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From | "contracorriente" <vallseca@arrakis.es> |
Date | Thu, 24 Feb 2000 23:31:54 +0100 |
Subject | globe_l: National-liberalisme et liberalisme |
Difunde COMUNISTES de CATALUNYA
From: "Gerard de Selys" <GerardSelys@compuserve.com
National-libéralisme et libéralisme
L'invité de Matin Première (RTBF) du lundi 21 février 2000, Jean-Yves
Camus, du centre de recherche sur le racisme et l'antisémitisme et auteur
d'un état des lieux sur l'extrême-droite en Europe a déclaré:
" On est en face, là, d'un nouvel objet politique que j'appelle moi
National-libéralisme et qui est distinct d'ailleurs du nazisme et du
fascisme par le peu de place qu'il accorde à l'état. Dans le fascisme et le
nazisme l'état est omnipotent sur la vie des individus et sur l'économie.
Là, dans l'Autriche de Mr Haider ce que veut le FPÖ c'est au contraire
dérèglementer au maximum, et un état minimum. "
Le problème est que si le National-socialisme n'avait rien à voir avec le
socialisme 1, le National-libéralisme a tout à voir avec le libéralisme.
Comme les libéraux et autres conservateurs, Haider veut détruire les
syndicats, privatiser les caisses de retraite, les soins de santé,
l'enseignement, la justice et les entreprises et services publics en
général, expulser les étrangers, fermer les frontières, renforcer l'armée
et la police et étendre leurs pouvoirs, détruire la législation du travail,
réduire ou supprimer les impôts des patrons et faire la chasse à toute
organisation progressiste.
La première raison pour laquelle les libéraux, suivis par les socialistes
(tiens donc!) se sont mis en première ligne pour attaquer Haider, c'est que
Haider n'est pas présentable. Comme Duvalier, Mobutu, Eltsine ou Bokassa,
Haider a le tort de formuler trop clairement ce qu'il veut, et il veut ce
que veulent les libéraux. Haider est une caricature de ce que sont les
libéraux. La deuxième raison est que l'extrême droite dure que représente
Haider risque de prendre ses électeurs à la droite "molle". Qui n'a de mou,
d'ailleurs, que le rythme avec lequel elle veut imposer aux peuples une
domination capitaliste digne du dix-neuvième siècle. Un rythme tout
simplement prudent, il faut d'abord démanteler les syndicats, amadouer ou
réprimer étudiants et enseignants, endoctriner le peuple.
Or, malgré les "taux de croissance" à la hausse (ce qui ne veut rien dire
en terme d'économie réelle), les pays occidentaux sont toujours en pleine
crise. Leurs entreprises sont plus que jamais en pleine guerre
concurrentielle. Donc, avec l'assentiment ou l'aide des libéraux, on
continue et continuera à licencier massivement. Le chômage et la pauvreté
s'étendent et continueront à s'étendre. Et le mécontentement à croître. Tant
qu'ils peuvent contrôler la situation, c'est-à-dire éviter un soulèvement
général, les libéraux sont utiles aux capitalistes. Mais le jour où ils ne
le pourront plus, les capitalistes sortiront tous leurs Haider de leurs
manches. Et, ce jour-là, n'en déplaise à Jean-Yves Camus, l'état policier ET
capitaliste sera à nouveau "omnipotent sur la vie des individus et sur
l'économie" (capitaliste).
Or, les capitalistes ont peur. Ils se rendent compte qu'ils vont trop vite
et font trop fort. Mais la guerre qu'ils se font entre eux l'impose. Donc
ils ne leur reste plus que le choix de la violence et de la répression. En
témoigne leur "déclaration de Genève" de septembre 1998:"l'émergence de
groupes d'activistes risque d'affaiblir l'ordre public, les institutions
légales et le processus démocratique. Ces organisations activistes devraient
se légitimer elles-mêmes, en prouvant leur démocratie interne et leur
transparence. Elles devraient assumer pleinement leurs responsabilités en ce
qui concerne les conséquences de leurs activités. Si ce n'est pas le cas, il
faudrait envisager des règles établissant leurs droits et
responsabilités. Le monde des affaires est habitué à travailler avec les
syndicats, les organisations de consommateurs et d'autres groupes qui sont
responsables, crédibles, transparents, et qui méritent le respect. Ce que
nous mettons en question, c'est la prolifération de groupes activistes qui
n'acceptent pas ces critères d'autodiscipline."2
Bientôt, ils chercheront et mettront au pouvoir des Haider capables
d'arrêter cette "prolifération de groupes activistes".
A moins qu'en combattant Haider, nous combattions ce qui produit des
Haider. Et que nous ne nous trompions ni de cible, ni d'objectifs.
Gérard de Sélys 22 février 2000
1) Même si le "socialiste" Henri De Man fut considéré par Mussolini comme
un des meilleurs théoriciens fascistes.
2) Déclaration de Genève du monde des affaire, ICC, Chambre de commerce
internationale (450 patrons de multinationales américaines, européennes et
asiatiques) Septembre 1998
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