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wash <wash@ecn.org>
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Date
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Tue, 16 May 2000 19:01:21 +0200
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Subject
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globe_l: [Fwd: Kosovo: Les Serbes s'apprÍtent ý rentrer (IWPR), 02-05-2000]
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-------- Original Message --------
Objet: Kosovo: Les Serbes s'apprÍtent ý rentrer (IWPR), 02-05-2000
Date: Wed, 03 May 2000 15:15:26 +0200
De: Le Courrier des Balkans <cdb@bok.net>
A: balkans@cru.fr
The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans nƒ136
2 mai 2000
(traduit par Emmanuelle RiviËre)
LES SERBES DU KOSOVO SUR LE RETOUR
Les rÈfugiÈs serbes dÈÁus par la qualitÈ de vie en Serbie sont
encouragÈs ý
revenir au Kosovo.
Par Miroslav Filipovic ý Kraljevo (Miroslav Filipovic contribue
rÈguliËrement
aux publications de líIWPR)
Quelque 20 000 rÈfugiÈs serbes du Kosovo pourraient bientÙt Ítre
rapatriÈs,
selon un plan concoctÈ par les leaders serbes de la province.
Le Conseil national serbe (SNV) a prÈcisÈ que sa proposition, qui a ÈtÈ
soumise
ý la communautÈ internationale, apporterait une pierre ý la difficile
construction díun territoire multiethnique au nord du Kosovo.
Le plan envisage le retour des rÈfugiÈs dans les communes díIstok et
Klina,
entre Mitrovica et Zubin Potok, seules rÈgions o˜ les Serbes sont restÈs
en
nombre consÈquent.
AprËs le retrait des forces serbes en juin dernier, environ 350 000 non
Albanais, dont 270 000 Serbes, ont quittÈ le Kosovo. En Serbie, ils
níont
rencontrÈ que mÈpris et difficultÈs financiËres - nombreux sont ceux qui
souhaitent dÈsormais revenir au Kosovo.
Mihajlo Doncic, de Bice au Kosovo, vit avec une cinquantaine de rÈfugiÈs
serbes
dans une maison de Jovac, prËs de Kraljevo, en Serbie. ìIl est Èvident
que nous
reprÈsentons un vÈritable fardeau pour la population locale et pour la
Serbie.
Cíest pour cela que nous voulons rentrer. Le weekend dernier nous sommes
allÈs
voir nos villages au Kosovo. Ils sont entiËrement dÈtruits. Pourtant,
ces lieux
restent nos villages, et tout ce que nous avions y est liÈ.î
Avant líexode du Kosovo, 34 villages de la rÈgion díIstok et Klina
abritaient
une majoritÈ de Serbes. Les Serbes formaient une importante minoritÈ
dans 41
villages. Ils dÈtenaient 60% des territoires de la rÈgion.
Oliver Ivanovic, leader des Serbes de Mitrovica et prÈsident du Conseil
exÈcutif du SNV, rÈsumait rÈcemment: ìLes Serbes se trouvent devant un
problËme
trËs grave. De plus, le temps nous est comptÈ. Nous nous Èloignons
chaque jour
de la possibilitÈ díun Kosovo multiethnique.î
Pour le SNV, le retour des rÈfugiÈs se fera en deux fois. Díabord, on
verra les
Serbes retourner dans les villages o˜ ils vivaient en majoritÈ; ensuite
ils se
rendront dans les lieux o˜ ils Ètaient minoritaires. Ces Ètapes sont
programmÈes pour prendre fin respectivement ý la mi-juin puis fin
septembre.
Ivanovic explique que la faiblesse de son plan - qui aurait obtenu le
soutien
des Etats Unis - reste líincertitude quant aux capacitÈs de la Kfor ý
protÈger
les rÈfugiÈs. ìLe retour des rÈfugiÈs devrait Ítre assurÈ par la Kfor,
síinsurge-t-il, elle síexerce ý ce type de missions, donc il níy pas de
raison
pour quíelle níen soit pas capable.î
Certains officiels amÈricains estiment quíun retour sans encombre des
rÈfugiÈs
serbes permettrait de renforcer la position des leaders serbes modÈrÈs,
tout en
encourageant les Serbes ý coopÈrer avec les officiels internationaux. On
testerait en mÍme temps la soi-disant bienveillance des politiciens
albanais
pour un Kosovo multiethnique.
