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From holenweg@vtx.ch (Pascal Holenweg)
Date Tue, 29 Aug 2000 00:43:54 +0200
Subject globe_l: 28.8 TROUBLES Bulletin d'information de la CSSI

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TROUBLES

Bulletin d'informations de la Commission Socialiste de SolidaritÈ Internationale

GenËve, le 11 Fructidor 208 / 28 aošt 2000 

Ce bulletin paraÓt en fonction du soutien qu'il reÁoit. Merci ý celles et
ceux dont le soutien a permis la parution de ce numÈro. Pour les modalitÈs
du soutien, voir en fin de bulletin

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SOMMAIRE

1. BILAN DE L'APPEL SUR LES ETATS GŠNŠRAUX DU MOUVEMENT SOCIAL EUROPŠEN et
Texte de Pierre Bourdieu : CONTRE LA POLITIQUE DE DEPOLITISATION : LES
OBJECTIFS DU MOUVEMENT SOCIAL EUROPEEN (MSE) 

2. GEN»VE, MAI-JUIN 2001 : CONFERENCE SUR LE DROIT AU RETOUR DES PALESTINIENS

3. COMMENT NOUS SOUTENIR

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LA CITATION DU JOUR :

"Je prÈfËre blesser par la vÈritÈ que flatter par le mensonge" (SÈnËque)

English - Iíd rather annoy with the truth than please with adulation
Italiano - preferisco disturbare con la veritý che compiacere con 
adulazioni
EspaÒol - prefiero molestar con la verdad que complacer con adulaciones
PortuguÍs Brasileiro - prefiro incomodar com a verdade que agradar com 
adulaÁžes
Deutsch - ich werde lieber mit der Wahrheit l”stig, als mich 
einzuschmeicheln
Magyar - ink·bb az igazs·ggal kellemetlenkedek, mintsem hÌzelgÈssel 
tetszelgek
Suomi - mieluummin h”iritsen totuudella kuin miellyt”n imartelulla
Euskera - nahiago dut egiaren bidez gogaikarri izan, losentxekin atsegina 
izatea baino
Ceötina - rad&#283;ji budu obt&#283;ûovat pravdou neû t&#283;öit 
pochlebov·nÌm
Dutch - ik verkies de confrontatie met de waarheid boven vleierij
Flemish - ik verkies de confrontatie met de waarheid boven vleierij
Svenska - jag trÂkar hellre ut med sanning ”n behagar med smicker
Emiliano-Romagnolo - l'Ë mej d'es scorbutich s'la vertý che rom'ad bali 
s'la adulazioun
Veneto - preferisso ronpare disendo a veritý pitosto che conpiaxer con le 
adulassion

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1. BILAN DE L'APPEL SUR LES ETATS GŠNŠRAUX DU MOUVEMENT SOCIAL EUROPŠEN et
Texte de Pierre Bourdieu : CONTRE LA POLITIQUE DE DEPOLITISATION : LES
OBJECTIFS DU MOUVEMENT SOCIAL EUROPEEN (MSE) 


From: Info@zeg.org (Zeg Zentrum)
Date: Wed, 23 Aug 2000 14:21:57 +0200


Bilan de l'appel sur les Etats gÈnÈraux du mouvement social europÈen


L'appel pour des Etats gÈnÈraux du mouvement social europÈen, publiÈ
simultanÈment le premier mai dans plusieurs journaux allemands, anglais,
autrichien, danois, franÁais, italiens, grecs, etc., a connu un succËs qui a
dÈpassÈ les prÈvisions de ses initiateurs. Il a recueilli, et continue de
recueillir, des milliers de signatures, Èmanant de syndicalistes, de
militants associatifs, de chercheurs, de journalistes, etc., au point de
dÈpasser les capacitÈs d'organisation du collectif Raisons d'agir qui l'a
relayÈ. Des dispositifs d'information plus systÈmatiques sont en cours de
rÈalisation, notamment gr’ce au site internet raisons.org.

NÈanmoins la mobilisation a suivi son cours et des rÈunions se sont tenues
en diffÈrentes villes europÈennes, rÈalisant une des intentions essentielles
de l'appel : l'ouverture d'espaces de discussion et d'Èchanges, en dehors de
la pression et de l'urgence des luttes menÈes au quotidien. Ce ´ rÈseau de
rÈseaux ª n'entend pas se transformer en parti politique : il a pour but de
faire converger la diversitÈ des luttes dans un mouvement permanent, visant
non ý proposer un programme politique mais ý mettre en place les conditions
sociales permettant d'inventer ce programme, ý l'image des LumiËres du
XVIIIƒ siËcle.

