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Date
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Tue, 29 Feb 2000 00:53:02 +0100
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Subject
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globe_l: B’illonner et risquer l'asphyxie
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Une alternative ý la violence
B’illonner et risquer l'asphyxie: comment Èviter les accidents ?
Propositions.
EnquÍte rÈalisÈe par BÈatrice Guelpa et BÈatrice Schaad Le 24 fÈvrier 2000
´Des moyens dignes de dictaturesª: pour le conseiller national radical
Jean-Paul Glasson, b’illonner et entraver un requÈrant d'asile dÈboutÈ,
´mÍme difficileª, n'est pas admissible. Il ne s'agit pas de donner dans
l'angÈlisme. ´Je me rends bien compte que pour les policiers qui doivent les
expulser, ce n'est pas drÙle. Et qu'en la matiËre, aucune solution n'est
parfaiteª. Il n'empÍche, pour lui, comme pour d'autres parlementaires de la
sous-commission chargÈe de se pencher sur ce genre de renvois, la Suisse est
loin d'avoir explorÈ toutes les pistes pour les rendre humainement plus
supportables. ´Comm ent peut-on cÈder ý des pratiques aussi sauvages sans
rÈagir?ª, s'exclame Hubert Lauper, dÈmocrate-chrÈtien fribourgeois et
prÈsident de cette sous-commission. PremiËre proposition de Jean-Paul
Glasson: la ConfÈdÈration devrait se doter de lignes de conduite ý
l'intention des policiers chargÈs d'effectuer les renvois. ´Un texte devrait
Ènoncer trËs prÈcisÈment ce que les gendarmes ont le droit de faire ou de ne
pas faire. Aujourd'hui, c'est le flou. Chaque canton agit ý sa guiseª. Et
ceux-ci entendent visiblement conserver jalousement leur prÈrogative. A la
tÍte de l'ODR, Jean-Daniel Gerber vient pourtant de proposer aux cantons
d'Ètablir une seule et mÍme norme pour tous. Il s'est fait botter en touche.
Pour Jean-Paul Glasson, un reprÈsentant d'Amnesty ou de l'Organisation
d'aide suisse aux rÈfiugiÈs (OSAR) devrait aussi pouvoir accompagner les
policiers lors des renvois. ´La transparence, voilý ce qui manque ý cette
procÈdureª. Plus dÈterminÈ encore, le socialiste vaudois Jean Jacques
Schwaab estime que les renvois violents devraient simplement Ítre supprimÈs
pour Ítre remplacÈs par des peines de prison plus sÈvËres. ´Je suis sšr que
la perspective de rester enfermÈ plus longtemps est dissuasive, mÍme si je
ne prÈtends pas que cette solution est gÈniale.ª Une chose est sšre: ´Eviter
ces morts, c'est ce qui diffÈrencie les humains des salaudsª.
En Europe, des expulsÈs meurent aussi D'autres requÈrants sont morts lors de
leur renvoi. Ironie de l'histoire, il a fallu ces dÈcËs pour que casques et
scotch soient interdits. Allemagne Aamir Ageeb, 30 ans, Soudanais, est mort
le 28 mai 1999 ý l'aÈroport de Francfort. Il Ètait ligotÈ, la tÍte prise
dans un casque de moto. Kola Bankole, NigÈrien de 30 ans, est mort en 1994,
aprËs avoir ÈtÈ ´ficelÈ comme un paquetª selon le magazine ´Sternª, une
chaussette enfoncÈe dans sa bouche. Un calmant lui a ÈtÈ administrÈ alors
qu'il souffrait d'une dÈficience cardiaque. Il est dÈcÈdÈ avant le
dÈcollage. AprËs ce dÈcËs... Le ministËre de l'IntÈrieur a interdit le
casque de moto et tout adhÈsif susceptible d'entraver la respiration. La
fÈdÈration des mÈdecins allemands s'est opposÈe ý la participation de ses
membres aux procÈdures de renvois. Autriche Marcus Omofuma, NigÈrien de 25
ans, est mort le 1er mai 1999. AprËs l'avoir ligotÈ, les policiers lui ont
plaquÈ une bande adhÈsive sur la bouche. AprËs ce dÈcËs... Le gouvernement a
publiÈ un communiquÈ interdisant l'usage de casque et de bandes adhÈsives.
Belgique Semira Adamu, NigÈrienne, est morte le 22 septembre 1998.
Diagnostic: asphyxie. Les policiers lui ont plaquÈ un coussin contre le
visage alors qu'elle Ètait entravÈe et menottÈe. Un Marocain en 1982 et un
ZaÔrois en 1987 Ètaient dÈjý dÈcÈdÈs lors de leur transfert. AprËs ce
dÈcËs... La mort de Semira Adamu a provoquÈ un sÈisme politique. Deux
gendarmes ont ÈtÈ placÈs sous investigation. Le ministre de l'IntÈrieur
Louis Tobback a dÈmissionnÈ. La technique du coussin a ÈtÈ interdite ainsi
que toutes celles susceptibles d'entraver la respiration. France Un
Sri-Lankais est mort ý Roissy en 1991 alors qu'il s'opposait pour la seconde
fois ý son rapatriement. On lui avait placÈ une bande Velpeau ý hauteur de
la bouche, il avait ÈtÈ menottÈ aux mains et aux chevilles puis attachÈ au
siËge au moyen d'une couverture ´utilisÈe comme une sangle (...) fermement
appliquÈe au niveau du thoraxª. Il a perdu connaissance. AprËs ce dÈcËs...
Les policiers ont ÈtÈ astreints ý des rËgles prÈcises, leur interdisant
notamment de toucher ý la bouche; la personne doit Ítre libre de ses
mouvements ý l'atterrissage et au dÈcollage. L'administration de calmants
est interdite. Angleterre Joy Gardner est mort quatre jours aprËs son
arrestation ý Londres le 28 juillet 1993. Il a ÈtÈ renvoyÈ de force, sa
bouche couverte de scotch. AprËs ce dÈcËs... En aošt 1993, l'Angleterre
suspend l'utilisation des b’illons. En 1994, elle l'interdit formellement.
Expulsions Nƒ 5 - 3 fÈvrier 2000
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