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From "contracorriente" <vallseca@arrakis.es>
Date Wed, 28 Feb 2001 07:46:44 +0100
Subject globe_l: Le raid sur Bagdad enthousiasme Wall Street

Contracorriente: vallseca@arrakis.es

COMUNISTES de CATALUNYA diffuse de: Roland Marounek [mailto:roland.marounek@chello.be]
 
Traduction partielle d'un texte paru sur le site The Emperor's New Clothes (www.tenc.org) url : http://www.lai-aib.org/lai/article_lai.phtml?section=A1AB&object_id=2779

Le raid sur Bagdad enthousiasme Wall Street

Le vendredi 16 fÈvrier a ÈtÈ une journÈe sombre pour la bourse de Wall Street. L’index Nasdaq des actions a chutÈ de plus de 5%, atteignant un point bas record. Mais les choses auraient pu Ítre plus graves. Les raids sur Bagdad ont-ils protÈgÈ Wall Street d’un vÈritable effondrement? Ils ont mÍme fait plus. Ils ont rapportÈ des milliards ý l’industrie de la dÈfense et aux compagnies pÈtroliËres.

Michel Chossudovsky

Le 16 fÈvrier ý 13 h, quelques heures avant la fermeture de la bourse aux actions de New York, des appareils de combat amÈricains ont bombardÈ Bagdad au cours d’une opÈration dÈcrite par le Pentagone comme une ´mission routiniËre d’autodÈfenseª.

Routine? AutodÈfense? Les mÈdias amÈricains jubilent. Ce n’Ètait pas le cas des courtiers de Wall Street, mais ils ont quand mÍme poussÈ un soupir de soulagement, car, mÍme s’il s’agit d’une ironie cruelle, les bombes sur Bagdad ont quelque peu redorÈ leur journÈe. Ou, comme le faisait remarquer cyniquement une analyse boursiËre britannique: ´… le marchÈ amÈricain ne s’est pas effondrÈ. Les actions ont ý peine baissÈ d’un pour-cent. Ce fut une journÈe de routine comme les autres, sauf si, d’aventure, on habitait Bagdad.ª2

Au cours des derniËres heures du marchÈ des parts du 16 fÈvrier, les actions des entreprises de dÈfense ont commencÈ ý grimper. Celles des compagnies pÈtroliËres et autres ont mÍme atteint des sommets lorsqu’on a fait savoir que l’industrie pÈtroliËre irakienne avait peut-Ítre ÈtÈ touchÈe.3 Les actions d’Exxon, de Chevron et de Texaco ont connu une forte hausse. A la fermeture, Harken Energy Corporation – la sociÈtÈ o˜ George W. Bush Ètait encore directeur rÈcemment et o˜, au cours d’une prÈcÈdente existence, il a mÍme travaillÈ comme consultant d’entreprise – avait gagnÈ 5,4% par rapport au matin mÍme. Comme par hasard, Harken Energy joue Ègalement un rÙle important dans la lutte pour le pÈtrole en Colombie. Dans le cadre du Plan Columbia, ce pays reÁoit des milliards de dollars d’aide de la part des Etats-Unis… afin de protÈger leurs investissements pÈtroliers.

Des semaines durant, les fabricants d’armes ont exercÈ des pressions sur le nouveau gouvernement. Le 12 fÈvrier, le prÈsident Bush promettait ´de revoir de fond en comble la politique militaireª et d’augmenter considÈrablement le budget de la dÈfense. Le 14 fÈvrier, il confirmait qu’il ´allait accroÓtre le budget du Pentagone de 115 milliards, sous forme de ´crÈditsª ý la recherche et au dÈveloppement de nouvelles armesª.4 Le surlendemain, l’armÈe amÈricaine larguait dÈjý ses bombes sur Bagdad. Pour Wall Street, ces raids constituaient la preuve claire que Bush Ètait sincËre dans sa promesse de ´renforcer la dÈfense des Etats-Unisª.

Les analystes boursiers de Wall Street en concluaient – aussi froidement qu’ý l’accoutumÈe – que ´l’attention que le gouvernement Bush consacre ý la dÈfense rend l’industrie optimiste et lui rend la confiance en elle-mÍme qui pourra remettre l’Èconomie sur ses rails dËs cette annÈe.ª5

Guerre et globalisation vont main dans la main. La militarisation fait partie intÈgrante de l’agenda nÈolibÈral. L’accroissement du budget de la dÈfense contribue ý la consolidation des ´Big Fiveª parmi les fabricants d’armes. Bien sšr, cela se traduira par une baisse des subsides aux services publics, si importants pour le citoyen, tels les soins de santÈ, l’Èducation, la sÈcuritÈ sociale ou – et ce n’est pas le moindre poste – le rÈtablissement de l’infrastructure des grandes villes, qui s’en va ý vau-l’eau.

La machine de guerre amÈricaine est engagÈe comme soutien de la conquÍte de nouveaux marchÈs. Au Moyen-Orient, dans les Balkans et en Asie centrale, l’armÈe amÈricaine conquiert de nouvelles positions par son action directe ou via les interventions de l’Otan. Ce faisant, elle dÈfend les intÈrÍts immÈdiats des multinationales pÈtroliËres britanniques et amÈricaines et des fabricants d’armes avec qui ces multinationales constituent des joint-ventures exceptionnellement lucratives. A un peu plus long terme, cette armÈe veut Ègalement contribuer ý poursuivre la colonisation de l’ancienne Union soviÈtique et de plusieurs pays asiatiques.

1 Professeur d’Èconomie ý l’UniversitÈ d’Ottawa, [2-19-2001]. Ce texte est un rÈsumÈ. Le texte complet est disponible sur http://emperors-clothes.com/articles/choss/bombs.htm
2 The Sunday Mail, Londres, 18 fÈvrier 2001 •
3 Reuters, 16 fÈvrier 2001. Y ont participÈ environ 80 avions de combat, parmi lesquels 24 bombardiers. The Financial Times, 17 fÈvrier 2001. •
4 ´Bush souhaite moderniser l’armÈe aprËs avoir rÈvisÈ le Pentagoneª, The Bulletin’s Frontrunner, 14 fÈvrier 2001. • 5 The Nightly Business Report, NPR, 19 fÈvrier 2001.

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