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From FranÁois <fb@samizdat.net>
Date Tue, 20 Mar 2001 17:25:59 +0100
Subject globe_l: courrier d'ATTAC - sauvons la taxe TOBIN

COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (nƒ220)
Mardi 20/03/01

Merci de faire circuler et de diffuser largement.
Le Courriel est reÁu aujourd'hui par 28 760 abonnÈs
______________________________

Ce courriel d'information a ÈtÈ mis au point par l'Èquipe de
bÈnÈvoles du Grain de sable. <journal@attac.org> <http://attac.org>

Pour vous abonner ou vous dÈsabonner <http://attac.org/listfr.htm>

Imprimer le Courriel d'information:
Format RTF http://attac.org/attacinfo/attacinfo220.zip
Format PDF http://attac.org/attacinfo/attacinfo220.pdf

SynthËse mensuelle du Courriel d'information:
fÈvrier - http://attac.org/attacinfo/attacourriel5.pdf
Trimestriel thÈmatique:
Commerce internationale & OMC
http://attac.org/attacinfo/commerce1.pdf
____________________________________________________________

Dans ce numÈro. En bref...

1- Sept jours pour sauver la taxe Tobin.
Il y a urgence. La taxe Tobin ne doit pas disparaÓtre purement et
simplement du champ officiel de l'ONU. Nous comptons sur vous pour la
soutenir.

2- Premier sommet international pour l'accËs aux mÈdicaments
gÈnÈriques anti-VIH.
Vous pourrez prendre connaissance de quelques constats au sujet de l'
accËs au soin et de l'importance qu'il revÍt ý l'Èchelle de continents
entiers. Vous trouverez aussi les moyens de signer une pÈtition mise
en circulation par MÈdecins sans frontiËre.

3- La mondialisation face aux mobilisations citoyennes.
Nous vous proposons un instantanÈe des diffÈrentes campagnes qui se
dÈroulent en ce moment mÍme en Europe dans lesquelles ATTAC est
particuliËrement active.

4- Petites leÁons de CorÈe.
Des syndicalistes corÈens sont venus en France pour rechercher leur
patron ´ parti avec la caisse ª alors que leur entreprise est ý la
limite de la suffocation. Le gouvernement corÈen n'avait mÍme pas
lancÈ un mandat d'arrÍt international. depuis leur sÈjour en France c'
est chose faite.

5- Le Courriel d'information s'Ètoffe.
Les informations dont vous profitez deux fois par semaine se dÈclinent
maintenant de diffÈrentes faÁons. Nous espÈrons que ces nouvelles
publications vous permettront de rester toujours mieux informÈs.

6- Vous avez rendez-vous avec ATTAC



______________________________

1- Sept jours pour sauver la taxe Tobin
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Nous vous l'avions signalÈ dans le Courriel 195 en date du 19 dÈcembre
2000, l'ONU a mis en place une commission de haut niveau dont les
buts, ý l'origine les modes alternatifs de financement du
dÈveloppement, en particulier la taxe Tobin, semblaient avoir changÈ
en bout de course avant mÍme que celle-ci se mette au travail. L'
information se confirme.

Halifax Initiative, organisation canadienne avec laquelle nous
collaborons trËs Ètroitement sur ce dossier, suite ý la rÈunion de
travail sur le sujet qui s'Ètait dÈroulÈe lors du Forum social
mondial, a pris en charge la mise au point d'une lettre pour les
organisations. Pour plus d'informations : Robin Round
rjround@halifaxinitiative.org

Nous la dÈclinons pour les personnes qui souhaitent la signer en leur
nom. Mardi prochain cette commission se rÈunira pour la premiËre fois.
Nous vous demandons donc d'agir sans tarder.

Il vous suffit de copier et de coller dans un courrier Èlectronique la
lettre ci-dessous en y ajoutant vos coordonnÈes en bas, puis de l'
envoyer ý la personne suivante :
Mme Vijaia Ramachandram, Vice-directrice du secrÈtariat de la
Commission de haut niveau vijaya1@att.net

Merci de faire circuler largement cette action. Nous n'avons que sept
jours.

