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From LPSG-France <LPSG-France@wanadoo.fr>
Date Tue, 13 Mar 2001 21:58:20 +0100
Subject globe_l: Urgence Eddie Hatcher !!!

Bonjour ý toutes et ý tous,

La commission prisonniers du CSIA et le Groupe de Soutien ý Leonard Peltier
(LPSG-France) souhaitent attirer votre attention sur la situation d'urgence
d'Eddie Hatcher, un activiste amÈrindien que nous avons dÈjý soutenu dans
le passÈ et qui se trouve ý nouveau menacÈ trËs sÈrieusement en raison de
son engagement militant sans rel’che. Nous espÈrons que vous ne nous en
voudrez pas trop de vous imposer un message au volume aussi encombrant...

Qui est Eddie Hatcher ?

Eddie Hatcher est un AmÈrindien Tuscarora ’gÈ de 43 ans, incarcÈrÈ en
prÈventive depuis le 1er juin 1999 au centre de dÈtention de Lumberton,
Etat de la Caroline du Nord. Il est accusÈ d'homicide volontaire.

Eddie a 15 ans lorsque son pËre est retrouvÈ mort abattu d'une balle dans
la tÍte. Ni Eddie, ni sa famille n'ont cru ý la thËse du suicide conclue
par la police. Pour aider sa mËre ý subvenir aux besoins de la famille, il
a travaillÈ dans les champs de coton. Il a poursuivi ensuite sa scolaritÈ
et a obtenu des diplÙmes en thÈologie et en sciences politiques. Il
souhaitait s'inscrire en Droit mais l'accËs lui a ÈtÈ refusÈ en raison de
sa "forte personnalitÈ".

Il a fait trËs tÙt l'expÈrience du racisme et dÈcouvert qu'il existe des
Ècoles pour les blancs, des Ècoles pour les noirs et d'autres pour les
Indiens. Les Ècoles pour Indiens disposent de bien moins de ressources que
les autres. Ceci l'a conduit ý devenir un militant actif dans la lutte
contre le racisme, la pauvretÈ, la discrimination, les brutalitÈs
policiËres, le trafic de drogues, la corruption et pour les droits des
minoritÈs.

En 1988, il a dÈfrayÈ la chronique en occupant avec un autre militant
indien le siËge d'un journal local, "The Robesonian". Il est parvenu ý
attirer l'attention d'un public large et a exigÈ du gouverneur de la
Caroline du Nord que des investigations soient menÈes sur cette situation
de corruption ainsi que sur les circonstances entourant les morts suspectes
de plusieurs AmÈrindiens et Africains-AmÈricains.

En dÈpit des tentatives rÈpÈtÈes de l'Etat de la Caroline du Nord pour le
rÈduire au silence, Eddie continue sa lutte en faveur de la justice pour
tous. Mais il est aujourd'hui pris au piËge d'une machination ý
l'instigation de la police et des instances judiciaires de la Caroline du
Nord. Son procËs va dÈbuter le 9 avril 2001 ý Lumberton (Caroline du Nord).
Le procureur de l'Etat rÈclame sa condamnation ý mort. Sa vie est en jeu !


<> L'occupation du Robesonian Newspaper en 1988

A la fin des annÈes 80, la cocaÔne a envahi le comtÈ rural de Robeson de la
Caroline du Nord (lieu de transit entre la Floride et l'Etat de New York) ý
tel point que cette rÈgion est appelÈe "la petite Miami".

Une vague de meurtres dÈferle sur la rÈgion. La plupart de ces meurtres,
jamais ÈlucidÈs, sont des exÈcutions pures et simples. En 1987, un
AmÈrindien est assassinÈ par le shÈrif adjoint Kevin Stone. Eddie dÈcide
alors de mener une enquÍte sur la corruption et le trafic de drogue
sÈvissant dans la rÈgion. Il obtient d'un indicateur fÈdÈral qui avait
travaillÈ avec le FBI et le DEA (Drug Enforcement Agency) sur plusieurs
grosses affaires de drogue, des cartes et des documents qui lui fournissent
la preuve que 34 hommes d'affaire et officiers de police sont ý l'origine
d'un large trafic de cocaÔne couvrant tout ce secteur de la Caroline du
Nord, parmi lesquels on trouve le shÈrif Hubert Stone, pËre de Kevin Stone.

