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From holenweg@vtx.ch (Pascal Holenweg)
Date Thu, 21 Oct 1999 00:47:40 +0200
Subject globe_l: 21.10 Bulletin de la CSSI


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BULLETIN D'INFORMATION DE LA
COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
GenËve, le 30 vendÈmiaire 208 / 21 octobre 1999

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CHANGER DE MILLŠNAIRE ? RIEN ˆ FOUTRE.
C'EST DE MONDE QU'IL FAUT CHANGER :

http://www.multimania.com/troubles/2000.htm

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1. OSKAR LAFONTAINE : POUR LES SOCIALISTES, LA JUSTICE SOCIALE EST PLUS
QU'UN BEAU PRINCIPE

2. ECHELON

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1. OSKAR LAFONTAINE : POUR LES SOCIALISTES, LA JUSTICE SOCIALE EST PLUS
QU'UN BEAU PRINCIPE

par Oskar Lafontaine, ancien prÈsident du SPD et ancien ministre des
finances díAllemagne, Saarbr¸cken

(Allocution prononcÈe ý Zurich, samedi 9 octobre 1999, lors de la JournÈe de
politique europÈenne du PS Suisse Transcription : Petra Maurer Mise au point
: Peter Peyer
Traduction franÁaise : Pierre Reynes, Londres)

Je suis heureux de voir le PS Suisse discuter de ce que devrait Ítre la
politique
europÈenne du pays dans les annÈes qui viennent. Jí ai lu votre Plate-forme
de politique
europÈenne et je me fÈlicite de ce quí une grande force politique de la
Suisse, ý savoir ses socialistes, se dÈclare aussi nettement en faveur de lí
intÈgration ý lí Europe. Je partage en effet cette analyse : dans le sillage
de la mondialisation de lí Èconomie, du rapprochement plus Ètroit des
peuples europÈens, il faudra aussi que la Suisse renforce son engagement
europÈen, participe davantage aux dÈcisions europÈennes, mette davantage sa
marque dans la politique de lí Europe.

Notre dialogue ní est plus europÈen : il est mondial, et plus personne ne
peut se soustraire ý cette dimension globale des problËmes. Les socialistes
du monde entier savent bien que les rÈponses ý donner aujourdí hui ne sont
plus celles dí il y a quelques dÈcennies, voire quelques annÈes. La
mondialisation est sans doute la notion la plus utilisÈe, la plus exploitÈe
de ces derniËres annÈes.

Je voudrais toutefois mí attarder sur un aspect particulier de lí
internationalisation. Cí est
pour moi celui qui exige le plus impÈrativement des socialistes des rÈponses
nouvelles,
cí est-ý-dire diffÈrentes. Ce aspect, cí est lí internationalisation des
marchÈs financiers. Le
fait quí aujourdí hui, en quelques secondes, lí argent peut sillonner le
monde. Ces nouvelles possibilitÈs qui sí offrent dÈsormais aux transactions
financiËres internationales
constituent un bouleversement qui confronte la politique social-dÈmocrate ý
un Ènorme
dÈfi.

Nous nous souvenons toutes et tous des crises que nous avons dš traverser ces
derniËres annÈes ñ mÍme si elles ní ont pas aussi durement frappÈ lí Europe
quí on ne
lí avait dí abord craint. Mais nous, socialistes, formons justement une
organisation politique capable de remarquer les crises mÍme lorsquí elles ne
nous touchent pas directement. De par nos origines, nous pensons dans la
dimension internationale et prenons part aux souffrances des pays en grave
crise. Pourquoi lí Asie du Sud-Est a-t-elle ÈtÈ en crise ? Et pourquoi ñ ce
dont on parle malheureusement trËs peu dans les mÈdias ñ le problËme va-t-
il bien au-delý des pertes encourues sur les investissements financiers et
les cours de change ? Pourquoi ces populations tombent-elles soudain dans le
chÙmage et la pauvretÈ alors quí il avait semblÈ que lí Èconomie allait vers
une croissance soutenue ?

La question se pose ý propos de lí Asie, certes, mais aussi ý propos de lí
AmÈrique du
Nord, de lí AmÈrique centrale, du Mexique ñ voire maintenant du BrÈsil ou de
lí Argentine.
Partout, la mÍme histoire se rÈpËte : des problËmes surgissent, les
investisseurs
abandonnent le pays, les difficultÈs monÈtaires sí aggravent ; puis cí est
la dÈvaluation,
avec soudaines rÈÈvaluations ý chaque soubresaut ; et le pays sí enfonce
dans la crise.
Les socialistes ne peuvent pas passer outre en disant : ´ Ma foi ! il faut
sí y faire, on ne
peut rien y changer ª. Ils doivent comprendre que ce sont les effets de
claires dÈcisions
politiques. Et la dÈcision politique qui est en cause ici, cí est la
dÈrÈglementation totale
des marchÈs financiers internationaux, la libertÈ complËte de circulation
des capitaux,
avec la libertÈ tout aussi complËte de fluctuation des cours de change.