DÈbut --- [Partie ý copier ý coller et ý envoyer]

A l'attention de Mesdames et Messieurs les membres de la Commission de
haut niveau de l'ONU sur le financement du dÈveloppement,

Abdulatif Al-Hammad, prÈsident, Fonds arabe de dÈveloppement
Èconomique, Kowait
David Bryer, directeur d'OXFAM, Royaume Uni
Mary Chinery-Hess, ancien directeur gÈnÈral adjoint  de l'Organisation
internationale du travail, Ghana
Jacques Delors, ancien ministre des finances et ancien prÈsident de la
Commission europÈenne, France
Rebeca Grynspan, ancienne vice-prÈsidente, Costa Rica
Majid Osman, ancien ministre des finances, Mozambique
Robert Rubin, ancien secrÈtaire au TrÈsor, Etats Unis
Manmohan Singh, ancien ministre des finances, Inde
Ernesto Zedillo, ancien prÈsident, Mexique

Mesdames et Messieurs,

J'ai appris avec plaisir l'annonce, par le SecrÈtaire gÈnÈral de l'
ONU, en dÈcembre 2000, de la crÈation d'une commission de haut niveau
sur le financement du dÈveloppement. Par ses analyses et ses
recommandations, je pense que cette commission permettra d'orienter
les dÈbats du processus prÈparatoire de la ConfÈrence internationale
sur le financement du dÈveloppement en 2002.

Je me permets donc de vous signaler que la taxation des transactions
sur les marchÈs des changes reprÈsente l'une des mÈthodes les plus
novatrices en matiËre de financement du dÈveloppement. AdoptÈe
nationalement et coordonnÈe rÈgionalement et internationalement, elle
fournirait les moyens de rÈguler des transactions qui Èchappent ý tout
contrÙle et ý toute forme de rÈglementation et qui dÈstabilisent les
Èconomies. Elle permettrait donc de parvenir ý une stabilitÈ favorable
au dÈveloppement, tout en procurant de ressources suffisantes pour
financer la lutte contre la pauvretÈ dans le monde.

Les rÈcentes crises financiËres montrent de maniËre critique le besoin
d'une rÈgulation des marchÈs financiers. La sophistication chaque jour
plus avancÈe de la finance met dramatiquement en Èvidence l'absence d'
un cadre institutionnel susceptible de la rÈguler ý la fois
nationalement et internationalement. Le caractËre inÈvitable de
nouvelles crises financiËres nous impose de trouver rapidement des
mÈthodes de rÈgulation.

PrËs de 80% des opÈrations quotidiennes sur le marchÈ des changes sont
purement spÈculatives. Leur taxation  entraÓnerait une rÈduction des
transactions ý trËs court terme,  tout en ne pÈnalisant pas  celles
liÈes aux Èchanges de biens et de services. De plus, en tenant compte
de la rÈduction du volume des Èchanges et des phÈnomËnes d'Èvasion
fiscale communs ý tous les impÙts, il a ÈtÈ estimÈ, en 1996, que cette
taxe gÈnËrerait des recettes d'un montant situÈ entre 90 et 300
milliards de dollars amÈricains par an. Par ailleurs, une agence des
Nations Unies, le Programme des Nations unies pour le dÈveloppement,
estimait, en 1998, qu'avec un budget de 40 milliards de dollars
annuels sur dix ans, nous pourrions garantir  ý l'ensemble de la
population de la planËte l'accËs ý une nourriture de qualitÈ, ý l'eau
potable, aux services de base en matiËre d'Èducation et de santÈ.
Ainsi, un systËme international coordonnÈ autour de la redistribution
d'une partie des revenus de cette taxe pourrait trËs bien Èradiquer
les effets les plus catastrophiques de la pauvretÈ dans le monde.

