ministre. Il a cite les cas de personnes qui ont
tente de se faire inscrire plusieurs fois, de corrompre les membres de
Bureaux d'Inscription ou de perturber les opÈrations d'inscription.
Camille Leblanc a prÈcisÈ qu'a Anse-a-Veau, dans la rÈgion des Nippes
(cote sud-ouest), des personnes ont ÈtÈ jugÈes et condamnÈes, tandis
qu'un processus judiciaire plus important est en cours aux Cayes, dans
le Sud.
Le ministre de la justice a cependant fait la diffÈrence entre les cas
de flagrant dÈlit et les cas de dÈnonciation. Pas question d'arrÍter des
personnes sur simple dÈnonciation, a-t-il averti. Contrairement a
l'ancienne approche utilisÈe, a-t-il dit, une enquÍte prÈalable devra
dÈterminer les responsabilitÈs rÈelles de toute personne incriminÈe.
La question de l'arrestation des auteurs d'actes de violence et
d'intimidation reste un point d'insatisfaction de certains secteurs
politiques d'opposition. C'est le cas dans le dÈpartement de la
Grand'Anse, ou malgrÈ la rÈsolution de la crise, suite a une entente
entre les partis en conflit, l'Espace de Concertation ne se rÈjouit pas.
De nouveaux membres du Bureau Šlectoral DÈpartemental (BED) de JÈrÈmie
ont pris fonction le 12 mai. Guerrier BenoÓt est le nouveau prÈsident du
BED, dont les trois postes sont rÈpartis entre reprÈsentants de l'Espace
de Concertation (EC), l'Organisation Fanmi Lavalas (OFL) et de la
coalition Effort de SolidaritÈ pour la Construction d'une Alternative
Nationale Populaire (ESCANP).
Les trois partis se partagent Ègalement la direction du Bureau Šlectoral
Communal (BEC) d'Anse d'Hainaut ou les inscriptions des Èlecteurs
doivent avoir lieu cette semaine.
D'autre part, le directeur dÈpartemental de la police de la Grande-Anse,
Fritz Jean a ÈtÈ transfÈrÈ a la direction gÈnÈrale de la police a
Port-au-Prince comme le rÈclamait l'Espace de Concertation qui
l'accusait de partialitÈ et de passivitÈ. Fritz Jean est provisoirement
remplacÈ par le directeur dÈpartemental adjoint.
Sur la question de sÈcuritÈ, l'ESCANP s'est prononce lors d'un dÈbat
organisÈ par l'Institut SupÈrieure de Formation Politique et Sociale
(ISPOS) le 11 Mai. Pour cette coalition chaque entitÈ impliquÈe dans le
processus Èlectoral a son rÙle a jouer en matiËre de sÈcuritÈ.
Cependant, il revient au gouvernement "d'assurer un environnement sšr et
stable". L'ESCANP la crÈation d'une unitÈ spÈciale chargÈe de traiter
directement avec les responsables des partis politiques, tous les
dossiers se rapportant a la sÈcuritÈ des vies et des biens des candidats
et de leurs partisans.
Du point de vue technique, le CEP devrait formuler "une dÈfinition
claire des attributions des observateurs internationaux et permettre aux
partis politiques de vÈrifier directement le dÈroulement du processus le
jour du vote jusqu'ý la proclamation des rÈsultats".
L'ESCANP invite les partis politiques a mener l'affrontement uniquement
sur le terrain des idÈes. "Nous devons exiger que le gouvernement et le
CEP fassent tout pour faciliter le bon dÈroulement des Èlections. Mais
nous devons faire aussi de notre mieux pour rendre possibles ces
Èlections."
RŠCENTS INCIDENTS
A l'approche du 21 mai, la rÈalitÈ quotidienne continue d'Ítre ÈmaillÈe
d'actes de violence. Plus d'une dizaine de personnes ont ÈtÈ assassinÈes
par balles au cours de la semaine et une quinzaine d'autres blessÈes.
Une des victimes est Banord Sanon, un membre du Parti Louvri BaryË,
originaire des BaradËres (Nippes), tuÈ le 12 mai ý Port-au-Prince. M.
Sanon Ètait le chef de campagne de M. Louiseul Sanon, un candidat ý la
dÈputation du parti pour la circonscription des BaradËres.
D'autre part, la population de Martissant, banlieue sud de la capitale,
s'est mise en colËre le 13 mai suite a l'assassinat dans la nuit
prÈcÈdente de trois jeunes du quartier. Des barricades enflammÈes ont
ÈtÈ ÈrigÈes et des jets de pierres ont endommagÈ plusieurs vÈhicules et
fait des blessÈs.
L'intervention de la police, jugÈe disproportionnÈe par certains
habitants du quartier, a Ègalement fait un nombre indÈterminÈ de
victimes. Ils ont soulignÈ qu'il n'Ètait pas question de se rendre aux
urnes dans de telles conditions.
RÈcemment des changements reprouvÈs par la population ont eu lieu au
sous-commissariat de Martissant. Le Commissariat de Port-au-Prince avait
dÈcidÈ de transfÈrer le responsable de ce sous-commissariat, Garry
RiviËre, dont les services en matiËre de sÈcuritÈ avaient produit, du
point de vue de la population, de bons rÈsultats.
CORRESPONDANCE GILMAN - ARISTIDE
Le congressman amÈricain Benjamin Gilman, prÈsident de la Commission des
Relations Internationales de la Chambre des ReprÈsentants, souhaite que
l'ancien prÈsident Jean-Bertrand Aristide rÈpudie publiquement les actes
de violence commis en son nom.
"Ce serait utile si vous pouviez condamner publiquement les actes de
violence commis en votre nom", Ècrit le reprÈsentant rÈpublicain, dans
une lettre datÈe du 11 mai, adressÈe a l'ex Chef d'Ètat, et qui a ÈtÈ
rendue publique par le Center for International Policy.
Benjamin Gilman exprime Ègalement le vou que le prÈsident PrÈval
instruise la police d'arrÍter "tous ceux qui organisent des scËnes de
violence dans les rues et qui troublent le processus Èlectoral".
14 personnes ont ÈtÈ assassinÈes entre le 29 mars et le 11 mai, a
soulignÈ Benjamin Gilman, qui dit espÈrer que "les Èlections se
dÈroulent dans la paix, qu'elles soient bien organisÈes et exemptes
d'intimidation et de fraude".
La lettre du Congressman amÈricain est une rÈponse a l'ancien president
Aristide qui lui avait adresse le 8 mai une lettre de "remerciement pour
son engagement continu en faveur du processus dÈmocratique en HaÔti" et
l'avait invite a venir en HaÔti pour "accompagner le peuple haÔtien"
lors du vote du 21 mai.
L'ancien Chef d'Ètat avait indiquÈ que Fanmi Lavalas "continue de
rÈclamer la sÈcuritÈ nÈcessaire pour les Èlecteurs et les candidats" et
rÈitÈrÈ "son engagement en faveur de la paix et condamne toutes les
formes de violence qui menacent la fragile dÈmocratie haÔtienne".
Un groupe de parlementaires amÈricains dont Benjamin Gilman avaient, le
19 avril, invite le gouvernement amÈricain a prendre des sanctions
contre les autoritÈs haÔtiennes, accusÈes d'avoir "ferme les yeux sur un
ensemble de crimes politiques et d'intimidations violentes en HaÔti".
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