Cí est une dÈcision politique. On pourrait la soutenir si elle donnait des
rÈsultats
bÈnÈfiques pour les populations. Mais ses rÈsultats sont mauvais, alors il
faut la corriger,
la changer. MÍme ceux quí aucun souci social ne pousse en arrivent aujourdí
hui ý vouloir crÈer une nouvelle architecture des marchÈs financiers mondiaux.

Nous avons tous entendu parler de ces fameux ´ hedge funds ª, qui spÈculent ý
lí Èchelon macro-Èconomique. Cela revient ý maximiser les rendements en
pariant que
brusquement, tels emprunts dí Štat ou tels titres vont Èvoluer dans tel ou
tel sens, que la
monnaie du pays va soudain monter ou descendre.

Le jour o˜ LTCM, le plus gros de ces hedge funds, a montÈ la barre ý 100
milliards de
dollars ñ qui ne lui appartenaient pas, il sí agissait de fonds empruntÈs ñ
et o˜ la Russie
ní est mÍme plus arrivÈe ý honorer ses engagements financiers, on a vu
surgir le spectre
de la crise financiËre mondiale. La Banque centrale amÈricaine a aussitÙt
tentÈ une
intervention audacieuse pour prÈvenir la crise : elle a persuadÈ un
consortium bancaire
de reprendre ces dettes ñ cí est-ý-dire dí accorder de nouvelles liquiditÈs
ñ et a en mÍme
temps rÈduit graduellement ses taux dí intÈrÍt. Cí est gr’ce ý cette
intervention de la
Banque centrale amÈricaine que le systËme financier international ne sí est
pas effondrÈ,
nul ne le conteste aujourdí hui. Le CongrËs amÈricain dispose dí un rapport
que tout le
monde peut lire sur la question.

Mais nous ne pouvons tout de mÍme pas compter Èternellement sur la Banque
centrale
amÈricaine. Alors sur qui ? Peut-Ítre sur un groupe de plusieurs banques
centrales
associÈes ? Cí est pourquoi les responsables du G7 on dÈcidÈ de faire
quelque chose.
Tous reconnaissent quí il faut crÈer un nouveau systËme financier mondial.
Mais nous
sommes bien loin encore de mesures concrËtes capables de prÈvenir de tels
risques.
Pourquoi ? Comme toujours en politique, il y a dí autres intÈrÍts qui sí
opposent ý de telles dÈcisions.

Wall Street, par exemple, a fourni une grosse partie du financement de ce
hedge fund, a
beaucoup gagnÈ dans la spÈculation sur la monnaie et a rÈalisÈ un bÈnÈfice
confortable
sur les transactions dÈclenchÈes par ces spÈculations. Les rendements
obtenus ont
parfois atteint, voire dÈpassÈ 15 %. Et ceux pour qui de pareils rendements
ní ont plus rien dí extraordinaire se montrent Èvidemment trËs rÈticents dËs
lors quí il est question de
mettre en place un ordre financier mondial qui interdise dans quelques
annÈes ce type de spÈculation et les rendements quí elles offrent. Comme
toujours, on est en prÈsence
dí intÈrÍts contradictoires. Nous, socialistes, ferions une grosse erreur en
ne voyant pas
ces intÈrÍts.

De plus, depuis la crise mexicaine, il est devenu normal que ce ne soit plus aux
investisseurs de supporter les consÈquences des risques quí ils prennent ;
on fait appel
au Fonds monÈtaire international pour les protÈger, les mettre en quelque
sorte ý lí abri du risque. La social-dÈmocratie a lý de quoi mettre en Èchec
ces fondamentalistes du
marchÈ, comme il y en a aussi dans les sociÈtÈs europÈennes et partout dans
le monde.
Lí Èconomie de marchÈ ne peut pas consister en un systËme qui permet aux
investisseurs de dÈcrocher des rendements de 15 % ou plus tout en les
prÈservant du risque lorsque les choses tournent mal. Les socialistes lí ont
toujours su : il est inacceptable de laisser le privÈ empocher les bÈnÈfices
et la sociÈtÈ Èponger les pertes, en les rÈpartissant sur la grande majoritÈ
des contribuables. Nous ne pouvons pas plus lí accepter sur les marchÈs
financiers internationaux que chez nous. Il faut donc mettre en place un
nouvel ordre. A cet effet, il faut intervenir ý trois niveaux.

Il faut ralentir la circulation des capitaux ý court terme.
On peut discuter de la faÁon de le faire, mais plus personne ne met en doute
cette
nÈcessitÈ. Lorsque jí ai dÈfendu cette opinion pour la premiËre fois, il y a
un an, jí ai suscitÈ un vÈritable tollÈ : jí allais contre lí Èconomie de
marchÈ ! Mais les interventions du Fonds monÈtaire international montrent
bien que lí Èconomie de marchÈ passe aux oubliettes dËs lors quí il sí agit
de protÈger les investisseurs privÈs. Depuis, Bob Rubin, ancien ministre
amÈricain des finances, et Hans Tietmeyer, ancien prÈsident de la
Bundesbank, ont aussi admis publiquement quí il ní est plus possible de
laisser libre cours ý la circulation rapide des capitaux ý court terme. Le
dÈbat commence lentement ý sí instaurer. James Tobin, prix Nobel amÈricain,
a proposÈ il y a des annÈes dÈjý de prÈlever un impÙt sur la circulation des
paiements internationaux ý court terme et dí affecter son produit ý de
grands projets dí envergure internationale. Les Chiliens obligent ceux qui
opËrent sur du capital ý court terme ý placer aussi des fonds ý long terme
au Chili. La Malaisie a purement et simplement mis un terme ý la circulation
des capitaux ý court terme. Les rÈponses concrËtes divergent donc dans le
monde, mais tout le monde est dí accord sur un point : il faut rÈguler la
circulation des capitaux ý court terme.