Depuis quelques annÈes, un nombre croissant d'Èlu(e)s nationaux et
europÈens, de collectivitÈs territoriales, d'associations et de
syndicats, de partis politiques, de citoyennes et de citoyens se sont
prononcÈs en faveur de cette taxe sur les opÈrations de change, dite
taxe Tobin. C'est notamment le cas de l'association ATTAC, dont je
suis membre, qui existe aujourd'hui dans plus de vingt pays et rÈunit
des dizaines de milliers d'adhÈrents de tous les continents. Cette
proposition est aussi appuyÈe par un nombre sans cesse croissant d'
Èconomistes :  300 d'entre eux, dans plus de quarante pays,  ont
rÈcemment signÈ une pÈtition en faveur de la taxe Tobin.

Je vous remercie par avance de l'attention que vous voudrez bien
porter ý cette lettre et ý la proposition qu'elle avance en matiËre de
financement du dÈveloppement.

Je vous prie, Mesdames et Messieurs, de bien vouloir agrÈer l'
expression de ma trËs haute considÈration.

[PrÈnom NOM]
[Adresse]
[Pays]

Fin --- [Partie ý copier ý coller et ý envoyer]


______________________________

2- Premier sommet international pour l'accËs aux mÈdicaments
gÈnÈriques anti-VIH
____________________________________________________________

3 - 7 mai 2001, Ouagadougou

Constats

A l'Èchelle planÈtaire, le VIH-sida se situe parmi les cinq
principales causes de mortalitÈ et est devenu, en moins de 10 ans, la
premiËre cause de mortalitÈ en Afrique subsaharienne.

Rien que l'annÈe derniËre, 2,8 millions de personnes sont mortes du
SIDA, le taux de dÈcËs le plus ÈlevÈ jamais enregistrÈ en une seule
annÈe depuis le dÈbut de l'ÈpidÈmie. Sur les 34 millions de personnes
touchÈes par cette maladie dans le monde, 95 % vivent dans les pays en
voie de dÈveloppement, dont plus des deux tiers sur le continent
africain

Le sida est l'un des rÈvÈlateurs les plus forts des carences
sanitaires des pays du sud, soulignant une fois de plus les inÈgalitÈs
de plus en plus grandes entre le Nord et le Sud. Il est un frein
important au dÈveloppement, dÈsagrËge les liens sociaux traditionnels.
(pour un tableau dÈtaillÈ de la pandÈmie, voir le rapport annuel de
l'Onusida).

Dans les pays du sud, les programmes de lutte contre le sida sont
principalement fondÈs sur la prÈvention et ignorent le plus souvent
les soins ý apporter aux personnes infectÈes. Or l'un des moyens de
rendre la prÈvention vraiment efficace et d'enrayer la pandÈmie est de
soigner les personnes atteintes.

Il n'existe pas encore de traitement pouvant guÈrir les personnes
touchÈes par le VIH, ni de vaccin pour le prÈvenir. Nous disposons
aujourd'hui uniquement de mÈdicaments, les antirÈtroviraux, qui
retardent le dÈveloppement du sida, prolongent la vie des personnes
atteintes. Les traitements combinÈs de mÈdicaments antirÈtroviraux
posent un problËme particulier : dÈveloppÈs essentiellement pour la
vente dans les pays riches, de conceptions trËs rÈcentes, leur prix
est prohibitif pour les habitants des pays pauvres.

Pour nous, l'accËs ý des traitements efficaces est un droit pour tous
sans distinction de revenu : la santÈ n'est pas une marchandise !

Les intÈrÍts des personnes touchÈes par le VIH doivent primer sur ceux
des marchÈs financiers.

Des moyens d'actions :

Nous devons agir sur plusieurs champs pour permettre un meilleur accËs
aux traitements antirÈtroviraux dans les pays du Sud. Cela ne rÈglera
pas, seul, les problËmes auxquels nous confronte la pandÈmie. mais y
contribuera pour beaucoup.

