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From holenweg@vtx.ch (Pascal Holenweg)
Date Sun, 2 Jul 2000 04:25:23 +0200
Subject globe_l: 1.7 TROUBLES (Bulletin de la CSSI)


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TROUBLES

BULLETIN D'INFORMATION DE LA
COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
GenËve, le 13 Messidor 208 / 1er juillet 2000

(Ce bulletin ne paraÓt dÈsormais qu'en fonction du soutien qu'il reÁoit.
Merci donc ý celles et ceux dont le soutien a permis la parution de ce
numÈro. Pour les modalitÈs de ce soutien, voir en fin de bulletin)

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1. PARIS, 2 JUILLET, 17 HEURES, CONCORDE  : MANIFESTATION CONTRE LA PEINE DE
MORT

2.  CONTRE L'HŠGŠMONIE DU FRIC ET LA BREVETABILITŠ DU VIVANT : L'APPEL DE
BORDEAUX

3. COMMENT NOUS SOUTENIR

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1. PARIS, 2 JUILLET, 17 HEURES, CONCORDE  : MANIFESTATION CONTRE LA PEINE DE
MORT

2 juillet 1976 - 2 juillet 2000 : plus de 640 personnes exÈcutÈes aux Etats-Unis

4 organisations : l'ACAT (Action des chrÈtiens pour l'abolition de la
torture), Americans against the Death Penalty, Amnesty International (AI) et
la Ligue des droits de l'homme (LDH) organisent

le 2 juillet 2000 de 17h ý 20h,
sur la place de la Concorde (cÙtÈ Tuileries),

une manifestation pour demander un moratoire des exÈcutions capitales aux USA.
Aujourd'hui, 3600 personnes attendent encore dans les couloirs de la mort.

Le 2 juillet 1976 : fin du moratoire qui avait commencÈ en 1972.

Un moratoire a ÈtÈ dÈcidÈ par la Cour SuprÍme des Etats-Unis en 1972 pour
mettre fin ý l'application " arbitraire et incohÈrente " des lois relatives
ý la peine de mort en violation mÍme de la Constitution.

Le 2 juillet 1976, la Cour SuprÍme approuve (dÈcision Gregg contre GÈorgie)
les nouvelles rËgles proposÈes par quelques Etats pour l'application de la
peine de mort. Les exÈcutions reprennent, d'abord lentement, puis de plus en
plus nombreuses, ý partir de janvier 1977.

Aujourd'hui l'application de la peine de mort est toujours arbitraire. La
plupart des condamnÈs ý mort sont pauvres, 43% sont noirs. Certains
jugements ont ÈtÈ cassÈs car l'avocat commis d'office s'est endormi ou n'a
pas prononcÈ plus de trois mots. Les Etats-Unis n'ont toujours pas ratifiÈ
la Convention des droits de l'enfant car un des articles interdit
l'exÈcution des " mineurs au moment des faits " (article 37).

Depuis 1977, 87 condamnÈs ý mort ont ÈtÈ innocentÈs et libÈrÈs suite aux
rÈsultats de nouvelles enquÍtes et aux preuves par l'ADN. Mais combien
d'innocents ont dÈjý ÈtÈ exÈcutÈs ?

Le CongrËs est en train de dÈbattre d'un moratoire national. Le gouverneur
George Bush pour la premiËre fois doute... Le gouverneur de l'Illinois a
dÈjý dÈcidÈ un moratoire en janvier 2000. Le cas d'Odell Barnes, exÈcutÈ le
1er mars est encore ÈvoquÈ par la presse (New York Times, 14 mai 2000).

Il est donc urgent d'appuyer les demandes de moratoire.

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2.  CONTRE L'HŠGŠMONIE DU FRIC ET LA BREVETABILITŠ DU VIVANT : L'APPEL DE
BORDEAUX