Ce mouvement vise ý regrouper l'opposition ý la politique nÈolibÈrale en un
contre pouvoir citoyen exempt de toute rÈcupÈration politique ý des fins
Èlectorales, et ý inspirer des actions politiques efficaces, fondÈes sur des
savoirs pratiques et utilisables par tous. Dans un premier temps, il s'agit
de rÈpertorier et de cumuler les recherches dÈjý rÈalisÈes par tous les
groupes apparentÈs et de recenser les actions entreprises. Ainsi les
signataires franÁais se sont organisÈs en groupes de travail provisoires sur
les thËmes et les questions suivantes :

-que serait un syndicat europÈen ?

-bilan critique des luttes passÈes, Ètablissement d'un rÈpertoire d'actions
politiques

-prÈcaritÈ et chÙmage

-dÈrËglementation et nouvelles politiques du travail

-immigration et sans-papiers

-la place des femmes en Europe

-Etat pÈnal, contrÙle social, usages sÈcuritaires des nouvelles technologies

-culture et mondialisation

-Èducation et formation en Europe

-protection sociale, santÈ

-la citoyennetÈ dans le cadre de l'Etat-nation, l'engagement politique des
jeunes

-les structures politiques de l'Europe et les services publics

Cette liste de thËmes, qui n'est Èvidemment ni exhaustive ni dÈfinitive,
doit Ítre augmentÈe gr’ce ý la collaboration de tous. Chacun des thËmes doit
Ítre ÈlaborÈ gr’ce notamment ý la collaboration internationale des groupes
qui sont en train de se constituer dans toute l'Europe.

Dans le prolongement de l'appel, plusieurs rencontres ont dÈjý eu lieu : les
18-19 mai ý Zurich, les 10-11 juin ý Berlin, et d'autres manifestations
publiques se prÈparent : en novembre ý Vienne, en dÈcembre ý Nice, et en
avril ý AthËnes. 

Des informations plus prÈcises seront diffusÈes sur le site internet
www.raisons.org

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Texte de Pierre Bourdieu :
CONTRE LA POLITIQUE DE DEPOLITISATION : LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT SOCIAL
EUROPEEN (MSE) 

Le fatalisme des lois Èconomiques masque en rÈalitÈ une politique, mais tout
ý fait paradoxale, puisqu'il s'agit d'une politique de dÈpolitisation. Cette
vise ý confÈrer une emprise fatale aux forces Èconomiques en les libÈrant de
tout contrÙle ; elle vise ý obtenir la soumission des gouvernements et des
citoyens aux forces Èconomiques et sociales ainsi ´ libÈrÈes ª. Tout ce que
l'on dÈcrit sous le nom ý la fois descriptif et normatif de ´ mondialisation
ª est l'effet non d'une fatalitÈ Èconomique, mais d'une politique,
consciente et dÈlibÈrÈe, mais le plus souvent inconsciente de ses
consÈquences : c'est cette politique nÈo-libÈrale qui a conduit les
gouvernements libÈraux ou mÍme socio-dÈmocrates d'un ensemble de pays
Èconomiquement avancÈs ý se dÈpossÈder du pouvoir de contrÙler les forces
Èconomiques ; c'est elle surtout qui est ÈlaborÈe dans les rÈunions secrËtes
des grands organismes internationaux, comme l'OMC ou la Commission
europÈenne, ou au sein de tous les ´ rÈseaux ª d'entreprises multinationales
qui sont en mesure d'imposer, par les voies les plus diverses, juridiques
notamment, leurs volontÈs aux Etats.

