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Date Tue, 6 Jun 2000 05:08:02 +0200
Subject globe_l: Que voulons-nous faire avec "l'Assemblee des chomeurs" ?

Le texte qui suit Ètait une contribution au dÈbat pour la Coordination
europÈenne des Marches fin mai 2000.A partir de la discussion menÈe ý cette
occasion j'y ai apportÈ quelques lÈgËres modifications et je le soumets
maintenant au rÈseau des Marches.

Mon intention est que sur cette base, lors de l'AssemblÈe des chÙmeurs de
dÈbut dÈcembre ý Paris, nous mettions un point ý l'ordre du jour pour la
prÈparation de "l'AssemblÈe des chÙmeurs de 2001 ý Bruxelles".


	Que voulons-nous faire
	avec "l'AssemblÈe des chÙmeurs"
	en dÈcembre ý Paris ?


A la suite des manifestations de Cologne fin mai 1999 les Marches
EuropÈennes ont pour la premiËre fois organisÈ un "Parlement des ChÙmeurs".
Cette assemblÈe de trois jours dans son dÈroulement et organisation n'Ètait
en rien diffÈrente d'une quelconque autre confÈrence qui discute l'un aprËs
l'autre du contenu des exposÈs concernants diffÈrents sujets. La
composition des participants Ètait fortuite - il s'agissait de ceux qui
acceptaient ou qui avaient le temps/les moyens, de rajouter encore quelques
jours aprËs la manif. Le dÈroulement traditionnel de la confÈrence provoqua
le mÈcontentement de beaucoup. On ne pouvait pas comprendre ý quoi ca
devait servir. La plupart s'imaginaient quelque chose de tout ý fait
diffÈrent sous la dÈnomination "Parlement des ChÙmeurs ", sans toutefois
donner un contenu ý cette reprÈsentation. Le mÈcontentement faisait
comprendre que les participants interprÈtaient "parlement " comme un forum
qui leur donnait la possibilitÈ d'Ítre orateur et pas seulement auditeur -
c'est ý dire un forum qui leur permettait de prendre la parole et dont le
but Ètait de formuler et d'exprimer leurs revendications.

Si ý Cologne, la notion de "Parlement des ChÙmeurs" devait correspondre ý
cette idÈe, c'Ètait alors vraiment ratÈ. Dans des discussions ultÈrieures
quelques-uns ont complËtement rejetÈ cette notion. Ils la liaient ý autre
chose, surtout en rÈsonance avec le rapport aux institutions de l'UE et ils
craignaient que le " Parlement des ChÙmeurs ne devienne une petite
excroissance de ces institutions. L'assemblÈe qui aura lieu en dÈcembre ne
sera pas nommÈe "parlement ". Mais nous devons nÈanmoins rattraper cette
annÈe ce qui a ÈtÈ ratÈ ý Cologne (par manque de moyens et d'organisation)
: Il faut que nous discutions sur la question du caractËre et du but de
l'assemblÈe. RÈpÈterons nous essentiellement ce que nous avons rÈalisÈ lors
des "grandes confÈrences " des Marches, qui ont eu lieu ý Bruxelles ? Ou
bien trouverons-nous une perspective plus large et ý plus long terme- et
notre mouvement trouverait-il par la mÍme un second souffle ?

1. RÈseau europÈen des chÙmeurs - pour quoi et comment ?

Les grandes confÈrences europÈennes des Marches EuropÈennes (celles de 1997
et 1998 ý Bruxelles et celle de 1999 ý Cologne) Ètaient selon leurs
caractÈristiques des confÈrences tournÈes vers l'action. Nous y avons
discutÈ et dÈcidÈ les contenus, le choix des partenaires et le dÈroulement
des actions. La continuitÈ de nos actions nous a permis de nous attaquer ý
l'amÈlioration de l'organisation et du financement des travaux du
SecrÈtariat europÈen.

Ceci nous a fait dÈcouvrir que nous avons besoin de structures spÈcifiques,
nous permettant de renforcer les discussions autour des contenus et de
prÈciser nos revendications- nous avons crÈÈ un groupe de travail autour de
la question du revenu minimum et organisons en juin, ensemble avec les "
initiatives " des chÙmeurs et de l'aide sociale, les organisations des
retraitÈs et les syndicats un colloque sur ce thËme. Le fil conducteur de
nos activitÈs consiste jusque lý pour l'essentiel, de sommet en sommet, en
mobilisations locales permettant peu ý peu de construire un mouvement
global ý l'Èchelle de l'Europe contre le chÙmage, la prÈcaritÈ et les
exclusions.

Les succËs des mobilisations ý Luxembourg, Cardiff, Vienne, Lisbonne
confirment la justesse de ce concept. Mais se pose la question  de savoir
si ceci continuera d'Ítre suffisant pour une longue pÈriode, si nous ne
devrions pas faire un pas de plus - surtout si la mobilisation ý
Paris/Nice, G–teborg et Bruxelles permet un saut qualitatif, ce qui n'est
pas ý exclure.

