| From | "Diffuseur" <diffuseur@altern.org> | 
| Date | Fri, 2 Feb 2001 06:47:02 +0100 | 
| Subject | globe_l: Belgique - Un an de prison ferme pour delit de solidaritÈ | 
A Diffuser
 
Collectif Contre les Expulsions
rue Van Elewijk 
35
1050 Bruxelles
tel: 02/644.17.11
fax: 02/648.51.18
 
 
Appel ý soutien
 
Un an de prison pour dÈlit de 
solidaritÈ
 
        Ce mardi 30 
janvier, vers 22h30, Monsieur Pascal Marchand, un membre du Collectif contre les 
Expulsions, a ÈtÈ interpellÈ ý son domicile et ÈcrouÈ ý la prison de Forest, en 
application d’un jugement rendu par dÈfaut par la 50Ëme chambre du tribunal 
correctionnel de Bruxelles.Pascal Marchand a ÈtÈ 
condamnÈ le vendredi 26 janvier ý une peine d’un an de prison ferme pour des 
accusations de coups et blessures, de tentative de vol et de destruction de 
matÈriel.
        Les faits ? 
Une manifestation devant le centre 127bis de Steenokkerzeel, le 3 octobre 1999, 
pour dÈnoncer l’expulsion collective de tziganes. Les incidents ? Pascal 
Marchand ne reconnaÓt pas les faits qui lui sont reprochÈs. Un an de prison pour 
s’Ítre solidarisÈ avec des rÈfugiÈs que la gendarmerie a marquÈ ý mÍme la peau 
avant de les dÈporter …
        Pascal 
Marchand, ne reconnaÓt pas ce jugement et se considËre donc comme prisonnier 
politique. Il refuse en consÈquence de se soumettre ý ce type d’autoritÈ et a 
entamÈ dËs son incarcÈration une grËve de la 
faim.
        En rÈaction, les autoritÈs 
pÈnitentiaires de Forest se livrent ý une entreprise de dÈmolition ; depuis son 
arrivÈe, Pascal Marchand est tenu au secret en ´ cellule de rÈflexion ª, le 
mitard, et rÈguliËrement passÈ ý tabac. Il prÈsente de nombreuses marques de 
coups sur le visage et se plaint de diverses douleurs sur le corps. Un mÈdecin 
se rendra sur place ce vendredi 2 fÈvrier pour procÈder ý une expertise. La 
prison de Forest est par ailleurs connue pour ses pratiques violentes (cf la DH 
du 12-1-01)
       
 En attendant de faire casser le jugement (l’audience 
devrait intervenir la semaine prochaine), Pascal Marchand restera en prison. 
Nous rendons le directeur de l’Ètablissement et le ministre de la justice 
directement responsables du sort de Pascal et nous nous rÈservons le droit 
d’intenter les actions qui pourraient s’avÈrer nÈcessaires.
 
        Nous sommes 
confrontÈs ý un nouveau cas de criminalisation d’un mouvement social. Pour 
rappel, le CCLE a fait l’objet de nombreuses tentatives d’intimidations de la 
part des autoritÈs judiciaires et policiËres et beaucoup de ses membres 
demeurent sous le coup d’une inculpation. Cette affaire dÈmontre une nouvelle 
fois que nous vivons dans un Etat o˜ la rÈpression l’emporte sur la 
dÈmocratie.
        Nous 
soutenons notre compagnon dans sa grËve de la faim et incitons une nouvelle fois 
ý la dÈsobÈissance civile face ý une violence exercÈe par des organismes d’Etat, 
qui touche tous les dÈtenus, qu’ils fussent de droit commun, politiques ou sans 
papiers ; ils sont victimes des mÍmes logiques de ´ surveillance et de punition 
ª .
        Nous exigeons 
des autoritÈs ´ compÈtentes ª la libÈration de Pascal Marchand, l’abandon de 
tous les chefs d’inculpation et la reconnaissance du caractËre politique de sa 
condamnation.
        Nous attendons 
de plus amples informations pour lancer de nouvelles actions. En attendant, nous 
vous proposons de soutenir Pascal en envoyant une lettre type, par fax, au 
ministre de la justice, Marc Verwhilgen (02/538.07.67) et ý la prison de Forest 
(02/349.75.65).
        Nous vous 
remercions d’avance et vous tiendrons au courant de l’Èvolution de la situation 
par le biais de notre page web et du courrier Èlectronique.
 
Le Collectif Contre les 
Expulsions
 
A faxer au ministre de la justice er ý la 
prison de Forest
 
Monsieur le Ministre de la Justice
 
Par la prÈsente, nous tenons ý attirer votre attention 
sur la situation de Pascal Marchand, incarcÈrÈ, le 30 janvier 2001 ý la prison 
de Forest.  Il 
fait l'objet d'une condamnation d'un an de prison 
prononcÈe par dÈfaut le 26 janvier 2001 par la 50Ëme chambre de l'arrondissement 
judiciaire de Bruxelles.
 
Dans le contexte de la manifestation d'opposition ý 
l'expulsion collective des Tziganes le 3 octobre 1999, des faits qu'il ne 
reconnaÓt pas lui sont reprochÈs.  Sur la seule accusation des forces de 
l'ordre sont mis ý sa charge : une tentative de vol, une destruction de matÈriel 
ainsi que des coups et blessures.
 
Les avocats qui ont pu visiter Pascal Marchand se sont dit 
alarmÈs par les conditions de dÈtention de celui-ci.  Au dire des gardiens 
de 
l'Ètablissement pÈnitentiaire, les forces de l'ordre ont amenÈ Monsieur 
Marchand "dans un sale Ètat…".  Celui-ci, refusant sa condition de dÈtenu, 
et donc refusant les injonctions qui lui sont faites, a droit ý un traitement 
particuliËrement violent.  Suite ý sa rÈsistance, il a ÈtÈ placÈ 
en 
cellule d'isolement : le "mitard".
 
Il prÈsente des traces de coups sur le visage, fait Ètat 
de douleurs dans la nuque, dans le dos.  Dans un Etat de droit, de tels 
traitements sont 
inacceptables et ne peuvent qu'Ítre dÈnoncÈs.
 
Pascal Marchand a immÈdiatement entamÈ une action de grËve 
de la faim parce qu'il estime que les mobiles de son incarcÈration sont de 
nature politique.
 
Le fait de condamner une personne (bouc Èmissaire) ý un an 
de prison, pour des accusations non fondÈes, entraÓnant de plus une condamnation 
excessivement disproportionnÈe, dÈmontre la volontÈ politique de discrÈditer des 
mouvements de contestation sociale.
 
Nous exigeons :
 
- la mise en libertÈ immÈdiate de Pascal Marchand,
- 
l'abandon de tous les chefs d'accusation,
et l'Èclaircissement public des 
"Èventuels disfonctionnements" qui ont amenÈ ý cette dÈtention 
abusive.