Contre cette politique de dÈpolitisation et de dÈmobilisation, il s'agit de
restaurer la politique, c'est-ý-dire la pensÈe et l'action politiques, et de
trouver ý cette action son juste point d'application, qui se situe dÈsormais
au-delý des frontiËres de l'Etat national, et ses moyens spÈcifiques, qui ne
peuvent plus se rÈduire aux luttes politiques et syndicales au sein des
Etats nationaux. L'entreprise, il ne faut pas le cacher, est extrÍmement
difficile, et pour de multiples raisons : d'abord parce que les instances
politiques qu'il s'agit de combattre sont extrÍmement ÈloignÈes, et pas
seulement au point de vue gÈographique, et ne ressemblent ý peu prËs en
rien, ni dans leurs mÈthodes, ni dans leurs agents, aux instances politiques
contre lesquelles s'orientaient les luttes traditionnelles. Ensuite, parce
que le pouvoir des agents et des institutions qui dominent aujourd'hui le
monde Èconomique et social repose sur une concentration extraordinaire de
toutes les espËces de capital, Èconomique, politique, militaire, culturel,
scientifique, technologique, fondement d'une domination symbolique sans
prÈcÈdent, qui s'exerce notamment ý travers l'emprise des mÈdias, eux-mÍmes
manipulÈs, le plus souvent ý leur insu, par les agences de communication. 

Il reste que certains des objectifs d'une action politique efficace se
situent au niveau europÈen -dans la mesure au moins o˜ les entreprises et
les organisations europÈennes constituent un ÈlÈment dÈterminant des forces
dominantes ý l'Èchelle mondiale. Il s'ensuit que la construction d'un
mouvement social europÈen unifiÈ, capable de rassembler les diffÈrents
mouvements, actuellement divisÈs, tant ý l'Èchelle nationale qu'ý l'Èchelle
internationale, s'impose comme un objectif indiscutable pour tous ceux qui
entendent rÈsister efficacement aux forces dominantes.

Rassembler sans unifier

Les mouvements sociaux, si divers soient-ils par leurs origines, leurs
objectifs et leurs projets, ont tout un ensemble de traits communs qui leur
donnent un air de famille. En premier lieu, notamment parce qu'ils sont
issus, trËs souvent, du refus des formes traditionnelles de mobilisation
politique, et en particulier de celles qui perpÈtuent la tradition des
partis de type soviÈtique, ces mouvements sont enclins ý exclure toute
espËce de monopolisation par des minoritÈs et ý favoriser la participation
directe de tous les intÈressÈs. Proches en cela de la tradition libertaire,
ils sont attachÈs ý des formes d'organisation d'inspiration
auto-gestionnaire  caractÈrisÈes par la lÈgËretÈ de l'appareil et permettant
aux agents de se rÈapproprier leur rÙle de sujets actifs -notamment contre
les partis auxquels ils contestent le monopole de l'intervention politique.
Autre trait commun, ils s'orientent vers des objectifs prÈcis, concrets et
importants pour la vie sociale (logement, emploi, santÈ, etc), auxquels ils
s'efforcent d'apporter des solutions directes et pratiques, veillant ý ce
que leurs refus comme leurs propositions se concrÈtisent dans des actions
exemplaires et directement liÈes au problËme concernÈ. TroisiËme
caractÈristique typique, ils refusent les politiques nÈo-libÈrales visant ý
imposer les volontÈs des grands investisseurs institutionnels et des
multinationales. DerniËre propriÈtÈ distinctive et commune, ils exaltent la
solidaritÈ, qui est le principe tacite de la plupart de leurs luttes, et
s'efforcent de la mettre en ouvre, tant par leur action (avec la prise en
charge de tous les ´ sans ª) que par la forme d'organisation dont ils se dotent.

Le constat d'une telle proximitÈ dans les fins et les moyens des luttes
politiques impose de rechercher sinon l'unification (sans doute ni possible
ni souhaitable) de tous les mouvements dispersÈs que rÈclament souvent les
militants, surtout les plus jeunes, frappÈs des convergences et des
redondances, du moins une coordination des revendications et des actions
exclusive de toute volontÈ d'appropriation : cette coordination devrait
prendre la forme d'un rÈseau capable d'associer des individus et des groupes
dans des conditions telles que nul ne puisse dominer ou rÈduire les autres
et que soient conservÈes toutes les ressources liÈes ý la diversitÈ des
expÈriences, des points de vue et des programmes. Elle aurait pour fonction
principale d'arracher les mouvements sociaux ý des actions fragmentÈes et
dispersÈes et aux particularismes des actions locales, partielles et
ponctuelles et de leur permettre notamment de surmonter les intermittences
ou les alternances entre les moments de mobilisation intense et les moments
d'existence latente ou ralentie, -cela sans sacrifier pour autant ý la
concentration bureaucratique. 