Il faut renforcer la coordination entre les politiques des banques dí Èmission.
On ne peut admettre que dans les grands blocs monÈtaires, chaque banque
centrale ne
voie que son propre intÈrÍt national. Quand on considËre la montÈe du yen et les
problËmes que cela crÈe pour lí Èconomie japonaise, on ne peut se contenter
de rÈpÈter
une fois de plus : ´ Ne touchons ý rien, les choses vont se rÈsoudre dí
elles-mÍmes : en
fin de compte, le marchÈ se dÈbrouille toujours beaucoup mieux que ní
importe quel
accord ou intervention ª. On commence ý sí apercevoir que les mouvements
entre grands blocs monÈtaires, comme ceux que lí on a pu observer au dÈbut
des annÈes quatre-vingt entre le dollar et les monnaies europÈennes ñ ý lí
Ëre Reagan, le dollar est montÈ jusquí ý plus de 3 marks 50 ñ ou que nous
observons de nouveau maintenant entre les grands blocs europÈens et le yen,
ne reflËtent pas des donnÈes Èconomiques rÈelles, mais des hypothËses dí
ordre spÈculatif. On admet de plus en plus que les grandes banques dí
Èmission doivent faire quelque chose pour stabiliser les monnaies. Avec le
cas de Hong Kong, on a assistÈ pour la premiËre fois ý une spÈculation
nettement organisÈe. Les fonds sí Ètaient entendus pour spÈculer contre le
dollar de Hong Kong. Cette spÈculation a ÈclatÈ au grand jour en raison de
lí ÈnormitÈ des rÈserves consacrÈes ý la dÈfense du dollar de Hong Kong.
Mais on ne peut pas non plus compter sur ce mÈcanisme. Paul Krugman, un
Èconomiste amÈricain renommÈ, a indiquÈ que la spÈculation organisÈe est un
danger pour le systËme financier mondial. Les prÈsidents des banques dí
investissement londoniennes ont estimÈ que ce ní Ètait pas un hasard si,
dans la crise russe, trois au moins des grands fonds se retrouvaient du mÍme
cÙtÈ.

Jí en viens donc ý ce qui fait en majeure partie la diffÈrence entre une
politique social-dÈmocrate et les autres projets politiques. En Allemagne,
lorsque nous discutions une dÈcision, les conservateurs de la banque
centrale nous disaient : ´ Les marchÈs
punissent ceux qui agissent comme vous ! ª. En dí autres termes, ce ní est
pas la classe
politique qui dÈcide, ce sont les marchÈs ; et le pouvoir politique ní a quí
ý sí incliner. Mais
qui sont ces marchÈs ? Quelques investisseurs opulents ? Quelques fonds qui
dÈbordent dí argent et vont faire plus ou moins la pluie et le beau temps
dans la politique
internationale ?

Des partis socialistes peuvent-ils vraiment se dÈclarer dí accord avec une
politique
mondiale fonctionnant sur ce principe ? Je dis non, trois fois non ! Dans
une politique
socialiste, ce ne sont pas les marchÈs qui prennent les dÈcisions
politiques, mais les
parlements dÈmocratiquement Èlus ñ et cela partout dans le monde. Si nous ní y
parvenons plus dans de petits pays, nous devons nous organiser en plus
grosses entitÈs.

Que lí Europe formule une politique homogËne, conÁue de faÁon ý interdire
sur les marchÈs financiers internationaux ces dangereuses spÈculations qui
prÈcipitent
lí ensemble de lí Èconomie dans la crise : la classe politique amÈricaine,
mais aussi le futur prÈsident amÈricain seront bien obligÈs de sí associer
au moins un peu ý cette politique et de contribuer ý restaurer une marge de
manú uvre politique qui a aujourdí hui pratiquement disparu.