Ces preuves en main, Eddie dÈcide d'alerter le FBI, le DEA et les douanes
fÈdÈrales qui lui refusent toute aide. Cette dÈmarche ne rÈussit qu'ý
Èveiller la mÈfiance du shÈrif Stone, qui sait dÈsormais qu'Eddie dÈtient
des informations compromettantes. Avec la complicitÈ du FBI, le shÈrif
dÈcide "qu'ils auront Eddie avant la fin de la semaine", comme le rÈvÈlera
un tÈmoin lors du procËs. Eddie comprend qu'il n'a d'autre alternative que
d'attirer l'attention de l'opinion publique.

Le 1er fÈvrier 1988, Eddie Hatcher et un autre AmÈrindien, Timothy Jacobs,
occupent les locaux du Robesonian Newspaper retenant 17 employÈs de ce
journal local. Pendant plus de 10 heures, Eddie nÈgocie avec le gouverneur
de la Caroline du Nord. Il demande que des enquÍtes sÈrieuses soient
ouvertes sur le dÈpartement du shÈrif du comtÈ de Robeson et le systËme
judiciaire local, sur la sÈrie de morts suspectes d'AmÈrindiens et
d'Africain-amÈricains dans le comtÈ, et sur la mort rÈcente d'un jeune
Africain-AmÈricain dans la prison locale. Enfin, il demande que Timothy
Jacobs et lui-mÍme ne soient pas livrÈs aux autoritÈs du comtÈ. Il ne
rÈclame ni amnistie, ni aucune faveur personnelle.

En 1988, Eddie Hatcher est le premier citoyen amÈricain ý tomber sous le
coup de la loi anti-terroriste de 1984 dÈcrÈtÈe par le prÈsident Reagan. Il
est rapidement arrÍtÈ et incarcÈrÈ et se voit refuser ý deux reprises une
libÈration sous caution. L'Etat de la Caroline du Nord engage des
poursuites judiciaires ý son encontre pour rÈpondre du chef d'inculpation
de prises d'otages. Il les abandonne trËs vite pour laisser le champ libre
ý l'Etat fÈdÈral qui attaque Eddie pour rÈpondre des mÍmes charges et de
surcroÓt de celle de conspiration contre les Etats-Unis. 

Depuis le mois de fÈvrier, sept tÈmoins potentiels ayant fourni des
informations dÈterminantes aux avocats d'Eddie ont ÈtÈ assassinÈs, les
circonstances de leur mort restant ý ce jour non ÈlucidÈes. 

Les autoritÈs imposent des conditions de dÈtention sÈvËres ý Eddie. Il est
continuellement mis en isolement. Il parvient au terme de deux procÈdures
en appel ý obtenir une libÈration sous caution dÈbut juillet. Mais deux
mois plus tard, la cour de cassation annule la dÈcision et exige sa
rÈincarcÈration. Eddie s'enfuit de l'Etat de la Caroline du Nord dÈclarant
qu'il ne reviendrait que pour son procËs. Le FBI offre une prime pour sa
capture. Une chasse ý l'homme est lancÈe. Des centaines d'agents fÈdÈraux
harcËlent et menacent les membres de la communautÈ amÈrindienne du comtÈ de
Robeson. Il est finalement arrÍtÈ alors qu'il se rend ý son procËs. Il
comparait pendant trois semaines devant un juge fÈdÈral qui lui impose de
se reprÈsenter lui-mÍme! En dÈpit de toutes les pressions qui s'exercent
sur lui, Eddie parvient ý convaincre les jurÈs de la lÈgitimitÈ de son
acte. Le 14 octobre, ils le dÈclarent non-coupable des deux chefs
d'inculpation.

Le 6 dÈcembre, la Caroline du Nord relance des poursuites judiciaires
contre Eddie pour les mÍmes charges que l'Etat avait pourtant abandonnÈes
et pour lesquelles Eddie vient d'Ítre acquittÈ au niveau fÈdÈral! Il reste
en libertÈ aprËs s'Ítre acquittÈ d'une caution de 25000$.

