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cerinsi@samizdat.net
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Date
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Thu, 20 Apr 2000 11:44:34 +0200
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Subject
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globe_l: LE RENSEIGNEMENT AMŠRICAIN EN ACCUSATION, Petits dÈbats sur Echelon
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LE RENSEIGNEMENT AMŠRICAIN EN ACCUSATION
Petits dÈbats sur Echelon
(18 avril 2000)
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/
S'exprimant ý Bruxelles alors que son gouvernement prÈside l'Union
europÈenne, le ministre portugais de l'intÈrieur, M. Fernando
Gomes, affirme qu'il n'a ´ pas de doute sur l'existence d'un
systËme d'interception des tÈlÈcommunications ª. Difficile en effet
de continuer ý se voiler la face quand l'ex-directeur de la CIA
James Woolsey lui-mÍme confirme l'´ honnÍtetÈ intellectuelle ª du
rapport sur le systËme Echelon prÈsentÈ au Parlement europÈen par
le journaliste britannique Duncan Campbell.
Echelon est le produit du pacte Ukusa, signÈ au tout dÈbut de la
guerre froide par les Etats-Unis et le Royaume-Uni - qui furent
rapidement rejoints par le Canada, l'Australie et la
Nouvelle-ZÈlande. L'Ècoute et l'analyse routiniËres des
conversations tÈlÈphoniques, fax et courriers Èlectroniques
permettent de rapporter vers la National Security Agency (NSA)
amÈricaine quantitÈ d'informations, secrËtes ou non, concernant
l'ensemble des domaines d'intÈrÍt stratÈgique : donnÈes
Èconomiques, stratÈgies des dÈcideurs, milieux concernÈs par tel ou
tel enjeu, etc.
Au fil des dÈcouvertes se dessine une formidable machine de
contrÙle, secrËte et d'une envergure fascinante (1). Au Parlement
europÈen se posait une question centrale : les Èchanges de donnÈes
pratiquÈs par les services de renseignements d'un pays membre de
l'Union (les services britanniques principalement) peuvent-ils
conduire ý l'espionnage des citoyens et des entreprises europÈennes
pour le compte de services amÈricains ? A Washington, le CongrËs
s'interroge sur la surveillance par la NSA de citoyens amÈricains -
une pratique qui serait contraire ý la Constitution. Qui espionne
qui et au nom de quoi ?
Mais la nature d'Echelon soulËve aussi d'autres questions. Ce
rÈseau est construit sur les ´ Èchanges ª d'informations entre
services de renseignements de diffÈrents pays. Echanges inÈgaux,
bien sšr, les services alliÈs Ètant largement dÈpendants de la NSA
(qui dÈcide ce qu'elle prend dans les donnÈes collectÈes chez ses
partenaires et choisit ce qu'elle leur rÈpercute). Echanges
systÈmatiques, surtout, qui de plus peuvent se dÈrouler ý l'insu
des gouvernements concernÈs - comme a pu en tÈmoigner l'ancien
premier ministre nÈo-zÈlandais David Lange (2).
Si bien souvent les militaires motivent leur coopÈration
internationale par la ´ lutte contre le terrorisme ª, faut-il leur
faire gr’ce d'une dÈfinition de ce terme ? ConsidÈrer, par exemple,
que la collaboration du Bundesnachrichtendiest (BND) allemand avec
le Service fÈdÈral de sÈcuritÈ (FSB, ex-KGB) russe pour l'Èchange
d'informations concernant les ´ terroristes tchÈtchËnes ª relËve
d'un trËs normal Èchange de bons procÈdÈs (3) ? Accepter sans dÈbat
le fait que la Direction gÈnÈrale de la sÈcuritÈ extÈrieure (DGSE)
franÁaise entretienne des contacts Ètroits avec la NSA depuis...
les annÈes 70, portant notamment sur des Èchanges de
technologie (4) ?
Les rÈcentes rÈvÈlations sur les agissements des services europÈens
sont ý rapprocher de l'arrogance avec laquelle l'ancien directeur
de la CIA pointe, comme justification d'Echelon, la corruption
pratiquÈe par les entreprises europÈennes pour conquÈrir les
marchÈs extÈrieurs. L'Europe, qui pourrait ý bon droit considÈrer
Echelon comme une agression d'une gravitÈ exceptionnelle, hÈsite ý
poursuivre ses investigations. Car elle pourrait alors se trouver
confrontÈe ý des questions identiques ý celles qu'elle souhaite
poser ý la NSA. ConjuguÈes aux pressions britanniques, ces craintes
ont eu raison du projet de crÈation d'une commission d'enquÍte,
repoussÈe le 13 avril 2000 par la confÈrence des prÈsidents du
Parlement europÈen.