Dans les petits pays, les choses sont encore bien plus graves ! Lorsque la
crise touche la
ThaÔlande, par exemple, le Fonds monÈtaire recommande une politique devant
laquelle
ní importe quel Èconomiste se prendrait la tÍte ý deux mains. Lí Èconomie du
pays est en
crise ? Le FMI rÈpond : relevez les taux dí intÈrÍt ý des taux
astronomiques, faites des
coupes sombres dans le budget. On voit tout de suite ce que cela va donner
dans le
pays. Les investisseurs seront peut-Ítre contents, mais dí Ènormes failles
vont apparaÓtre
dans lí Èconomie nationale. RÈpondre ý un repli conjoncturel par des taux
vertigineux et
des Èconomies drastiques sur les dÈpenses publiques, personne dans son bon
sens ne
pourrait le faire ñ ý moins dí avoir en ligne de mire lí intÈrÍt des
investisseurs. Tout devient
alors logique. Une fois encore, les intÈrÍts se dressent lí un contre lí
autre : dí un cÙtÈ, les
rendements ÈlevÈs ; de lí autre, la lutte contre le chÙmage. Et ils ne sont
pas compatibles.
Si les EuropÈens veulent se doter dí une politique homogËne, ils doivent,
comme lí a
proposÈ Dominique Strauss-Kahn, regrouper leurs intÈrÍts au Fonds monÈtaire
international. Ce qui veut dire quí ils doivent voter ensemble. Comme lí a
constatÈ Helmut
Schmidt, lí ancien chancelier fÈdÈral SPD, le Fonds monÈtaire est bien trop
sous la coupe
du ministËre des finances amÈricain. Bob Rubin, lí ancien ministre des
finances, comme
son successeur actuel, Larry Summers, ne sí en cachent dí ailleurs guËre et
estiment que
les institutions monÈtaires ne sont ni plus ni moins que des instruments de
la politique
mondiale amÈricaine. Or nous, EuropÈens, devons avoir le courage de nous faire
entendre lorsquí il sí agit de lí utilisation des fonds rÈcoltÈs par le FMI
ñ car cí est aussi
lí argent des contribuables europÈens. Le jour o˜ les EuropÈens parleront dí
une seule
voix, ils imposeront les idÈes et les intÈrÍts europÈens dans les dÈcisions
du Fonds.
Trois propositions, donc : le contrÙle de la circulation internationale des
capitaux ý court
terme, premiËrement, afin de faire Èchec ý la spÈculation et dí Èviter dans
lí avenir ces
monstrueuses anomalies. DeuxiËmement, des interventions coordonnÈes des banques
dí Èmission, afin dí amortir les secousses qui meurtrissent tant les
Èconomies nationales.
Et, troisiËmement, des EuropÈens faisant front commun au Fonds monÈtaire
international.

Jí en viens maintenant ý la politique europÈenne. Ces derniËres annÈes, nous
avons eu
en Europe des gouvernements ý dominante conservatrice, dont les politiques
privilÈgiaient donc lí offre. On le voit par exemple dans le pacte de
stabilitÈ : les
AmÈricains ní auraient jamais jouÈ le jeu, les Canadiens non plus ; quant
aux Japonais, ils ne rempliraient pas les critËres pour lí instant non plus.
Mais cela se perÁoit aussi dans la course aux baisses dí impÙts et dans les
politiques monÈtaires adoptÈes par les banques centrales ces derniËres annÈes.

CommenÁons par la politique fiscale. Cí est aussi lí un des grands dÈfis que
doivent
relever les socialistes. Je ne comprends dí ailleurs pas comment il peut
exister des
gouvernements socialistes en Europe qui ne soient pas prÍts ý ú uvrer dí un
commun
accord pour mettre un terme ý la surenchËre europÈenne dans les baisses dí
impÙts.
Que sí est-il passÈ ? Le capital a ÈtÈ libÈrÈ de toutes ses entraves, et lí
on peut ý prÈsent
investir son argent ní importe o˜. Les investissements sont libres, les
entreprises peuvent dÈplacer leurs siËges ý leur grÈ. La circulation des
personnes est libre, on peut choisir ý
peu prËs comme on veut son domicile en Europe, ý quelques restrictions prËs
ici ou lý.
ConsÈquence : en Europe, cela a dÈclenchÈ la course gÈnÈralisÈe ý lí
imposition la plus
basse des entreprises. Partout en Europe ñ la Suisse et le Luxembourg le
savent tout
aussi bien que les autres ñ cí Ètait ý qui offrirait un rÈceptacle o˜
laisser son argent sans
payer dí impÙts sur les intÈrÍts. Partout en Europe, cí Ètait ý qui
offrirait un domicile o˜ lí on ne soit pas imposÈ sur sa fortune.

Mais comment les riches peuvent-ils se mettre ý dÈlaisser Allemagne pour
aller sí installer
en Autriche, o˜ ils ní auront pas ý payer dí impÙt sur la fortune, sont mÍme
allÈs jusquí ý se demander certains, tombant des nues. Comment se fait-il
que les possÈdants de Suisse partent pour le Luxembourg, lí Autriche, les
Óles Anglo-Normandes, ní importe o˜ du moment quí ils puissent placer leur
argent sans Ítre imposÈs sur les intÈrÍts. Comment des sociÈtÈs ont-elles le
front dí aller sí implanter ý Bruxelles, ý Amsterdam ou en Irlande, ý la
recherche dí une imposition des sociÈtÈs plus basse ? Et les autres pays de
baisser ý leur tour leurs impÙts et taxes ý qui mieux mieux.