	Pour prÈparer le " Hold-Up " du millÈnaire sur le vivant, les experts du G8
(les 7 pays capitalistes les plus puissants et la Russie) se rÈunissent ý
BORDEAUX  en cachette les 24 et 25 juin 2000.
	Pourquoi en secret ? parce que depuis les manifestations de Seattle et la
mobilisation citoyenne internationale, tous les mauvais coups  de l'OMC et
des " maÓtres du monde " sont en train de se prÈparer de cette faÁon. Ici ý
Bordeaux c'est dans un Ch’teau vinicole des Graves      (attention ý ne pas
mettre de l'OGM dans son vin...) un lieu privÈ (de quoi? de transparence
citoyenne) que les ministres de la recherche, vÈritables fondÈs de pouvoir
des multinationales mondiales, essaient de mettre en place les outils de la
mainmise sur le vivant par sa marchandisation totale. En Èliminant du dÈbat,
une fois de plus, les pays les plus pauvres du sud et l'Afrique, tout en se
servant de la caution de quelques pays puissants (Inde, Chine, Mexique et
BrÈsil) qui sont prÈs ý servir de base aux multinationales agro-chimiques et
pharmaceutiques.
	Auparavant se tient ý la Fac de Bordeaux 1 , les 22 et 23 juin des
colloques entre universitaires et scientifiques qui vont servir,
volontairement ou involontairement, d'alibi et donner un vernis de
respectabilitÈ ý la rÈunion  de dÈpeÁage du vivant qui va suivre dans le
cadre du G8. Pourtant dans la communautÈ scientifique de nombreuses voix se
manifestent pour condamner mÍme dans la logique libÈrale des brevets
(appropriation privÈe de ce qui doit revenir ý toute l'humanitÈ) la
tentative de l'appliquer au patrimoine vivant. On passe de la protection
d'une invention ý celle d'une simple dÈcouverte: pourquoi alors ne pas
breveter toute la science physique et les lois de la nature? A.Klug (Pt
Royal Society Londres) et B.Alberts (Pt AcadÈmie Nationale Sciences USA)
disent que deviner de faÁon approximative la fonction des gËnes par
informatique est une " affaire triviale " et que la brevetabilitÈ du vivant
, si elle " sert les intÈrÍts actuels des actionnaires ",elle ne " sert pas
bien ceux de la SociÈtÈ ". " Le gÈnome humain, lui-mÍme, doit Ítre librement
accessible ý toute l'humanitÈ ". Il faut Èlargir, c'est le patrimoine
gÈnÈtique de tout le vivant qu'il faut Ècarter de l'appÈtit vorace de profit
des multinationales.
	On voit bien la logique ý l'oeuvre avec le parcours de Craig Venter, le "
gourou " de la brevetabilitÈ du vivant ý tout crin, qui est parti d'un
organisme " public " US : N.I.H. ,en passant ensuite ý un Ètablissement "
non lucratif " et qui dÈveloppe maintenant sa propagande avec CELERA
(prononcer " scÈlÈrat ") firme privÈe qui veut racketter la science du
vivant : redevances sur toutes les dÈcouvertes  ultÈrieures.
	En EUROPE l'adoption  de la directive de 98 sur la brevetabilitÈ du vivant
se heurte ý la position franÁaise constamment  rappelÈe et inscrite dans la
loi de 94 sur la bio-Èthique . MÍme si la dÈcouverte par le gouvernement
franÁais de cette incompatibilitÈ est un peu tardive  (cf les dÈclarations
rÈcentes de Mme Guigou) l'opposition ý la privatisation du vivant est
culturellement  inscrite de faÁon trËs majoritaire dans la sociÈtÈ.
(principe de prÈcaution)
	La brevetabilitÈ du vivant, cela permet d'organiser le pillage du vivant au
profit des multinationales agro-chimiques et pharmaceutiques qui dominent le
monde (une douzaine de firmes ) et o˜ les groupes europÈens voire franÁais
sont trËs prÈsents (Aventis,...), par le renfort de pages entiËres de
propagande publicitaire dans les journaux o˜ elles se dÈguisent en apÙtres
des " Sciences de la Vie ", de lutte contre la faim et la maladie , pour le
" ProgrËs de l'HumanitÈ "...

	Ce pillage s'exerce principalement dans  deux domaines : le domaine
agricole et le domaine de la santÈ.
	Dans le domaine agricole, ce sont les OGM, l'interdiction de fait pour le
paysan de semer le grain rÈcoltÈ, etc... Les justes luttes  des militants de
la ConfÈdÈration Paysanne  pour prÈvenir l'invasion de tous les champs par
le colza transgÈnique (o˜ dans le sud-ouest seul  J.P.Leroy a ÈtÈ inculpÈ
pour cette action de salubritÈ publique et de prÈvention) en est l'exemple
frappant.
	Dans le domaine de la santÈ c'est principalement sur les mÈdicaments et les
traitements des maladies ( anciennes, nouvelles, " gÈnÈtiques ") que la
rentabilisation financiËre va porter.
Et MALHEUR aux pauvres (ou pays pauvres du Sud) qui ne seront pas solvables,
comme on le voit actuellement en Afrique pour le SIDA . Ces pays n'auront
pas le droit , ý cause des brevets, de fabriquer ý un cošt Èconomique, les
mÈdicaments dont ils ont besoin pour les maladies spÈcifiques qui les touchent.
	Quel est le moteur si puissant, qui transforme en complices certains
universitaires, scientifiques, " experts " et en hommes de main les
gouvernements  " socio-libÈraux " , sinon bien sšr, la rentabilisation
financiËre du capital , la tentative de MARCHANDISATION TOTALE DU MONDE o˜
tout pourra devenir source de profit pour les " maÓtres du monde " et leurs
actionnaires( eau, air, culture, Èducation, santÈ, vivant, ...)
	Et ce mouvement  est encore renforcÈ par la spÈculation financiËre et
boursiËre actuelle sur les sociÈtÈs de la " nouvelle Èconomie " . Des
montants Ènormes de capitaux se sont portÈs sur les sociÈtÈs de
bio-technologie avec un espoir de profits  faramineux et il va falloir que
Áa crache , beaucoup et le plus vite possible ... C'est notre peau qui est
mise ý prix , "  DEAD or ALIVE " quand un boursicoteur met de l'argent sur
une de ces actions ...Et il faut tout faire , au niveau idÈologique ,
rÈglementaire, ... pour lever tous les obstacles qui pourraient contrarier
cette  nouvelle " ruÈe vers l'or " pour une infime minoritÈ de la planËte .