Le conseil tribal de la rÈserve indienne Shoshone-Bannock dans l'Idaho lui
accorde l'asile politique sur son territoire en janvier 1989. Un membre de
la communautÈ est aussitÙt arrÍtÈ et interrogÈ par le FBI. Eddie se rÈfugie
en Californie. Le 10 mars 1989, il se rend au consulat de l'ex-URSS ý San
Francisco et demande l'asile politique qui lui est refusÈ. Il est arrÍtÈ
par des agents fÈdÈraux et mis en dÈtention. Un juge californien ordonne
son extradition vers la Caroline du Nord. Il est transfÈrÈ ý la prison du
comtÈ de Robeson et le shÈrif Stone le fait transfÈrer dans le quartier
d'isolement maximal de la prison centrale de Raleigh.

DËs le dÈbut du procËs en automne 1989, le juge dÈcide arbitrairement de
rÈcuser tous les avocats d'Eddie, dont le cÈlËbre William Kuntzler. Un
avocat lui est commis d'office mais Eddie dÈclare qu'il se dÈfendra seul.
Lors d'une audience, le Pr. Naskell, un de ses dÈfenseurs, tente de se
faire entendre. Le juge l'inculpe d'outrage ý magistrat et le fait
expulser. Eddie excÈdÈ l'interpelle et le traite de "raciste,
sÈgrÈgationniste...". Le juge fait Èvacuer la salle d'audience, puis
ordonne qu'il soit b’illonnÈ et attachÈ. Le 13 fÈvrier 1990, aprËs trois
mois de procÈdure illÈgale (on lui a mÍme interdit de consulter les livres
de droit pour Ètablir sa propre dÈfense), de harcËlements constants et de
menaces sur sa famille, et bien que tous les otages aient tÈmoignÈ en sa
faveur, Eddie Hatcher est condamnÈ ý une peine de 18 ans de prison... 

En fÈvrier 1993, aprËs quatre refus de mise en libertÈ conditionnelle,
Eddie entame une grËve de la faim pour protester contre la corruption au
sein du bureau d'application des peines. Il passe beaucoup de temps ý aider
les autres prisonniers dans leurs dÈmarches judiciaires et quand il en a
les moyens, il publie un bulletin distribuÈ dans tout le pays.

Pendant son incarcÈration de 1990 ý 1995, Eddie sera transfÈrÈ plusieurs
fois, malmenÈ, gardÈ en sÈcuritÈ maximale. Le 18 septembre 1991, Eddie
Hatcher est poignardÈ avec un pic ý glace par un prisonnier qu'il n'avait
jamais vu auparavant. Il souffre d'une perforation du poumon et il est
transfÈrÈ dans un Ètat grave dans le service de rÈanimation. L'agresseur
d'Eddie avoue qu'il avait ÈtÈ engagÈ par des cadres de la prison pour
"s'occuper d'Eddie" en Èchange de certaines contreparties qu'il n'obtiendra
finalement pas.

Sa famille est Ègalement menacÈe, le courrier est interceptÈ, la maison de
la mËre d'Eddie est survolÈe par des hÈlicoptËres, des voitures de police
stationnent prËs de sa maison. Quant aux avocats d'Eddie, ils ont tous ÈtÈ
victimes de reprÈsailles de la part du gouvernement, ils ont dš payer de
fortes amendes, et certains ont ÈtÈ rayÈs du barreau.

C'est aussi en prison qu'Eddie apprendra par hasard, en mars 1990, qu'il
est sÈropositif. Eddie avait rÈclamÈ lors d'une consultation mÈdicale pour
un banal problËme de sinusite un dÈpistage du virus HIV. Ce dÈpistage
s'Ètait rÈvÈlÈ positif, mais par nÈgligence (?), les services mÈdicaux de
la prison n'ont pas jugÈ bon d'avertir Eddie du rÈsultat, ni par consÈquent
d'assurer aucun traitement. C'est en retournant ý l'infirmerie de la
prison, plusieurs mois aprËs, qu'il demandera les rÈsultats et apprendra la
mauvaise nouvelle...

Courant 1995, son Ètat de santÈ s'aggrave. Gr’ce aux pressions d'une
campagne de soutien international, il est libÈrÈ sur parole le 3 mai 1995.
Il sort amaigri, ÈpuisÈ. Les mÈdecins lui donnent 5 ans ý vivre. Eddie
pense qu'il a ÈtÈ rel’chÈ ý cause de sa maladie. "Le gouverneur m'a rel’chÈ
car ce n'est pas bon pour lui de laisser mourir en prison un prisonnier
politique reconnu par Amnesty International" dÈclare-t-il ý sa sortie.

