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"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
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Date
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Mon, 26 Feb 2001 18:41:00 +0100
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Subject
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globe_l: Zap ! Zaptour ! Infos ! (1)
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Z A P ! Z A P A T O U R I N F 0 S !
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Vrac d'infos sur la marche zapatiste vers Mexico
Du 25 fÈvrier au 11 mars 2001
#1 - 26/02/01 - 18h30
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Zap ! Zaptour ! Infos ! >>> http://hns.samzdat.net/dossiers/01_mexico
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+ Marche zapatiste: dÈpart de San Cristobal
Carta -25/02, 19h56 - La marche zapatiste a dÈbutÈ ce matin. La dÈlÈgation
des 23 commandants de l'Ezln, plus Marcos,accompagnÈs par une foules de bus
qui transportent des groupes de solidaritÈ et des reprÈsentants de la
sociÈtÈ civile mexicaine et internationale, voyage dÈsormais vers la
capitale du Chiapas, Tuxtla GutiÈrrez, o˜ sera organisÈe une brËve
cÈrÈmonie publique, puis elle reprendra sa route vers Juchitýn, dans l'Etat
d'Oaxaca (sur la cÙte Pacifique) pour y passer la nuit.
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+ Des milliers et des milliers de manifestants
pour le dÈpart de la marche
26/02 - Vingt milles ý san Cristobal de Las Casa samedi soir avant le
dÈpart, dix milles ý Tuxtla GutiÈrrez (capitale du Chiapas) en milieu de
journÈe dimanche, quinze milles ý Juchit·n (sur la cÙte Pacifique dans
l'Etat du Oaxaca) dimanche soir. Et puis, des dizaines et des dizaines de
vÈhicules qui composent le ´serpent sur rouesª de la marche zapatiste, avec
ý leur bord des milliers des franÁais, mexicains, franÁais, italiens,
canadiens... Pour tout le monde c'est une incroyable dÈmonstration de
force pour l'Ezln.
Samedi soir, devant cette foule impressionnante, le Subcomandante Marcos ý
prononcÈ un discours o˜ il ý accusÈ le PrÈsident Fox de ´vouloir
transformer notre histoire en marchandiseª (on peut Ècouter le discours de
Marcos sur le site de Sherwood: http://www.sherwood.it). Personne ne
s'Ètait imaginÈ qu'il pourait y avoir autant de monde dans le centre de San
CristÚbal de Las Casas, au moment de l'arrivÈe de la dÈlÈgation des 24
commandants zapatistes: 20.00O personnes, des reprÈsentants de toutes les
nations indigËnes du Chiapas, beaucoup le visage recouvert d'un
passe-montagne et portent la ´paliacatesª, le foulard traditionnel des
indiens... Un calme incroyable et cette immense clameur lorsque sont
arrivÈs les zapatistes. ´La plus grande manifestation de l'histoire de la
villeª Ècrira sur La Jornada Hermann Bellinghausen.
Dimanche, ý Tuxtla GutiÈrrez ce qui ne devait Ítre qu'une halte ´de
politesseª dans la capitale chiapanËque, s'est encore fois transformÈ en
manifestation monstre... Comme se sera le cas ý Juchitýn le soir mÍme.
Dimanche encore, au passage entre le Chiaps et l'Etat d'Oaxaca, prËs de
Tehuantepec, d'autres organisations sociales locales se sont jointes ý la
caravane. Des reprÈsentants des organisations indigËnes de l'Oaxaca sont
venus saluer l'Ezln et marcher sur Mexico, des syndicalistes de la santÈ
qui viennent apporter leur concours (la Croix Rouge ayant dÈclarÈ forfait
suite aux pressions gouvernementales), jusqu'ý des Ètudiants de
l'UnvisersitÈ autonome de Mexico venus en car pour se joindre ý la marche.