Mais nous, socialistes, devons aussi considÈrer lí autre versant. Ces impÙts
non perÁus
sur la fortune, sur le capital et sur les bÈnÈfices des entreprises, il a
fallu les rattraper en
impÙts et en taxes sur les personnes salariÈes, dans tous les pays dí
Europe. Et cí est
pourquoi nous, socialistes, ne pouvons ni ne voulons dí une Europe o˜ le
fisc Èpargne
toujours davantage la fortune, le capital et les bÈnÈfices des entreprises
mais o˜
lí imposition du travail et les prÈlËvements sociaux sí alourdissent
constamment ñ car les
personnes salariÈes, elles, ne peuvent pas prendre la tangente. Cí est
pourquoi il faut
mettre en place une lÈgislation fiscale commune en Europe, qui empÍche cette
redistribution privilÈgiant les classes possÈdantes.

Cí est un dÈbat que nous menons en Europe. Et certains des gouvernements
socialistes
se montrent justement illogiques sur ce point. On peut parfaitement obtenir
ici ou lý un
avantage ý court terme pour son pays. Mais demandons-nous un peu ce quí est cet
avantage. Qui en bÈnÈficie dans le pays ? Nous avons ý reprÈsenter les
intÈrÍts des
personnes salariÈes. Nous savons parfaitement que dans la course aux baisses
dí impÙts, elles font toujours davantage les frais de lí Europe, tandis que
pour les autres, lí Europe est un vache ý lait toujours plus gÈnÈreuse.

DeuxiËme point : la libre circulation des personnes et les accords tarifaires.
Les partisans des politiques de lí offre, les libÈraux de tous les pays sont
prompts ý
proclamer quí il faut instaurer la libertÈ totale des salaires. En tant que
socialiste, je leur
rÈtorque que lí on doit et peut traiter les marchandises et lí argent
diffÈremment des
personnes. Je peux Ítre favorable ý la libre circulation des capitaux, ý la
libre circulation
des marchandises. Mais si la libertÈ consiste par exemple ý employer en
Allemagne des
maÁons ukrainiens pour un salaire de 1 DM lí heure, je ní appelle plus cela
de la libertÈ :
cí est de la criminalitÈ organisÈe, une violation de la dignitÈ humaine. Et
les socialistes
doivent aussi le proclamer !

Cí est pourquoi nous avons ÈlaborÈ, ý lí Èchelon europÈen, les directives
relatives aux
travailleurs dÈtachÈs. Les socialistes allemands sí y sont associÈs et nous
en sommes
fiers. Ces directives prescrivent tout simplement que les ouvriers du
b’timent ñ la
catÈgorie qui souffre le plus de cette Èvolution ñ doivent Ítre employÈs aux
conditions
tarifaires en vigueur dans le pays concernÈ. Sans elles, nous ní arriverons
plus ý avoir de
travailleurs en Europe. Par exemple, un maÁon dí Ukraine, du Portugal ou de
quelque
autre pays est embauchÈ pour un cinquiËme ou moins du salaire de son
collËgue allemand, qui perd ainsi son emploi. Mais comme lui aussi devra se
loger et se nourrir
aux prix allemands, il ne sí en sortira pas. Cí est pourquoi nous devons
signifier clairement notre refus.

Lý encore, il faut rÈglementer pour sauvegarder la dignitÈ humaine, au lieu de
dÈrÈglementer pour sauvegarder le capital. La position des socialistes doit
Ítre trËs claire
sur ce point. Quant ý ceux qui, en Allemagne, et surtout dans lí aile droite
du parlement,
ont toujours considÈrÈ quí il fallait accepter ces salaires sous prÈtexte
quí on ne touche pa au fonctionnement du marchÈ, je ne cesse de leur rÈpÈter
ceci : vous vous rÈveilleriez
bien vite si un parlementaire ukrainien, polonais ou portugais venait sí
asseoir ici, sur
votre siËge au parlement allemand, pour un dixiËme de votre indemnitÈ
parlementaire.
Pour le coup, vous vous rendriez compte que vous exigez des autres ce que vous
ní accepteriez jamais pour vous-mÍme !

DËs quí il est questions de tout ce qui ne va pas en Europe, les
conservateurs sí Ècrient :
´ Les marchÈs du travail ne sont pas suffisamment dÈrÈglementÈs ª. Cí est
pourquoi je
suis si reconnaissant ý quelquí un comme le premier ministre
chrÈtien-dÈmocrate Jean-Claude Juncker du Luxembourg, quand il dit : ´ Nous
ne pouvons pas, en Europe, faire la course ý celui qui offrira aux
travailleurs les pires droits et la pire protection contre le licenciement
ª. Nous en revenons finalement toujours ý cette question : voulons-nous
prÈserver la dignitÈ humaine ? Un gestionnaire allemand a un jour laissÈ
tomber avec
cynisme : ´ Le travailleur ní est quí un poste de charge avec deux oreilles
ª. On imagine
tout ce que cela traduitÖ Cela ne peut Ítre lí Europe que nous voulons. Nous
ne pouvons obÈir aux prophËtes de fortune qui nous enjoignent de
dÈrÈglementer encore le marchÈ de lí emploi en Europe. Nous sommes dÈjý
allÈs trËs loin dan ce sens. En Espagne, par exemple, 30 % des nouveaux
emplois sont des contrats ý durÈe dÈterminÈe, cí est-ý-dire sans sÈcuritÈ ý
long terme. En Allemagne, leur part est de 12 % dí aprËs la statistique.
Mais elle est en fait bien supÈrieure, car nous avons ces petits emplois
prÈcaires que nous appelons les ´ jobs ý 630 marks ª, sans protection contre
le licenciement ; ce sont aussi des conditions dí emploi dÈrÈglementÈes, et
il y en a des millions. Lí actualitÈ de ces derniËres annÈes a depuis
longtemps donnÈ tort ý ce responsable conservateur dí une banque centrale,
qui prÈtendait que le marchÈ de lí emploi Ètait bien trop rigide en Europe.