REFUSONS CETTE NOUVELLE EXTENSION 
DE LA MARCHANDISATION DU MONDE

Appel de Bordeaux

La rÈunion du G8 ý laquelle ont ÈtÈ conviÈs quelques grands pays-ateliers du
" tiers monde " (l'Inde, la Chine, le Mexique, et le BrÈsil) a pour objectif
d'ouvrir le dossier des ADPICs (Droits de propriÈtÈ intellectuelle
concernant le commerce). A Seattle, ce dossier Ètait restÈ fermÈ du fait de
l'opposition des pays du " Sud " conduite par les pays africains.
Il s'agit ý Bordeaux de circonvenir l'opposition des grands pays du tiers
monde, dont l'un au moins, la Chine, est un paradis pour l'agriculture
transgÈnique. Ce qui montre (soit dit en passant) qu'un projet
techno-scientifique totalitaire a besoin d'une dictature pour s'Èpanouir en
toute libertÈ. 
Cette rÈunion du G8 Èlargi Èlimine donc les pays africains qui avaient ÈtÈ
le fer de lance du " non " aux ADPICs ý Seattle. Son but est de casser le
front de rÈsistance des pays du Sud, en offrant quelques miettes du pillage
du vivant ý ces grands pays-ateliers.
Car c'est bien un pillage qu'il s'agit d'organiser, au nom, bien sšr, de la
philanthropie, de la lutte contre la maladie et la faim dans le monde, et du
" ProgrËs ".
*
*       *
I. Pour le complexe gÈnÈtico-industriel et le G8, les paysans sont des "
pirates " et les citoyens des recÈleurs
Un " semencier ", personne ne le niera, n'a pas de marchÈ tant que le paysan
sËme le grain rÈcoltÈ. Dans le domaine agricole, il s'agit donc d'interdire
au paysan de semer le grain rÈcoltÈ. Plus prÈcisement, un sÈlectionneur ne
peut vendre le " fait variÈtal " (par analogie : le " logiciel gÈnÈtique ")
tant que le paysan le reproduit et le multiplie, c'est-ý-dire le copie dans
son champ. C'est que toute production biologique passe par une reproduction.
La nature s'oppose ainsi au droit naturel du profit. Terminator, cette
technologie de transgÈnËse permettant de produire un grain stÈrile, est donc
le plus grand triomphe de la gÈnÈtique agricole depuis cent cinquante ans.
La loi du profit l'emporte sur celle de la vie.
Ce type de nÈcrologie emblÈmatique de notre sociÈtÈ est cošteux ý mettre en
oeuvre et encore peu fiable. Ne serait-il pas plus rentable encore de faire
lÈgalement cette expropriation, par le brevet ? Que le contribuable paye en
quelque sorte le cošt de sa propre dÈpossession ? 
Au nom de la compÈtitivitÈ, le G8, l'Union EuropÈenne et les gouvernements
europÈens veulent faire de cette facultÈ fondamentale des Ítres vivants le
privilËge d'un cartel de transnationales agro-chimiques au lourd passÈ en
matiËre environnementale. La Commission europÈenne propose mÍme de taxer les
semences fermiËres pour financer le " progrËs gÈnÈtique " (i.e., les
transnationales semenciËres). Nous taxera-t-elle bientÙt lorsque nous
prendrons le soleil sur le pas de notre porte ?
Aux Etats-Unis dÈjý  des centaines d'agriculteurs sont traÓnÈs devant les
tribunaux pour avoir enfreint le privilËge que le brevet confËre aux
industriels des " sciences de la vie ".
Tout privilËge crÈe un sentiment d'injustice chez ceux qu'il exclut. Il
suscite la " triche ". Aux Etats-Unis, Monsanto utilise les services de
dÈtectives privÈs pour dÈbusquer la " piraterie " - c'est le terme qui
dÈsigne dorÈnavant la pratique fondatrice de l'agriculture, semer le grain
rÈcoltÈ ! Selon cette logique, se nourrir devient dÈsormais un recel. Et
pour faire bonne mesure, ce chef de file des " sciences de la vie ", qui a
