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From "contracorriente" <vallseca@arrakis.es>
Date Wed, 23 Feb 2000 18:44:08 +0100
Subject globe_l: choses oubliČes (Fr)

DES CHOSES QUE BEAUCOUP OUBLIENT
(A propos de l'impérialisme, étape supérieure et dernière du capitalisme)
On parle chaque jour plus des "plus-values" du capital, comme si celui-ci produisait de l'argent par lui-même. On cache et on tente de faire oublier la vieille analyse marxiste, qui dévoile le miracle capitaliste "des poissons et des pains", en d'autres mots la production et la reproduction du capital. La vraie et seule plus-value provient du travail réalisé durant les heures non payées par le bourgeois au prolétaire, dont il achète la force de travail à un prix inférieur -le plus bas possible en fonction des circonstances et du moment - au salaire payé. Et avec les progrès technologiques, on paye de moins en moins les heures à l'ouvrier.
Toute marchandise, toutes les rentes et intérêts, tout ce qui a une valeur monétaire provient uniquement de ce secret que la bourgeoisie essaye toujours de garder jalousement avec mille arguties fétichistes.
"Il n'y a plus de prolétaires" dit-on. Mensonges.Il suffit de voir les statistiques mondiales à la place des locales, et on constatera qu'il y en a plus qu'à l'époque de Marx. "Aujourd'hui il n'y a plus de frontières dans la classe ouvrière parce que dans le processus interviennent chaque fois plus la technique et l'intellectualité". Faux pour le premier, vrai pour le second mais avec un éclaircissement élémentaire : les intellectuels, quelle que soit leur profession, technique ou non, ne créent par eux-mêmes aucune plus-value, car ils interviennent hors du processus de production afin que ce soit l'ouvrier qui laisse plus de plus-value. Et les gros salaires et bénéfices des techniciens, directeurs, cadres, patrons et autres cols et blouses blanches proviennent de la plus-value de l'ouvrier de la production. Les "stock options", celles dont on parle tant, ne sont rien d'autre chose que des heures non payées arrachées à la force de travail que l'ouvrier de la production est obligé de vendre comme une marchandise de plus, mais spéciale car c'est la seule qui assure la production et la reproduction du système capitaliste.
Il peut y avoir aussi des ouvriers dans la production, et il y en a dans le système capitaliste à son étape finale l''impérialisme (dit "modèle néolibéral" pour cacher la vraie nature du capitalisme), qui ne laissent pas de plus-value à son bourgeois impérialiste, car celui-ci obtient tellement de plus-value des ouvriers des pays non-impérialistes et de ses immigrés, que cela lui permet d'acheter de cette manière une partie de ses salariés, quoique la tendance actuelle irait plutôt à recouper ces superbénéfices que le bourgeois distribue dans certains secteurs ouvriers pour diviser et dominer l'ensemble de la classe ouvrière. Par exemple : Téléfonica développe actuellement des différences salarielles très profondes entre les anciens et les nouveaux embauchés, sans parler des salaires qu'elle paie à la main d'oeuvre qu'elle embauche dans son nouvel empire en Amérique Latine, d'où elle tire la plus juteuse plus-value.Ne donnons pas le nom "modèle néolibéral" à l'impérialisme qui laisse les plus grands bénéfices au capitalisme.
Ceci est par exemple El Ejido, un centre du capital impérialiste: 50.000 habitants, dont 15.000 ouvriers agricoles nord-africains et d'autres nationalités...et 49 sucursales bancaires. La plus grande concentration bancaire par habitant de tous les territoires dominés par l'état espagnol.Et il y a beaucoup de El Ejido's en Espagne et il y en aura plus encore puisque c'est un pays impérialiste.
