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From	"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
Date	Tue, 26 Sep 2000 20:00:04 +0200
Subject	globe_l: Prague 2000 - Sur le pont Nuselsky version AFP

Prague: sur le pont Nuselsky, trois heures de face-ý-face tendu

Prague, 26 sept (AFP) - BloquÈs sur le pont Nuselsky, ý 200 mËtres ý peine
du Centre des congrËs qu'ils souhaitaient encercler, les manifestants
anti-mondialisation sont repartis sans amertume malgrÈ leur Èchec, aprËs
trois heures de face-ý-face parfois tendu avec la police, loin cependant
des ÈchauffourÈes qui se dÈroulaient ailleurs ý Prague.

"Ca s'est bien passÈ, on s'attendait ý des violences et la police tchËque a
ÈtÈ dÈmocrate", commentait RaphaÎl Rossi au moment de la dispersion.

"Et surtout, on s'est fait entendre", ajoute ce jeune militant
franco-italien du mouvement Refondation communiste.

Les protestataires avaient espÈrÈ perturber sans violence l'assemblÈe
annuelle du Fonds monÈtaire international et de la Banque mondiale, mais,
bien moins nombreux que prÈvu, ils n'ont pu mener ý bien leur projet.

Pendant trois heures, plus de 2.000 personnes Ètaient restÈes nez-ý-nez
avec les forces de l'ordre qui ont procÈdÈ ý quelques jets de gaz
lacrymogËnes mais ont rarement levÈ la matraque.

Les policiers avaient en face d'eux une "armÈe" d'un genre unique, composÈe
d'une centaine de militants italiens des organisations Ya Basta ! et
Refondation communiste, vÍtus de combinaisons blanches rembourrÈes de
mousse censÈes symboliser la transparence des pays pauvres aux yeux des
riches.

Fortement protÈgÈs par des casques et des masques ý gaz, ces gens de tous
’ges, armÈs de pistolets ý eau et de chambres ý air, se sont heurtÈs ý des
rocs. Impassibles en dÈpit du harcËlement des "guerriers blancs" dont l'un
a mÍme rÈussi ý ramener une matraque en trophÈe.

Les policiers juchÈs sur le toit des blindÈs s'amusaient quant ý eux ý
rattraper les objets de toutes sortes qui volaient dans leur direction :
bouteilles en plastique, sacs gonflÈs d'eau, avions en papier, etc.

"La lucha sigue, sigue" ("la lutte continue, continue"), "Democracia",
scandait en arriËre la foule en espagnol, tandis que les organisations
communistes grecques ou kurdes et leurs immenses drapeaux se frayaient un
chemin vers l'avant pour s'apercevoir ý leur tour que toute tentative Ètait
vaine.

Raga Woods, une sexagÈnaire londonienne, empoignait alors un grand sac
poubelle pour ramasser les bouteilles jonchant le sol : "Quand on rÈclame
aux grands de ce monde un peu d'attention pour l'environnement, il faut
montrer l'exemple," explique-t-elle, "ravie" de sa journÈe.

Harald Hahn, un enseignant berlinois de 33 ans, exprimait en revanche sa
dÈception : "Nous ne sommes pas assez nombreux". Et sa colËre : "On se
croirait au 18e siËcle, regardez ce ch’teau lý-bas avec ses seigneurs ý
l'intÈrieur et le peuple ý l'extÈrieur", dit-il en dÈsignant la terrasse du
Centre des congrËs, o˜ s'Ètaient massÈs les dÈlÈguÈs.

"On n'a jamais cru que l'on rÈussirait ý passer le barrage", avouait un
"guerrier blanc", Gianni Aniello, 33 ans, en retirant sa combinaison. "Mais
nous n'avons peut-Ítre pas dit notre dernier mot."

En fin d'aprËs-midi, les manifestants du pont n'Ètaient plus qu'une
centaine devant les rangs serrÈs de la police anti-Èmeute et les chars de
l'armÈe. Mais d'autres groupes ne dÈsespÈraient pas d'atteindre encore le
Centre des congrËs par des rues annexes.

- Praga 2000
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