ACTION URGENTE
Equateur : l'Ètat d'urgence viole les droits fondamentaux
Les equatoriens Unis ý MontrÈal
A la communautÈ internationale
Ce matin, 25 janvier, Alexis Ponce, responsable de l'assemblÈe permanente
des droits de l'homme APDH, nous informait par tÈlÈphone qu'une campagne de
chasse aux sorciËres se dÈveloppait en equateur contre les jeunes officiers
qui ont rÈpondu ý l'appel du Peuple et se sont joint ý la junte
civico-militaire du gouvernement de sauvetage national le 21 janvier
dernier.
En effet, quelques heures avant l'annonce faite par le gÈnÈral Mendoza de
remettre le pouvoir entre les mains du vice-prÈsident Gustavo Noboa et ainsi
dissoudre la junte civico-militaire, dÈjý les forces de rÈpression se
prÈparaient. Le gÈn.Jaime del Castillo armait prËs de 400 soldats et leur
ordonnait d'aller ý "L'Arbolito", - le parc se trouvant ý quelques rues du
Palais Legislatif et lieu de concentration des indigËnes et autres forces
populaires qui soutenaient le soulËvement - afin de massacrer les indigËnes.
Selon nos informations, les soldats se refusËrent ý obÈir aux ordres.
Les colonels patriotes qui se joignirent aux appels du Peuple et qui gr’ce ý
leur geste ÈvitËrent le massacre du peuple dÈsarmÈ, sont aujourd'hui
victimes de poursuites et d'emprisonnement.
Pour le moment nous savons que le Ltn Col.Guillermo Pacheco, qui Ètait
rÈfugiÈ au consulat vÈnÈzuelien de Guayaquil est arrivÈ aujourd'hui ý Quito
et arrÍtÈ et transfÈrÈ dans les batiments de l'intelligence militaire ý
Conocoto, une localitÈ proche de la Capitale. Le Col.Lucio Gutierrez,
intÈgrant de l'ÈphÈmËre Junte de Salvacion National de vendredi passÈ a ÈtÈ
sÈquestrÈ samedi matin ý 5h, lorsqu'il se rendait avec son Èpouse ý la
maison de memebres de sa famille . Deux vÈhicules avec 8 personnes
fortement armÈes qui s'identifiËrent comme appartenant ý l'intelligence
militaire, ont interceptÈ le vÈhicule de Gutierrez et l'ont emmenÈ vers une
destination inconnue. D'aprËs les autoritÈs il est en Ètat d'arrestation et
intouchable, son Èpouse ne connaissant pas son lieu de dÈtention.
L'assemblÈe permanente des droits de l'homme a prÈsentÈ une demande d'Habeas
Corpus en faveur de Gutierrez, le 24 janvier ý laquelle il fut rÈpondu par
la nÈgative par le < "Alcalde" de Quito (juge ?), prÈtextant des anomalies
juridiques, le Col Gutierrez n'ayant jamais ÈtÈ prÈsentÈ auparavant au
tribunal (alcaldia). Aujourd'hui sera ý nouveau introduit un recours en
Habeas Corpus au Tribunal Constitutionel, auquel nous espÈrons que Gutierrez
sera prÈsentÈ. Dans le cas contraire il faudra le considÈrer comme
dÈtenu-disparu. Les accusations qui pËsent contre les militaires insurgÈs
sont : conspiration, sÈdition, rÈbellion, ce qui signifierait pour eux de
passer devant un tribunal militaire, plusieures annÈes de prison et la perte
de leur anciennetÈ et de leur salaire. C'est pourquoi nous lanÁons un appel
de solidaritÈ envers les familles de ces officiers qui resteront sans aucune
protection sociale et proposons la crÈation d'un fond d'Èmergence pour venir
en aide aux femmes et aux enfants des officiers.
La Ministre Mariana Yepez (Ministra Fiscal de la Nacion) a ordonnÈ
l'arrestation des dÈputÈs socaux dÈmocrates Paco Moncayo et RenÈ Yandun dËs
la levÈe de leur immunitÈ parlementaire. La prison prÈventive de Vargas,
prÈsident de la CONAIE et Solorzano, membres de la junte civico-militaire.
On vient de nous informer que Paco Moncayo a renoncÈ ý sa qualitÈ de
parlementaire et dÈsire aller en prison pour avoir participÈ au soulËvement
populaire.
Nous dÈnonÁons Ègalement les ordres d'emprisonnement qui pËsent sur le
prof.Juan JosÈ Castello et la Lic. Maria Eugenia Lima, tous deux ex-dÈputÈs
du Mouvement Populaire DÈmocratique MPD, parti de gauche, memebre du Front
Patriotique, ainsi que ceux ý l'encontre du Lic. Luis Munoz de l'association
des juges, qui ont menÈ la prise du siËge de la Cour SuprÍme de Justice le
21 janvier. Les dirigents sont accusÈs de dÈprÈdations et prÈjudices aux
installations de la Cour ainsi que de sÈdition. A cette liste s'ajoute le
nom de Napoleon Saltos, ex-dÈputÈ de Pachacutik, parti d'opposition et
dirigent de la coordination des Mouvements sociaux, qui participËrent ý la
prise du CongrËs et du Palais du gouvernement.