dÈposÈ dans 80 pays le brevet Terminator (qui finalement ne lui appartenait
pas !), met ý la disposition des agriculteurs des lignes tÈlÈphoniques
gratuites pour qu'ils dÈnoncent anonymement leurs voisins " pirates ". 
C'est donc de la crÈation d'un privilËge pour quelques transnationales et de
la mise en place d'une sociÈtÈ de dÈlation que les experts du G8 discuteront
ý Bordeaux dans le secret - on les comprend . Au nom de la lutte contre la
faim et de la protection de l'environnement !
A-t-on jamais vu un privilËge contribuer au bien-Ítre public ? Ces experts
veulent remplacer la mondialisation non-marchande des ressources gÈnÈtiques
et des connaissances, leur Èchange libre, la coopÈration internationale
entre chercheurs publics qui a permis l'augmentation extraordinaire des
rendements agricoles dans les pays industriels et dans le tiers monde, par
la cartellisation marchande de ces mÍmes ressources et connaissances, par
leur pillage et par la guerre Èconomique. Qui peut croire qu'il s'agit d'un
progrËs ?
Depuis un siËcle et demi, le profit fait la guerre au vivant (cf. encadrÈ
ci-joint). Le brevet est ý notre Èpoque transgÈnique transnationale ce que
les canonniËres Ètaient ý l'Èpoque coloniale. Les experts du G8, de l'OMC,
du FMI, de la Banque Mondiale remplacent maintenant les troupes de marines.
La violence est la mÍme, ses formes changent. C'est ce que l'on appelle le
progrËs.
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*       *
II. Pour le complexe gÈnÈtico-industriel et le G8 , toute personne bien
portante est un malade qui s'ignore
Le cartel  de la santÈ
Dans le domaine mÈdical, le brevet renforcera encore le pouvoir de ces mÍmes
firmes des " sciences de la vie ", en voie de concentration rapide (fusions
des derniers mois : Glaxo Welcome-Smithkline Beecham, Aventis
(Hoescht-RhÙne-Poulenc), Pharmacia Upjohn-Monsanto, Sanofi-Synthelabo). Une
douzaine de transnationales contrÙlent un marchÈ segmentÈ en spÈcialitÈs -
un marchÈ de vie et de mort, et donc immensÈment rentable. Elles visent ý
l'Ètendre. C'est la logique mÍme des marchÈs.
Ces firmes prÈtendent lutter contre la maladie. En rÈalitÈ, elles ont un
seul objectif, celui de produire plus de profits. La spÈculation financiËre
actuelle le leur impose avec une brutalitÈ particuliËre. Il se trouve qu'ici
cette recherche de profits passe par la production de mÈdicaments. Mais si
demain apparaissait une activitÈ plus rentable, c'est sans Ètat d'’me que
leurs dirigeants reconvertiraient leur capital.  On peut donc Ítre certain
que les techniques que ces firmes nous proposeront (ou plutÙt proposeront ý
leurs " prescripteurs " - aux mÈdecins) doivent d'abord contribuer ý leurs
profits et accessoirement ý notre santÈ.
A l'occasion de la fusion de Glaxo-Wellcome et Smithkline Beecham (17
janvier 2000), nous apprenons que la puissance du nouveau groupe repose en
grande partie sur " une force de vente de 40 000 personnes " - sur un total
de 105 000 ! Aux seuls Etats-Unis, 7 600 visiteurs mÈdicaux transforment les
mÈdecins en " prescripteurs ".    Cette force de vente contribue-t-elle ý la
qualitÈ des soins ou aux profits des actionnaires ? 
Le Dr. J. Orbinski, PrÈsident de MÈdecins Sans FrontiËres, Ècrit qu'au
Kenya, le traitement contre la mÈningite opportuniste du Sida avec le
fluconazone cošte 120 francs par jour, mais seulement 4 francs par jour en
ThaÔlande. Au Kenya, le fluconasone est brevetÈ, il ne l'est pas en