Ivanovic a par ailleurs confiÈ ý líIWPR que le DÈpartement díEtat
amÈricain
avait mis de cÙtÈ 5 millions de dollars pour ce programme de
rapatriement.
ìCíest bien loin de la somme dont nous avons besoin, mais cíest toujours
bon ý
prendre, pour commencer.î
Toutefois, le programme a ÈtÈ mal accueilli par le Haut commissariat aux
rÈfugiÈs des Nations unies (UNHCR). ìActuellement, il nous paraÓt
difficile
díavaliser un tel projetî, a prÈcisÈ un membre haut placÈ du HCR. Pour
lui,
líagence pour les rÈfugiÈs níappuie les rapatriements que lorsque
certaines
conditions sont remplies: par exemple, sÈcuritÈ des rÈfugiÈs, logement,
ou
accËs au services publics.
Or líOrganisation du traitÈ de líAtlantique nord (OTAN) est impatiente
de voir
le projet prendre forme, expliquant quíon ne peut plus attendre les
conditions
ìidÈalesî pour commencer les rapatriements.
Le prÈsident du SNV ý Mitrovica, Dr. Vuko Antonijevic, a quant ý lui
critiquÈ
les organisations humanitaires qui ont aidÈ les rÈfugiÈs serbes du
Kosovo ý se
construire des maisons en Serbie. ìCela va ý líencontre des intÈrÍts du
peuple
serbe, a-t-il tranchÈ. Nous voulons que les Serbes reviennent. Si on
leur
construit des maisons en Serbie, ils y resteront. Je demande aux
organisations
humanitaires díattendre que les rÈfugiÈs reviennent et ensuite de leur
construire des maisons.î
Ivanovic souhaite que les leaders albanais donnent leur accord Ècrit au
projet
de rapatriement. Pour líinstant, le Parti de la prospÈritÈ dÈmocratique,
díHashim Thaci, a annoncÈ quíil níÈtait pas contre le plan, mais
seulement ý
condition quíon libËre des prisonniers albanais incarcÈrÈs en Serbie.
Enfin, il est clair que de plus en plus de rÈfugiÈs manifestent le dÈsir
de
quitter la Serbie. Les reprÈsentants du Conseil pour le retour des
rÈfugiÈs
díIstok et Klina ont ouvert des bureaux ý Kraljevo et Kraguljevac -
villes
serbes ayant accueilli le plus grand nombre de rÈfugiÈs. DíaprËs leurs
calculs,
les rÈfugiÈs souhaitant rentrer sont en nombre croissant.
ìNotre vie est au Kosovo, pas ailleurs, confie Dragica Ruspic, díIstok.
On nous
accuse de tous les maux subis par la Serbie. Les gens du coin disent que
nous
sommes responsables de tout ce qui síest passÈ.î
Mais Bratislav Morina, du ministËre des RÈfugiÈs de Serbie, explique
Ègalement
quíon ne doit en aucun cas obliger les Serbes ý partir. ìLe SNV ne peut
pas
forcer une personne qui souhaite rester ý retourner au Kosovoî, a-t-il
rÈcemment lancÈ lors díune rÈunion ý Kraljevo sur le sort des 25 000
rÈfugiÈs
installÈs dans cette ville.
Il est Èvident que líinstabilitÈ actuelle du nord du Kosovo ne facilite
pas un
Èventuel retour des Serbes. Mais le rapatriement reste une prioritÈ pour
ceux
qui sont restÈs. ìCette annÈe sera dÈcisive, estime Ivanovic. Soit les
Serbes
reviendront au Kosovo, soit ceux díentre nous qui sont restÈs devront
partir
pour la Serbie.î
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