Il sera maintenu en libertÈ conditionnelle pendant 2 ans jusqu'en 1997.

 
<> 1999 - 2001 : le coup montÈ

En 1998, une fois sa libÈration conditionnelle arrivÈe ý terme, Eddie
dÈcide de revenir dans le comtÈ de Robeson (d'o˜ il avait ÈtÈ interdit de
sÈjour durant toute sa pÈriode de probation) et ce, malgrÈ l'avis
dÈfavorable de ses amis (et de ses ennemis). Il reprend trËs vite ses
activitÈs militantes et commence ý dÈvelopper son projet du Hatcher Center
for Human Rights, un centre o˜ il rÈaffirme sa volontÈ de se battre contre
les problËmes endÈmiques du racisme, de la discrimination, de la pauvretÈ
et du sida qui affectent la population carcÈrale et l'ensemble des
communautÈs rurales de l'Etat. Il envisage mÍme l'idÈe de faire campagne
dans le futur pour assumer un mandat de reprÈsentant au sein de l'AssemblÈe
de la Caroline du Nord. Il annonce surtout sa ferme rÈsolution de
poursuivre ses investigations sur la corruption et les malversations
maffieuses impliquant des Èlus politiques et des officiers de la police de
cet Etat. Sa dÈtermination dÈrange. Un coup montÈ entre les instances
judiciaires et policiËres visant ý le neutraliser ne tarde pas ý se profiler.

Les faits

Le 15 mai 1999, la maison d'Eddie Hatcher est cambriolÈe. Presque tout ses
biens lui ont ÈtÈ dÈrobÈs. Il suspecte que l'auteur est Michael Anthony
Locklear, un dÈlinquant ’gÈ de 17 ans qui s'est dÈjý illustrÈ dans des
actes similaires. Des tÈmoins ont rapportÈ sa prÈsence sur les lieux le
jour o˜ s'est produit le cambriolage et l'avoir vu revendre des affaires
ayant appartenu ý Hatcher. Eddie ne dÈpose Èvidemment pas de plainte auprËs
d'une police dont il dÈnonce la corruption et les abus. 

Le 19 mai, alors qu'Eddie se trouve ý l'intÈrieur d'une Èpicerie, la
propriÈtaire l'avertit de l'approche de Locklear qui semble armÈ. Eddie
sort et se dirige vers sa voiture pour y chercher son arme. Lors d'un face
ý face avec l'adolescent qui fait mine de pointer vers lui une arme cachÈe
sous sa veste, Eddie tire ý plusieurs reprises vers le sol pour l'intimider
puis dans les jambes de Locklear, voyant que celui-ci ne bouge pas.
Locklear s'enfuit. Il s'en tirera avec des blessures bÈnignes au pied. Le
service du shÈrif du comtÈ de Robeson lance contre Eddie un mandat d'arrÍt,
le dÈcrivant comme "armÈ et dangereux", une telle description autorisant
les forces de police ý l'abattre en cas de besoin.

Dans la nuit du 31 mai, une fusillade Èclate ý Maxton dans le comtÈ de
Robeson, tuant ý son domicile Brian McMillian (19 ans) et blessant ý la
hanche Amelia Chavis (15 ans).

Le 1er juin 99, Eddie Hatcher est arrÍtÈ par la police. Il est apprÈhendÈ
pour agression ý main armÈe sur la personne de Locklear et est Ègalement
accusÈ du meurtre au premier degrÈ de McMillian. Il est immÈdiatement
transfÈrÈ ý la prison centrale de Raleigh, dans une cellule de haute
sÈcuritÈ ý proximitÈ du couloir de la mort... Eddie se trouve dÈsormais
engagÈ dans un nouveau bras de fer... 

