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Date Thu, 01 Jun 2000 02:18:44 +0200
Subject globe_l: [Fwd: Serbie: Kraljevo Èconduit les rÈfugiÈs (IW PR), 9-5-2000*]



The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans Nƒ 138
9 mai 2000
(traduit par CÈcile Fisler)

KRALJEVO ECONDUIT LES REFUGIES.

Les habitants de Kraljevo menacent d'expulser par la force des milliers
de
rÈfugiÈs serbes du Kosovo qu'ils considËrent Ítre un fardeau intolÈrable
pour l'Èconomie locale.

Par Miroslav Filipovic ý Kraljevo (collaborateur rÈgulier de l'IWPR).

"EntrÈe interdite aux Serbes du Kosovo", annonce l'affichette apposÈe
sur la
porte d'un cafÈ trËs populaire de Kraljevo.  Cela reflËte l'atmosphËre
changeante qui plane sur cette ville du sud de la Serbie o˜ le
ressentiment
ý l'Ègard des rÈfugiÈs du Kosovo est rapidement en train d'atteindre son
point culminant.

Environ 25.000 rÈfugiÈs ont affluÈ ý Kraljevo aprËs le retrait, l'annÈe
derniËre, de l'armÈe serbe du Kosovo. Mais la population de la ville -
qui
compte 60.000 habitants - dÈprimÈe par les conditions Èconomiques qui se
sont aggravÈes de faÁon rÈguliËre pendant la dÈcennie ÈcoulÈe -
considËre
que les Serbes dÈshÈritÈs reprÈsentent un fardeau Ècrasant.

Des accËs de violence ont dÈjý eu lieu. Le mois dernier, une foule armÈe
a
attaquÈ une Audi portant une plaque d'immatriculation du Kosovo, a tirÈ
des
salves de revolver avant de dÈtruire complËtement la voiture. Les quatre
occupants du vÈhicule ont ÈtÈ par la suite soignÈs pour des blessures
graves
au centre mÈdical de Kraljevo.

Pendant ce temps, ý Lazac, les villageois ont organisÈ des
manifestations de
protestation lorsque les autoritÈs ont tentÈ d'installer 40 rÈfugiÈs du
Kosovo dans le centre culturel local. Les habitants de Vitanovac ont,
quant
ý eux, refusÈ catÈgoriquement de relier les logements des rÈfugiÈs ý la
distribution d'eau, en expliquant qu'il n'y en aurait plus assez pour
leurs
propres besoins.

Depuis septembre dernier, la population de Kraljevo et de la rÈgion
environnante a menacÈ d'expulser par la force les rÈfugiÈs des b’timents
municipaux. La police a ÈtÈ obligÈe d'intervenir lorsque la population
locale a sabotÈ les projets de construction destinÈs ý crÈer des refuges
d'urgence.

Un conflit ouvert a ÈtÈ ÈvitÈ l'annÈe derniËre lorsque les autoritÈs ont
transfÈrÈ des milliers de Kosovars logÈs dans des Ècoles vers des
centres
communautaires et des Ètables dÈsaffectÈes. Cependant les habitants de
Mataruska Banja ont depuis menacÈ de rÈcupÈrer les locaux par la force.

Les habitants de Mataruska ont dÈclarÈ que ce lieu de villÈgiature,
autrefois populaire, Ètait devenu une ville fantÙme virtuelle depuis
l'arrivÈe des rÈfugiÈs. Un hÙtelier, Vladan Stojkovic, a dÈclarÈ ý
l'IWPR:
"Les gens se tiennent ý distance de la ville ý cause de la prÈsence des
rÈfugiÈs qui sont grossiers et sales. Il n'y a pas d'usines ou de
grandes
firmes o˜ les gens peuvent gagner leur vie. A Mataruska il n'y a que le
tourismeÖmais aujourd'hui nous n'avons mÍme pas cela".

Stojkovic a ajoutÈ: "C'est la raison pour laquelle nous avons dÈcidÈ de
prendre la loi en main. Je peux vous dire que du sang sera versÈ si ces
gens
ne partent pas bientÙt de Banja".