- Source Carta
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+ Juchitýn: les paroles indigËnes
Carta -26/02, 15h46 - Dans la citÈ zapotËque de Juchitýn la caravane
zapatiste a ÈtÈ accueillie par une grande banderole: ´Ma' guiruti'
zuxhaatanee laanuª, ´Personne ne piÈtinera plus notre dignitȪ en langue
zapotËque, slogan qui est aussi le thËme de la rencontre entre les
communitÈs indigËnes de l'Etat d'Oaxaca et la caravane de l'Ezln,
accueillie par le maire Leopoldo de Gyves, leader de la coalition ouvriËre,
Ètudiante et paysanne. ´Nous sommes avec vous. Nous exigeons aussi le que
gouvernement accepte les trois conditions pour relancer les nÈgociations de
paixª a dÈclarÈ de Gyves en recevant Marcos et les autres commandants
zapatistes. La rencontre a ÈtÈ dominÈe par les langues et les couleurs des
communautÈs indigËnes: zaptËques, huaves, tchintËques, zoquËs, mixËs,
chontales et mazatËques du Oaxaca ont accueilli les tzeltales, tzotziles,
tojolabales et choles du Chiapas. ´La lutte pour la reconnaissance
constitutionnelle des droits indigËnes -ý dÈclarÈ Marcos devant 15
personnes- est la lutte pour le respect de nos langues. Elles portent en
elles des mots qui parlent de l'histoire que nous ommes, mais aussi du
futur. Il faut savoir Ècouter ces paroles. C'est pour celý que le
gouvernement ne veut pas reconnaÓtre nos droits en tant qu'indigËnes, parce
qu'il devrait reconnaitre et respecter nos langues. C'est ce qu'ils
craignet, parce que si nous apprenons ý Ècouter notre langue, nous
trouverons par nous-mÍme ces lendemains qui en viendront ý nous ressembler.
Une fois de plus le faux dieu de l'argent veut nous enlever notre langue,
parce qu'il sait que qanq elle nous ne serions plus ce que nous sommes, et
il pourait tout nous prendre!ª
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+ La marche zapatiste comme ´rÈponseª
au Forum Èconomique de Cancun
Par une significative coincidence, dimenche 26 fÈvrier, le mÍme jour o˜
partait la ´marchaª vers Mexico des zapatiste, s'ouvrait ý Cancun, dans la
pÈninsule du Yucatan, une cession du Word Economic Forum (le mÍme qui a eut
lieu ý Davos il y a quelques temps) intitullÈe ´Mexico 2001ª.
Cancun est, comme il se doit, en Ètat de siËge, sosu la protection de
milliers de soldats de l'armÈe mexicaine, de policiers locaux et fÈdÈraux
dÈployÈs ý proximitÈ de l'hÙtel Westin Regina o˜ se tient le forum. MalgrÈs
cela, quelques Ètudiants de l'UniversitÈ autonome de Mexico ont rÈussi ý
dÈjouer le dispositif et ý manifester dans au sein mÍme du pÈrimËtre
sÈcurisÈ du sommet nÈo-libÈral.
Un peu plus loin il y a l'inÈvitable contre-manifestation organisÈe par le
ComitÈ F26, elle aussi sous haute surveillance (il y a eut quelques
interpellations prÈventives). ´Nous voulons rÈaffirmer quatre droits:
libertÈ d'expression, de manifestation, de rÈunion et de circulation, non
seulement pour les marchandises, mais aussi pour les personnesª ý dÈclarÈ
un porte-parol du ComitÈ F26, ajoutant: ´ Nous sommes ici pour protester,
mais la rÈponse aux solutions que ces messieurs sont en train de discuter
est dÈjý en route depuis le Chiapasª. -Source Carta
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+ La marche zapatiste atteint sa premiËre Ètape
dans l'Etat d'Oaxaca
´Nous voulons Ítre traitÈs dignement, humainement, avec les droits qui nous
sont dusª. C'est par ces mots que s'est adressÈ hier soir le leader
zapatiste Tacho ý une foule rassemblÈe ý Juchit·n (Etat d'Oaxaca, Mexique),
premiËre Ètape de la marche entreprise par 24 commandants de l'Ezln (ArmÈe
zapatiste de libÈration nationale) vers la capitale. Le sous-commandant
Marcos a lui aussi pris la parole pour rappeler que l'objectif de
l'initiative restait "obtenir la libertÈ et la dÈmocratie pour tous". ´La
lutte pour la reconnaissance des droits et de la culture des Indiens ‚
a-t-il poursuivi ‚ est Ègalement la lutte pour le respect de notre langue,
de nos coutumesª. La åcommandante¼ Esther a quant ý elle rappelÈ les ´500
annÈes d'exploitation et d'abandon ý cause de notre langue maternelle et de
nos habits traditionnels. Ce sont surtout les femmes qui sont victimes de
tels abus ‚ a-t-elle poursuivi -; nous sommes en effet mÈprisÈes parce que
nous ne savons pas parler et parce que nous sommes pauvres, privÈes de
nourriture, d'une maison descente, d'une Èducation et d'une bonne santȪ.
