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From "contracorriente" <vallseca@arrakis.es>
Date Thu, 8 Feb 2001 07:26:54 +0100
Subject globe_l: "Papa...c'est encore loin la Pales..."

Title:
Contracorriente: vallseca@arrakis.es
 
COMUNISTES de CATALUNYA diffuse
De: nelpal [mailto:nelpal@wanadoo.fr]


Meurtre en direct de la Palestine
"Papa...c'est encore loin la Pales..."

Kafr Kacem. Deir Yassin.
La mort n'avait pas de visage.
Seuls les mots ont colpotÈ les cris et les souffrances des suppliciÈs.
Palestiniens et palestiniennes exÈcutÈs ý bout portant. Des civils, sans
armes...
AssassinÈs froidement pour semer la terreur, pour que leur supplice dÈracine
un peuple.
C'Ètait dans les annÈes quarante.
La mort n'avait pas de visage.
Sabra, Chatila.
Le massacre fut perpÈtrÈ de nuit. Sans tÈmoins. Des centaines de femmes,
d'enfants, de vieux, des jeunes surpris dans leur sommeil froidement abatus.
Le massacre dura toute la nuit, ý l'arme blanche, ý coups de baillonnettes et
d'armes munies de silencieux.
Sur la colline, il regardait avec ses jumelles.
Lui, le grand ordonnateur du massacre.
Lui, le gÈnÈral ÈtoilÈ.
Lui, le boucher en chef.
Il avait pour nom Sharon.
La mort avait un visage.
Visages figÈs par la terreur, par l'incrÈdulitÈ, et surtout par l'impuissance.
Puis, ce fut le silence des agneaux.
Dans le monde, quelques cris d'indignation.
En IsraÎl, une commission pour reconnaÓtre la responsabilitÈ du boucher.
Et le boucher peut vaquer ý ses occupations.
Nul ne parla de crime contre l'humanitÈ.
Nul ne proclama qu'un tel boucher devait Ítre traduit en justice.
Puis, la mort en direct.
L'exÈcution en direct.
L'enfant se blottit contre le pËre.
Le pËre lËve la main. Une main nue. La bouche s'ouvre, le pËre hurle. L'enfant
s'agrippe au dernier rempart, derniËres secondes de vie.
La rafale retentit.
Les balles fondent l'air.
Dans la tÍte de l'enfant, l'Èpouvante et un mince filet d'espoir.
Dans la tÍte du pËre, l'amour de son enfant.
Dans ma tÍte, la photo de la petite fille du Vietnam, courant nue...
Photo qui a inflÈchi le cours du conflit vietnamien.
Celle de l'enfant palestinien aura t-elle le mÍme impact?
Photos, sceau de l'infamie, qui rÈveille les consciences.
Le silence s'installe pendant une fraction de seconde.
Le silence de la mort. L'ÈternitÈ.
L'exÈcution en direct.
Les suppliciÈs ont dÈsormais un visage.
Ceux de Dir Yassin, de Kafr Kacem, de Sabra, de Chatilla n'avaient ni noms, ni
prÈnoms.
Ceux de Gaza ont dÈsormais un nom et un prÈnom, un ’ge.
La mort identifiÈe.
Il s'appelait Mohamed Addoura. Il avait 12 ans.
Son pËre : Mohamed.
Le lieu de l'exÈcution : nord de gaza, prËe de la colonie juive de Netzarim.
Des centaines de milliers ont suivi cette mort en direct, cet assassinat.
Nombre d'entre ces millions de spectateurs, calfeutrÈs dans leurs fauteuils,
devant leurs boites ý images, regardent leurs mains, elles suintent de sang de
honte. Du sang de ces innocents.
Aussi coupables que celui qui a appuyÈ sur la g’chette.
Laver l'opprobre, c'est briser le silence.
C'est hurler non. Plus jamais cela.
En IsraÎl. L'indÈcence des gouvernants.
Des regrets du bout des lËvres et on accuse les suppliciÈs. Ils ont acceptÈ de
servir de boucliers humains.
Un pËre et un fils clouÈs au mur, crucifiÈs par des balles.
Verra-t-on un jour le visage des assassins...?
Une caricature de Plantu.
Un pËre portant dans ses bras son enfant dÈgoulinant de sang.
L'enfant interroge : "Papa...c'est encore loin la Pales...".
En arriËre plan, des soldats israÈliens et des hÈlico tirant des missiles.
La messe est dite.
Khalid JamaÔ
L'opinion, 4 octobre 2000.







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