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Date Tue, 29 Feb 2000 00:53:00 +0100
Subject globe_l: Solidarite avec les anarchistes arrete-e-s ýSeattle


QuÈbec (A-Infos) ó La campagne quÈbÈcoise de
solidaritÈ avec les anarchistes arrÍtÈ-e-s ý Seattle
durant la lutte contre l'OMC a ÈtÈ lancÈe samedi soir
ý QuÈbec par le Groupe anarchiste Šmile-Henry. Un peu
plus d'une trentaine de personnes venant d'horizons
trËs divers (militant-e-s Ètudiant-e-s et des groupes
populaires, communistes et anarchistes, jeunes et
moins jeunes non-affiliÈ-e-s) se sont rassemblÈes au
Tam-Tam CafÈ en Basse-Ville pour assister ý une courte
confÈrence et ý une projection vidÈo. En plus d'un
trËs bon dÈbat sur la violence, on a pu ramasser plus
de 70$, qui seront versÈs au Fonds lÈgal d'aide
mutuelle de Seattle.

--> Un texte de Nicolas PhÈbus (A-Infos et
Šmile-Henry)

La soirÈe s'est ouverte sur une prÈsentation d'un
militant d'Šmile-Henry sur le groupe, suivie d'une
mise en contexte de la lutte radicale contre la
mondialisation. Les liens Èvident ý faire entre la
lutte plus globale contre des institutions comme
l'OMC, la Banque Mondiale, le F.M.I. et l'OCDE et des
rÈalitÈs plus locales, mais s'inscrivant dans la mÍme
logique marchande, comme le rÈcent Sommet du QuÈbec et
de la jeunesse, ont Ègalement ÈtÈ soulignÈs. MÍme
chose pour l'importance de la solidaritÈ dans une
perspective internationaliste.

Les films prÈsentÈs, tout deux en anglais, sont ´RIP
WTO N30ª rÈalisÈ par un groupe d'anarchistes d'Eugene
en Oregon (USA) et un autre rÈalisÈ par le Direct
Action Media Network en collaboration avec le
Independant Media Center. TrËs puissants, les deux
films prÈsentent le dÈroulement des journÈes de la
´Bataille de Seattleª, la rÈsistance militante sous
toutes ses formes et, bien sšr, la brutalitÈ policiËre
(si vous pensez que les flics de QuÈbec ou de MontrÈal
sont brutaux, attendez de voir les flics de Seattle!),
le tout intercalÈ d'entrevues de manifestant-e-s
venant de tous les horizons sociaux et politiques
imaginables. Tous les participant-e-s ý cette soirÈe
de solidaritÈ s'entendent pour dire que ces films sont
trËs Ènergisants.

AprËs cette projection, un point d'information sur la
rÈpression a ÈtÈ fait. Rappelons que des quelques 600
arrestations faites ý Seattle, presque toutes les
accusations ont ÈtÈ abandonnÈes sauf pour une douzaine
de personnes. Le cas de Cheri Honkala, militante
amÈricaine pour les droits socio-Èconomiques des
assistÈs sociaux amÈricain-e-s, a ÈtÈ choisi comme cas
emblÈmatique pour cette catÈgorie de rÈpression (pour
plus d'infos sur le cas de Cheri, voir les articles
antÈrieurs sur A-Infos). ¿ cette douzaine de
militant-e-s ´non-violent-e-sª (dans le sens ou ils et
elles ne sont pas accusÈ-e-s d'actions ´violentesª) il
faut rajouter le cas de 18 anarchistes qui devront
faire face ý des procËs devant jury pour ´mÈfaitª,
essentiellement pour les actions entreprises dans le
cadre du black bloc (casse ciblÈe contre des grandes
corporations, graffiti politiques signant la casse).
La campagne de solidaritÈ est d'ailleurs organisÈe
spÈcifiquement pour dÈfendre ces camarades dont tout
le monde semble se foutre pour le moment.