La seconde journÈe du ´zapatourª, comme il est surnommÈ, amËnera la
dÈlÈgation zapatiste ý Oaxaca, ý 500 kilomËtres au sud de Mexico, la
capitale. L'Etat de Mexico, l'un des plus pauvres du pays, compte 4
millions d'Indiens de 15 ethnies diffÈrentes, les plus importantes Ètant
l'ethnie Mixteco et l'ethnie Zapoteco. -Source: Misna
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20.000 personnes dans les rues
pour le 1er jour de la Marche Zapatiste
San Cristobal de Las Casas, Etat du Chiapas, dans le Sud-Est du Mexique,
nous sommes le 1er janvier 1994, il est encore tÙt. Une animation anormale
perturbe l'habituelle et relative tranquillitÈ du ZÛcalo de l'ancienne
ville coloniale. Un groupe important d'hommes et de femmes mal armÈs, mais
armÈs tout de mÍme, sont en train de forcer l'entrÈe des b’timents de la
municipalitÈ. Les Mexicains n'ont mÍme pas eu le temps de savourer leur
nouveau droit de libre-Èchanger avec les puissants voisins du Nord qu'un
vulgaire groupe d'indigËnes dÈclarent la guerre ý leur Etat, ý la 13Ëme
Èconomie du monde. MÍme les toursites ne se sentent pas ý l'aise. Ce groupe
leur fait un peu peur. D'habitude, le ZÛcalo est un lieu agrÈable o˜ l'on
peut fl’ner, loger, se restaurer, changer ses travellers' cheque, lire son
journal, se faire cirer les chaussures et prendre en photo le visage
exotique et sale de petites gamines indiennes en Èchange de quelques pesos.
Mais, aujourd'hui, les indiens, ils n'ont pas ce regard suppliant comme
quand ils essaient de vendre un bracelet, un tissu ou un sourire... Non,
aujourd'hui, ils ont un regard dÈterminÈ. C'est peut-Ítre un trait de cette
fameuse "dignitÈ rebelle" dont parlent souvent les Zapatistes. Mais cela
les touristes, ils s'en foutent, ce qu'ils aiment, c'est, ý 50, rentrer
dans une Èglise comme un ÈlÈphant dans un magasin de porcelaine et
perturber une cÈrÈmonie religieuse indigËne pour observer avec un air
condescendant ces "indios" si primaires. D'ailleurs, ils ne veulent pas
savoir ce qui se passe, aujourd'hui sur le ZÛcalo...
"Ils vont nous laisser partir", demanda l'un (touriste)
Il avait ÈtÈ notifiÈ aux touristes qu'ils pourraient retourner ý leurs
logements le 2 janvier.
"Pourquoi veulent-ils s'en aller?", rÈpondit avec ironie l'homme au
passe-montagne. "Ils profitent de la ville."
Quelques-uns lui demandaient en criant s'ils pouvaient aller en voiture ý
Canc™n. Tous voulaient parler en mÍme temps. Un guide qui voyageait avec un
groupe de touristes dit qu'il devait les emmener aux ruines [mayas] de
Palenque. Qu'ils ne pouvaient attendre plus longtemps.
Marcos perdit alors patience, mais pas son sens de l'humour. "Le chemin de
Palenque est fermÈ",dit-il. "Nous prenons Ocosingo." "DÈsolÈ pour les
ennuis, mais ceci est une rÈvolution."(1)
Eh oui, une rÈvolution! Bien sšr, pas au sens marxiste-lÈniniste du terme,
mais tout de mÍme... Ce ne sont finalement que des "indios" et, depuis ce
1er janvier 1994, les gouvernements mexicains successifs ont montrÈ comment
il traitaient les "indios" qui se rÈvoltent. Mensonges, harcËlements,
disparitions, massacres, racisme, tromperies, viols n'ont pas eu raison de
ces "agitÈs du bocal" qui ont dÈcidÈ de se soulever pour revendiquer leur
droit ý la vie.
