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From Pedro <pedrito@samizdat.net>
Date Sat, 25 Mar 2000 00:24:54 +0100
Subject globe_l: Autriche : les brutalites policieres se poursuivent


CommuniquÈ d'Amnesty International sur la situation en Autriche :

"COMMUNIQUE DE PRESSE
Amnesty International

AUTRICHE
Les brutalitÈs policiËres se poursuivent

" Les autoritÈs autrichiennes continuent ý fermer les yeux sur des cas
extrÍmement prÈoccupants de brutalitÈs policiËres et n'ont pas mis un terme
aux mauvais traitements infligÈs aux personnes arrÍtÈes ", dÈplore Amnesty
International dans un rapport rendu public ce jour (vendredi 24 mars 2000) ý
Vienne.
Des personnes ayant ÈtÈ apprÈhendÈes affirment avoir ÈtÈ ý maintes reprises
frappÈes ý coups de pied, de poing ou de genou, matraquÈes et agressÈes ý
l'aide d'aÈrosols de gaz poivre aprËs avoir ÈtÈ immobilisÈes ‚ ces
allÈgations ont ÈtÈ confirmÈes par des dÈclarations de tÈmoins oculaires et
des expertises mÈdicales. La plupart des victimes de ces mauvais traitements
sont des ressortissants Ètrangers ou autrichiens de couleur. Dans de
nombreux cas, les policiers auraient profÈrÈ des injures racistes.
En mai de l'annÈe derniËre, Marcus Omofuma, demandeur d'asile nigÈrian ’gÈ
de vingt-cinq ans, a ÈtÈ expulsÈ par trois fonctionnaires de police depuis
l'aÈroport de Vienne. ¿ bord de l'avion, il semble qu'il ait ÈtÈ b’illonnÈ
et immobilisÈ avec du ruban adhÈsif " comme une momie collÈe au siËge ". Il
n'a pas survÈcu ý ce voyage.
En novembre 1998, un citoyen autrichien noir, le " docteur C ", a ÈtÈ arrÍtÈ
par la police aprËs avoir fait marche arriËre dans une rue ý sens unique et
s'Ítre vu demander : " Pourquoi conduis-tu dans le mauvais sens, nËgre ? "
D'aprËs les informations recueillies, les policiers ont poussÈ le docteur C
dans un buisson d'Èpines, l'ont rouÈ de coups jusqu'ý ce qu'il s'Èvanouisse,
l'ont menottÈ puis ont recommencÈ ý le frapper aprËs qu¼il eut repris
connaissance. La femme du docteur C affirme qu'un des policiers a criÈ ý son
collËgue : " Estropie-le, qu'il ne puisse plus marcher ! " ¿ la suite de
cette arrestation d'une extrÍme brutalitÈ, le docteur C a dš passer onze
jours ý l'hÙpital.
" Les investigations menÈes sur les cas de mauvais traitements infligÈs par
la police se caractÈrisent par leur lenteur, leur superficialitÈ et des
rÈsultats souvent peu concluants. En 1998 et 1999, trËs peu d¼auteurs
prÈsumÈs de violations des droits humains ont ÈtÈ traduits en justice. Pour
couronner le tout, les personnes arrÍtÈes ayant portÈ plainte contre les
policiers qui les avaient brutalisÈes ont elles-mÍmes ÈtÈ frÈquemment
poursuivies pour rÈbellion, violences physiques ou encore diffamation ", a
fait observer Amnesty International.
En juillet 1998, des policiers sont entrÈs dans un restaurant chinois et ont
ordonnÈ aux employÈs de prÈsenter leurs papiers d'identitÈ. D'aprËs les
informations recueillies, le cuisinier, un ressortissant chinois qui n'avait
pas ces documents sur lui, a ÈtÈ traÓnÈ hors de la cuisine et frappÈ par un
des policiers, qui lui a immobilisÈ la tÍte. Une des serveuses, He Xiuzhen,
a tentÈ d'intervenir ; elle a ÈtÈ plaquÈe au sol et frappÈe ý la poitrine.
Pour se dÈfendre, elle a essayÈ d'attaquer le policier avec l¼une de ses
chaussures, mais il l'aurait alors frappÈe ý l¼aide de son autre chaussure.
Une autre serveuse impliquÈe dans ces ÈvÈnements, He Xiuqin, a dÈposÈ une
plainte ultÈrieurement. Les policiers ont alors Ègalement portÈ plainte pour
violences physiques et rÈbellion, ce qui a valu au cuisinier et aux deux
serveuses de se voir condamner ý des peines d'emprisonnement avec sursis.
En novembre de l'annÈe derniËre, le ComitÈ des Nations unies contre la
torture a examinÈ le deuxiËme rapport pÈriodique de l'Autriche, dans lequel
les autoritÈs de ce pays prÈsentaient les mesures prises pour s'acquitter
des obligations qui leur incombent aux termes de la Convention des Nations
unies contre la torture. Le ComitÈ a recommandÈ que les policiers
responsables de violations des droits humains soient tenus de rendre compte
de leurs agissements et que les autoritÈs fassent clairement savoir aux
forces de police que les abus de pouvoir ne seraient pas tolÈrÈs.
Amnesty International estime qu'en ne traduisant pas en justice les auteurs
prÈsumÈs de violations des droits humains, les Štats ne font que les
conforter dans l'idÈe qu'ils peuvent rÈcidiver en toute impunitÈ.
L'Organisation appelle donc une fois encore le nouveau gouvernement
autrichien ý s'attaquer vÈritablement au problËme des abus de pouvoirs
commis par la police, en menant dans les plus brefs dÈlais des enquÍtes
exhaustives sur tous les cas de mauvais traitements, en luttant contre le
racisme au sein des forces de police, en faisant clairement savoir ý leurs
membres que les brutalitÈs policiËres sont inacceptables et en sanctionnant
ceux qui s'en rendent coupables.
" L'image d'une police brutale et parfois raciste n'a rien d'enviable. Le
gouvernement autrichien s'exposerait ý l'opprobre de l'opinion publique
europÈenne et du reste du monde en permettant que des policiers violents
responsables de passages ý tabac demeurent impunis ", a soulignÈ Amnesty
International.




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