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From "emma" <emma@samizdat.net>
Date Fri, 23 Jun 2000 09:36:36 +0200
Subject globe_l: Gouvernement FranÁais/Glaxo Wellcome : Unis contre les gÈnÈriques


CommuniquÈ de presse 22/06/2000

Gouvernement FranÁais/Glaxo Wellcome : Unis contre les gÈnÈriques

Aujourd'hui ý 9 h30 la fondation Glaxo Wellcome organisait un petit-dÈjeuner
presse sur sa "premiËre annÈe d'actions en Afrique".
Ne nous y trompons pas. A quelques semaines de la ConfÈrence Internationale
de Durban, cette confÈrence de presse est d'abord l'ouverture d'une campagne
de marketing conjointe autour d'un outil de propagande : le FSTI (Fonds de
SolidaritÈ ThÈrapeutique International). Au sein de ce fonds
"international", un gouvernement, le gouvernement franÁais, un seul labo
partenaire, Glaxo Wellcome. Les deux ont un message ý faire passer : ils ont
un grand c¶ur et vont sauver l'univers.
Mais sous couvert d'aide internationale et de philanthropie Glaxo Wellcome
et le gouvernement franÁais freinent surtout l'accËs aux traitements dans
les pays pauvres.

Objectif marketing : donner ý penser au plus grand nombre qu'ils ¶uvrent
pour la santÈ publique et le bien des malades du sida.

D'un cÙtÈ le gouvernement franÁais donne gÈnÈreusement quelques millions de
francs sur deux ans < ce qui permet au mieux de mettre quelques dizaines de
personnes sous traitement. De l'autre le laboratoire pharmaceutique finance
de petits programmes "humanitaires" (allaitement, Èducation des malades,
etc.) qui lui permet de communiquer sur un engagement dans les pays pauvres.

Objectif atteint : limitation de l'accËs aux traitements.

Le gouvernement franÁais :
Depuis l'annonce grandiloquente de Jacques Chirac ý Abidjan en dÈcembre
1997, le gouvernement franÁais prÍche l'accËs aux antirÈtroviraux pour tous.
Il prÈtend mÍme soutenir les pays ý produire localement et ý importer des
gÈnÈriques gr’ce aux dispositions prÈvues dans les accords internationaux.
Dans la rÈalitÈ :
- Jacques Chirac est allÈ lui-mÍme 6 mois aprËs son annonce sommer l'Afrique
du Sud de renoncer ý produire eux-mÍmes des traitements moins chers sous
licences obligatoires.
- En CÙte d'Ivoire, o˜ la sÈroprÈvalence des femmes enceintes est de l¼ordre
de 15 %, seules 74 femmes ont bÈnÈficiÈ d¼une prophylaxie par AZT pendant
leur grossesse. Une seule femme a ensuite eu accËs ý une trithÈrapie. 86
patients (dont seulement 10 sous trithÈrapie) ont bÈnÈficiÈ d¼une prise en
charge par le FSTI de 20 % du cošt de leur traitement. Rappelons qu¼il y a
plus de 800 000 personnes sÈropositives en CÙte d¼Ivoire.
- Au SÈnÈgal, le programme de prÈvention de la Transmission MËre Enfant du
FSTI qui n'a pas dÈmarrÈ ne prÈvoit ni l'accËs aux antirÈtroviraux ni mÍme
aux traitements contre les maladies opportunistes des femmes et de leur
famille.
- Au Maroc, le FSTI fournit quelques boÓtes de mÈdicaments < une seule
molÈcule, pour 63 personnes < en complÈment de ce qu'achËte le gouvernement
local.
- Dans le mÍme temps, sous couvert de rÈorganisation de l'aide au
dÈveloppement, le gouvernement franÁais liquide les financements sida pour
les pays en dÈveloppement. Au SÈnÈgal une partie du budget santÈ de la
CoopÈration utilisÈ pour l'achat de traitements contre les maladies
opportunistes ne sera pas reconduite, tandis que le FSTI se contentera de
financer l'achat d'un peu d'AZT pour la prÈvention de la transmission
materno-f¶tale.
- Le mois dernier, lors de l'assemblÈe annuelle de l'ONUSIDA, la
reprÈsentante franÁaise, Anne Dux, annonÁait par ailleurs que son
gouvernement n'augmenterait pas sa contribution aux financements de l'agence
des Nations Unies pour la lutte contre le sida.
- En outre, partout o˜ elle intervient la France favorise le monopole des
multinationales en prenant dÈlibÈrÈment le parti d'acheter les traitements
aux prix forts, c'est-ý-dire aux compagnies dÈtentrices des brevets, comme
Glaxo Wellcome. Alors qu'il existe d'autres alternatives qui permettraient
avec les mÍmes financements de soigner plus de malades.

Glaxo Wellcome :
S'associant ý l'annonce de l'ONUSIDA le 11 mai dernier et faisant miroiter
une rÈduction de 85% du prix de son produit le combivirÆ, Glaxo se veut le
laboratoire le plus proactif sur l'accËs aux traitements dans les pays
pauvres.
Glaxo voudrait bien nous faire oublier nos idÈes de production locale et
d'importation parallËle. Et pour ce faire ses VRP sont bien rodÈs : "achetez
100 boites, nous vous offrons 100 boites gratuites". Glaxo appelle Áa une
rÈduction de 50 %. Il s'agit avant tout d'avantages fiscaux dans le cadre de
dons pour le laboratoire, sans par ailleurs afficher rÈellement un prix
rÈduit de 50%.
Le laboratoire fait semblant d'ignorer que la seule solution pour mettre en
place des politiques de santÈ publiques dans les pays pauvres et permettre
l'accËs aux traitements, c'est d'adapter les prix aux capacitÈs de paiements
des pays. 15% du prix reste une somme largement inabordable pour la grande
majoritÈ des malades.

Ainsi les heureux bÈnÈficiaires du FSTI sont-ils pris en otage par leurs
deux bienfaiteurs. Tenus d'Ítre reconnaissant et d'agrÈmenter les
confÈrences de presse, ils doivent accepter de se soumettre au diktat des
multinationales et d'acheter les mÈdicaments au plus cher alors mÍme qu'ils
croulent sous les demandes de malades qui ne pourront Ítre satisfaites. La
machine est bien huilÈe.

RÈsultat : En CÙte d'Ivoire, au Maroc, comme au SÈnÈgal les programmes
nationaux n'osent plus mettre sous traitement de nouveaux patients par
manque de moyens.

Ni international, ni thÈrapeutique, ni solidaire. Pas mÍme un fonds digne de
ce nom (40 millions depuis 1997 dont moins de la moitiÈ a ÈtÈ dÈpensÈe). Le
FSTI qui aurait pu Ítre un outil au service des malades, est aujourd'hui
devenu la caution et le garant des intÈrÍts et de l'image des laboratoires,
tandis qu'il permet aux politiques franÁais de se dÈdouaner de tout
engagement financier rÈel. Il est aussi un piËge pour les pays pauvres.

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Emmanuelle Cosse
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