Des poursuites judiciaires ÈmaillÈes d'irrÈgularitÈs et de fraudes

DËs les premiers jours de son incarcÈration, les autoritÈs de la prison
refusent ý Eddie l'accËs ý un tÈlÈphone, ý des visites et tout son courrier
est soumis ý une censure sÈvËre. L'Etat de la Caroline du Nord tarde dans
un premier temps ý fixer une audience qui aurait dš se dÈrouler moins de 3
jours aprËs son arrestation. Durant celle-ci, Johnson Britt, le procureur
du ComtÈ de Robeson, doit dÈmontrer devant un juge du district et la
dÈfense qu'il dispose de preuve(s) suffisante(s) justifiant la comparution
d'Eddie devant une cour de justice supÈrieure. Britt utilise la seule
dÈposition d'un officier de police qui prÈtend qu'Eddie lui aurait avouÈ le
soir de son arrestation avoir tirÈ sur McMillian. Evidemment, aucun autre
tÈmoin a entendu cette confession prÈtendument faite par Eddie. Cette thËse
est d'autant moins crÈdible qu'un rapport officiel de la police dÈmontre
que 7 minutes auparavant, aprËs la lecture de ses droits, Eddie avait
immÈdiatement refusÈ de faire la moindre dÈclaration et exigÈ la prÈsence
d'un avocat. En dÈpit de cette argumentation plus que douteuse, Eddie est
maintenu en dÈtention.

Le 8 juillet suivant, Eddie comparaÓt devant un Grand Jury (sÈance tenue ý
huis-clos). Le procureur Britt introduit la mise en accusation d'Eddie pour
meurtre au premier degrÈ et tentative de meurtre perpÈtrÈs depuis sa
voiture qu'il aurait conduit ý toute allure devant la maison de McMillian.
Il s'appuie cette fois-ci sur la dÈposition scabreuse de Gatrell, un agent
spÈcial du Bureau d'Etat d'Investigations (SBI). Celui-ci affirme avoir
consignÈ auprËs de certaines personnes des informations accablantes pour
Eddie en relation avec la fusillade du 31 mai. Cependant, gr’ce ý l'enquÍte
menÈe par le dÈtective privÈ de Hatcher, il sera ultÈrieurement dÈmontrÈ
que ces personnes n'ont jamais fait de telles dÈclarations alors mÍme
qu'elles ont subi des pressions aux mains des agents. Leurs tÈmoignages ont
ÈtÈ enregistrÈs par le dÈtective.

Les rapports balistiques

Le SBI affirme avoir trouvÈ dans la rue face ý la maison de McMillian 5
douilles de balles dont le calibre correspondrait au fusil qui a ÈtÈ trouvÈ
dans le vÈhicule d'Eddie lors de son arrestation. Cependant, la balle qui a
tuÈ McMillian est d'un calibre diffÈrent de celles contenues dans son arme.
Le mÈdecin lÈgiste qui a effectuÈ l'autopsie a Ègalement dÈclarÈ que les
deux blessures de McMillian (ý l'Èpaule et ý la tÍte) ne seraient pas
survenues au mÍme moment. De plus, d'autres balles de calibre diffÈrent ont
ÈtÈ retrouvÈes sur le lieu du crime et l'expert en balistique refuse de
communiquer les rÈsultats des tests. 

Des tÈmoins qui Ètaient prÈsents dans la maison lors de la fusillade ont
affirmÈ dans leurs dÈpositions que la cadence des coups de feu ressemblait
ý celle d'armes ý rÈpÈtition, ce qui n'est pas le cas de l'arme d'Eddie. De
plus, selon les enquÍtes menÈes indÈpendamment par le comitÈ de dÈfense
d'Eddie, il s'Ètait produit des altercations violentes et un certain nombre
d'allÈes et venues chez McMillian bien avant les coups de feu fatals.

Une femme qui se trouvait dans sa voiture juste derriËre celle d'o˜ sont
partis les coups de feu le soir o˜ a ÈtÈ tuÈ McMillian a affirmÈ avoir vu
les deux hommes qui ont tirÈ. Elle dit avoir tentÈ de faire valoir son
tÈmoignage auprËs de la police mais celle-ci a refusÈ d'enregistrer sa
dÈposition. 