Des campagnes comme celle d'Agir Ici, de MSF, l'action d'associations
comme Act-Up ou Consumer Project on Technology proposent des pistes
pour agir au niveau des acteurs internationaux : laboratoires
pharmaceutiques, Etats et institutions internationales.
Les acteurs internationaux des campagnes de lutte contre le sida

Parmi les principaux bailleurs de fonds internationaux des campagnes
de lutte contre le sida, nous retrouvons les Pays riches comme les
Etats-Unis, la France, l'Union europÈenne, des organismes financiers
comme la Banque mondiale et des institutions comme l'ONUSIDA. Leurs
actions sont principalement basÈes sur la prÈvention en dÈlaissant
l'accËs au soin, les moyens allouÈs ne sont pas ý la hauteur de la
situation. Nous pouvons faire pression sur eux, leurs demander des
comptes.

L'industrie pharmaceutique

Les laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent les mÈdicaments
antirÈtroviraux sont en situation de monopoles, dÈtiennent les brevets
de ces derniers et fixent les prix en fonctions des capacitÈs de
paiement des pays dÈveloppÈs. Dans une logique de profit exacerbÈe par
la pression des marchÈs financiers, ils adaptent recherches,
productions et ventes en fonction de la rentabilitÈ immÈdiate de ces
derniËres, dÈlaissant par exemple les besoins des pays les plus
pauvres.

Ils sont situÈs principalement aux Etats-Unis et en Europe. Nous
devons leurs demander de permettre la production locale de leurs
mÈdicaments sous licence obbligatoire ou de vendre leurs mÈdicaments ý
des prix adaptÈs aux pays du Sud.

L'OMC

Dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, l'Accord sur les
Aspects des Droits de PropriÈtÈ Intellectuelle qui touchent au
Commerce (Accord sur les ADPIC, Agreement on TRIPS en Anglais),
protËge au niveau mondial les brevets industriels dont ceux sur les
mÈdicaments dÈposÈs par les grands laboratoires pharmaceutiques.

Tout pays dÈsirant intÈgrer l'OMC doit accorder sa lÈgislation
nationale en matiËre de propriÈtÈ intellectuelle avec les normes
minimales dÈfinies par l'ADPIC. la rËgle de base consiste en la
protection par brevet de 20 ans aux inventions de produits et
procÈdÈs, dont les mÈdicaments. En ce qui concerne les traitements
antirÈtroviraux, les groupes pharmaceutiques occidentaux sont en
situation de monopole, prenant ainsi en otage les pays pauvres.

L'ADPIC comporte pourtant quelques brËches utilisables par ces pays.

Dans le cadre de cet accord sont instituÈes des dÈrogations possibles
au strict contrÙle de ces brevets par leurs propriÈtaires : elles
permettent l'organisation de licences obligatoires Ces derniËres
permettent ý un Etat d'autoriser, en raison de l'intÈrÍt public, la
production locale d'un mÈdicament en ne versant que de faibles
royalties au dÈtenteur du brevet, ce qui lui permet d'obtenir, en
raison du faible cošt de production dans le domaine pharmaceutique,
des mÈdicaments meilleur marchÈ.

Actuellement, des Etats qui tentent d'appliquer ce droit (Inde,
ThaÔlande, Afrique du Sud, BrÈsil) sont menacÈs de rÈtorsions
commerciales de la part des Etats-Unis, o˜ se trouvent les principaux
laboratoires pharmaceutiques.

Ce droit est pourtant lÈgitime quand il s'agit de rÈpondre ý un
problËme aussi grave que celui du sida. Mais les pressions exercÈes
par l'industrie pharmaceutique par l'intermÈdiaire des gouvernements
des pays du Nord, le caractËre flou et propice ý de multiples
interprÈtations de certains points de l'ADPIC, l'ignorance de nombreux
pays du Sud de leurs droits en la matiËre font des licences
obligatoires un droit fragile. Il doit Ítre dÈfendu lors des
nÈgociations de l'OMC.