ThaÔlande. Au Kenya, les malades meurent.   Nous savons aussi que certaines
maladies tropicales pourraient Ítre guÈries. Les mÈdicaments existent, il y
en a mÍme des stocks. C'est le cas de la maladie du sommeil qui fait un
retour en force remarquÈ. Mais comme les malades ne sont pas solvables, ces
mÈdicaments restent dans les stocks. Peut-Ítre M. Bill Gates, sollicitÈ,
financera-t-il l'Ècoulement du stock ?
Au lieu de breveter le vivant et de privatiser la recherche publique comme
c'est le cas partout dans le monde, qu'il s'agisse d'agriculture ou de
santÈ, le G8 ne devrait-il pas plutÙt travailler ý rendre publique cette
recherche privÈe afin que les talents qu'elle stÈrilise ý des t’ches aussi
monstrueuses que Terminator et ses clones, ý la dÈfense de molÈcules
brevetÈes pour ne rien dire des sommes englouties dans le contrÙle des "
prescripteurs ", soient mis au service des hommes - et en premier lieu dans
le tiers monde. Les " stocks options " peuvent-elles annihiler le sentiment
moral de scientifiques publics et privÈs dont le talent est utilisÈ ý
contre-science - si l'on prend au sÈrieux l'idÈologie universaliste et
progressiste dont tous se rÈclament ? Pourquoi le " devoir d'ingÈrence "
s'arrÍterait-il aux portes de conseils d'administration de l'industrie
pharmaceutique ? 
Bref, la santÈ est-elle un droit ou une marchandise ? Mais ce n'est pas tout.
Confisquer la santÈ
Le brevet sur le vivant est insÈparable d'une nouvelle conception,
prÈtendument scientifique, de la maladie : les maladies seraient d'origine
gÈnÈtique. Pour nous soigner, il faudrait donc breveter les gËnes. Cette
conception est exacte dans certains cas de maladies rares - qui
n'intÈressent pas le complexe gÈnÈtico-industriel. Mais ce dernier tente de
la gÈnÈraliser au marchÈ immensÈment rentable des maladies dites " de
civilisation " - cancers, obÈsitÈ, maladies mentales, allergies, et pourquoi
pas ?, ý celui de vieilles maladies, en plein renouveau comme la
tuberculose. Ainsi, des " spÈcialistes londoniens ont fait la dÈmonstration
en Gambie (que) les hommes ne sont pas gÈnÈtiquement Ègaux face au risque de
l'infection tuberculeuse ... Comme on vient de l'Ètablir pour la
contamination par le virus du sida, certaines personnes sont, du fait de
leur patrimoine hÈrÈditaire, plus que d'autres exposÈes ý la maladie ".
Belle dÈmonstration ! Nous sommes tous diffÈrents. Ces diffÈrences sont mÍme
ce qui caractÈrise les Ítres vivants. Qu'y-a-t-il de surprenant ý ce que
nous rÈagissions diffÈremment ý la tuberculose ou au Sida ? Le travail des
spÈcialistes londoniens dÈbouche sur une tautologie qui introduit
subrepticement une causalitÈ gÈnÈtique dans une maladie que l'on disait
jusqu'ici provoquÈe par le bacille de Koch.
Pourtant, la tuberculose n'est pas plus due au bacille de Koch que l'obÈsitÈ
au gËne dÈcouvert en mars 1997 (ou le cancer aux oncogËnes ou telle endÈmie
ý tels gËnes). L'incidence de la tuberculose dans les pays industriels avait
diminuÈ de 90 % en 1914, avant mÍme que la premiËre molÈcule active contre
le bacille de Koch ne soit disponible. En une cinquantaine d'annÈes, les
luttes ouvriËres avaient rÈussi ý arracher la diminution du temps de
travail, l'amÈlioration des conditions de travail, la suppression du travail
des enfants, des augmentations de salaires, de meilleures conditions
d'hygiËne et de vie, etc. On peut donc lutter contre la tuberculose en
luttant contre le bacille de Koch ou en s'attaquant aux conditions sociales