Les hommes d'affaires de Kraljevo partagent le ressentiment de
l'hÙtelier.
Un patron de cafÈ a fait ce commentaire: "Tout a changÈ depuis l'arrivÈe
des
Kosovars. Ils sont grossiers et arrogants. Je commence ý perdre mes
clients
rÈguliers"

Ce qui est particuliËrement vexant pour une grande partie de la
population
locale c'est que certains rÈfugiÈs semblent Ítre comparativement aisÈs
par
rapport ý eux. On pense mÍme que certains d'entre eux auraient pris part
ý
des attaques contre des maisons albanaises au Kosovo et qu'ils auraient
emportÈ leur butin avec eux.

Zvonko Obradovic, prÈsident du comitÈ exÈcutif de l'assemblÈe municipale
de
Kraljevo a rÈsumÈ l'atmosphËre gÈnÈrale. "Ici les gens se trouvent
vÈritablement dans une position difficile. Les rÈfugiÈs qui Ètaient des
fonctionnaires gouvernementaux au Kosovo reÁoivent toujours leur
salaire,
mÍme s'ils sont incapables de travailler. Et ils jouissent d'une sÈrie
d'autres avantages que la population locale ne peut espÈrer obtenir.  Il
nous est de plus en plus difficile de contrÙler les tensions qui
menacent de
dÈgÈnÈrer en conflit ouvert ý la moindre provocation".

Les habitants affirment que les rÈfugiÈs reÁoivent souvent un traitement
prÈfÈrentiel - particuliËrement lors la farouche concurrence pour
obtenir
des stands sur le marchÈ de Kraljevo.

Environ 3.000 ouvriers d'usine, actuellement en congÈ sans solde suite ý
la
situation prÈcaire des industries de Kraljevo, gagnent leur vie en
vendant
des marchandises sur le marchÈ. Cette annÈe, cependant environ 40% des
meilleurs emplacements ont ÈtÈ attribuÈs ý des Kosovars et tous les
marchands dÈplacÈs ont affirmÈ qu'ils avaient ÈtÈ ainsi privÈs de leur
source de revenus.

La situation dans les Ècoles de Kraljevo a provoquÈ un tollÈ gÈnÈral.
Environ 1.300 enfants de rÈfugiÈs ont ÈtÈ placÈs dans des Ècoles dans
toute
la rÈgion, ce qui a augmentÈ de presque 25% le nombre d'ÈlËves par
classe.

Savo Veljkovic, directeur de l'Ècole primaire Jovo Kursula a dÈclarÈ:
"Il ne
se passe pas une journÈe sans que des enfants de rÈfugiÈs ne cassent
quelque
chose. Mais la chose la plus dÈmoralisante c'est qu'ils reconnaissent
sans
hÈsiter leurs actes de vandalisme et nous donnent l'argent pour payer
les
dÈg’ts. Ils traitent les biens de l'Ècole comme s'ils appartenaient ý
l'ennemi".

Les habitants de Kraljevo se plaignent Ègalement que les rÈfugiÈs
sollicitent ÈnormÈment les installations locales. Les visites au centre
mÈdical de la ville ont augmentÈ de 20%, tandis que la consommation
d'eau
s'est accrše de 25%. Rados Trnavac, directeur de la Compagnie des Eaux
de
Vodovod affirme que les rÈserves seront ÈpuisÈes d'ici la moitiÈ de
l'ÈtÈ si
cette tendance continue.

Les rÈfugiÈs eux-mÍmes restent arrogants. Un enseignant d'une Ècole
secondaire de Pec, qui vit dÈsormais dans la partie de Kraljevo
surnommÈe
"Petite Albanie", affirme: "Je sens l'intolÈrance et l'hostilitÈ ý
chaque
coin de rue. La population locale nous regarde comme si nous Ètions des
citoyens de seconde classe. Nous avons vÈcu pacifiquement avec les
Albanais
jusqu'ý l'arrivÈe de la police serbe".

Il a ajoutÈ qu'il n'avait pris aucune part ý la campagne serbe de
terreur au
Kosovo. "Des milliers d'Albanais ont ÈtÈ tuÈs et les paramilitaires ont
empilÈ leur butin sur des camions et se sont enfuis en Serbie. A cause
de
cela j'ai eu seulement deux heures pour quitter ma maison construite par
mon
pËre et mon grand-pËre. Et maintenant vous m'interrogez au sujet d'une
fenÍtre brisÈe ou d'un nez cassÈ !  C'est vous les Serbes qui nous avez
amenÈs ici, alors aujourd'hui il va falloir que vous nous supportiez".



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