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From
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"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
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Date
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Fri, 17 Dec 1999 02:46:54 +0100
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Subject
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globe_l: seattle - Ne jetez pas les radicaux par-dessus bord
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Un groupe d'intellectuels militants dÈfendent les dommages stratÈgiques
fait aux propriÈtÈs des grandes corporations ý Seattle et Eugene.
Organisateurs des manifestations anti-OMC :
Ne jetez pas les radicaux par-dessus bord.
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Seattle, le 2 dÈcembre 1999
"Le peuple, unis, jamais ne sera vaincu", fut un des slogans les plus
frÈquemment entendu durant les jours de manifs contre le sommet de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ý Seattle. Cependant, un des
ÈlÈments les plus frappant des manifs anti-OMC fut le niveau de conflit
entre les adhÈrants ý la mÈthode de protestation " non-violente " et ceux
celles qui prÈfÈraient exprimer plus concrËtement leurs sentiments envers
le capitalisme global. Un courant de rÈaction a frappÈ ces derniers, avec
beaucoup d'arrogance de la part des premiers. En tant que groupe
d'intellectuels militants, nous ressentons le besoin d'exprimer notre
soutien au groupe que les mÈdias ont appelÈ, plus ou moins correctement, "
les anarchistes d'Eugene (1)".
Nous, la communautÈ de la gauche large, anti-corporation et pro-monde
vivable, avons contrlÈ les rues du centre-ville de Seattle mardi de 7 h ý
environ 19 h. AprËs cette pÈriode, suivant les dÈclarations de la loi
martiale par le maire Schell et le gouverneur Locke et la violente
offensive des polices locale, de comtÈ, d'Etat et de la garde nationale,
les rues devinrent une zone de combat, mais durant cette premiËre pÈriode,
elles furent une zone libÈrÈe.
ø l'intÈrieur de cette zone libÈrÈe, un Èventail d'activitÈ de rÈsistance
et de manifs ont pris place, plusieurs nous rÈchauffant le coeur. La
violence contre la propriÈtÈ, comme nous appelons les attaques contre des
cha²nes de magasins de grandes corporations par des militants, fut une des
stratÈgies conscientes employÈes. Ces activitÈs ont commencÈes l'aprËs-midi
de lundi le 29 novembre, avec le bris d'une vitrine d'un McDonald. Le jour
suivant, mardi le 30 novembre, elles ont recommencÈes de nouveau peu aprËs
10 h, au coin de la 6e avenue et de la rue Pike, quand la police a commencÈ
ý lancer des canettes de gaz lacrymogËne et des balles en caoutchouc dans
la foule. Durant la journÈe des militants, protÈgeant leur identitÈ avec
des foulards et des cagoules, ont formÈs des "black blocs" pour bouger en
masse pour attaquer des succursales inoccupÈes de cha²nes de magasins tels
que Gap, Nike, Levi, Disney et la Bank of America. C'est la clÈ de ce que
le prÈsident Clinton et les mÈdias parmi d'autres tentent d'obscurcir : la
foule n'a pas attaquÈ de petits magasins familiaux mais la manifestation
physique de la "McDomination".
Ken McCarthy et ses " faits " Par le prole revolt collective 8:38am Dec 7 '99
Des rÈactionnaires accusent les anarchistes du Black Bloc de Seattle d'Ítre
des agents provocateurs.
MalgrÈ des tÈmoignages visuels et les reportages de militants, des
rÈactionnaires, tel Ken McCarthy de Brasscheck, tentent toujours de faire
porter le blíme de la violence policiËre/Ètatique/capitaliste ý Seattle aux
" anarchistes d'Eugene (1) ", aussi connu sous le nom de Black Bloc, qui
ont pratiquer la destruction de propriÈtÈ des grandes corporations. D'aprËs
McCarthy (comme dans sÈnateur McCarthy (2) ), le " fait " que la police fut
incapable d'arrÍter plusieurs des participants du Black Bloc est une preuve
que ces participants Ètaient des flics, malgrÈ le fait que les tÈmoins
(incluant les mass-mÈdias !. . . common Ken !) et eux-mÍmes ont dÈclarÈ
qu'ils ont intentionnellement ÈvitÈ la police du mieux qu'ils ont pu. Tout
ce que nous avons entendu dit que le Black Bloc se sauvait des flics aussi
tt qu'il les voyait et pouvait se pousser. En fait, ý la tÈlÈvision ce
jour lý, la plus part des images de gens dÈtruisant des propriÈtÈs Ètaient
prises d'un bloc ou deux des lignes de police ! McCarthy a dis, et nous
citons, Que la police observait passivement et permettait les destructions.
Bien sur la police de dealait pas directement avec le Black Bloc. . . Il
semble qu'ils ne pouvaient pas les voir trËs bien, s'ils le pouvaient.
Cela ne ressemble pas selon nous ý des tactiques policiËres/cointelpro (3).
