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Date Sat, 24 Feb 2001 11:44:16 +0100
Subject globe_l: Pour une coordination anti-repression

Pour une coordination anti-rÈpression

Appel aux ReprimÈ-e-s de GenËve, Seatle, Bruxelles, Prague, Nice, Zurich

A- Pour la constitution d'un collectif ý meme de mener une action en
justice contre le fichage international, arbitraire,illÈgal et massif des
militants antiglobalisation (pour la protection des personnes dÈjý
impliquÈes et contre l'extension de ce fichage).

B- Pour la denonciation politique d'une entreprise de criminalisation des
mouvements sociaux et de la misere.

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Ce premier essai a pour but d'exposer les ÈlÈments dont nous disposons
aujourd'hui s'agissant des rÈpressions survenues en Suisse en janvier 2001,
et des consÈquences que nos y avons vues. Il veut donner des perspectives
de mobilisations rapides, mais surtout donner les premiers ÈlÈments d'une
dÈfense ý toute personne dÈjý fichÈe aux niveaux national et
internationalou suceptible de l'Ítre .

Je vous prie de bien vouloir  m'excuser pour la longeur de ce texte, mais
j'ai jugÈ que ces ÈlÈments pouvaient permettre de mieux saisir les enjeux
que je crois pouvoir dÈgager dans cette affaire. Ce texte reprends
quelques-un des ÈlÈments dÈjý ÈvoquÈs dans un courrier prÈcÈdants. Je vous
prie donc de m'excuser  pour les redites et Ègalement pour les messages
doubles ou triples (je l'ai adressÈ ý des listes). Il a ÈtÈ rapidement
rÈdigÈ par Aude LaprestÈ, suite ý une premiËre rencontre ý Monpellier le 16
fÈvrier, sur le thËme des rÈpressions avec notamment : des membres de
droits-devant, du collectif anti-rep de nice, du MIB (mouvement immigration
banlieue), du syndicat de la magistrature, du syndicat sud, de la FA
(fÈdÈration anarchiste), de l'association "SOS vidÈosurveillance...
Veuillez m'excuser pour ceux et celles que j'oublie, qui sont citÈ-e-s de
maniËre incomplËte ou fausse.

aude.lapreste@wanadoo.fr

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Les derniËres mobilisations internationales contre la globalisation
capitaliste ont ÈtÈ l'occasion affichÈe, d'entreprendre une
internationalisation et une massification du fichage de militants: avec
quelque 300 gardes ý vue arbitraires ý GenËve en 98 lors des manifestations
contre l'OMC, autour de 600 ý Seattle, plus de 900 ý Prague en septembre
dernier suite ý la manifestation contre le Font MonÈtaire International, et
encore 120 en janvier 2001 ý Zurich dans le cadre des manifestations contre
le World Economic FIM de Davos, entreprises trËs logiquement accompagnÈes
d'un fichage systÈmatique (photos, prises d'empreintes.), les objectifs des
autoritÈs Ètatiques et transnationales sont de plus en plus explicites. Ces
objectifs nous semblent Ítre de deux ordres :

- Affaiblir les rÈseaux activistes en Èlargissant les fichages, et donc le
contrÙle sur les militants, notamment en restreignant leur libertÈ de
circulation et d'expression

- Etouffer les mobilisations en dissuadant par ces rÈponses arbitraires et
disproportionnÈes les manifestants de toute implication, par la
stigmatisation de la casse et une diabolisation des mouvement, cumulÈe ý la
menace bien rÈelle de rÈpressions si violentes et aveugles qu'elles peuvent
toucher tout le monde et en particulier les moins " impliquÈ-e-s " d'entre
nous, plus isolÈ-e-s, plus exposÈ-e-s, et plus vulnÈrables ý ces " rafles
". Ces mesures visent sans aucun doute la criminalisation d'un mouvement
suffisamment fort pour Èbranler le systËme en place : celui-ci se voit en
effet acculÈ ý mettre ý  jour sa nature contradictoire, par ces mesures
fascistes et totalitaires.