Le prochain pas pourrait Ítre la crÈation d'une structure largement
reconnue par les mouvements des chÙmeurs de l'Europe qui serait capable
d'organiser des campagnes europÈennes communes entre les rencontres
officielles au sommet et sans en Ítre dÈpendantes. C'est clair: si nous
prenons au sÈrieux une revendication telle que celle d'un revenu minimum
europÈen, nous ne pouvons pas nous contenter d'organiser des manifestations
lors des sommets du conseil ; nous devons en plus rÈflÈchir quelle
politique nous voulons rÈaliser au niveau des pays et de l'Europe dans les
domaines des mouvements des chÙmeurs, des syndicats et des autres
mouvements sociaux prÈsents pour nous rapprocher du but par diffÈrentes
voies. Nous devons nous rapprocher et coordonner nos politiques.

De l'efficience de notre travail dÈpend l'augmentation de  la pression sociale.

Mais il y a Ègalement un autre cÙtÈ, qui concerne la lÈgitimitÈ des
institutions europÈennes. Nos revendications sont continuellement ignorÈes
par l'UE et les gouvernements qui la composent. Mais plus fort : nous
vivons le fait que les rÈglementations tarifaires et lÈgislatives qui ont
rÈgulÈ jusque-lý le marchÈ du travail et les systËmes d'assurance sociale
sont vidÈs de leur contenu. : par la transformation des systËmes sociaux en
systËmes rÈpressifs d'assistance sociale, par la suppression  de
l'extension des accords salariaux et la construction de marchÈs de travail
parallËles o˜ les mÈcanismes de protection traditionnelle n'ont plus cours.
L'UE y joue un rÙle essentiel en rÈtrÈcissant de maniËre croissante les
obligations concernant la politique de l'emploi et la politique sociale,
qui sont subordonnÈes au profit Èconomique et ý la compÈtitivitÈ sans la
moindre notion de responsabilitÈ.

Les structures politiques de l'UE sont absolutistes : les chefs des
gouvernements ont tout le pouvoir, il n'y a pas de partage du pouvoir, le
parlement europÈen est un parlement fantÙme sans droit budgÈtaire. Cet Ètat
de fait ne sera pas changÈ par la ratification d'un catalogue de droits
fondamentaux, surtout, si ces droits ne peuvent pas Ítre revendiquÈs par
une action juridique individuelle.

Ce dÈficit est connu par quelques responsables (voir le discours de
Fischer). Mais les discussions passÈes concernant une rÈforme des
institutions de l'UE n'ont pas donnÈ grand- chose, les rÈformes, commencÈes
sous la prÈsidence de la commission de Prodi, renforcent plutÙt le
caractËre d'un ersatz d'"Etat", qui prend des dÈcisions essentielles, sans
en assumer les cošts.

Seule la constitution d'un mouvement social englobant toute l'Europe et non
seulement l'UE crÈera l'espace pour des organes de reprÈsentation tout ý
fait diffÈrents, ý l'extÈrieur des institutions existantes, mais avec la
revendication d'une reprÈsentation lÈgitime de la population au chÙmage. Le
Parlement des ChÙmeurs peut devenir un tel organe de reprÈsentation. Dans
la mesure o˜ une reprÈsentation complËte incluant d'autres parties du
mouvement social - des travailleurs prÈcaires, migrants et rÈfugiÈes,
femmes et salariÈs -pourrait devenir le germe d'un projet politique pour
une autre Europe : une Europe sociale, plus dÈmocratique, ouverte et
solidaire, o˜ les hommes dÈterminent leur futur eux-mÍmes.

Nous devrions discuter ý l'AssemblÈe des ChÙmeurs ý Paris de cette
Èvolution possible et prendre des rÈsolutions.

2. ReprÈsentation et lÈgitimitÈ

Si nous voulons crÈer une structure qui exprime de maniËre durable les
intÈrÍts sociaux des chÙmeurs, travailleurs prÈcaires et exclus, il faut
alors qu'elle ait une composition qui reflËte les diffÈrents groupes
concernÈs. Elle ne peut pas se retrouver selon le principe qui a prÈvalu
jusqu'ý prÈsent : viennent ceux qui en ont l'envie, le temps et les moyens
financiers pour le faire - c'est ý dire en gÈnÈral les dirigeants des
organisations.

De l'autre cÙtÈ une reprÈsentation de 18 millions de chÙmeurs sur tous les
territoires est impensable. Ceci prÈsupposerait d'organiser des vraies
Èlections ý l'intÈrieur de la population au chÙmage, ce que nous ne pouvons
rÈaliser.

