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From "Gotson Pierre" <gotson.crad@rehred-haiti.net>
Date Tue, 21 Mar 2000 10:22:19 -0800
Subject globe_l: Haiti-Correspondance No 55 / 20 mars 2000

HA¦TI-CORRESPONDANCE serie 2 / No 55 / 20 mars 2000
E-bdo d actualite haitienne et de perspective democratique et populaire
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- 18 MORTS ET 30 BLESSES DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE
- POURSUITE DE LA GR»VE A L'HŒPITAL GŠNŠRAL: MISE SUR PIED D'UN NOYAU
D'URGENCE
- TROUBLES A MIRAGOANE : DES BRUTALITŠS POLICI»RES DŠNONCŠES
- LE PROCESSUS ŠLECTORAL MARQUE LE PAS
- HAUSSE DU DOLLAR: LA BARRE DES 300% EST FRANCHIE
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18 MORTS ET 30 BLESSES DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE

Les accidents de voiture se multiplient sur la route nationale numero 2
menant au sud du pays. Une collision le 17 mars  entre 2 vÈhicules
venant en sens inverse a fait 18 morts et 30 blesses, au niveau de
LÈogane, a une trentaine de kilomËtres de Port-au-Prince.

Les blessÈs, qui sont soignÈs dans un hÙpital de la rÈgion, sont dans un
Ètat trËs grave, selon ce que rapportent les correspondants locaux.
D'autres dÈcËs ne seraient pas Ècarter.

Le bilan de cet accident porte a 30 le nombre de personnes tuÈes dans
les mÍmes circonstances sur la Nationale numÈro 2 en quelques semaines.
D'aprËs les tÈmoins, les multiples accidents enregistrÈs sur ce tronÁon,
qui vient d'Ítre rÈparÈ, sont dus a des excËs de vitesse et
l'indiscipline des chauffeurs.

Ce qui pose une fois de plus le problËme d'absence de police routiËre en
HaÔti et dans nombre de cas, l'absence aussi de signalisation adÈquate,
livrant les usagers a eux-mÍmes sur des voies extrÍmement pÈrilleuses.


POURSUITE DE LA GR»VE A L'HŒPITAL GŠNŠRAL: MISE SUR PIED D'UN NOYAU
D'URGENCE

Une lueur d'espoir a l'HÙpital de l'UniversitÈ d'Štat d'HaÔti (HUEH) qui
Ètait paralysÈ depuis 3 semaines. Le personnel infirmier a dÈcidÈ le 18
mars de mettre sur pied un noyau d'urgence, suite a la libÈration de
l'infirmiËre Yanick Augustin qui a ÈtÈ arrÍtÈe dans le cadre de
l'enquÍte sur la disparition d'un bÈbÈ a la maternitÈ de l'hÙpital le 27
fÈvrier.

Les infirmiËres etaient en grËve pour protester contre l'arrestation de
leur collËgue. Les mÈdecins en formation avaient cessÈ le travail qui
devenait impossible, avaient-ils dit, sans l'aide des infirmiËres.

Les malades provenant de tous les faubourgs de Port-au-Prince n'avaient
pu trouver aucun soin dans le plus grand centre hospitalier de tout le
pays. Des patients et leurs proches avaient critiquÈ le manque de
conscience professionnelle du personnel soignant qui avait laissÈ mourir
des malades. L'ambiance Ètait surchauffÈe le 17 mars aprËs la mort d'une
jeune femme.

L'Association MÈdicale HaÔtienne (AMH) avait dÈnoncÈ le pourrissement de
la situation et avait soulignÈ un manque d'Èthique du personnel mÈdical.
Selon les responsables de L'AMH, les protagonistes n'avaient donnÈ
aucune suite a leur offre de mÈdiation. Soulignant que les grËves a
l'HUEH entrent maintenant dans une sorte de routine, l'AMH a fait savoir
que cette situation est symptomatique d'une crise plus profonde a
rÈsoudre.

D'autres associations du mouvement social, dont l'organisation fÈministe
Kay Fanm, avaient pour leur part condamnÈ la dÈtention de l'infirmiËre
Y. Augustin et avait rendu la direction de l'HÙpital responsable de la
disparition du bÈbÈ. Dans le mÍme sens, certaines personnalitÈs ont fait
valoir que la direction de l'HUEH devaient entreprendre une enquÍte
administrative avant l'intervention de la justice et de la police.

Actuellement, les infirmiËres conditionnent la reprise des activitÈs a
la mise en place d'une nouvelle direction. Quant aux parents du bÈbÈ
disparu, ils sont encore a attendre et espÈrer. 3 semaines aprËs, Ils
n'ont pas  libÈrÈ la maternitÈ de l'HÙpital GÈnÈral, qu'ils affirment
occuper jusqu'ý ce qu'ils retrouvent le nouveau-nÈ.

Des rumeurs non confirmÈs font croire que l'enquÍte aurait apportÈ des
rÈsultats satisfaisants. Reste que, en toute logique,  si maintenant on
dÈsigne un enfant comme Ètant celui qui a disparu, des analyses
sÈrieuses devraient appuyer cette conclusion.

TROUBLES A MIRAGOANE : DES BRUTALITŠS POLICI»RES DŠNONCŠES

Une situation de tension rÈgnÈ a Miragoane dans la rÈgion des nippes au
sud-ouest d'HaÔti. Un contingent du Corps d'Intervention et de Maintien
de l'Ordre est intervenu a DÈtour, un quartier de pÍcheur, le 8 mars
ÈcoulÈ, aprËs une altercation la veille entre la police et de jeunes
participants au carnaval.