Dans le sillage des politiques de lí offre conservatrices dÈployÈes en
Europe, les
conditions dí emploi ont ÈtÈ beaucoup plus largement dÈrÈglementÈes que ce
ní est
officiellement admis ñ non seulement en Angleterre, mais dans bien dí autres
pays
dí Europe aussi.

Ce qui a mal tournÈ chez nous, par rapport ý lí AmÈrique, cí est la
politique financiËre
et monÈtaire. Nul besoin en Europe dí un marchÈ du travail dÈrÈglementÈ ý lí
amÈricaine,
nous sommes dÈjý allÈs trËs loin dans ce sens ; mais nous pourrions trËs
bien nous
inspirer de la politique financiËre et monÈtaire amÈricaine. Et lý, jí ai
des chiffres ý lancer ý
mes adversaires allergiques ý lí information factuelle, dans la presse ou
les dÈbats
publics. En fait, cí est un chiffre tout simple, auquel il suffit de bien
rÈflÈchir.
En AmÈrique, au cours de la rÈcession, le taux rÈel Ètait nul. Les
AmÈricains avaient un
taux dí inflation de 3 % avec un taux directeur de 3 %. Pas besoin dí Ítre
grand clerc : 3 % moins 3 %, cela fait 0 %. Et cí est pourquoi, dËs quí on
parle des taux dí intÈrÍt en
Europe, je me repose cette question : pourquoi ne peut-on faire ici ce quí a
fait lí AmÈrique pendant la rÈcession. Personne ní en empÍche les banques dí
Èmission europÈennes. Ou plutÙt si : une philosophie bien diffÈrente chez
nous. Ceux qui en p’tissent, ce sont les chÙmeuses et les chÙmeurs dans
toute lí Europe. Mais pas les riches ! Au dÈbut de cette dÈcennie, lorsque
les renDements atteignaient voire dÈpassaient 7 %, simplement parce  que la
Bundesbank avait remontÈ ses taux ý des niveaux record au lendemain de la
rÈunification ñ avec un taux dí escompte de 8 æ % ñ, il suffisait de dÈposer
son argent ý la banque pour le voir doubler en dix ans. Cí est bien sšr un ´
bÈnÈfice secondaire ª que beaucoup ont apprÈciÈ. Mais voilý : des taux rÈels
ÈlevÈs accroissent le chÙmage, cí est incontestable. Et comme la banque dí
Èmission amÈricaine considËre que la lutte contre le chÙmage fait aussi
partie de sa mission, la Fed a ramenÈ les taux rÈels ý 0 % en 1992 et ý 0,3
% en 1993. Il suffit de consulter les statistiques annuelles de lí OCDE, cí
est la pure vÈritÈ. Voilý pourquoi jí ai toujours plaidÈ en Europe pour que
lí on baisse les taux dí intÈrÍt en cas de repli conjoncturel.

Jí aimerais revenir sur le reproche selon lequel ce serait une politique
aventureuse. A la
base, il y a lí idÈe que le pouvoir politique ní a pas ý se mÍler de
politique monÈtaire car
cela compromettrait la stabilitÈ, le cours de lí euro et que sais-je encore.
En revanche, la
banque centrale a son mot ý dire dans tous les domaines de la politique :
elle nous
rab’che que les marchÈs du travail sont trop rÈglementÈs, que les systËmes
dí assurance sociale sont bien trop cošteux ; que les budgets publics ne
sont pas suffisamment assainis. La doctrine en vogue veut que les banques
centrales aient un avis sur tout, menacent mÍme de sanctions les pouvoirs
politiques rÈcalcitrants, tandis que le pouvoir politique doit bien se
garder de sí immiscer dans la politique monÈtaire. Quant ý moi, je trouve
que ce dÈbat Èchappe ý toute logique. Je voudrais un dialogue dÈmocratique
et franc, qui sí Ètende aussi ý la politique monÈtaire. Tout le reste ní est
guËre de mise dans une dÈmocratie moderne, ý la veille du 21e siËcle.