En restant rÈalistes nous pouvons actuellement seulement crÈer une
structure de reprÈsentation des mouvements des chÙmeurs en Europe - mais
ceci nous pouvons le faire plus complËtement et en Ètant plus proche de la
base que nous le faisons actuellement. Dans la vision d'une grande masse
une telle structure sera lÈgitime, si elle ne reprÈsente pas un cartel
d'organisations, mais qu'elle soit ouverte ý tous les chÙmeurs actifs qui
partagent les buts fondateurs. Sa composition doit aider ý dÈpasser le
fractionnement des mouvements des chÙmeurs. Une bonne maniËre de le faire
serait la dÈlÈgation ý partir de lieux/rÈgions - et non selon les
organisations. Tous les groupes de chÙmeurs locaux formeraient une
assemblÈe, qui discuterait les taches d'une reprÈsentation europÈenne et
des personnes qui y seraient ý dÈlÈguer. Si cette maniËre de faire trouve
un Ècho favorable, on aura besoin d'un chiffre maximal de dÈlÈguÈs et une
rÈpartition par pays. Je ne sais pas, si ceci est dÈjý nÈcessaire pour la
premiËre rencontre. La rÈpartition par pays peut Ítre mise au point d'aprËs
le nombre de la population ou le nombre des chÙmeurs.

Un tel systËme de dÈlÈgation demande une grande mobilisation qui nous
prendra beaucoup de temps. Un instrument pour l'obtenir pourraient Ítre la
crÈation de cahiers de dolÈances locaux ou rÈgionaux  qui serviraient en
mÍme temps de bases pour les contenus des assemblÈes. Une telle assemblÈe
europÈenne serait une structure militante, mais une structure qui rÈunirait
ces militants de la maniËre la plus large et la plus unifiante. Elle est
plus proche d'une structure de conseil que d'une structure de
parlementaires.

3. ActivitÈ et structure

Etant donnÈ que l'UE dÈcline toute responsabilitÈ pour une politique du
marchÈ du travail active, l'AssemblÈe des ChÙmeurs europÈennes aurait des
t’ches essentiellement politiques. Il faudrait clarifier, quelle relation
ils auraient au niveau des Ètats nationaux avec les programmes d'emplois
appliquÈs et exÈcutÈs par les organisations des chÙmeurs. Parmi les devoirs
politiques sont :

- le soutien des Èchanges entre chÙmeurs dans le cadre de l'Europe, leurs
contacts de localitÈ en localitÈ, pour qu'ils puissent expÈrimenter l'Europe

- la planification et l'exÈcution de campagnes (concernant les revenus
minimaux, le partage des richesses, les droits sociaux). Dans ces
campagnes, des actions locales, nationales et europÈennes seraient
Ètroitement liÈes ;

- la crÈation d'un espace public (ceci ne concerne pas uniquement le
travail de la presse) ;

- l'organisation et la coordination de travaux scientifiques, la
collaboration avec des syndicats, fondations ; instituts de recherche etc. ;

- la composition de cette assemblÈe ainsi que la rÈalisation des activitÈs
nommÈes demande des moyens financiers (frais de voyage, frais de sÈjour,
frais de traductions), qu'il faut trouver. Pour chacune de ces activitÈs
l'assemblÈe peut crÈer une commission, structurant le travail Ègalement
pendant le temps ou elle ne se rÈunit pas.

4. Relation avec les institutions de l'UE

La reprÈsentation europÈenne des sans emplois doit Ítre indÈpendante des
partis. Ce seul fait dÈjý rend impossible l'option de crÈer le Parlement
des ChÙmeurs au Parlement europÈen, comme il existe par exemple un
parlement des personnes ’gÈes (de tels "parlements " sont crÈÈs
exclusivement par des partis, reprÈsentÈs au Parlement europÈen). Elle ne
doit pas Ítre une extension de parlement europÈen, mais une structure
indÈpendante. Une reprÈsentation des chÙmeurs a naturellement des
revendications vis ý vis des instances de l'UE, de prÈfÈrence au parlement
europÈen, car celui-ci est le plus abordable. Pour cette raison il me
semble ingÈnieux de demander un droit spÈcial pour l'AssemblÈe EuropÈenne
des ChÙmeurs pour faire passer des motions au sein du parlement europÈen,
afin de ne pas toujours Ítre obligÈs d'avoir recours aux partis reprÈsentÈs
au parlement europÈen - ceci changerait aussi la pratique actuelle qui est
n'autorise que les partis ý lÈgifÈrer.

Il est essentiel que nous nous entendions jusqu'ý l'AssemblÈe des chÙmeurs
de Paris dÈbut dÈcembre sur ce que nous voulons prÈparer de cette maniËre
pour celle de Bruxelles en 2001 et quelles propositions nous pouvons faire
pour cela. Nous devons aussi en dÈcembre ý Paris trouver pour cette
assemblÈe un nom, une appellation qui convienne ý tous.

Angela Klein
Berlin, 28.5.2000

Marches europeennes contre le chomage, la precarite et les exclusions
104, rue des Couronnes, 75020 Paris  France
Tel : +33 1 44 62 63 44 - Fax : +33 1 44 62 63 45
e-mail : mailto:marches97@ras.eu.org
http://www.ras.eu.org/marches






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