globe_l: Chronique de Russie nƒ5 - Bourbier Tchechene

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Une des raisons du retrait de l'armÈe Russe Ètait le nombre de soldats

morts qui rentraient dans des cercueils plombÈs. Lors de la premier 
campagne de TchÈtchÈnie, le nombre de victimes (militaires les civils ne 
sont pas comptÈs officiellement) croissant avait trËs rapidement rendu

cette guerre impopulaire. Cette fois-ci l'armÈe russe annonce qu'elle 
protËge les vies de ses combattants, elle en a mÍme fait un argument de

propagande. C'est pourquoi elle a choisit cette stratÈgie de 
bombardement massif, qui rappelle la DeuxiËme Guerre Mondiale. Švitant

le plus possible le contact directs, trËs meurtrier pour des conscrits

d'une vingtaine d'annÈes face ý des combattants aguerris qui dÈfendent

leur territoire, l'armÈe russe a pilonnÈ Grozny pendant des semaines. 

Les soldats russes sont nÈanmoins tuÈs par centaines depuis le dÈbut des 
combats, mais Štat-major et le premier ministre en personne s'efforce de 
les minimiser au maximum. Ainsi le MinistËre de la DÈfense reconnaÓt que 
404 soldats ont ÈtÈ tuÈs du 2 aošt au 16 dÈcembre 1999 (et 1033 blessÈs

du 2 aošt au 9 dÈcembre), le MinistËre de l'IntÈrieur  qui a lui aussi

des troupes en TchÈtchÈnie reconnaÓt 44 tuÈs et 116 blessÈs entre le 1

octobre et le 22 dÈcembre 1999.  Mais pour l'Union des ComtÈs des MËres

de Soldats le nombre de tuÈs est au moins de 1000 et plus de 3000 
victimes. Une des techniques macabres pour dissimuler des victimes et 
d'amener des soldats gravement blessÈs dans des hÙpitaux proche de la 
ligne de front et non dans un hÙpital militaire, et de ne pas les 
comptÈs dans le nombre officiel de victimes.

Moscow Times du 18 dÈcembre retrace l'odyssÈe de Galina Matafona, venant 
chercher le corps de son fils AlexeÔ de 19 ans. Elle ne voulait pas que

son fils parte en TchÈtchÈnie, gagnant 800 roubles (200 frs) par mois 
elle n'avait pas assez d'argent pour corrompre quelqu'un afin d'Èviter ý 
son fils le service militaire. Son fils de tout maniËre voulait faire 
son service, il Ètait fou de voiture il voulait conduire, il disait que

la discipline ferait de lui un homme... AlexeÔ fut entraÓnÈ comme 
conducteur de blindÈs. Il fut tuÈ le 9 octobre dans une mission de 
reconnaissance. une semaine plus tard sa mËre reÁoit un tÈlÈgramme non

pas de l'armÈe mais d'un ami homme d'affaire qui avait entendu que 
quelque chose Ètait arrivÈ ý son fils. ¿ la fin du mois d'octobre la 
ligne d'urgence de l'armÈe confirma sa mort  mais sans prÈciser les 
circonstances.

Sa derniËre lettre datait de septembre " Nous allons ý Mozdok [une base

militaire proche de la TchÈtchÈnie] Ne t'inquiËte pas je vais bien  mais 
j'ai maintenant compris qu'il n'y a rien de bien pour moi dans l'armÈe". 
MalgrÈ les assurances officielles qu'aucun jeune conscrit ne se rend en

TchÈtchÈnie, son fils aprËs dix-huit mois de service Ètait un des plus

vieux et certains des jeunes qui partaient avec lui en TchÈtchÈnie 
n'avait pas deux mois de service militaire". Galina Matafona la rage au

coeur veut parler contre la guerre "Poutine, ou ceux qui sont derriËre

lui, ont commencÈ cette guerre pour des buts politiques. Je n'Ècarte pas 
la possibilitÈ que le FSB [le service secret russe] ait posÈ les bombes

ý Moscou pour avoir un prÈtexte pour aller en TchÈtchÈnie. L'Ouest a 
raison de nous critiquer... I vais faire campagne pour la paix. Je 
serait comme de l'eau qui tombe sur une pierre".

Jean Raymond (Reflex-No Pasaran) 
ý Moscou pour RL et le Monde Libertaire.







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