qui lui permettent de faire des ravages. Et ý l'heure actuelle, la lutte
contre la tuberculose (qui connaÓt un renaissance foudroyante y compris dans
les pays du G8) n'impliquerait-elle pas d'abord d'en combattre la cause,
l'attaque nÈo-libÈrale contre tout ce qui avait ÈtÈ conquis depuis cinquante
ans ?
Le paradigme de la maladie gÈnÈtique introduit un ÈlÈment nouveau par
rapport ý celui de la maladie microbienne. Cette derniËre laisse la porte
ouverte ý la comprÈhension des causes environnementales,  sociales et
politiques de la maladie, bref ý son Ècologie politique et, par consÈquent,
ý la mise en oeuvre d'une politique de santÈ publique, s'attaquant ý ces
causes, plutÙt qu'ý son agent, le bacille le Koch. Mais avec la maladie
gÈnÈtique, la maladie devient propre ý l'individu. Pas de chance, ses
mauvais gËnes en font une victime dÈsignÈe... Cette idÈologie mÈdicale
nouvelle traduit dans le domaine de la santÈ la dynamique d'individuation et
de rupture des liens sociaux caractÈristiques du capitalisme. RÈduite ý ses
gËnes, la personne est abolie. Il ne reste que gËnes dÈficients face aux
transnationales " thÈrapeutiques ". C'est un " consommateur ", un " patient
" - " personne qui subit par opposition ý agent " (Le Robert historique de
la langue franÁaise).
Soit dit en passant, on trouvera presque toujours des gËnes " responsables "
(dans cette conception scientifique ÈtriquÈe de la causalitÈ) d'une
pathologie quelconque puisque les gËnes fabriquent des protÈines et que ces
derniËres jouent un rÙle dans toutes les fonctions vitales. 
Quel est l'enjeu vÈritable de " dÈcouvertes "  qui, ý l'examen, sont autant
de tautologies ?
Du point de vue des transnationales semenciËres, il n'y a pas de plus grande
injustice que la facultÈ des plantes et des animaux de se reproduire dans le
champ du paysan. Tout a ÈtÈ fait, nous l'avons vu, pour se dÈbarrasser de
cette propriÈtÈ fondamentale. Du point de vue de ces mÍmes firmes des "
sciences de la vie ", une personne en bonne santÈ porte prÈjudice ý la
rentabilitÈ de leur capital. Tout sera donc fait pour l'en dÈbarrasser. Ne
faut-il pas comprendre la thÈorie gÈnÈtique de la maladie, le battage
mÈdiatique ý propos de la " doctrine de l'ADN " (R. Lewontin 1993), le
chantage au brevet qui "
en-protÈgeant-l'investissement-permettra-de-nous-dÈbarrasser-de-la-maladie "
dans ce cadre de l'Èconomie politique ?
Nous sommes tous porteurs de maladies " gÈnÈtiques " - en jargon de "
susceptibilitÈs aux maladies gÈnÈtiques "  - une cinquantaine au moins,
dit-on. Pour les Dr Knock transnationaux, toute personne bien portante est
donc un malade qui s'ignore. La maladie gÈnÈtique et la mÈdecine "
prÈdictive " font de tout Ítre humain (et ce, avant mÍme sa naissance), un
malade potentiel de la naissance ý la mort. Le marchÈ mÈdical s'Èlargit ý
toute personne en bonne santÈ - exactement comme Terminator, le brevet et
autres " hybrides " dans le domaine agricole Ètendent le marchÈ des "
semences " ý la totalitÈ de la superficie cultivÈe de la planËte. Bis
repetita...
En somme, pour nous dÈbarrasser de la maladie, le complexe
gÈnÈtico-industriel fait de chacun de nous un malade potentiel ! C'est la
fin de tout systËme de sÈcuritÈ sociale.
*
*         *
A Bordeaux comme ý Seattle et ý GenËve, nous manifesterons pour arrÍter la
violence du G8 contre nos droits collectifs et ceux de l'humanitÈ.
 Nous rappelons la position du Conseil Scientifique d'Attac publiÈe en juin
1999.