L'accord ADPIC permet aussi, de maniËre dÈrogatoire et limitÈe, les
importations parallËles, auxquelles tout Etat peut recourir. Leur
intÈrÍt est de permettre ý un Etat d'importer des mÈdicaments de
marque ý partir d'un pays o˜ ils sont moins chers. Cette mesure
s'appliquerait davantage au traitement des maladies opportunistes du
Sida, les mÈdicaments antirÈtroviraux Ètant pour l'instant partout
vendus ý des prix hors de portÈe des pays du Sud.

Groupe thÈmatique ´ SantÈ ª, Marseille. sante.marseille@attac.org

AGIR TOUT DE SUITE
Parce que la protection des vies humaines doit passer avant celle des
brevets, MÈdecins Sans FrontiËres vous demande de soutenir les efforts
menÈs par l'Afrique du Sud pour rendre les mÈdicaments essentiels plus
accessibles ý sa population, en signant cette pÈtition.
http://195.200.168.169/STS?d2bfce85397d29bde245b9a21d309967-119013-487
3-5106

S'INFORMER PLUS
Le comitÈ local Attac Haut-Rhin (68) propose un texte sur "La relation
entre la spÈculation financiËre et l'impossibilitÈ d'accËs aux soins
pour la majeure partie des personnes touchÈes par le VIH"

Voir sur le site d'Attac l'intervention de Jean-Marie Vigouret et le
texte proposÈ par Attac Haut-Rhin ý l'adresse
http://www.attac.org/fra/index.html, dans la rubrique "proposition" au
titre "Comment permettre aux habitants des pays en voie de
dÈveloppement de bÈnÈficier des thÈrapies anti-VIH actuelles ?".

Campagne Agir Ici (1ƒ dÈcembre 1999 au 31 mars 2000). Un suivi de la
campagne permet aujourd'hui de connaÓtre les prises de positions, les
dÈcisions effectives prises par les destinataires de la campagne. A
suivre sur leur site :
http://www.globenet.org/agirici/campagnes/sida/index.html

Le rapport annuel de l'ONUSIDA , ý consulter et tÈlÈcharger (nÈcessite
Acrobat Reader):
http://www.unaids.org/epidemic_update/report/Epi_report_Frn.pdf

Un dossier du Diplo (dont l'article de Philippe RiviËre repris dans
Attac info nƒ150), avec de nombreux liens utiles :
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/sida/

La page de la campagne de MSF pour l'accËs au mÈdicaments essentiels :
http://www.paris.msf.org/msf/content/News.nsf/43a57aa5a7366e3d4125672a
00784c11/48b47f94ecadd49dc125690d003010de?OpenDocument

L'intervention de Denis Pingaud de MSF aux Assises d'Attac ý La Ciotat
(24/10/1999) : http://www.attac.org/fra/toil/doc/msf.htm

La page "PropriÈtÈ intellectuelle et SantÈ" de Consumer Project on
Technology (en anglais), association crÈe par Ralph Nader :
http://www.cptech.org/ip/health/

Act-up Paris, avec en particulier ce communiquÈ de presse :
http://www.actupp.org/news/news_2000/news_13072000.html


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3- La mondialisation face aux mobilisations citoyennes
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Cette contribution regroupe l'introduction et la synthËse de la
journÈe de travail, des campagnes citoyennes europÈennes sur la
mondialisation.

JournÈe du 6 janvier 2001, ý Paris.


Un large mouvement citoyen s'est mobilisÈ pour questionner la
mondialisation et mettre en cause son cours dominant. Ce mouvement
puise ses formes et ses rÈflexions dans des mobilisations quelquefois
anciennes et, dans le mÍme temps, il les renouvelle.