Souple et permanente, cette coordination devrait se donner deux objectifs
diffÈrents : d'une part, organiser, par des rencontres ad hoc et
circonstancielles, des ensembles d'actions ý court terme et orientÈes vers
un objectif prÈcis ; d'autre part, soumettre ý la discussion des questions
d'intÈrÍt gÈnÈral et travailler ý l'Èlaboration de programmes de recherche ý
plus long terme, dans des rÈunions pÈriodiques de reprÈsentants de
l'ensemble des groupes concernÈs (comme les rÈunions prÈvues ý Vienne et ý
AthËnes). Il s'agirait en effet de dÈcouvrir et d'Èlaborer, ý l'intersection
des prÈoccupations de tous les groupes, des objectifs gÈnÈraux auxquels tous
puissent adhÈrer et collaborer en apportant leurs compÈtences et leurs
mÈthodes propres. Il n'est pas interdit d'espÈrer que de la confrontation
dÈmocratique d'un ensemble d'individus et de groupes reconnaissant des
prÈsupposÈs communs puisse se dÈgager peu ý peu un ensemble de rÈponses
cohÈrentes et sensÈes ý des questions fondamentales auxquelles ni les
syndicats, ni les partis, ne peuvent apporter de solution globale.

RÈnover le syndicalisme

Un mouvement social europÈen n'est pas concevable sans la participation d'un
syndicalisme rÈnovÈ qui soit capable de surmonter les obstacles externes et
internes ý son renforcement et ý son unification ý l'Èchelle europÈenne. Il
n'est qu'en apparence paradoxal de tenir le dÈclin du syndicalisme pour un
effet indirect et diffÈrÈ de son triomphe : nombre des revendications qui
avaient animÈ les luttes syndicales sont passÈes ý l'Ètat d'institutions
qui, Ètant dÈsormais au fondement d'obligations ou de droits (ceux qui
touchent ý la protection sociale par exemple), sont devenues des enjeux de
luttes entre les syndicats eux-mÍmes. TransformÈes en instances
para-Ètatiques, souvent subventionnÈes par l'Etat, les bureaucraties
syndicales participent ý la redistribution de la richesse et garantissent le
compromis social en Èvitant les ruptures et les affrontements. Et les
responsables syndicaux, lorsqu'il arrive qu'ils se convertissent en
gestionnaires ÈloignÈs des prÈoccupations de leurs mandants, peuvent Ítre
entraÓnÈs par la logique de la concurrence entre les appareils ou ý
l'intÈrieur des appareils, ý dÈfendre leurs intÈrÍts propres plutÙt que les
intÈrÍts de ceux qu'ils sont censÈs dÈfendre. Ce qui n'a pas pu ne pas
contribuer pour une part ý Èloigner les salariÈs des syndicats et ý Ècarter
les syndiquÈs eux-mÍmes de la participation active ý l'organisation.

Mais ces causes internes ne sont pas seules ý expliquer que les syndiquÈs
soient toujours moins nombreux et moins actifs. La politique nÈo-libÈrale
contribue aussi ý l'affaiblissement des syndicats. La flexibilitÈ et surtout
la prÈcaritÈ d'un nombre croissant de salariÈs, et la transformation des
conditions et de normes de travail qui en rÈsulte, contribuent ý rendre
difficile toute action unitaire et mÍme le simple travail d'information
cependant que les vestiges de l'assistance sociale continuent ý protÈger une
fraction des salariÈs. C'est dire combien est ý la fois indispensable et
difficile la rÈnovation de l'action syndicale qui supposerait la rotation
des charges et la mise en question du modËle de la dÈlÈgation
inconditionnelle en mÍme temps que l'invention des techniques nouvelles qui
sont indispensables pour mobiliser des travailleurs fragmentÈs et prÈcaires.

L'organisation d'un type tout ý fait nouveau qu'il s'agit de crÈer doit Ítre
capable de surmonter la fragmentation par objectifs et par nations, ainsi
que la division en mouvements et en syndicats, en Èchappant ý la fois aux
risques de monopolisation qui hantent l'ensemble des mouvements sociaux,
syndicalistes ou autres, et ý l'immobilisme que crÈe souvent la crainte
quasi nÈvrotique de ces risques. L'existence d'un rÈseau international
stable et efficace de syndicats et de mouvements, dynamisÈs par leur
confrontation dans des instances de concertation et de discussion telles que
les Etats gÈnÈraux du mouvement social europÈen, devrait permettre de
dÈvelopper une action revendicative internationale, qui n'aurait plus rien ý
voir avec celle des organismes officiels dans lesquels sont reprÈsentÈs les
syndicats (comme la ConfÈdÈration europÈenne des syndicats) et qui
intÈgrerait les actions de tous les mouvements sans cesse affrontÈs ý des
situations spÈcifiques et par lý limitÈes.

