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"nath" <nath@samizdat.net>
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Date
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Wed, 15 Mar 2000 09:59:24 +0100
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Subject
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globe_l: MILOSEVIC ECRASE SES OPPOSANTS
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The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans Nƒ 123
10 mars 2000
(traduit par Cecile Fisler)
MILOSEVIC ECRASE SES OPPOSANTS.
En Serbie, l'opposition et les medias independants sont victimes de la
repression de l'Etat.
Par Vlado Mares (collaborateur regulier de l'IWPR a Belgrade).
Au debut du mois, la chaine de television independante Studio B a diffuse
des images d'un jeune activiste democrate frappe par cinq jeunes gens. Le
vehicule utilise par les agresseurs etait gare devant le ministere serbe de
l'Interieur. La reponse officielle a ete rapide et brutale.
Quelques jours plus tard, la police a penetre de force dans les bureaux de
Studio B, frappe deux employes et endommage du materiel de diffusion
appartenant a la chaine et a la populaire station de radio B2-92. Studio B a
perdu des centaines de milliers de telespectateurs, tandis que B2-92 etait
provisoirement privee d'antenne suite a cette action.
Il s'agit de la derniere d'une serie d'attaques effectuees contre Studio B,
chaine contrÙlee par l'opposition. Depuis le debut de l'annee, la chaine a
ete condamnee a des amendes pour diverses infractions conformement a la
draconienne loi sur l'Information. Par ailleurs, le materiel de diffusion de
son emetteur de Mount Kosmaj a ete vole.
L'autre medium confronte ce mois-ci au courroux officiel, est ´Vecernje
Novosti ª, le quotidien de Belgrade possedant le plus fort tirage. Apres
avoir soutenu le regime pendant des annees, il est devenu populaire au cours
des derniers mois en ouvrant ses pages editoriales a des critiques du
president yougoslave, Slobodan Milosevic.
Cela a change le 3 mars lorsque le journal a ete repris en main et qu'un
nouveau redacteur en chef issu du parti Socialiste de Serbie de Milosevic,
Dusan Cukic, a ete nomme. Cukic, qui est interdit d'entree dans les pays de
l'Union europeenne, a immediatement remis ´Vecernjeª sur le droit chemin. Il
ressemble desormais a n'importe quel autre journal du regime.
Il semble que pas un jour ne se passe sans que le regime ferme un organisme
de diffusion. Le 9 mars, une station de radio et de television de Cuprija a
ete fermee. La veille Radio Boom de Pozarevac avait ete privee d'antenne.
Ceux qui critiquent le regime estiment que les actions musclees des
autorites contre Studio B et ´Vecernje Novostiª revelent la nervosite
croissante du cabinet restreint de Milosevic.
Ces mesures severes coÔncident avec les projets de l'opposition d'organiser
des manifestations contre le gouvernement. Alors que le sud de la Serbie est
en proie a des troubles et qu'il pourrait y avoir un conflit au Montenegro,
la derniere chose que souhaite le regime est l'activisme de l'opposition.
En reponse aux projets de l'opposition, les autorites preparent des plans de
reserve. Des sources proches de la police affirment qu'une equipe 1.500
partisans militants du gouvernement, dont certains sont lies au milieu de
Belgrade, a ete creee dans le but de perturber et d'ecraser toutes les
manifestations en faveur de la democratie.
D'autres groupes de fideles du regime ont dans le passe penetre de force
dans les bureaux des journaux independants o˜ ils ont menace des
journalistes. L'annee derniere, le fils du president yougoslave, Marko
Milosevic, en etat d'ebriete, a repondu aux critiques formulees par les
journaux contre ses parents, en penetrant de force dans les bureaux du
quotidien de Belgrade ´Glas Javnostiª. D'apres des temoins oculaires, il
aurait menace des journalistes avec un fusil.
L'ampleur de la nervosite actuelle du regime est illustree par un incident
survenu cette semaine lorsque la police est entree dans une ecole secondaire
de Belgrade pour apprehender un eleve qui avait participe a une conference
de presse annonÁant les prochaines manifestations d'etudiants.
Cet incident faisait suite a une action concertee contre des etudiants
appartenant au mouvement ´Optorª (´Resistanceª) qui milite en faveur de la
democratie. Des sources de ´Optorª ont declare que 200 membres du mouvement
avaient ete detenus au cours des mois recents et qu'ils avaient passe un
total de 8.000 heures en prison.
Cette semaine, Marko Milosevic aurait oblige un activiste a monter dans sa
voiture et l'aurait emmene dans son night-club o˜ il a ete severement battu
et menace avec un fusil.
Au cours des deux semaines ecoulees, plusieurs responsables et activistes du
Mouvement du Renouveau Serbe de l'opposition de Belgrade ont ete detenus
pour interrogatoire. Par ailleurs, le nombre de cambriolages effectues chez
des responsables de la ville a augmente de faÁon radicale lors des derniers
mois. Curieusement, aucun des cambrioleurs n'a ete apprehende.
A Novi Sad, capitale de la province de Vojvodine situee au nord de la
Serbie, 66 activistes de l'opposition, appartenant a la Ligue des Sociaux
Democrates de Vojvodine, ont ete arretes alors qu'ils collaient des affiches
dans la ville protestant contre la visite du Premier ministre serbe, Mirko
Marjanovic.
Le meme jour, trois journalistes et photographes travaillant pour l'agence
de presse Beta, ´Blicª, le quotidien de Belgrade et Radio Free Europe ont
ete frappes par des partisans du gouvernement venus en autobus des villages
voisins.
L'hostilite envers les media independants a augmente depuis que les media
officiels ont publie, le 27 fevrier, une declaration du ministere serbe de l
'Information pretendant que l'attaque de la Serbie par les media etait due
aux Etats Unis et a ses allies de l'Europe de l'Ouest.
Les stations Radio Free Europe, Voix de l'Amerique, BBC et Deutsche Welle,
de meme que plusieurs reseaux de media independants de Belgrade, ont ete
qualifies de ´services de propagande psychologiqueª des Etats Unis et de ses
allies.
Ce genre d'attaque n'est pas nouveau, mais les analystes politiques de
Belgrade craignent qu'elle annonce d'autres violences a l'encontre des
dissidents et que sous pretexte d'une lutte contre des ennemis
internationaux et l'Organisation du traite de l'Atlantique nord (OTAN), les
Serbes soient bientÙt confrontes a une vraie dictature.
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