Ces derniers ÈvÈnement suisses nous apportent un ÈlÈment nouveau : la
preuve de l'utilisation de ces fichages ý des fins de restriction du droit
de circulation des individus, sur la base de donnÈes tout aussi
arbitraires, illÈgales et non fondÈes juridiquement, que l'est leur
communication (avÈrÈe) entre Etats. Des personnes se sont en effet vues
interdire l'entrÈe sur le territoire suisse, au motif absolument infondÈ
qu'elles auraient ÈtÈ  " activement engagÈes dans une dÈmonstration
violente organisÈe contre la sÈance de la Banque Mondiale et du FMI au mois
de septembre 2000 ý Prague, blessant des personnes et crÈant des dÈg’ts
matÈriels importants (.) " (Office FÈdÈral de Police Suisse). Elles avaient
ÈtÈ victimes de rafles sans motif (et mÍme hors manifestation), et fichÈes
sans qu'aucune procÈdure ne soit engagÈe (procËs verbal d'arrestation,
inculpation ou a fortiori condamnation). Selon les dires mÍmes des
autoritÈs suisses, 300 interdictions d'entrÈe sur le territoire suisse
nominatives auraient ÈtÈ ainsi produites par l'Office FÈdÈral de Police
Suisse, sur la base de fichiers constituÈs et communiquÈs a priori tout
aussi arbitrairement et illÈgalement. Il est probable qu'il concerne en
outre, non suelement Prague, mais toutes les personnes fichÈes dans des
sitations similaires.

Il s'agit de dÈgager les enjeux trËs dÈcisifs que ces ÈvËnements peuvent
soustendre :

1- Nous possÈdons des preuves Ècrites d'une transmission illÈgale entre
Etats de donnÈes non fondÈes juridiquement. Cela nous permet de souligner
qu'il y a eu infraction par des Etats, et notamment les Etats suisse et
tchËque aux  loi sur la communication des donnÈes, et ý plusieurs articles
de la Convention EuropÈenne des Droits de l'Homme (dont ils sont tous deux
signataires), realtifs ý la prÈsemption d'innocence, au respect de la vie
privÈe, ý la libertÈ de circulation et d'expression enfin. Ces premiers
ÈlÈments doivent bien sšrs approfondits et complÈtÈs par un travail de fond
au niveau juridique

2- Le communiquÈ de presse des autoritÈs Èvoquant le fichage de 300
personnes sur les mÍmes bases est trËs prÈoccupant : 300 personnes (voire
plus), fichÈes dans le cadre de "rafles" similaires seraient donc
suceptibles d'Ítre mentionÈes sur des listes communiquÈes au niveau
international, et donc d'avoir un casier pouvant contenir ce type de
document trËs lourd. Or seule une infime partie de ces personnes s'est
prÈsentÈe sur le territoire suisse et a fortiori a pu prendre formellement
connaissance d'une dÈcision administrative de cet ordre. ConsidÈrant la
gravitÈ de l'existence de documents adminitratifs soulignant nominativement
la (fausse) culpabilitÈ de centaines de personnes, il apparaÓt primordial
d'avoir accËs aux prÈ-supposÈs casiers qui les contiendraient, et ý un
niveau internationale, afin de pouvoir remettre en cause leur validitÈ, et
par lý-mÍme de les " netoyer " s'il y a lieu. Un tel fichage est en effet
fort prÈjudiciable pour ces presonnes :

- le but est de nous traiter ý l'avenir comme des hoolligans (ce sont leurs
propres mots) , c'est ý dire de nous interdire le passage aux frontiËre dËs
qu'il y aura une manifestation de cet ordre.

- un dossier politique, cela signifie difficultÈs de nationalisation si
besoin, non accËs ý certains emplois publics, forts "handicaps" en cas de
problËme pÈnal quelquonque, ou encore emprisonnements prÈventifs si les
risques de nous voir poser des bombes devient vraiment important (bouh !)
Il s'agit donc ici de la protection de ces centaines de personnes
directement impliquÈes.

3- Il s'agit enfin de ne plus permettre qu'il soit si facile ý une autoritÈ
Ètatique de produire des dÈcisions illÈgalles et arbitraires allant contre
le droit de circulation, d'expression et de prÈsemption d'innoncence.

Pour ce faire, il est probable qu'une solution partielle soit
d'entreprendre un taage mÈdiatique suffisant sur ces questions pour
rÈaliser de vÈritables pressions politiques sur les Etats. Cependant, il
s'agit de ne pas se tromper d'objectif : il serait sans aucun doute
catastrofique qu'une telle action en justice se borne ý relÈgitimer la
rÈpression en donnant aux Etats les moyen de "rÈviser" leur tire, et de ne
viser plus que les "mauvai-se-s manifestant-e-s" et les les "mauvais-se-s
pauvres". Car il semble que ce soit bien lý une des clÈs de la
criminalisation des mouvement sociaux, qui justifie ý priori toutes les
rÈpressions. Cette prÈcision, et sšrement d'autres du mÍme odre mÈritent un
vÈritable positionnement politique, unitaire et radical.