Avant que soit rÈvÈlÈe l'existence de plusieurs balles de calibres
diffÈrents, le SBI et le procureur Britt demandaient l'extraction pour
expertise de celle qui s'Ètait logÈe dans la hanche de la jeune Amelia
Chavis. Sa mËre s'y Ètant opposÈe, elle a ÈtÈ arbitrairement condamnÈe ý 30
jours de prison. A partir de l'instant o˜ il s'avËre manifeste que
plusieurs armes ont ÈtÈ utilisÈes le jour du meurtre, ces mÍmes
protagonistes font volte face et s'opposent ý toute intervention
chirurgicale sur Amelia, prÈtextant que la balle serait logÈe trop prËs de
la colonne vertÈbrale. Ce que les radiographies de la jeune fille dÈmentent
formellement.

Courant mars 2000, Eddie Hatcher a dÈposÈ une motion exigeant que le
ministËre public communique aux avocats qui l'assistent les rÈsultats de
l'expertise balistique concernant des balles de calibre 380 retrouvÈes sur
les lieux du crime. Curieusement, le procureur Johnson Britt ne semble pas
parvenir ý mettre la main sur le document...

Un crime sans mobile apparent

Eddie Hatcher nie depuis le dÈbut toute implication dans le meurtre de
McMillian. Le procureur n'a pas trouvÈ d'autre mobile pour ce meurtre que
celui d'une hypothÈtique prÈsomption d'Eddie que McMillian aurait Ègalement
participÈ au cambriolage de sa maison. Ce qu'Eddie et ses proches
dÈmentent. MÍme la mËre de McMillian a dÈclarÈ ne pas croire un seul
instant ý la culpabilitÈ d'Eddie. Elle a mÍme soutenu la demande de
libÈration sous caution d'Eddie qui a ÈtÈ refusÈe. 

L'accusation cherche par tous les moyens ý lui faire endosser tout seul ce
crime. Mais les dÈcouvertes balistiques ne vont pas dans son sens. C'est
mÍme encore plus improbable dans la mesure o˜ le bras gauche d'Eddie est
complËtement paralysÈ depuis un accident survenu en 1998 ! 

Tout rÈcemment, il a ÈtÈ rÈvÈlÈ que Phillip Quinn Smith, le principal
tÈmoin ý charge, a ÈtÈ inculpÈ d'un meurtre survenu en mai 2000. Le
procureur Johnson Britt a dÈclarÈ qu'il ne rÈclamera pas la peine capitale
contre son tÈmoin. Actuellement incarcÈrÈ, Smith est supposÈ tÈmoigner lors
du procËs d'Eddie que celui-ci, peu de temps aprËs la fusillade du 31 mai
99, lui aurait soit-disant rÈvÈlÈ avoir tuÈ McMillian. Il est clair que
Smith est pris au piËge et que l'accusation ne fait que multiplier ses
manoeuvres frauduleuses.

Machination judiciaire et guerre psychologique

S'appuyant sur la lÈgislation en vigueur dans l'Etat de la Caroline du
Nord, le procureur Johnson Britt rÈclame la peine de mort contre Eddie
invoquant le caractËre "violent" de la prise d'otages de 1988. Il est
Èvident que l'Etat a saisi l'opportunitÈ de fabriquer une corrÈlation
pourtant inexistante entre la confrontation d'Eddie avec Locklear survenue
le 19 mai et le meurtre de McMillian deux semaines plus tard.

Le 27 octobre 2000, Eddie a ÈtÈ condamnÈ ý 75 jours de prison pour
agression ý main armÈe ý l'encontre de Locklear au terme d'un procËs o˜ il
a plaidÈ la lÈgitime dÈfense. Il a depuis longtemps accompli cette peine... 

Jusqu'au mois de janvier 2001, Eddie Hatcher s'Ètait prÈparÈ ý assumer seul
sa dÈfense lors du prochain procËs o˜ il devra rÈpondre des chefs
d'inculpation de meurtre au premier degrÈ et tentative de meurtre. Le 30
janvier dernier, les gardes du centre de dÈtention de Lumberton (o˜ il
avait ÈtÈ rÈcemment transfÈrÈ) ont effectuÈ un raid dans sa cellule sous
prÈtexte d'y rechercher des affaires passÈes en contrebande. En fait, ils
ont emportÈ plusieurs dossiers lÈgaux qu'Eddie avait prÈparÈs pour sa
dÈfense. Tout ce qui relevait de la contrebande ne lui a pas ÈtÈ
confisquÈ... PrivÈ de ses dossiers, il a dš s'entourer de deux avocats (Sue
Berry et Woody Bowen). L'un d'eux a dÈposÈ le 6 fÈvrier une motion exigeant
l'abandon des charges pesant sur lui en raison de ce raid.