Et en ce 24 fÈvrier 2001, ils ont dÈmontrÈ qu'ils Ètaient encore au
rendez-vous. A 20.000, ils ont dÈfilÈ dans les rues de San Cristobal de las
Casas. Ce n'Ètait pas l'armÈe zapatiste cette fois-ci, mais les bases de
l'EZLN, des civils, des "indios" venant de communautÈs de toute la rÈgion
indigËne du Chiapas. Certains ont mÍme marchÈ plusieurs jours pour venir
soutenir les 24 membres de la Commandancia Zapatista dans leur pÈriple
devant les mËner ý la Ciudad de Mexico le 11 mars pour exiger l'application
et la transformation en loi des Accords de San AndrÈs Larrainzar (2).
Dans la matinÈe de ce 24 fÈvrier, les 24 dÈlÈguÈs zapatistes sont partis
dans une ambiance festive des CommunautÈs de La Garrucha, Oventic, MoisÈs
Gandhi et de La Realidad. C'est d'ailleurs dans cette derniËre que le
Subcommandante Marcos a remis symboliquement ses armes et ses balles. Avec
des centaines de gens, ils se sont alors mis en route pour participer ý la
Marcha de la Dignidad IndÌgena, la Marcha de el Color de la Tierra. Lors de
cette marche parfois silencieuse, parfois moins et que les coletos (les
blancs) regardaient de leur terrasse, les Zapatistes se sont mÈlangÈs ý ce
qu'ils appellent la sociÈtÈ civile nationale et internationale. Et des
Ètrangers, il y en avaient. Et les plus visibles Ètaient les 150 Italiens
du groupe Ya Basta (los monos blancos) qui assuraient le service d'ordre de
cette premiËre dÈmonstration de force des Zapatistes. Parmi les Italiens,
il y avait notamment deux dÈputÈs de Rifondazione Communista ainsi que des
militants qui avaient ÈtÈ interdits ý vie de sÈjour sur le territoire
mexicain.
Vers 22 heures, les dÈlÈguÈs zapatistes ont prononcÈ un discours assez
virulent contre le nouveau prÈsident qui prÈtend vouloir la paix et la
dignitÈ des indigËnes tout en emprisonnant ceux qui se battent pour que
cette dignitÈ soit effective. D'ailleurs, concernant les prisonniers
zapatistes, une vingtaine ont ÈtÈ libÈrÈs ce 24 fÈvrier tandis que 50
autres ont commencÈ une grËve de la faim.
Normalement, aujourd'hui, dimanche 25 fÈvrier, la dÈlÈgation passera
briËvement par Tutxla Gutierrez, capitale de l'Etat du Chiapas et o˜ ont
ÈtÈ massivement distribuÈs, sans que l'on en connaisse la provenance, des
pamphlets anti-zapatistes traitant les rebelles de "mafieux", qualifiant le
prÈsident Vicente Fox de "gauchiste" et faisant l'Èloge de l'armÈe fÈdÈrale.
A Tutxla Gutierrez, les Zapatistes seront rejoints par la guatÈmaltËque et
prix nobel de la paix (1992) pour son combat pour les droits des peuples
indigËnes, Rigoberta Menchu. Ils poursuivront ensuite leur route vers
l'Etat de Oaxaca.
Fred (Indymedia Belgique) - fredolev@hotmail.com
http://belgium.indymedia.org
(1) Extrait du livre de M.V.Montalban, "Marcos, el seÒor de los espejos",
2000. (2) Voir, entre autres, "Pourquoi La Marche zapatiste?"
-Source: Indymedia Belgique
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LIENS ET DOCUMENTS
+ Zapatour VidÈo
La marche zapatiste de Tuxtla GutiÈrrez ý son passage ý Tuxtla et Ventosa,
en arrivant sur Juchitýn, filmÈe par des cinÈastes indigËnes du Chiapas et
de l'Oaxaca. Centro de medios Independientes Chiapas
http://clients.loudeye.com/imc/chiapas/25_de_marzo.ram
http://chiapas.indymedia.org
+ Zapatour Radio
Fichiers audio des retransmissions de Radio Sherwood depuis la marche
zapatiste. commentaires en italiens, mais discours de Marcos n espagnol...
http://www.sherwood.it
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Zap ! Zaptour ! Infos ! >>> http://hns.samzdat.net/dossiers/01_mexico
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s a m i z d a t . n e t
h a c k t i v i s t n e w s s e r v i c e
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