Chercheurs et militants. 

Le travail qui est nÈcessaire pour surmonter les divisions des mouvements
sociaux et pour rassembler ainsi toutes les forces disponibles contre des
forces dominantes elles-mÍmes consciemment et mÈthodiquement concertÈes (que
l'on pense au forum de Davos) doit aussi s'exercer contre une autre division
tout aussi funeste, celle qui sÈpare les chercheurs et les militants. Dans
un Ètat du rapport de forces Èconomique et politique o˜ les pouvoirs
Èconomiques sont en mesure de mettre ý leur service des ressources
scientifiques, techniques et culturelles sans prÈcÈdent, le travail des
chercheurs est indispensable pour dÈcouvrir et dÈmonter les stratÈgies
ÈlaborÈes et mises en ouvre par les grandes entreprises multinationales et
les organismes internationaux qui, comme l'OMC, produisent et imposent des
rÈgulations ý prÈtention universelle capables de donner rÈalitÈ, peu ý peu,
ý l'utopie nÈo-libÈrale de dÈrÈgulation gÈnÈralisÈe. Les obstacles sociaux ý
un tel rapprochement ne sont pas moins grands que ceux qui se dressent entre
les diffÈrents mouvements, ou entre les mouvements et les syndicats  :
diffÈrents par leur formation et leur trajectoire sociale, les chercheurs
engagÈs dans un travail militant et les militants investis dans une
entreprise de recherche doivent apprendre ý travailler ensemble en
surmontant toutes les prÈventions nÈgatives qu'ils peuvent avoir les uns ý
l'Ègard des autres et en s'arrachant aux routines et aux prÈsupposÈs
associÈes ý l'appartenance ý des univers soumis ý des lois et des logiques
diffÈrentes, cela gr’ce ý l'instauration de modes de communication et de
dÈbat d'un type nouveau. C'est une des conditions pour que puisse s'inventer
collectivement, dans et par la confrontation critique des expÈriences et des
compÈtences, un ensemble de rÈponses qui devront leur force politique au
fait qu'elles seront ý la fois systÈmatiques et enracinÈes dans des
aspirations et des convictions communes. 

Seul un Mouvement social europÈen fort de toutes les forces accumulÈes dans
les diffÈrentes organisations des diffÈrents pays et des instruments
d'information et de critique ÈlaborÈs en commun dans des lieux spÈcifiques
d'information et de discussion comme les Etats gÈnÈraux sera capable de
rÈsister aux forces ý la fois Èconomiques et intellectuelles des grandes
entreprises internationales et de leurs armÈes de consultants, d'experts et
de juristes rassemblÈs dans leurs agences de communication, leurs bureaux
d'Ètudes et leurs conseils en lobbying. Capable aussi de substituer aux fins
cyniquement imposÈes par des instances orientÈes par la recherche du profit
maximum ý court terme, les objectifs Èconomiquement et politiquement
dÈmocratiques d'un Etat social europÈen, dotÈ  des instruments politiques,
juridiques et financiers nÈcessaires pour juguler la force brute et brutale
des intÈrÍts Ètroitement Èconomiques.

Pierre Bourdieu

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2. GEN»VE, MAI-JUIN 2001 : CONFERENCE SUR LE DROIT AU RETOUR DES PALESTINIENS

TO:        NGOs 
FROM: Dr. Ahmed Benani, President of IOPA, email: ahmed_benani@urbanet.ch 
             Dr. Randa Farah, Special Coordinator, email: sanran66@hotmail.com

DATE: 21-22nd of August, 2000


INTERNATIONAL CONFERENCE ON THE PALESTINIAN RIGHT OF RETURN
MAY/JUNE, 2001

Dear Friends,

Please find attached two draft documents based on a lengthy discussion
between Ahmed Benani and myself, held in Amman during the period of his stay
in August, 2000. The first document provides a general framework as to the
context and objectives of the Conference and the second outlines general
workshop/conference themes. The workshops  represent six inter-related
spheres wherein the Right of Return is being debated, manipulated or
reproduced. The duration of the workshops will be two days and the third
day will be a public conference, during which workshop discussions will be
reported in the form of a statement. 