Un dÈbat trËs intÈressant sur l'utilisation de la
violence dans les manifs a suivi. L'importance du
soutien politique ý donner aux militant-e-s pris-e-s
dans l'engrenage de la rÈpression fut soulignÈ, ainsi
que la nÈcessitÈ de contester le monopole idÈologique
que la non-violence essaie d'avoir dans les mouvements
sociaux au QuÈbec. ¿ ce sujet, plusieurs personnes ont
rappelÈ, que la non-violence et la casse, ne sont ý la
limite que des techniques et que l'important n'est pas
de faire le dÈbat lý-dessus, mais bien sur les fins et
l'orientation politique ý donner aux luttes. Bref, le
vrai dÈbat se situe encore entre rÈforme et
rÈvolution.

Ce dÈbat, le premier depuis les manifs ´violentesª
contre le Sommet de la jeunesse, montre ý quel point
dans la lutte concrËte les positions politiques
peuvent Èvoluer rapidement. Ainsi, on a vu des
militant-e-s qui, jusqu'ý il y a une semaine, Ètaient
connu-e-s comme ´non-violent-e-sª accepter de dire que
finalement la violence dans les manifs c'est peut-Ítre
lÈgitime. Par exemple, cette grÈviste de l'UQAM qui
disait que, pour beaucoup de gens, la manif de mardi a
ÈtÈ un trËs grand facteur de politisation et que,
maintenant, trËs peu de militant-e-s pourraient
condamner aussi catÈgoriquement qu'avant son
utilisation, voire mÍme que certains l'envisageaient
sÈrieusement. De mÍme, la majoritÈ des gens
prÈsent-e-s reconnaissent que c'est la radicalitÈ de
la manif de mardi qui a permis au mouvement de faire
des gains.

Finalement, on a beaucoup dÈbattu de la nÈcessitÈ, si
jamais violence il y a, d'Ítre en mesure comme
mouvement de l'assumer politiquement, mais Ègalement
pratiquement. Donc, il faut Ítre en mesure de
s'organiser de faÁon ý ce que non seulement on puisse
agir, mais Ègalement, si la situation l'impose, rendre
efficacement la monnaie de leur piËce aux flics, sans
risquer trop la sÈcuritÈ, entre autres physique, des
autres participant-e-s (autrement dit, il est
irresponsable de se servir d'une foule comme bouclier
pour pitcher des roches de faÁon isolÈe et
non-organisÈe). ¿ ce sujet, on a soulignÈ que si les
manifs continuent de regrouper une masse atomisÈe
d'individus et non pas une fÈdÈration de collectif et
de groupes affinitaires, il est impossible d'utiliser
efficacement des techniques de protestations autres
que traditionnelles. On l'a vu mardi dernier, une
grosse foule qui n'est qu'une foule (et pas une force
collective) fait face ý la rÈpression comme une foule,
c'est ý dire en prenant ces jambes ý son cou. Une
solution possible serait de reprendre la mÈthode
organisationnelle que les pacifistes popularisent au
QuÈbec (soit les groupes d'affinitÈs autonomes) et la
subvertir pour lui donner d'autres fins que poser son
cul sur le pavÈ en attendant de se faire arrÍter par
les flics.

Un bon dÈbut et de bons dÈbats donc pour cette
campagne de solidaritÈ. Une autre soirÈe, organisÈe
par le Groupe Main Noire cette fois, aura lieu ý
MontrÈal dans environ deux semaines (info:
mainnoire@altern.org). De mÍme, on a commencÈ ý
recevoir des offres pour prÈsenter le film dans des
Ècoles en grËves (avis aux intÈressÈs...), donc
peut-Ítre que cette campagne aura plus de
rÈpercussions que prÈvu. Notez que l'ensemble
s'inscrit dans la campagne de l'Initiative pour une
fÈdÈration des communistes libertaires du Nord-Est.

Pour envoyer un don (faire les chËques et mandats
postes en dollars canadiens ý l'ordre de ´Groupe
Šmile-Henryª), ou pour recevoir une sÈrie de textes en
franÁais (8 pages tirÈes de Cette Semaine) sur les
anars et Seattle, X-Mozilla-Status: 0009

Groupe Šmile-Henry
C.P. 55051
138 St-Vallier Ouest
QuÈbec, (QuÈbec)
G1K 1J0
Canada

Groupe anarchiste Šmile-Henry:
http://www3.sympatico.ca/emile.henry
emile.henry@sympatico.ca



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