(Je pense en outre que c'est une occasion de rÈflÈchir aux action
importantes ý entreprendre avec les victimes de la rÈpression ý Prague (et
sšrement d'autres), pour ondamner les traitements inhumains et dÈgradants
infligÈs aux quelques 900 victimes de ces arrestations).


Les recours Èventuels sont ý faire en deux temps :

- tout d'abord, pour toute personne ayant signÈ acusÈ de reception de cette
interdiction d'entrÈe sur le terrtoire suisse doit faire ce recours  (qu'il
ait ÈtÈ prÈsentÈe au passage ý la frontiËre ou suite ý une arrestation en
Suisse). Il doit Ítre nominatif dans la mesure ou l'interdiction est
elle-mÍme nominative. Le delai est bref et doit Ítre mentionnÈ sur le
document exposant les motifs de la dÈcision, et dont la personne concernÈe
doit avoir une copie. (il est pour ma part de 30 jours aprËs notification,
c'est ý dire signature de l'accusÈ de rÈception).

Il est important dans ce cas de contacter TRES VITE  le groupe anti-rÈp ý
Zurich : antirep@yahoo.de  et davos@advogar.ch et 0041- 1 240 20 56 Il faut
noter que dans ce cas que tous les recours suisses doivent Ítre ÈpuisÈs,
avant de monter plus haut (haute cour de justice europÈenne par exemple),
mais qu'il peut Ítre interessant de s'y coller parcequ'on a pas mal de
chance de gagner (?).

- il faut ensuite envisager quelque choses pour toutes les personnes qui se
sont faites refoulÈs sans justificatif ý la frontiËre, ainsi que celles
qui, ne s'Ètant pas prÈsentÈe en Suisse, ignorent si elles sont sous le
coup d'une telle interdiction, suite ý leur arrestation antÈrieure, ý
Prague, voire ý GenËve ou ý Seattle, GenËve Nice.... Il s'agit donc de
s'organider en collectif (on a plus de temps puisqu'il n'y a pas de dÈlai),
afin de chercher ý consulter ces dossiers, d'en vÈrifier le teneur et
d'engager des poursuites en fonction, contre les Etats en cause, voire les
services de renseignement ý un niveau plus large.

Pour rÈsumer, il s'agirait donc dËs ý prÈsent :

1- de se donner les moyens avec tous ceux et celles qui le voudrons de
constituer un collectif pour faire une action en justice au niveau
international : prise de contacts, rassemblement de tÈmoignages et de
procurations, travail avec des avocats internationaux, contacts avec les
monde mÈdiatico-politico-intellectuallo-je-ne -sais-quoi, et bien-sšr,
recherche de fonds.

2- de produire un positionnement politique trËs clair sur cette
criminalisation de la misËre et des mouvements sociaux, par le fichage, la
surveillance, le contrÙle et la rÈpression sous toutes ses formes.

3- de s'appuyer (notament) sur l'action en justice ÈvoquÈe plus haut pour
porter cette position politique forte et offensive, qui mettrait en lien
rÈpressions internationales, et luttes au quotidiens, communications des
donnÈes ý tous les niveaux et enjeux dans la vie courante et/ou engagÈe.

4- de tracer sur le long terme les moyens de rÈagir en acte et en parole ý
un niveau global et local

La constitution d'un groupe de travail sur ces points est le projet des
personnes citÈes au dÈbut de ce texte. Nous invitons toute personne
interessÈe ý un quelquonque degrÈ par ces projet ý prendre contact et ý
envoyer tÈmoigage s'il ya lieu. Nous vous communiquerons nos lieux et
heures de rencontre, nos projets d'action et de parole, et l'avancÈe de nos
recherches et de nos victoires.

Nous avons besoins de prÈcisions, d'aide; de conseils, de contacts et de
fonds, mais surtout de tÈmoignages et de personnes prÍte ý s'inscrire dans
une telle mobilisation.

ce texte n'engage que moi et appelle toutes les remarques, complÈments et
critiques ; il ne fait que prÈcÈder un travail collectif.

Aude LaprestÈ
12, rue de la poste, 38 000 Grenoble
00 33 4 76 43 76 68
0033 6 64 62 25 48
aude.lapreste@wanadoo.fr




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