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Pedro <pedrito@samizdat.net>
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Date
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Sat, 18 Mar 2000 02:45:08 +0100
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Subject
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globe_l: Une manif contre la brutalitÈ policiËre se termine par une centaine d'arrestations ý MontrÈal
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[La recette montrÈalaise pour faire une Èmeute :
Les ingrÈdients (dans le dÈsordre) :
Plus de 100 arrestations
Au moins 100 flics anti-Èmeutes
3 restaurants McDonald's endommagÈs
Plusieurs clients traumatisÈs
1 poste de police endommagÈe
Beaucoup d'Èclat de verre
Au moins 20 chars de flics dÈmolis
2 banques endommagÈes
400 manifestant-e-s
15 chiens de punks
De la biËre
1 manif contre la brutalitÈ policiËre
1 sans-abri mort
Un camouflage policier
2 flics assassins
Un systËme ý deux vitesses
De nombreuses pierres, briques, squeegees et des
passant-e-s
MÈlangez tout cela dans un logiciel de traitement de
texte par une soirÈe froide et pluvieuse de mars ý
MontrÈal, et vous obtenez quelque chose du genre. . .]
UNE MANIF ANTI-BRUTALITŠ POLICI»RE SE TERMINE PAR PLUS
DE 100 ARRESTATIONS
1 POSTE DE POLICE, 2 BANQUES ET 3 MCDONALD'S SONT
ATTAQUŠS
MontrÈal, 16 mars 2000 (A-Infos) - La manif
montrÈalaise annuelle contre la brutalitÈ policiËre
s'est terminÈe la nuit derniËre par plus de 100
arrestations aprËs qu'au moins autant de flics
anti-Èmeutes se soient dÈployÈs dans le village gay,
proche du centre-ville. La police est intervenue aprËs
qu'une manif tumultueuse forte de 400 manifestant-e-s
se soit frayÈ un chemin dans les rues de MontrÈal, ý
l'heure de pointe, fracassant sur son passage les
vitres d'au moins 3 restaurant McDonald's, 2 banques
et 1 poste de police. De nombreux vÈhicules policiers
furent aussi attaquÈs durant la manif qui a durÈ deux
heures.
Ceux et celles qui ont ÈtÈ arrÍtÈ-e-s sont accusÈ-e-s
de "participation ý une Èmeute". Au moins 30 mineurs
font partie du lot, qui incluait Ègalement des
manifestant-e-s des villes de Hull et de QuÈbec.
[Note díA-infos : au matin du 17 mars, toutes les
personnes arrÍtÈes níavaient pas encore ÈtÈ libÈrÈes.
Les conditions sont complËtement dÈbiles, entre
autres, un couvre-feu entre 21h et 7h!! Selon
certaines informations, des flics auraient rÈussi ý
faire signer des papier de remise en libertÈ BLANCS a
certains manifestant-e-s. Un petit rappel : Ètant
donnÈ la gravitÈ des accusations, il est conseillÈ de
ne parler aux flics quíen prÈsence díun avocat
(quelques heures de plus en dedans en valent la peine,
si Áa peut Èviter pas mal plus de troubles)]
Comme la manif de l'an passÈ, qui s'Ètait Ègalement
terminÈe par des arrestations par la police
anti-Èmeute, une grande majoritÈ de la foule Ètait
composÈe de jeunes de la rue, plusieurs d'entre eux et
elles brandissant des squeegees, qu'ils utilisaient
autant pour nettoyer les pare-brise des passant-e-s
que pour dÈmolir les vitres de chars de flics vides.
La manif s'Ètait assemblÈe au Square Berri et s'est
frayÈe un chemin en travers du Boulevard Maisonneuve
jusqu'ý la rue St-Laurent, o˜ elle s'est arrÍtÈe sur ý
l'endroit o˜ Martin Suazo (23 ans), fut tuÈ díune
balle dans la tÍte, tirÈe ý bout portant par un flics,
alors qu'il Ètait au sol, face contre terre et
menottÈ, au dÈbut des annÈes 1990 [Note díA-infos : le
31 mai 1995, pour Ítre exact]. Le policier a prÈtendu
que le coup Ètait parti "accidentellement" et fut
innocentÈ. Il continue de "servir dans la force".
La manif est montÈe sur St-Laurent et a traversÈe
líavenue Sherbrooke pour entrer dans le " McGill
Ghetto ", refuge des Ètudiant-e-s de líUniversitÈ
McGill. Le calme habituel du gettho fut ÈbranlÈ par la
manif et spÈcialement par líattaque spontanÈe du Poste
de Police 19. Les vitres des deux cÙtÈs furent
fracassÈes avec des briques, des bouteilles et des
pierres. Un manifestant en particulier a terminÈ la
job avec un squeegee tandis que des passant-e-s,
plusieurs camÈras des mÈdias et des manifestant-e-s
observaient la scËne.
On croit que le Poste 19 est la base des deux
policiers non-identifiÈs impliquÈs dans le tabassage ý
mort de Jean-Pierre Lizotte. Lizotte, un sans-abri,
fut arrÍtÈ líautomne dernier par la police de MontrÈal
au Shed CafÈ, un snack-bar yuppie ý la mode, situÈ pas
loin sur une portion particuliËrement "in" de
St-Laurent (lire petite-bourgeoise). Il est mort ý
líhÙpital un mois plus tard, un fait qui fut tenu
secrËte pendant un certain temps par la police.