We hope that these draft documents will be enriched by your comments,
suggestions and ideas. Since time is of the essence at this point, we hope
to have these as soon as possible. You may send your comments to either Dr.
Ahmed Benani or Dr. Randa Farah at the email addresses provided in the above.

Thank you for your cooperation and support and we look forward to hearing
from you soon.

Sincerely,

Dr. Ahmed Benani, President of IOPA
Dr. Randa Farah, Special Coordinator


The International Conference on the Palestinian Right of Return
Geneva, Switzerland, May/June, 2001
	
UNITED NATIONS GENERAL ASSEMBLY RESOLUTION 194 (11)
The 186th Plenary Meeting on December 11, 1948

THE GENERAL ASSEMBLY HAVING CONSIDERED FURTHER THE SITUATION IN PALESTINE:

Ï11.RESOLVES THAT THE REFUGEES WISHING TO RETURN TO THEIR HOMES AND LIVE AT
PEACE WITH THEIR NEIGHBOURS SHOULD BE PERMITTED TO DO SO AT THE EARLIEST
PRACTICABLE DATE, AND THAT COMPENSATION SHOULD BE PAID FOR THE PROPERTY OF
THOSE CHOOSING OT TO RETURN AND FOR LOSS OF OR DAMAGE TO PROPERTY WHICH,
UNDER PRINCIPLES OF INTERNATIONAL LAW OR IN EQUITY, SHOULD BE MADE GOOD BY
THE GOVERNMENTS OR AUTHORITIES RESPONSIBLE. 
INSTRUCTS THE CONCILIATION COMMISSION TO FACILITATE THE REPATRIATION,
RESETTLEMENT AND ECONOMIC AND SOCIAL REHABILITATION OF THE REFUGEES AND THE
PAYMENT OF COMPENSATION÷.Ó


The dawn of the third millennium exposes a world wherein several areas of
conflict have witnessed the beginnings of peace and new boundaries of hope.
Yet, the greatest calamity of our contemporary world continues to be forced
displacement and migration, countered Ò in particular cases - by serious
attempts to ensure that the uprooted population is repatriated to home,
country or community.

Tragically, the Palestinian expulsion in 1948 has become one of the oldest
displacements in the 20th and 21st centuries still awaiting a solution. The
widely quoted UN General Assembly Resolution 194 (III) calling for the Right
of Return of refugees and compensation, remained a paragraph gathering dust
in UN and international offices, re-printed and re-affirmed but never
implemented. This strange contradiction and hypocritical stance swinging
between verbal reaffirmation and practical denial, had grave consequences
for over four million Palestinians, who are scattered in various corners of
the earth. The journey of exile, uprooting and displacement has been harsh.
For many refugees their histories are tales of horror, armed conflict,
starvation, discrimination, living in caves and tents, trajectories that
punctuates their private and collective memories. 

Undoubtedly, the Oslo framwork for peace shackled the Palestinian leadership
and rendered it incapable of manouevering beyond the limitations set by the
American and Israeli agendas. The Right of Return has been declared
non-negotiable and unacceptable by Americans and Israelis alike. This policy
has been echoed by elites and some intellectuals who claim the Right of
Return is ÎunrealisticÌ and a Înostalgic dream.Ì At the very best,
Palestinian officials involved in the negotiations focus upon ÎstatehoodÌ as
the ultimate objective of the nation, by-passing the Right of Return. This
shift in Palestinian official policy has reversed and in fact severed the
relationship between nation and state. The majority of the nation resides
outside the territorial base of the Palestinian National Authority, has not
participated in the making of the political entity (the PNA) and was clearly
marginalized in the political process. 

Today, we are witnessing the crumbling of the peace negotiations, and as
Clinton shuffles between the ÎFarÌ and ÎMiddle-EastÌ trying to save whatever
is left of the process to score a point before he leaves his Office, Barak
is busy trying to stop Ministers and old supporters from resigning. In the
meantime, the PNA leadership is trying its best to re-kindle the dying fire
and to camouflage compromises made under American and Israeli pressure, by
appealing to religious and ethnic sentiments around Jerusalem. Any observer
will note that Oslo has been transformed to a theatre, upon which the elite
performs, but with a diminishing audience no longer interested in the show
or its actors. Moreover, the focus on Jerusalem has clouded the more
fundamental issue of the Right of Return, or as the Israeli agenda would
have it the Îrefugees,Ì without political rights. 

