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From	cerinsi@samizdat.net
Date	Thu, 20 Apr 2000 11:43:16 +0200
Subject	globe_l: Les journalistes algÈriens solidaires de Taoufik Ben Brik

Les journalistes algÈriens solidaires de Taoufik Ben Brik
En rÈponse ý l'appel du SNJ, de nombreux journalistes se sont rassemblÈs
hier matin ý la maison de la presse Tahar Djaout, ý Alger, pour se
solidariser avec leur confrËre tunisien Taoufik Ben Brik, en grËve de la
faim ý Tunis depuis 18 jours.
La manifestation a eu l'Ècho attendu si ce n'est une fausse note de
derniËre minute. Des personnes, venues manifestement jouer aux
perturbateurs, ont tentÈ de dÈvier les objectifs de cette action,
pourtant liÈe essentiellement au soutien ý un confrËre qui se bat, au
prix de sa vie, pour la libertÈ de la presse. En prenant la parole en
premier, le secrÈtaire gÈnÈral du SNJ a bien expliquÈ les raisons d'une
telle mobilisation et les objectifs recherchÈs. Il a parlÈ des actions
dÈjý prises, entre autres des communiquÈs de presse de soutien. ´Avec la
dÈgradation de la santÈ de notre confrËre, nous avons jugÈ utile d'aller
rapidement vers des actions immÈdiates auxquelles prendront part les
journalistes. A l'issue de cette manifestation, un comitÈ de soutien
ouvert ý la classe politique et aux citoyens sera crÈÈ.ª La parole fut
alors donnÈe ý un journaliste tunisien rÈfugiÈ politique, vivant en
AlgÈrie depuis onze ans. L'orateur a mis en exergue le combat des
journalistes tunisiens pour la libertÈ d'expression et soulignÈ
l'absence totale dans son pays de toute expression. Il a insistÈ sur la
rÈpression que subissent les dÈmocrates tunisiens du fait de leurs
opinions. Il s'est offusquÈ par ailleurs contre le fait que ´des
journalistes algÈriens Ètaient ý Tunis pour un stage de formation et
quíaucun d'entre eux n'a fait le geste pour s'informer de l'Ètat de
santÈ de Ben Brik ou de ramener une quelconque informationª.
Un membre du bureau du SNJ a rendu publique une dÈclaration de soutien
au journaliste tunisien en grËve de la faim Èmanant des correspondants
de presse de Mascara. A peine la lecture de cette lettre faite et le
mÈgaphone laissÈ aux confrËres pour s'exprimer, quíune femme, membre de
l'association des disparus s'est lancÈe dans des propos tels que : ´Au
lieu de vous solidariser avec les journalistes tunisiens, vous devriez
parler des journalistes algÈriens portÈs disparusª. Elle est relayÈ par
une autre femme qui a versÈ dans les mÍmes propos en accusant les
journalistes d'anti-dÈmocrates. Certaines, membres de l'ANFD, se sont
lancÈes mÍme dans des propos insultants et diffamatoires ý l'encontre
des journalistes. Le secrÈtaire du SNJ a pris le mÈgaphone pour remettre
les pendules ý l'heure. ´Le SNJ n'est pas une tribune politique. Il
s'agit lý d'un parasitisme pur et simple.ª Un autre membre du bureau du
syndicat a dÈclarÈ : ´C'est un rassemblement de journalistes et non d'un
parti politique ou d'une association.ª ´Mais vous ne vous Ítes pas
solidarisÈs avec les journalistes disparusª, lui a rÈpliquÈ une autre
femme.
Un brouhaha indescriptible s'ensuivit pour provoquer une vÈritable
cacophonie au point o˜ une journaliste, presque hystÈrique, a arrachÈ le
micro pour lancer ý l'adresse des confrËres: ´Puisque vous avez laissÈ
Me Bourayou s'exprimer ý la confÈrence sur l'Èthique et la dÈontologie,
alors Me Khellili a aussi le droit de parlerª, comme si Me Khellili
avait besoin d'un avocat. Ce dernier a ÈtÈ fortement huÈ par les membres
de l'association des familles des victimes du terrorisme. Un journaliste
met fin ý cette dramatique situation en affirmant que cette derniËre ne
profite qu'aux agents de l'ambassade de Tunisie prÈsents ý la
manifestation pour faire leur rapport.
´Il faut sortir avec un texte d'interpellation des autoritÈs
tunisiennes, envoyer une dÈlÈgation de journalistes algÈriens en Tunisie
et organiser un rassemblement devant l'ambassade de Tunisie.ª Le
secrÈtaire gÈnÈral du SNJ est intervenu une derniËre fois en prÈcisant
que le syndicat refuse d'Ítre utilisÈ comme tribune politique et a
appelÈ tous les confrËres ý signer la pÈtition de solidaritÈ avec Ben
Brik en attendant d'organiser d'autres actions de solidaritÈ. Contre
toute attente, les mÍmes perturbateurs ont appelÈ ý la constitution d'un
comitÈ pour se rassembler devant le siËge de l'ambassade de Tunisie
juste aprËs la manifestation. Quelques journalistes ont adhÈrÈ ý la
dÈmarche. Pour sa part, le SNJ a rendu publique une dÈclaration finale
dans laquelle il s'est dÈclarÈ satisfait du succËs du rassemblement
´dans la mesure o˜ il a dÈmontrÈ ý l'opinion publique la mobilisation
dont est capable la corporation des journalistes qui a payÈ un lourd
tribut ý la libertÈ de la presse (...). Le SNJ ´suit de prËs la s
ituation de notre confrËre et reste mobilisÈ pour entamer ý chaque fois
des actions qu'il jugera utiles pour faire aboutir la cause pour
laquelle BenBrik risque sa vie (...) et appelle tous les professionnels
des mÈdias ý manifester leur solidaritȪ. Le syndicat a dÈplorÈ
cependant les tentatives de torpillage de son action dont l'objectif, a
t-il prÈcisÈ, est de soutenir un confrËre dÈcidÈ ý se battre pour la
libertÈ de la presse. Tout en se dÈmarquant de tels actes, il considËre
que ´ces tentatives de rÈcupÈration politicienne, par des parties venues
avec des objectifs autres que les siens, desservent plus qu'elles ne
servent la noble cause de Ben Brik, cause pour laquelle nous connaissons
en AlgÈrie les dures luttes et le prix ý payerª. A signaler que trois
responsables du FFS, un cadre du RCD, un autre du PT, Mme Flici,
prÈsidente de l'Organisation des familles des victimes du terrorisme et
Me Khellili, prÈsident du syndicat libre des avocats, ont participÈ au
rassemblement.

Par Salima TlemÁani




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