ATTAC demande que le Parlement europÈen et les Parlements nationaux, via
leurs gouvernements :
 - exigent de la Commission et du Conseil des ministres de l'Union
europÈenne la mise en place d'un moratoire sur les organismes gÈnÈtiquement
modifiÈs (OGM). 
- la mise hors-la-loi des nÈcrotechnologies du type Terminator.
- le dÈpÙt de mÈmoires auprËs de la Cour de justice des CommunautÈs
europÈennes pour soutenir la demande d'annulation de la directive europÈenne
sur la " protection juridique des inventions biotechnologiques " effectuÈe
par les gouvernements des Pays-Bas, de l'Italie et de la NorvËge.
ATTAC demande en particulier aux dÈputÈs et sÈnateurs franÁais : 
- d'intervenir auprËs du ministËre des affaires ÈtrangËres pour que la
France dÈpose auprËs de la Cour un mÈmoire contre la directive, et non pas
en sa faveur.
- d'exiger du ministre chargÈ de la recherche l'arrÍt de GÈnoplante, dont
l'objectif est de socialiser les cošts de la privatisation du vivant, et le
redÈploiement des moyens de recherche vers une agriculture durable, autonome
et paysanne. 
- de mettre en place des instruments de contrÙle dÈmocratique afin de placer
le puissant outil de recherche des biotechnologies au service de la vie, et
non du profit et de la mort. 
- de demander au gouvernement franÁais, puis ý l'Union europÈenne, et enfin
ý l'Organisation des Nations unies, la proclamation solennelle d'un droit de
l'homme nouveau : le droit sur le vivant et les ressources gÈnÈtiques en
tant que bien commun  de l'humanitÈ, inappropriable par nature et par
quelque moyen que ce soit.
 EncadrÈ
LA STERILISATION DES PLANTES : L'EMBARRAS DU CHOIX
Les " hybrides " C'est la technique reine (et la mieux mystifiÈe) de la
gÈnÈtique agricole au XXe siËcle. InventÈe pour le maÔs en 1908 dans la
foulÈe de la redÈcouverte des lois de Mendel en 1900, elle s'applique
maintenant ý 23 espËces vÈgÈtales, aux volailles et aux porcs. Elle utilise
le phÈnomËne de " dÈpression consanguine ", la perte de vigueur qui
accompagne le croisement d'organismes ayant une hÈrÈditÈ proche. Chez le
maÔs, les fleurs sont sÈparÈes. On peut pratiquer une forme drastique de
consanguinitÈ, l'autofÈcondation qui consiste ý ensacher la fleur m’le au
sommet de la tige et la fleur femelle sur la tige et ý transporter le pollen
de la fleur m’le sur la fleur femelle. 
Ce que l'on appelle de faÁon trompeuse une variÈtÈ " hybride " de maÔs est
en rÈalitÈ constituÈe de plantes gÈnÈtiquement identiques, ni plus ni moins
" hybride " que toute plante de maÔs. Au moment de la fÈcondation, ces
plantes se pollinisent bien les unes les autres, mais comme ce sont toutes
les mÍmes, il y a eu autofÈcondation ý l'Èchelle du champ. La gÈnÈration
suivante souffre d'une " dÈpression consanguine " violente. L'agriculteur ne
pourra semer le grain qu'il a rÈcoltÈ. Il fallait mystifier cette dÈcouverte
d'une mÈthode de stÈrilisation. En 1914, les gÈnÈticiens inventeurs de cette
technique de stÈrilisation Èconomique du maÔs renversent la rÈalitÈ. Au lieu
de dire qu'ils ont " plombÈ " en quelque sorte le fait variÈtal, le logiciel
gÈnÈtique, gr’ce ý la dÈpression d'autofÈcondation, ils inventent un
phÈnomËne mystÈrieux, une sorte de yeti toujours inexpliquÈ, l'hÈtÈrosis
(maintenant en gros l'inverse de la dÈpression consanguine), qui
amÈliorerait le maÔs !  
Cette forme de Terminator reste d'actualitÈ comme le montre le Symposium sur
" L'hÈtÈrosis (lire : la dÈpression consanguine) dans les cultures ",
organisÈ en 1997 par le CIMMYT ý Mexico. Le Centre International
d'AmÈlioration du MaÔs et du BlÈ ý l'origine de la " RÈvolution Verte " est
en voie de privatisation comme toute la recherche agronomique dans le monde.
Ce symposium Ètait parrainÈ par le gratin du complexe gÈnÈtico-industriel,
Monsanto, Novartis, DeKalb, PGS...
Terminator contractuel  Aux Etats-Unis, l'agriculteur qui veut semer des
semences ogÈmisÈes et brevetÈes de Monsanto par exemple doit signer un
contrat qui l'engage ý ne pas semer le grain rÈcoltÈ. La privatisation de la
recherche publique lui promet un avenir brillant car les seules variÈtÈs
amÈliorÈes disponibles (brevetÈes ou pas) seront ý terme celles des
transnationales.
Les Gurts (ou Verminator, selon le RAFI)  On place des gËnes d'intÈrÍt
agronomique - par exemple de rÈsistance aux maladies - en les mettant sous
le contrÙle d'une clef chimique que l'agriculteur doit appliquer pour que
ces gËnes fonctionnent. Si l'agriculteur n'achËte pas le produit chimique,