Et le tiers- monde, qui est plus ou moins en voie de développement capitaliste par l'oeuvre et la grâce des pays impérialistes et de ses transnationales, est un grand El Ejido, et le sera de plus en plus mais avec des différences encore plus grandes compte tenu de la quantité de parias et du bas niveau de vie lié aux foyers tiers-mondistes à l'intérieur des pays impérialistes. Voyons, comment vont les "El Elejidos" dans quelques pays impérialistes: Les USA, en 1999, ont reçu 1 million d'immigrants, principalement originaires d'Amérique Latine.Ce sont eux qui effectuent les travaux les plus durs et les plus mal payés à la campagne, dans les mines, dans le commerce, l'industrie et les travaux publics etc...Et le racisme, si enraciné aux USA, sert au capitalisme pour rappeller aux immigrants qu'ils sont des travailleurs de 3ème classe sans aucun droit et avec toutes les obligations d'un esclave. Durant la décennie des années 90 en moyenne 840.000 immigrants par an y sont entrés pour travailler. Ainsi l'économie américaine et sa bourse vont si bien. L'empire vers l'extérieur et l'empire vers l'intérieur.L'Allemagne a reçu un demi million d'immigrants l'an passé et ceci se répète chaque année. Ainsi va le miracle économique allemand et le racisme afin de les exploiter plus et mieux.
L'impérialisme pille les richesses des pays non-impérialistes, exploite ses masses de travailleurs et envoie à sa métropole le nombre d'immigrants nécessaires pour maintenir le niveau de vie de ses socités bourgeoises.Qui leur ouvre les portes dans ces pays,"en voie de développement ", ce sont les oligarchies capitalistes et ses hommes de paille politiques, à la solde et au bénéice de l'impérialisme.Et ceci est non seulement une conséquence du développement inégal du capitalisme, mais ce développement inégal, joint au processus colonialiste et impérialiste des grandes puissances, a conduit à une "globalisation" qui en fait cache sa véritable nature : la polarisation entre pays impérialistes et pays en voie de on ne sait quel développement car en réalité, les premiers vivent dans l'abondance au prix de l'exploitation impérialiste des seconds.Il n'y a pas de modèles hors du modèle impérialiste et ce modèle a deux versants inexorables : le dominant et le dominé.Il n'y a pas de troisième voie et il ne peut pas y en avoir.
Voilà la crue réalité de la globalisation, terme à la mode, mais qui en fait existait déjà, et qui sera seulement réversible grâce aux luttes révolutionnaires du prolétariat en dirigeant les grandes masses réellement antiimpérialistes.Les troisièmes voies sont des illusions d'optique dangereuses, surtout pour les vrais parias de la terre, les exploités, les opprimés, les marginaux, ceux qui meurent de faim et d'inanition.
Et nous ne pouvons oublier à aucun moment que les agressions criminelles contre l'Irak, la Yougoslavie et d'autres pays, et celles qui ont commencé contre la Colombie et qui ne sont rien d'autre que la continuation de la politique économique de l'impérialisme par le moyen de la guerre là où il la considère nécessaire à ses intérêts. Ou par des interventions militaires déguisées, par le biais de tiers comme au Caucase, en procurant de l'argent aux Russes et des armes aux Tchétchènes, protégeant les énormes et abondantes réserves de pétrole Russe en Sibérie, simplement en débloquant un emprunt du FMI de 500 millions de dollars et en en donnant 400 pour continuer la guerre en Tchétchénie, au mois de décembre. Un autre "miracle économique" d'une entreprise de pétrole yanqui et anglaise connue en Amérique Latine, l'ancienne Amoco British Petroleum
Et le racisme et le fascisme sont des créatures engendrées dans le ventre monstrueux impérialiste qui, même si apparemment il les répudie, en réalité il les câline, s'en occupe, les fortifie avec ses armes préférées dans les moments difficiles de son sale travail, dans sa lutte contre les exploités et les opprimés
C'est pour cela qu'il faut bien travailler et lutter plus et mieux pour enterrer ce monstre et ne pas penser que l'on peut créer des modèles acceptables à partir de lui, car les lois du développement de l'impérialisme et du capitalisme sont strictes et inexorables. On peut et on doit lui casser l'épine dorsale, mais il est impossible de le redresser, c'est impossible d'arracher un "bon modèle" des entrailles de ce monstre.
Jamais nous ne devons oublier les causes des grandes défaites du mouvement révolutionnaire international, et toujours nous devons garder à l'esprit les enseignements de Marx ... Lenin...et les plus récents de Razlatski dans son chef-d'oeuvre, le II Manifeste Communiste.
COMUNISTES de CATALUNYA
15 février 2000

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