PHILIPPE RIVI»RE.
Philippe.Riviere@Monde-diplomatique.fr
(1) Si fascinante que de nombreux mythes circulent ý son sujet, et
notamment, sur Internet, une ´ liste des mots-clÈs interceptÈs par
Echelon ª.
(2) Dans sa prÈface au livre de Nicky Hager, Secret Power, New
Zealand's Role in The International Spy Network, Craig Potton
Publishing, Nelson, Nouvelle-ZÈlande, 1996.
(3) Collaboration revendiquÈe par la partie russe et (faiblement)
dÈmentie par le porte-parole du BND (LibÈration, 14 avril
2000). Rappelons que le dirigeant tchÈtchËne Djokhar Doudaev fut
abattu, en avril 1996, par une roquette probablement pointÈe sur...
son tÈlÈphone satellitaire.
http://www.liberation.fr/russie/
(4) ´ Le secret embarras des FranÁais au sujet d'Echelon ª,
Le Monde du renseignement, 16 mars 2000.
´ Le Monde diplomatique ª
* ´ Le systËme Echelon ª, par Philippe RiviËre, ManiËre de voir,
nƒ 46, juillet-aošt 1999.
http://www.monde-diplomatique.fr/mav/46/RIVIERE/m1.html
* ´ TÈlÈsurveillance globale ª, par Paul Virilio, aošt 1999.
http://www.monde-diplomatique.fr/1999/08/VIRILIO/12332.html
* ´ Tous les EuropÈens sur Ècoutes ª, par Ph. R., mars 1999.
http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/RIVIERE/11768.html
* ´ "Grandes oreilles" amÈricaines ª, par Ph. R., mars 1999.
http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/RIVIERE/11770.html
Sur la toile
* IPTV. Le site personnel du journaliste Duncan Campbell, qui,
depuis 1988, enquÍte sur Echelon.
http://www.gn.apc.org/duncan/
* EchelonWatch. Un site centralisant les informations sur
Echelon, mis en place par des organisations de dÈfense des
libertÈs publiques amÈricaines et europÈennes.
http://www.echelonwatch.org/
* StateWatch. Une base de donnÈes sur les dÈrives policiËres et
militaires des Etats europÈens - et de l'Union.
http://www.statewatch.org/
* Telepolis. Un magazine sur Internet trËs informÈ sur les
questions de surveillance (allemand et anglais).
http://www.heise.de/tp/
* National Security Agency. Le site officiel de la NSA dÈcrit
quelques-unes de ses activitÈs.
http://www.nsa.gov:8080/
* National Security Archive. Ce groupe de chercheurs
indÈpendants invoque la loi amÈricaine sur l'accËs aux
informations publiques (Freedom of Information Act) et recense les
documents ´ secret-dÈfense ª dÈclassifiÈs par les agences de
renseignement des Etats-Unis.
http://www.hfni.gsehd.gwu.edu/~nsarchiv/
* FÈdÈration des scientifiques amÈricains. En 1945, les
scientifiques amÈricains qui ont produit la bombe atomique ont
crÈÈ cette association pour analyser les questions de sÈcuritÈ
globale. Son conseil d'administration compte pas moins de 55 Prix
Nobel.
http://www.fas.org/
* Cryptome. NÈ d'une ´ page personnelle ª, ce site est
rapidement devenu l'un des centres de diffusion des informations
les plus spÈcialisÈes concernant le renseignement et les
technologies de surveillance.
http://jya.com/crypto.htm
Documents
* James Woolsey, ´ Pourquoi l'AmÈrique espionne ses alliÈs ª,
The Wall Street Jounal Europe, 22 mars 2000. James Woolsey est
un ancien directeur de la CIA. (Traduction Le Monde diplomatique.)
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/echelon/WOOLSEY/m2.html
* Steve Wright, An Appraisal of Technologies of Political Control,
Interim Study, STOA, Parlement europÈen, 19 janvier 1998.
http://www.europarl.eu.int/dg4/stoa/en/publi/166499/execsum.htm
Lire le texte intÈgral du rapport.
http://cryptome.org/stoa-atpc.htm
* Duncan Campbell, Interception Capabilities 2000. Development
of Surveillance Technology and Risk of abuse of Economic
Information, STOA, Parlement europÈen, PE 168 184, avril 1999.
http://www.iptvreports.mcmail.com/interception_capabilities_2000.htm
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