la plante est malade ou produit peu. Terminator impose au semencier de
traiter ses semences avec de la tÈtracycline avant de les vendre de faÁon ý
dÈclencher le processus de stÈrilisation du grain rÈcoltÈ. C'est cošteux et
le rÈsultat est, aux yeux de tous, monstrueux. Verminator n'a pas ces
inconvÈnients. Le selectionneur constuit des plantes handicapÈes et c'est ý
l'agriculteur d'Èliminer le handicap en achetant la clef chimique. Ce
dernier fait lui-mÍme le traitement et le rÈsultat, la confiscation de la
pratique fondatrice de l'agriculture, semer le grain rÈcoltÈ, est mystifiÈ.
Certains acceptent Verminator et condamnent Terminator. En quoi faire des
plantes handicapÈes est-il plus " Èthique " que faire des plantes stÈriles ?
Terminator rËglementaire  En 1998, la Commission EuropÈenne a voulu imposer
aux producteurs de blÈ dur l'achat de semences commerciales pour qu'ils
touchent la prime. Devant le tollÈ, elle s'est repliÈe sur un compromis
imposant l'achat d'une part de semences commerciales pour deux parts de
semences de ferme. Ou bien les semences commerciales ont des qualitÈs que
n'ont pas les semences de ferme, et elle s'imposeront d'elles-mÍmes, ou bien
ce n'est pas le cas et il faut laisser l'agriculteur libre de faire comme il
l'entend. Mais lý encore, l'objectif est Èvident, en dÈpit de la tentative
de le mystifier par une traÁabilitÈ que seules les semences commerciales
assureraient. La Commission ferait mieux de verser directement la prime blÈ
dur aux transnationales biocidaires. 
Verminators divers 
Interdire le tri ý faÁon. Il s'agit de faire en sorte que seules les
semences commerciales aient une bonne qualitÈ physique pour en imposer
l'usage. Ainsi, en France en 1985, le MinistËre de l'Agriculture
interdit-t-il aux producteurs de semences-grains (les "
Ètablissements-multiplicateurs ") de trier ý faÁon, c'est-ý-dire de
transformer le grain rÈcoltÈ par l'agriculteur en semence. Puis en 1989, il
tente d'interdire tout tri ý faÁon, c'est-ý-dire d'Èliminer les petits
entrepreneurs ruraux qui rendent ce service essentiel aux agriculteurs. En
dÈfendant la pratique fondatrice de l'agriculture, semer le grain rÈcoltÈ,
la Coordination Nationale de DÈfense des Semences FermiËres (CNDSF)
constituÈe ý cette occasion a dÈfendu un droit collectif fondamental de
l'humanitÈ, le droit au vivant. Il faut rendre hommage ý la lutte exemplaire
et obscure qu'elle a menÈe et qu'elle continue de mener au sein maintenant
d'une Coordination internationale. Pourquoi l'Ètat cherche-t-il ý handicaper
les semences fermiËres au profit des semences commerciales ?
Taxer les semences fermiËres. C'est une disposition que la Commission
europÈenne a introduite et que des organisations spÈcialisÈes membre de la
la FNSEA (l'Association GÈnÈrale des Producteurs de BlÈ et la FÈdÈration des
OlÈoprotÈagineux) s'efforcent de mettre en oeuvre. Curieuse conception
syndicale que de taxer ses mandants au profit des transnationales...
Refus de vente de produit de traitement des semences aux agriculteurs ou aux
trieurs ý faÁon. Il s'agit, lý encore, de crÈer un handicap pour les
semences fermiËres. Ainsi Novartis a-t-il refusÈ de vendre son pesticide
Austral sous prÈtexte qu'il pouvait occasionner des allergies. Pourtant,
l'Austral ý base de pyrÈthrÈnoÔdes est sans doute beaucoup moins dangereux
que les organochlorÈs qu'il remplace et Novartis n'a pas les mÍmes scrupules
lorsqu'il s'agit de vendre librement ses autres poisons dans les jardineries
ou aux agriculteurs La CNDSF a fait condamner le refus de vente de Novartis
par les tribunaux en avril 1999.
Il n'est pas nÈcessaire d'Ítre prophËte pour prÈdire que ces techniques vont
se dÈvelopper pour les animaux. D'une certaine faÁon, c'est dÈjý le cas, car
les animaux modernes sont en quelque sorte de grands handicapÈs. Leurs soi
disants " performances " exigent l'utilisation massive d'antibiotiques, de
produits de complÈmentation, de mÈthodes de confinement et provoquent des
pollutions ingÈrables.
Enfin, le dÈcryptage du gÈnome humain et la thÈorie gÈnÈtique de la maladie
qui sous-tend ce projet que finance le contribuable est ý la mÈdecine ce
qu'est Verminator chez les plantes : nous sommes tous porteurs de maladies
gÈnÈtiques ou " prÈdispositions gÈnÈtiques ý la maladie ", donc de "
handicaps gÈnÈtiques ". Au lecteur de conclure sur l'objectif final des Dr.
Knock transnationaux...

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