L'Etat de la Caroline du Nord cherche par tous les moyens ý Èpuiser et
anÈantir Eddie Hatcher. Non parce qu'il veut punir le crime de McMillian,
mais parce qu'Eddie poursuit avec acharnement ses activitÈs militantes
jusque derriËre les barreaux. Il continue ý assister des prisonniers en
difficultÈ qui ont maille ý partir avec les autoritÈs carcÈrales. Il leur
fait prendre conscience de leurs droits et les aide ý exiger que ces droits
soient respectÈs. Devant cette situation, les autoritÈs utilisent des
prÈtextes tous plus fallacieux les uns que les autres comme celui de sa
sÈropositivitÈ pour l'isoler et le maintenir en isolation.

Le 9 avril prochain va s'ouvrir son procËs ý Lumberton, dans le comtÈ de
Robeson. Face aux menaces sÈrieuses qui pËsent sur son existence, il est
urgent de nous mobiliser pour s'assurer qu'Eddie Hatcher reÁoive un procËs
Èquitable et impartial. Nous ne devons pas laisser l'Etat de la Caroline du
Nord manoeuvrer de maniËre ý obtenir l'assassinat "lÈgal" d'un homme qui le
dÈrange par son combat incessant pour la justice !

Quel soutien peut-on apporter ý Eddie ?

Le CSIA et le LPSG-France lancent un appel de soutien ý Eddie Hatcher au
nom de la solidaritÈ internationale. Cet homme qui continue ý se battre en
prison pour dÈfendre les droits d'autres prisonniers, qui ne cËde pas
devant les pressions et l'intimidation a besoin que des observateurs
internationaux assistent au dÈroulement de son procËs (9 avril 01 ý
Lumberton, NC). La lutte pour l'abolition de la peine de mort ne peut se
dissocier de la lutte pour le respect du droit inaliÈnable de chaque Ítre
humain ý un procËs Èquitable et impartial ! C'est maintenant que nous
devons agir pour empÍcher un lynchage lÈgal et pour arrÍter la machine de
mort avant qu'elle ne s'emballe ! 

Nous pouvons alerter les ONG, mÈdia Ècrits et audiovisuels, collectifs
divers, syndicats et personnalitÈs (en France comme aux Etats-Unis) qui
seraient Ègalement en mesure de rÈagir maintenant, sans attendre qu'un
mandat d'exÈcution soit signÈ quelques annÈes aprËs. 

Nous pouvons Ègalement rÈpondre ý la demande d'Eddie de faire pression
auprËs de la chaine amÈricaine Court-TV pour qu'elle couvre et retransmette
son procËs dans son intÈgralitÈ. Pour ce faire, vous pouvez cliquer sur le
lien ci-dessous pour leur communiquer votre demande (en anglais):

http://www.courttv.com/contact/

ou ý l'adresse postale suivante :

Court-TV
600 Third Avenue
New York, NY 10016
USA

Pour contacter le comitÈ de dÈfense d'Eddie Hatcher :

Ms. Thelma Clark (la mËre d'Eddie)
Eddie Hatcher Defense Committee 
P.O. Box 2702 
Pembroke, NC 28372 - USA
TÈlÈphone : +001 910 582 2764 
Email: thatcher2@peedeeworld.net 
Site : http://www.eddiehatcher.org/

Pour Ècrire ý Eddie Hatcher :

Eddie Hatcher 
Robeson County Jail
122 Legend Road 
Lumberton, NC 28358 - USA

Nous vous remercions ý l'avance pour vos efforts de soutien ý Eddie Hatcher.

Le CSIA & le LPSG-France

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CSIA - Commission Prisonniers
Groupe de Soutien ý Leonard Peltier - LPSG-France
B.P 372 - 75526  Paris Cedex 11 
TÈl: 01.43.73.05.80
Fax: 01.43.72.15.77 (attn CSIA)
Email: csia.nitassinan@libertysurf.fr  &  lpsg-france@wanadoo.fr




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