Hier matin [le 15 mars], avant la manif, il fut
annoncÈ quíaucune accusation immÈdiate ne serait
portÈe contre les deux officiers dans le cas Lizotte
et quíil y aurait une "prÈ-enquÍte" spÈciale pour les
flics. La dÈcision fut dÈnoncÈe par des critiques de
la police comme un nouvel exemple du "traitement
prÈfÈrentiel" que reÁoit la police de MontrÈal. Cette
dÈcision suit Ègalement un jugement interdisant ý la
police de MontrÈal de licencier deux officiers reconnu
coupable díavoir battu ý mort un autre homme, Richard
BarnabÈ. En dÈnonÁant cette dÈcision, le frËre de
BarnabÈ, lui-mÍme un ancien flic, a parlÈ "díune
justice pour la police, une justice pour les riches et
une autre justice pour les pauvres".
La manif est restÈ pompÈe aprËs líattaque contre le
Poste 19 et a finalement continuÈ sur la rue St-Denis,
proche de Sherbrooke. [Note díA-Infos : cíest ý
moment, au mÈtro Sherbrooke, que la manif fut
officiellement dispersÈ par la COBP. Cependant de
nombreux manifestants voulaient continuer, cíest ce
quíils ont fait] ¿ un point, une mini-van de la
police, prise dans le trafic sous le pont Berri, est
devenue la cible, ý partir du pont, de plusieurs
bombes de peinture, de bouteilles, de briques et de
pierres. Les chars de police sont restÈ ý une certaine
distance tout le long de la manif et ceux qui se sont
aventurÈs trop prËs furent attaquÈs avec diffÈrents
projectiles.
CíÈtait en marchant en direction sud, le long de
St-Denis, que le premier restaurant McDonald's fut
attaquÈ. Comme pour líattaque contre le Poste 19,
environ une vingtaine de membres de la foule díenviron
400 personnes ont fracassÈs les vitres pendant environ
3 minutes tandis que les autres observaient. Certains
casseurs de vitres Ètaient visiblement saouls et pas
terriblement lucides. NÈanmoins, les dommages contre
la propriÈtÈ sont restÈs ciblÈs contre des McDonaldís,
des banques et la police, quoi que des reportages
mentionnent que quelques voitures furent vandalisÈes.
Tandis que la manif arrivait sur la rue
Sainte-Catherine, et ensuite se dirigeait vers líEst,
un autre McDonald's, proche de St-AndrÈ, fut attaquÈ,
en mÍme temps que 2 banques (une succursale de la
Banque de MontrÈal et une autre de la Banque
Nationale, toutes deux Ètaient fermÈe).Cíest aprËs
líattaque contre un troisiËme McDonald's, au coin de
la rue Papineau dans le village gay, quíau moins 100
anti-Èmeutes casquÈs sont entrÈ en scËne, encerclant
ce qui restait de la foule (environs une centaine de
manifestant-e-s) et ont commencÈs ý faire des
arrestations. Les nombreux vÈhicules que la police
avait stationnÈ pas loin furent attaquÈs pendant que
les flics Ètaient occupÈs ý faire leurs arrestations.
Il níy eu pas de blessure aux clients et aux
travailleurs ý líintÈrieur des McDonaldís attaquÈs
puisque la vitre brisÈe ne revolait pas tellement et
que les casseurs de vitres attendaient visiblement que
les clients se tassent du chemin avant de lancer
briques et pierres. Cependant, les attaques contre les
vitres ont laissÈ les gens ý líintÈrieur des
restaurants visiblement traumatisÈs. Un client a
dÈcrit la casse soudaine díune vitre "comme une
bombe". Au troisiËme McDonaldís, un travailleur
soulignait dÈsespÈrÈment quíun homme tentait díentrer
dans le restaurant avec une large chaise roulante
Èlectrique et est restÈ pris. Ni un ni líautre ne
furent blessÈs quand les vitres furent fracassÈes,
mais ils Ètaient tout deux visiblement en Ètat de choc
aprËs líincident.
Tandis que les restaurants McDonaldís Ètaient sacagÈs
et que des arrestations avaient lieu au centre-ville,
une vigile pas mal plus calme, organisÈe par le
Mouvement Action Justice (MAJ [un split du COBP, note
díA-Infos]) avait lieu en dehors du Shed CafÈ en
mÈmoire de Jean-Pierre Lizotte. Plusieurs heures aprËs
que les arrestations et la vigile soit terminÈe, la
photo de Lizotte restait toujours accrochÈe, au-dessus
du trottoir, en dehors du snack-bar, les chandelles
ayant fini de bršler depuis longtemps sous la pluie
fine.
La manif díaujourdíhui, dans le cadre de la quatriËme
JournÈe internationale contre la brutalitÈ
internationale, faisait partie díÈvÈnements un peu
partout en Europe, en AmÈrique du Nord et du Sud et en
Australie. Au Canada, des ÈvÈnements ont eu lieu ý
Vancouver et ý Toronto [Note díA-Infos : Il y eu
Ègalement, comme ý chaque annÈe, une activitÈ ý
Winnipeg]. La manif de MontrÈal, organisÈe par
CitoyenNEs opposÈEs ý la brutalitÈ policiËre (COBP),
avait Ègalement lieu, par hasard, deux jours avant le
45e anniversaire des cÈlËbres "Šmeutes Richard" o˜ des
montrÈalaisEs furieux avaient sacagÈEs le centre-ville
aprËs la suspension de la star de hockey Maurice "the
Rocket" Richard par Clarence Campbell, le prÈsident
anglophone de la Ligue nationale de hockey. La manif
du 15 mars avait une thÈmatique clairement
anti-capitaliste et anti-police.
-- par Jaggi Singh <jaggi@tao.ca>
basÈ sur une expÈrience de premiËre main, des
entrevues de tÈmoins et les reportages mÈdiatiques
pour act-montreal, a-infos et the Direct Action Media
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anti-copyright
(MAUVAISE) TRADUCTION : PhÈbus pour A-infos.
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