Nous dÈnonÁons et alertons l'opinion publique internationale que les
organismes de dÈfense des droits de l'homme ainsi que les organisations
populaires et leurs dirigents qui participËrent aux soulËvement sont soumis
ý l'impossibilitÈ de communiquer. En effet tous leurs moyens et sources de
communication par internet, leur tÈlÈphones cellulaires ont ÈtÈ coupÈs. Le
service de Beeper ý travers lequel l'assemblÈe permanente des DH envoit ses
communiquÈs a reÁu l'ordre de n'envoyer aucun message, d'aprËs les dires
d'un employÈ de la compagnie interrogÈ par Alexis Ponce dirigenat de l'APDH.
Nous dÈnonÁons devant les Instances internationales le non respect des
droits des citoyens les plus ÈlÈmentaires, comme le droit ý l'expression.
Cette impossibilitÈ de communication permettant ainsi de cacher la
rÈpression et l'impunitÈ qui s'abat aujourd'hui sur l'Equateur.
Nous dÈnonÁons Ègalement l'attitude servile de la mal nommÈe "presse
nationale", qui sans aucun professionalisme a occultÈ au public Èquatorien
la force du soulËvement, pour ensuite le prÈsenter comme un coup d'Ètat et
finalement sans aucune Èthique a dÈfendu les appels ý la liquidation des
indiens (dÈclarations racistes Èmanant d'un entrepreneur Èquatorien).
La Hora, el Hoy et el Comercio et les autres journeaux du pays, dans une
moindre mesure, se sont caractÈrisÈs comme Ètant au service de la continuitÈ
et de la dÈsinformation. Nous alertons l'opinion internationale de la
reddition volontaire aux autoritÈs compÈtentes du prÈsident de la APDH,
Alexis Ponce, cet A.M ý 16h00, aprËs avoir prononcÈ les paroles suivantes :
"Nous sommes tous des conspirateurs". Avec ce geste Ponce dÈmontre
l'attitude insensÈe des autoritÈs puisque plus de 200.000 personnes ont
participÈ ý l'organisation du soulËvement populaire pacifique , rÈpondant ý
l'appel de la confÈdÈration nationale des indigËnes de l'Èquateur (CONAIE)
et du front patriotique.
Ce geste a suprÍmement ÈnervÈ la Ministre de la Justice qui a dÈclarÈ
qu'aucun citoyen ne pouvait s'autoinculper. D'autre part, Monseigneur
Alberto Luna Tobar, archevÍque de Cuenca, ardent dÈfenseur des DH, qui
aurait prÈsidÈ le Parlement National Populaire qui refusait de reconnaÓtre
les trois pouvoirs de l'Etat, a dÈclarÈ dans le mÍme sens que lui aussi
Ètait disposÈ ý se rendre volontairement aux autoritÈs. Dans un communiquÈ
la CONAIE a dÈclarÈ que ses dirigeants ne sont nullement cachÈs et qu'ils
seront prÈsents ý leur bureau attendant leur arrestation.
Nous demandons aux organisations des DH, ý la presse internationale, aux
instances internationales de Justice, ý la sociÈtÈ civile mondiale et aux
gouvernements dÈmocratiques :
- d'entreprendre une Campagne pour la libÈration immÈdiate des militaires et
des civils actuellement incarcÈrÈs.
- Que soit dÈclarÈe une Amnistie GÈnÈrale pour les protagonistes du
soulËvement, comme l'a promis le GÈn. Mendoza, quelques minutes avant de
remettre le pouvoir ý Mr Noboa, contre la volontÈ populaire.
- d'exiger la levÈe immÈdiate de l'Ètat d'urgence rÈinstaurÈ par Noboa,
annulant tous les droits constitutionnels et portant atteinte aux libertÈs
des citoyens.Le maintien de ce dÈcret viole la Convention AmÈricaine et le
Pacte des Droits civils et politiques.
- q'u'une enquÍte complËte et impartiale soit menÈe sur les personnes
blessÈes ou dÈcÈdÈes durant le soulËvement de maniËre ý identifier les
coupables et leur appliquer les sanctions prÈvues par la loi.
- de garantir une aide mÈdicale gratuite, les soins appropriÈs et des
compensations aux personnes blessÈes par balle lors de l'usage inacceptable
de la force.
- et de garantir les DH et les libertÈs fondamentales conformÈmÈnt aux
normes internationales ratifiÈes par l'Equateur.
Nous demandons d'envoyer des faxes et des messages Èlectroniques aux
autoritÈs Èquatoriennes aux adresses suivantes :
>
> PRESIDENCIA DE LA REPUBLICA
> Sr. Dr. GUSTAVO NOBOA
> FAX 593 2 580735 593 2 507 480
> vpre@uio.telconet.net
>
> MINISTERIO DE GOBIERNO Y POLICIA
> Dr. Francisco Huerta Montalvo
> FAX: 593 2 580067
>
> MINISTERIO DE DEFENSA NACIONAL
> FAX: 593 2 580431
>
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