. . mais plutt ý du gros bon sens : si vous participez ý du militantisme
illÈgal, et que vous chÈrissez le peu de libertÈ que vous avez, alors vous
vous tenez crissement loin de ceux qui pourraient vous arrÍter !
SpÈcialement si ce que vous faites n'est pas symbolique, mais une forme
rÈelle et concrËte de lutte, et que vous aimeriez pouvoir continuer de la
faire !
Et personne ne pose la vraie question importante : s'il s'agissait de
policier dÈguisÈ en manifestants, pourquoi n'attaquaient-ils que des
propriÈtÈs de grandes corporations ? Pourquoi n'ont-ils pas cherchÈ ý
discrÈditer les manifestations en dÈtruisant des " petits magasins
familiaux " ou en attaquant physiquement des dÈlÈguÈs de l'Organisation
mondiale du commerce (OMC).
Nous pensons que cette attaque contre les " anarchistes " est partiellement
due au fait que les libÈraux (4), les conservateurs, les lÈninistes et le
reste de la clique capitaliste ne veulent pas dealer avec le fait que les "
anarchistes " furent trËs bien (auto)organisÈ et prÈparÈ. . . et tout ¡a
sans l'aide de la hiÈrarchie ! Le simple fait du succËs de ces actions
(c'est ý dire peu de gens se sont fait prendre et les grandes corporations
se sont fait concrËtement attaquer), et des nombreux autres services que
les anarchistes ont servis ý Seattle, ont discrÈditÈ le besoin de
structures organisationnelles hiÈrarchiques et ont exposÈ le mensonge
rÈformiste/Ètatiste !
Ils ne veulent pas dealer avec le fait que " le peuple " en a de plus en
plus plein son casse ! On n'a qu'ý voir la sympathie populaire pour la
destruction de propriÈtÈ (qui est plus large que ce que dÈsireraient les
pacifistes et les rÈformistes) malgrÈ le fait que les bureaucrates et les
mÈdias ont travaillÈ dur pour nous convaincre que dÈtruire la propriÈtÈ des
grandes corporations c'est mal. Ils ne veulent pas dealer avec le fait que
nous nous laisserons pas apaiser par des rÈformes pour toujours. . . Nous
voulons tout ! Et nous n'avons pas besoins de mÈdiateurs et de bureaucrates
pour les obtenir. . . Nous prendrons tout nous mÍme !
(mauvaise) traduction : Nicolas, Groupe anarchiste Emile-Henry (QuÈbec)
Toutes les notes sont du traducteur
(1) On parle beaucoup des " anarchistes d'Eugene " ces temps-ci dans les
mÈdias et les milieux militants aux Etats-Unis parce que cette ville de
l'Oregon les manifs du 18 juin y ont tournÈe ý l'Èmeute et que la
rÈpression y fut particuliËrement brutale (un anarchiste a pris SEPT ans de
prison pour avoir lancer une brique sur un flic)
(2) rÈfÈrence au sÈnateur McCarthy, initiateur de la chasse aux sorciËres
anticommunistes qui a marquÈ l'AmÈrique des annÈes 1950.
(3) Cointelpro : programme de rÈpression domestique brutale mis sur pied
par le FBI pour venir ý bout des mouvements radicaux (en ont ÈtÈ victime
les communistes, les socialistes et les militants noirs radicaux des annÈes
1960-1970).
(4) LibÈral est employÈ ici dans le sens amÈricain qui recouvre grosso-modo
ce que l'on qualifierait au QuÈbec et en Europe de social-dÈmocrate. . .
Des adhÈrents ý la mÈthode de manifestation "non-violente" ont prÍcher
contre le fait de cibler la propriÈtÈ des grandes corporations. Nous
pensons que c'est une acceptation non-critique du systËme de valeur
dominant de la sociÈtÈ de consommation amÈricaine : la propriÈtÈ privÈe
comme valeur plus ÈlevÈe que la vie. ø ce point, nous pensons que nous, en
tant que militants, avons besoins de dÈbattre de ces questions plus ý fond
entre nous. Le problËme que nous attaquons immÈdiatement est que ces
militants "non-violents" ont utilisÈs leur avantage numÈrique pour isoler
et dominer des pratiquants de forme alternative de philosophie de
manifestation : de fa¡on plus visible, les anarchistes des black blocs.
Comme un Èventail d'activitÈ de protestation se manifestait, des scËnes
dont nous furent tÈmoins ont inclus des militants "non-violents" faire une
cha²ne pour protÈger des magasins ý thÈmatique de grandes corporations tel
que Nike Town contre les actes agressifs d'un black bloc. La police
anti-Èmeute a rapidement remplacÈ les "avocats de la paix" comme pour dire
: "nous reprenons le contrle maintenant, vous Ítes bÈnÈvoles pour protÈger
la propriÈtÈ privÈe, alors que nous sommes payÈs pour faire cela".
Ailleurs, tout au long de la journÈe des militants "non-violents" ont
dÈmasquÈs d'autres militants, et, ý au moins une occasion, battu un
individu qui agissait contre la propriÈtÈ.
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