Une vingtaine de personnes seraient apprÈhendÈes, dont quelques-unes ont
ÈtÈ libÈrÈes provisoirement et sans jugement. Plusieurs maisons ont ÈtÈ
perquisitionnÈes, parmi elles la rÈsidence de William Jeanty, candidat a
la mairie de l'Effort de SolidaritÈ pour Construire une Alternative
Nationale Populaire (ESCANP). W. Jeanty est Ègalement membre du Comite
de RÈsistance des Nippes (CORENIP), dont une militante, Guyva DesranÈ, a
ÈtÈ mise sous les verrous.

Le parti ESCANP a dÈnoncÈ la brutalitÈ des policiers lors des opÈrations
considÈrÈes comme irrÈguliËres. Il a condamnÈ les sÈances de torture qui
se seraient dÈroulÈes au commissariat de Miragoane.  Un ensemble
d'organisations populaires et de dÈfense des droits humains a relevÈ une
escalade dans les violations des droits des citoyens par la police.
L'inspection gÈnÈrale de la police a annonce qu'une enquÍte a ÈtÈ
ouverte.


LE PROCESSUS ŠLECTORAL MARQUE LE PAS

Si tout s'Ètait bien passÈ, les HaÔtiens se seraient rendu aux urnes ce
19 mars pour Èlire des sÈnateurs, dÈputÈs et autres responsables locaux.
Mais cette date n'a vu que la fin des opÈrations d'inscription preuve
auparavant pour le 15 mars. Les membres du CEP ne sont pas encore en
mesure de fournir les donnÈes dÈfinitives concernant le nombre des
inscrits.

Le processus Èlectoral marque encore le pas. Aucune date n'est convenue
jusqu'ý prÈsent entre le Conseil Šlectoral Provisoire (CEP) et
l'ExÈcutif, actuellement en nÈgociation.

Lors d'une rencontre le 17 mars entre le prÈsident PrÈval accompagnÈ de
quelques ministres, le Chef de l'Štat aurait demandÈ aux 9 membres du
CEP de le convaincre de la possibilitÈ de rÈaliser les Èlections le 9
avril prochain. En d'autres termes, PrÈval voudrait voir un plan
dÈtaillÈ de rÈsolution, en un peu plus de deux semaines, de tous les
problËmes posÈs dans le processus Èlectoral.

Le CEP avait Ècrit au prÈsident de la RÈpublique pour lui demander de
prendre un arrÍtÈ convoquant le peuple en ses comices le 9 avril
prochain. Mais l'arrÍtÈ pris par l'ExÈcutif fait seulement mention du
report de la date du 19 mars. Auparavant, l'ExÈcutif avait pris une
rÈsolution pour exiger l'Èvaluation du processus.

Le premier ministre Jacques Šdouard Alexis maintient encore sa position
en faveur d'une expertise des opÈrations Èlectorales. Il parle mÍme de
la nÈcessitÈ de prendre "une pause".

Entre temps des pressions se multiplient a l'extÈrieur comme a
l'intÈrieur. La CommunautÈ internationale appuie le CEP et souhaite
l'entrÈe en fonction des parlementaires le deuxiËme lundi de juin, fixe
par la constitution comme dÈbut de la deuxiËme session parlementaire.

Des diplomates amÈricains, canadiens et franÁais avaient mÍme rencontrÈ
le Chef de l'Štat a ce sujet le 16 mars. PrÈval avait prÈalablement
exprimÈ le vou que le premier tour du scrutin se rÈalise en juin.

Tout en se disant prÍt a aller n'importe quand aux Èlections, le parti
Fanmi Lavalas estime qu'il ne faut pas prendre le deuxiËme lundi de juin
comme une limite absolue. C'est un repËre pour un parlement dÈjý en
fonction, soutiennent les dirigeants de ce parti.  Le Parti Populaire
National de Benjamin Dupuy va plus loin en demandant purement et
simplement la dÈmission du CEP et des Èlections gÈnÈrales a la fin de
l'annÈe.

C'est justement contre cette perspective que les partis d'opposition
dans leur ensemble font bloc. Ces partis s'en tiennent a la rÈalisation
des Èlections le 9 avril prochain et l'ont rÈaffirmÈ le 19 mars a
travers des manifestations communes dans le Sud, le Sud-Est, l'Ouest et
l'Artibonite.


HAUSSE DU DOLLAR: LA BARRE DES 300% EST FRANCHIE

Pour la premiËre fois depuis 1994 le Dollar a franchi la barre
psychologique des 300%. La monnaie amÈricaine s'est ÈchangÈe a la fin de
la semaine derniËre a 21 Gourdes pour 1 dollar.

Un tel niveau de dÈprÈciation de la Gourde n'a ÈtÈ observÈ qu'au cours
de la pÈriode du coup d'Ètat militaire de 91 a 94, alors que le pays
Ètait sous embargo international. Durant les 8 derniËres semaines, le
billet vert s'Ètait stabilisÈ a 17, 18 Gourdes.

Les consÈquences d'un tel phÈnomËne seront directement ressenties par
les consommateurs, dans la mesure ou la majeure partie des produits
consommes dans le pays doivent Ítre importes. Dans de telles conditions,
l'augmentation du cours du dollar a presque les mÍmes effets qu'une
augmentation du prix du carburant.

Les marges de manouvres des responsables Èconomiques sont trËs limitÈes.
Les autoritÈs financiËres avaient injecte des dizaines de milliers de
dollars sur le marche au cours de la deuxiËme moitie de janvier et
avaient dÈclarÈ que les dÈpenses de l'Štat etaient strictement
contrÙlÈes.
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SICRAD - Service d'Information
du Centre de Recherche et d'Action pour le DÈveloppement
BP 13241, Delmas, HaÔti -Tel: 2463496, 2492242 - Fax: 2492242
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Courriel: si.crad@rehred-haiti.net





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