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From	"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
Date	Mon, 24 Jan 2000 10:06:18 +0100
Subject	globe_l: Mexique - Fin de la greve a l'UNAM

La "majoritÈ silencieuse" se prononce pour la fin de la grËve

par AndrÈ BIRUKOFF


MEXICO, 21 jan (AFP) - Une Ècrasante majoritÈ d'universitaires -- prËs de
90% -- s'est exprim»e en faveur d'une reprise des cours ý l'UniversitÈ de
Mexico, paralysÈe depuis neuf mois par une grËve, mais le conflit reste
ouvert les grÈvistes refusant pour l'instant de reconnaitre leur dÈfaite.

L'administration de l'UniversitÈ a organisÈ jeudi un rÈfÈrendum, limitÈ ý
la communautÈ universitaire, destinÈ ý dÈgager un courant favorable ý la
fin de la grÍve. Selon des rÈsultats presque dÈfinitifs, publiÈs vendredi,
l'objectif a ÈtÈ largement atteint puisque 87% se sont prononcÈs en faveur
d'une reprise des cours, avec une participation d'environ 180.000 personnes.

La grÍve ý l'UniversitÈ de Mexico, la plus importante avec 270.000
Ètudiants et l'une des plus renommÈes d'AmÈrique latine, a ÈclatÈ le 20
avril aprËs que l'administration eut dÈcidÈ de faire passer les droits
d'inscription de la somme infime de 0,2 peso (0,02 dollar) par an ý environ
120 dollars.

Le vote de la "majoritÈ silencieuse" n'a toutefois pas rÈglÈ le conflit,
les grÈvistes -- souvent qualifiÈs d'"ultras" -- ayant annoncÈ qu'ils ne
reconnaÓtraient pas le rÈsultat du rÈfÈrendum de l'administration.

Ils ont eux-mÍmes organisÈ, mardi et mercredi derniers, un plÈbiscite
qu'ils espËrent favorable ý leur mouvement mais dont les rÈsultats n'ont
pas encore ÈtÈ rÈvÈlÈs.

Ouvert ý toute la population de la capitale, ce plÈbiscite a recueilli,
selon les Ètudiants, une participation de quelque 600.000 personnes, mais
sa valeur a ÈtÈ largement mise en doute dans la mesure o˜, contrairement au
rÈfÈrendum de l'administration, il n'a ÈtÈ contrÙlÈ par aucune organisation
indÈpendante.

"Les grÈvistes ne sont qu'une minoritÈ qui a imposÈ ses dÈcisions ý la
majoritÈ", a estimÈ l'historien Enrique Krauze dans des dÈclarations ý la
presse.

"Ils ont ÈtÈ intolÈrants et profondÈment destructifs", a ajoutÈ
l'historien, considÈrÈ comme l'un des plus brillants intellectuels
mexicains. AprËs le rÈsultat du rÈfÈrendum de l'administration de
l'UniversitÈ, "il est grand temps de retourner dans les salles de classes",
a-t-il poursuivi.

Toutefois, les grÈvistes continuaient jeudi d'occuper l'UniversitÈ et
l'ÈventualitÈ d'une intervention des forces de l'ordre pour les dÈloger
Ètait de nouveau envisagÈe.

Mais, pour les autoritÈs la situation est d'autant plus dÈlicate que le
prÈsident Ernesto Zedillo et le recteur, Juan Ramon de la Fuente, ont
indiquÈ ý plusieurs reprises qu'ils excluaient un recours ý la force.

MÍme si la grËve Ètudiante, vivement critiquÈe dans les mÈdias, est devenue
au fil des mois trËs impopulaire dans l'opinion publique, le gouvernement
hÈsite ý utiliser la force en partie pour ne pas raviver le souvenir d'un
massacre d'Ètudiants en 1968.

En effet, le 2 octobre 1968 l'armÈe avait fait plus de 300 morts en ouvrant
le feu sur quelque 10.000 Ètudiants rassemblÈs au centre de la capitale.

bir/sym    TF/

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