The current peace process threatens UN Resolution 194 (111) and the Right of
Return. Proposals by various intellectuals suggest that Resolution 194
should be annulled or changed as a necessary step to end the conflict and
refugees  should be resettled in Arab countries and beyond. As Shlomo Gazit,
an Israeli advisor to the negotiations wrote, in this formula of peace,
Israel should not carry the burden either of acknowledging its
responsibility for producing the refugee problem, neither should it be the
one to compensate them for their loss. 

Furthermore, Israel equates the destruction of a whole society and the
expulsion of the majority, with Jews expelled from Arab countries. Needless
to say, there is clear disparity in the two situations and in any case, if
claims are to be made for Jewish losses, these should be addressed to the
Arab governments concerned, a fact that does not invalidate Palestinian
claims to their Right of Return and compensation. The ÎRefugee problemÌ
according to the Oslo framework, is a humanitarian cause, to be dealt with
preferably within the framework of the ÎFamily Reunification SchemeÌ and not
as a political and juridical matter. 

The Israelis have consistantly referred to the demographic danger inherent
in the implementation of the Right of Return, as if the return of the
original inhabitants would somehow upset a balance that should always favour
a  Jewish majority. Similarly, compensation has been proposed in most cases
as an act that stands in lieu of the Right of Return. Compensation goes hand
in hand with the Right of Return and includes material and non-material
claims. The suffering, dispersion, loss of life and property are a product
of colonization and settelement. Palestinians are not second class citizens
of the world and have equal rights to international law. 

The Right of Return is the pivotal point around which the Palestinian
struggle revolves and speaks directly to millions of Palestinians in the
Diaspora. It invokes the notions of the lost land and the right of its
people to return to a familiar home, land and way of life. Ironically, the
Israeli Law of Return stands as the absolute oppositional pole to the Right
of Return. The former allows any Jew, anywhere in the world and at any time
to land in Ben-Gurion airport and acquire citizenship and nationality rights
as Israeli citizens. In Lebanon, Syria and Jordan, Palestinian refugees
often gaze across the borders and realize that the geographical distance
between them and their home, can often be overcome by foot and in a short
time, while the political boundaries are fifty years long, protected by
Israeli boundaries and laws of denial and negation. 

How is it that the aforementioned laws coexist in time in relation to one
land? Why is it that the Israeli law contradicts all notions of democracy
and wreaks of racism, but is accepted, implemented and celebrated as the
means to have created the ÎenlightenedÌ and Îdemocratic Jewish nation;Ì
while the other, based on  simple and universal human rights principles is
avoided, denied and considered Îunrealistic?Ì If these are simple questions,
then why is it that the answers are continuously ambiguous, unclear or absent? 

Finally, the present framework for peace is tearing apart the Palestinian
people and the land into discontinuous segments, thereby creating new
borders and boundaries that will erupt in the future. The new geo-political
map warns of future conflict and further repression and victimization;
consequently, it is short-sighted. To imagine a future when a lasting peace
may be envisioned, should begin with the implementation of international law
to be applied universally and not selectively. We need a new imagination for
peaceful co-existance and solutions and political scenarios begin with civil
society. Lasting peaceful solutions cannot be produced in a matter of weeks
or even months by a handful of leaders meeting in the White House. The
answer lies in the mobilization of civil society, in democracy and a
willingness to recognize and acknowledge the past in a way that will help us
move beyond the present and into a future of peace.

Signed: Dr. Ahmed Benani, President of the IOPA
	Dr. Randa Farah, Special Coordinator of the International Conference on the
Right of Return


WORKSHOP THEMES

I-	THE RIGHT OF RETURN IN FACTS AND FIGURES: THE DEMOGRAPHIC AND GEOGRAPHIC
MAP OF PALESTINIANS AND PALESTINE.