On peut donc se fÈliciter que les choses sí amÈliorent lentement maintenant.
La Banque
centrale europÈenne a baissÈ ses taux. Ce que lí on avait si ’prement
combattu lorsque je lí avais demandÈ, comme si cí Ètait un non-sens
Èconomique, Ètait aprËs tout une bonne solution. Mais nous conservons un
taux rÈel de 1,5 %, si je place la hausse des prix ý 1 % dans tous les
Štats, alors que lí AmÈrique avait un taux rÈel nul. Tout le monde peut le
vÈrifier. A cela sí ajoute le fait que les AmÈricains ont menÈ ý ce moment
une politique fiscale trËs axÈe sur la croissance. Leur dÈficit annuel
atteignait 4,4 %. Lý encore, tout cela se trouve dans les statistiques de lí
OCDE, et quiconque souhaite mÈditer ces chiffres, ou est mÍme prÍt ý revenir
sur un avis prÈconÁu, ní a quí ý sí y reporter.

Jí Ètais hier ý Bordeaux, o˜ je discutais de ce sujet avec des responsables
du secteur de
lí assurance. Lí un dí eux finit par se lever et me lance : ´ Vous, les
socialistes, vous Ítes
toujours contre les baisses dí impÙts. Voilý pourquoi vous ne venez jamais ý
bout du
chÙmage. Regardez Reagan : pourquoi est-ce que vous ne faites pas comme
Reagan ? Il a baissÈ considÈrablement les impÙts, et cí est comme cela quí
il a vaincu le chÙmage. ª Je lui ai rÈpondu : ´ Cher Monsieur, vous faites
une double erreur. Dí abord, nous avons baissÈ les impÙts en Allemagne, et
cí est mÍme moi qui ai fait passer la loi. Nous avons redistribuÈ plus de 20
milliards aux personnes salariÈes et ý leurs familles, car nous Ètions
convaincus que les gros contribuables ne changeraient rien ý leurs
comportements de consommation si nous baissions leurs impÙts. Mais nous
pensions que si nous le faisions pour les bas revenus, cí est-ý-dire les
familles dÈpendant dí un revenu salariÈ, cela aurait un impact sur leur
consommation, car ces mÈnages ont un taux de consommation dÈpassant
largement les 90 %. Tel Ètait notre motif, et les faits nous ont donnÈ
raison dËs les premiers mois. Le baromËtre de la consommation est dí
ailleurs remontÈ bien plus haut mÍme quí en France. ª Nous menons ý prÈsent
un autre dÈbat en Allemagne, dont je ne vais pas pouvoir parler maintenant,
car je dois prochainement mí exprimer sur ce sujet.

Jí ai repris : ´ Et voici votre deuxiËme erreur, cher Monsieur : vos
partisans europÈens de
la relance par lí offre auraient lapidÈ Reagan. Car il sí est lancÈ dans un
ample programme keynÈsien. Cí Ètait dí ailleurs pour dÈvelopper son
armement, ce qui ní est certes pas ce que nous, socialistes, voulons. Mais
compte tenu de lí endettement accumulÈ par Reagan, les adeptes de la
stabilitÈ ne lí auraient pas simplement condamnÈ, ils lí auraient
probablement destituÈ. Vous voyez bien ý quel point toute cette discussion
est illogique et sans fondement. Nous voulons nous aussi assainir les
budgets en Europe. Mais je ní ai jamais vu un budget assaini par le
redoublement des Èconomies en pÈriode de repli conjoncturel, cí est-ý-dire
de rÈcession. Lí exemple de lí AmÈrique en dit long : elle a rÈagi ý la
rÈcession par une politique fiscale et monÈtaire agressive et, une fois la
conjoncture intÈrieure relancÈe, elle a pu assainir son budget. Vous ne
pouviez trouver meilleur exemple ! ª

A propos de conjoncture intÈrieure. La part du commerce extÈrieur est de 10 % en
Europe, tout comme en AmÈrique. Et ce chiffre de 10 % montre que ce ní est
pas le
commerce extÈrieur qui rÈsoudra les problËmes conjoncturels, mÍme sí il a un
important
rÙle ý jouer. Lí Èconomie intÈrieure continue de reprÈsenter 90 % de lí
activitÈ. Si nous ne
parvenons pas ý la faire repartir, nous ne nous dÈbarrasserons pas du
chÙmage, dans
aucun des grands blocs Èconomiques. Cela vaut pour le Japon, pour lí Europe
et pour
lí AmÈrique. Cí est pourquoi, nous, les socialistes, devons tout mettre en ú
uvre pour
relancer lí Èconomie intÈrieure : adopter une politique salariale axÈe sur
la productivitÈ,
par exemple, ou des politiques fiscales et monÈtaires telles que celles dont
nous avons
parlÈ.

Personne ne contestera toutefois que des rÈformes structurelles sont en outre
nÈcessaires. Mais ces rÈformes structurelles doivent toujours Ítre dÈployÈes
de sorte que la charge en soit Èquitablement rÈpartie sur la sociÈtÈ. Pour
les socialistes, il est
inacceptable que ce soit la partie dÈfavorisÈe de la population qui en fasse
les frais,
tandis que la partie aisÈe est ÈpargnÈe. En lí acceptant, ils perdraient la
confiance dí une
grande partie de leur Èlectorat.

