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From "emma" <emma@samizdat.net>
Date Sat, 6 May 2000 12:48:36 +0200
Subject globe_l: Act Up et l'OUA

CommuniquÈ de presse - 5/05/2000

OUA et sida :Act Up-Paris appelle les pays Africains ý entrer en rÈsistance contre l'industrie pharmaceutique


Du 7 au 9 mai 2000 se tiendra ý Ouagadougou (Burkina Faso) une rÈunion des Ministres de la SantÈ de l'OUA (Organisation pour l'UnitÈ Africaine) sur le VIH/sida. A deux mois de la confÈrence Internationale de Durban, les responsables africains doivent se saisir de cette opportunitÈ pour se mobiliser et exiger l'accËs aux soins et aux traitements pour leurs malades.

L'ÈpidÈmie de sida est hors de contrÙle. Plus de 30 millions de personnes sont condamnÈes ý une mort certaine ý court terme faute de soins. La prise en charge mÈdicale des malades doit d'urgence Ítre associÈe aux politiques de prÈvention dans les pays africains. Pourtant le prix prohibitif fixÈ par les laboratoires dÈtenteurs des brevets sur les mÈdicaments reprÈsente un obstacle majeur.

Dans ce contexte les accords internationaux sur la propriÈtÈ intellectuelle, dits accords ADPIC (TRIPS en anglais), offrent diffÈrents recours pour les pays. Ils prÈvoient la possibilitÈ pour un Etat, confrontÈ ý une situation d'urgence nationale, de faire fabriquer par une industrie locale une version gÈnÈrique d'un mÈdicament encore sous brevet - il s'agit du recours aux licences obligatoires - ou d'acheter des traitements lý o˜ ils sont vendus moins chers - importations parallËles. Ces dispositions, conformes aux rËgles du commerce mondial, reprÈsentent les seules possibilitÈs lÈgales pour les pays pauvres d'intÈgrer l'OMC tout en permettant ý leurs populations d'accÈder aux mÈdicaments.

Si l'industrie pharmaceutique a longtemps prÈtendue que cela signerait la mort de la recherche et du dÈveloppement de nouveaux mÈdicaments, cet argument est aujourd'hui largement dÈmenti : une grande partie de ces cošts est financÈe par des organismes publics (CDC, NIH, notamment). En outre, les marges bÈnÈficiaires (jusqu'ý plus de 95% du prix du mÈdicament) rÈalisÈes par les compagnies sur les marchÈs occidentaux couvrent amplement les investissements prÈalables ý la commercialisation. Sachant qu'un continent comme l'Afrique ne reprÈsente qu'une part infime du marchÈ de ces compagnies, on imagine, par ailleurs, mal comment l'intÈrÍt des compagnies pharmaceutiques pourrait Ítre menacÈ. C'est donc avant tout par conservatisme que l'industrie prend des positions draconiennes, souhitant garder partout le contrÙle de la tarification et de la distribution.

Ainsi, les compagnies pharmaceutiques, assistÈes par le gouvernement amÈricain et l'Union europÈenne, font pression (dÈsinformation, chantages, menaces de procËs, pressions bilatÈrales, mesures de rÈtorsion Èconomique, etc.) pour dissuader les pays pauvres de recourir aux dispositions prÈvues par les accords TRIPS et pour maintenir le monopole des laboratoires occidentaux sur la production et la commercialisation des traitements. Les exemples se sont multipliÈs depuis un an : en ThaÔlande, en Afrique du Sud, en RÈpublique Dominicaine, au BrÈsil, aux Philippines, etc. Le lobby pharmaceutique cherche, en outre, ý imposer aux pays en dÈveloppement des exigences plus contraignantes encore que celles dictÈes par les standards internationaux.

Cette attitude illÈgale condamne les populations des pays pauvres et entretient une catastrophe internationale. En outre, elle s'oppose aux recommandations Èmises par l'OMS qui a reÁu, ý l'occasion de l'AssemblÈe Mondiale de la SantÈ, en juin dernier, mandat pour veiller au respect des prioritÈs de santÈ dans le cadre des relations commerciales internationales. 

Si l'industrie pharmaceutique a su trËs tÙt se faire entendre par les organismes internationaux et les gouvernements, de nombreux responsables officiels de l'OMS, de la Banque mondiale, de l'ONUSIDA sont intervenus rÈcemment pour rÈtablir l'Èquilibre et dÈfendre les enjeux de SantÈ publique. Ils ont notamment encouragÈ publiquement le recours aux licences obligatoires pour permettre l'accËs aux mÈdicaments. ONG, activistes, professionnels de santÈ et du dÈveloppement se sont mobilisÈs pour alerter l'opinion publique et les responsables politiques (Etats Unis, France, ThaÔlande, Afrique du Sud, etc). La France, qui d'ici quelques semaines prendra la prÈsidence de l'Europe, s'est engagÈe ý soutenir l'accËs aux traitements dans les pays en dÈveloppement et le recours aux dispositions prÈvues par TRIPS. Les bailleurs internationaux ont en effet le devoir de soutenir politiquement et financiËrement la lutte contre l'ÈpidÈmie et l'accËs aux traitements pour les personnes atteintes partout dans le monde.

Cette rÈunion de l'OUA est une Ètape dÈcisive avant l'AssemblÈe Mondiale de la SantÈ qui se dÈroulera du 15 au 20 mai ý GenËve. A cette occasion les ministres de la santÈ des pays africains devront se faire entendre et imposer la prise en compte de leur situation et de leurs besoins. 

Pour sa part Act Up continue d'exiger la possibilitÈ pour les pays pauvres de produire localement les mÈdicaments dont ils ont besoin et d'acheter au plus bas prix. 

Il est grand temps de rappeller que le mÈdicament n'est pas un produit comme un autre, que son commerce ne peut Ítre pratiquÈ comme celui de n'importe quel produit de consommation courante. La lutte contre le sida dans les pays en dÈveloppement doit passer avant les intÈrÍts Èconomiques des laboratoires.


Contacts Act Up-Paris : 
GaÎlle Krikorian - Tel: 06 09 17 70 55 / DevÈmy Julien - Tel: 06 09 12 52 28.
Marie de Cenival
Planet Africa
Commission Nord/Sud
Act Up-Paris
BP287 - 75525 Paris Cedex 11
tel : 01 49 29 44 75
fax : 01 48 06 16 74
e mail : planetafrica@asso.globenet.org



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