SUGGESTED ITEMS FOR DISCUSSION:
WHO ARE THE PALESTINIAN REFUGEES, DEFINITIONS AND CONCEPTS
THE DIASPORA IN FIGURES: WITHIN AND OUTSIDE MANDATORY PALESTINE.
COMPARING AND ANALYZING THE DIFFERENT SOURCES OF DATA ON THE PALESTINIAN AND
REFUGEE POPULATION
HOW ARE STATISTICS USED IN THE POLITICAL PROCESS? (PNA, ARAB COUNTRIES,
ISRAEL, ETC.)
THE NGOÌS WORKING ON THE REFUGEE ISSUE: WHOÌS WHO?


II-	THE RIGHT OF RETURN IN INTERNATIONAL LAW.
(SUGGESTED ISSUES)
UNGA RESOLUTION 194 (III) A JURIDICAL/LEGAL PERSPECTIVE
REFUGEES, ASYLUM SEEKERS AND MIGRANTS: A COMPARATIVE PERSPECTIVE: THE UNHCR,
UNRWA, THE FOURTH GENEVA CONVENTION,  CASE STUDIES, E.G. REPATRIATION IN THE
FORMER YUGOSLAVIA
THE ISRAELI LAW OF RETURN AND THE RIGHT OF RETURN: DEPOPULATION AND
SETTLEMENT: REPATRIATION AND RESETTLEMENT.
COMPENSATION: THE PALESTINIAN RIGHT TO MATERIAL AND IMMATERIAL COMPENSATION.
WHO DECIDES AND EVALUATES?
A GLANCE AT ISRAEL, THE HOLOCAUST AND COMPENSATION ISSUES.


III-	THE POLITICAL PROCESS AND THE RIGHT OF RETURN
A HISTORICAL PERSPECTIVE: THE RADICAL SHIFT IN POLICY IN PALESTINIAN
NATIONAL POLITICS ON THE RIGHT OF RETURN. (THE PLO IN THE SEVENTIES AND THE
PNA AND PLO IN THE NINETIES)
THE OSLO FRAMEWORK OF PEACE AND THE RIGHT OF RETURN: IS 194 (III) A
BARGAINING CHIP OR A MATTER OF POLICY AND PRINICIPLE?
THE TRANSFORMATION IN POSITIONS AND INTERPRETATION OF THE RIGHT OF RETURN
AND RESOLUTION 194 (III).

IV-	THE REFUGEES AND THE QUESTION OF REPRESENTATION.
THE MARGINALIZATION OF REFUGEES IN THE POLITICAL PROCESS
THE VOICES OF REFUGEES: THEIR HISTORIES AND NARRATIVES
THE QUESTION OF REPRESENTATION: STATE, NATION AND CITIZENSHIP. (REFUGEES IN
THE DIASPORA AND WITHIN, ARAB STATES, THE PNA, ISRAEL). 

V-	THE RIGHT OF RETURN AND RE-WRITING HISTORIES
THE PRE-1948 PAST, THE JOURNEYS OF EXILE AND THE POLITICAL SHIFT.
HISTORIES IN ISRAEL:  THE NEW ISRAELI HISTORIANS, THE OFFICIAL NARRATIVE AND
THE JEWISH-ARAB PAST.
OFFICIAL RE-WRITING OF HISTORY BOOKS, POPULAR MEMORY AND THE POLITICS OF
IDENTITY.

VI-	IMAGINING THE FUTURE AND REMEMBERING THE PAST

WHAT ARE THE SCENARIOS FOR FUTURE PEACE
HETEROGENEOUS COMMUNITIES, CITIZENS AND NATIONALS OF THE REGION
THE RIGHT OF RETURN: A NECESSARY INGREDIENT FOR PEACE.


Please note that the duration of the workshops will be two days and the
third day is the conference when statements and reports will be heard based
upon the discussions held in the workshops.

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"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mÈrite ni Ègards, ni patience"
(RenÈ Char)

COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
CP 343
CH-1211 GenËve 4

Tel/fax +41 22 735.88.27
E-mail : holenweg@vtx.ch

www.multimania.com/troubles/
www.home.ch/~spaw1265/index.htm
http://le-village.ifrance.com/Troubles/index.-htm

Listes de dÈbat et d'information :
http://www.egroups.com/group/Forum-socialiste
http://www.egroups.com/group/CSSI-Algerie

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"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mÈrite ni Ègards, ni patience"
(RenÈ Char)

COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
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Tel/fax +41 22 735.88.27
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G            L            O            B           E

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