Nous, socialistes, avons choisi certaines options qui fondent notre
politique. Nous
dÈfendons la justice sociale. Mais cette justice sociale ní est pas un beau
principe
que nous introduirions dans le dÈbat politique ; cí est un principe qui se
rapporte en
dÈfinitive ý la libertÈ et la dignitÈ de lí individu. PrivÈ dí une sÈcuritÈ
suffisante, sur
les plans matÈriel et social, coupÈ de lí activitÈ professionnelle, lí
individu ne peut
vivre dans la libertÈ et la dignitÈ. Cí est pourquoi nous devons construire une
Europe dans laquelle la politique soit centrÈe sur la dignitÈ humaine. Une
Europe o˜
toutes les travailleuses et tous les travailleurs puissent gagner leur vie
par leur
travail. Et je souhaite encore ajouter ceci : une Europe o˜ il aille de soi
que les
femmes ont une part Ègale ý celle des hommes, dans la vie professionnelle et
sociale. Lý encore, le besoin de rattrapage est Ènorme. Vous le voyez, chËres et
chers camarades, le temps presse, nous avons ÈnormÈment ý faire. Je vous
remercie de votre patience, je soutiens votre plate-forme et vous souhaite
toute la
rÈussite possible dans votre travail.


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2. ECHELON

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Service, USSS, Defcon, Military, White House, Undercover, NCCS, Mayfly, PGP,
PEM, RSA, Perl-RSA, MSNBC, bet, AOL, AOL TOS, CIS, CBOT, AIMSX, STARLAN,
3B2, BITNET, COSMOS, DATTA, E911, FCIC, HTCIA, IACIS, UT/RUS, JANET, JICC,
ReMOB, LEETAC, UTU, VNET, BRLO, BZ, CANSLO, CBNRC, CIDA, JAVA, Active X,
Compsec 97, LLC, DERA, Mavricks, Meta-hackers, ^?, Steve Case, Tools, Telex,
Military Intelligence, Scully, Flame, Infowar, Bubba, Freeh, Archives,
Sundevil, jack, Investigation, ISACA, NCSA, spook words, Verisign, Secure,
ASIO, Lebed, ICE, NRO, Lexis-Nexis, NSCT, SCIF, FLiR, Lacrosse, Flashbangs,
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NRL, RL, NAVWCWPNS, NSWC, USAFA, AHPCRC, ARPA, LABLINK, USACIL, USCG, NRC,
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UNCPCJ, CFC, DREO, CDA, DRA, SHAPE, SACLANT, BECCA, DCJFTF, HALO, HAHO, FKS,
868, GCHQ, DITSA, SORT, AMEMB, NSG, HIC, EDI, SAS, SBS, UDT, GOE, DOE, GEO,
Masuda, Forte, AT, GIGN, Exon Shell, CQB, CONUS, CTU, RCMP, GRU, SASR,
GSG-9, 22nd SAS, GEOS, EADA, BBE, STEP, Echelon, Dictionary, MD2, MD4, MDA,
MYK, 747,777, 767, MI5, 737, MI6, 757, Kh-11, Shayet-13, SADMS, Spetznaz,
Recce, 707, CIO, NOCS, Halcon, Duress, RAID, Psyops, grom, D-11, SERT, VIP,
ARC, S.E.T. Team, MP5k, DREC, DEVGRP, DF, DSD, FDM, GRU, LRTS, SIGDEV,
NACSI, PSAC, PTT, RFI, SIGDASYS, TDM. SUKLO, SUSLO, TELINT, TEXTA. ELF, LF,
MF, VHF, UHF, SHF, SASP, WANK, Colonel, domestic disruption, smuggle, 15kg,
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SORO, M5, ANC, zone, SBI, DSS, S.A.I.C., Minox, Keyhole, SAR, Rand
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M72750, Salsa, 7, Blowfish, Gorelick, Glock, Ft. Meade, press-release,
Indigo, wire transfer, e-cash, Bubba the Love Sponge, Digicash, zip, SWAT,
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1997, Whitewater, MOD, York, plutonium, William Gates, clone, BATF, SGDN,
Nike, Atlas, Delta, TWA, Kiwi, PGP 2.6.2., PGP 5.0i, PGP 5.1, siliconpimp,
Lynch, 414, Face, Pixar, IRIDF, eternity server, Skytel, Yukon, Templeton,
LUK, Cohiba, Soros, Standford, niche, 51, H&K, USP, ^, sardine, bank, EUB,
USP, PCS, NRO, Red Cell, Glock 26, snuffle, Patel, package, ISI, INR, INS,
IRS, GRU, RUOP, GSS, NSP, SRI, Ronco, Armani, BOSS, Chobetsu, FBIS, BND,
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 Pascal Holenweg, GenËve (holenweg@vtx.ch)
 "Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mÈrite ni Ègards, ni
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(RenÈ Char)

 COMMISSION SOCIALISTE DE SOLIDARITŠ INTERNATIONALE
 CP 343 CH-1211 GenËve 4    Tel./Fax (22) 735.88.27 
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Liste de dÈbat et d'information :
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