Quatre campagnes internationales actives dÈlimitent, aujourd'hui, l'
espace de cette mobilisation. Il s'agit de la campagne pour l'
annulation de la dette ; de la campagne pour la remise en cause de l'
Organisation Mondiale du Commerce ; de la campagne pour la rÈforme des
Institutions FinanciËres Internationales, dite dans certains pays ´
Bretton Woods Project ª ; de la campagne de contestation des marchÈs
financiers, pour la taxation des transactions financiËres et l'action
citoyenne, plus connue sous le nom de ATTAC.

La convergence de ces campagnes a modifiÈ la scËne internationale
depuis 1995. De Madrid, avec les manifestations ´ Cinquante ans Áa
suffit ! ª ý l'occasion du cinquantenaire de Bretton Woods, ý Seattle,
Washington, Prague, Nice et Porto Alegre, la contestation a obligÈ les
grands de ce monde ý ravaler leur autosatisfaction.

Convergence et spÈcificitÈ des campagnes

Cette convergence se lit dans les pratiques et dans les formes de
mobilisation. Elle est forte dans chaque pays et dans les grandes
rÈgions, comme au niveau international. Ce sont les mÍmes mouvements,
les mÍmes associations, les mÍmes personnes qui participent ý ces
diffÈrentes campagnes.

Chaque campagne garde aussi sa spÈcificitÈ. Cette spÈcificitÈ est
visible dans les mots d'ordre et surtout au niveau des alliances et
des mouvements qui se mobilisent. Ainsi, la dette ý partir des
mouvements de solidaritÈ internationale s'est Èlargie aux diffÈrentes
Èglises et mobilise aujourd'hui les syndicats. La rÈforme des
institutions internationales concerne surtout les mouvements de
solidaritÈ internationale et les mouvements Ècologistes. La remise en
cause des marchÈs financiers et de la spÈculation financiËre s'
organise autour des syndicats, des mouvements politiques et des
mouvements de lutte contre les exclusions. La mise en cause de l'OMC
met en scËne de maniËre nouvelle la relation entre les mouvements
Ècologistes et de consommateur et les associations de travailleurs et
de producteurs, notamment paysans.

Mettre en Èvidence les responsabilitÈs

Ce mouvement a dÈjý obtenu des premiers rÈsultats. Il a permis d'
Èclairer la mondialisation. Dans un premier temps, il a mis l'accent
sur ses effets nÈfastes et mis sur la dÈfensive ceux qui se flattaient
d'Ítre les hÈrauts de cette nouvelle modernitÈ. Ensuite, il s'est
attelÈ, ý travers des dÈbats parfois difficile, ý faire le tri dans la
mondialisation, entre ce qui relËve d'une tendance de l'Èvolution,
lourde et contradictoire, et les consÈquences de l'idÈologie
dominante, nÈo-libÈrale et revancharde, qui caractÈrise la phase
actuelle de cette mondialisation. Enfin, il s'est attachÈ ý soumettre
ý un dÈbat public, critique et international, les systËmes et les
mÈcanismes qui structurent le monde, sur les plans Èconomiques et
sociaux, politiques et militaires, culturels et idÈologiques.

Le large mouvement de mobilisation et de contestation a aussi eu le
mÈrite de dÈpasser le sentiment de fatalitÈ et de faire ressortir les
responsabilitÈs. Il a mis en lumiËre les centres de dÈcisions et les
responsables : les institutions financiËres internationales, leurs
dirigeants et leurs techniciens, qui dÈfinissent et imposent les
politiques et les modes de rÈgulation ; les Etats du Nord, et
particuliËrement les gouvernements des pays dominants qui se
retrouvent au G7 et dans l'OCDE, qui orientent et contrÙlent les
institutions internationales dans le sens des intÈrÍts des couches
dirigeantes de leur pays ; ceux des gouvernants des pays du Sud qui se
maintiennent au pouvoir par des rÈgimes rÈpressifs, qui participent de
la corruption gÈnÈralisÈe dans le monde et qui partagent les
convictions de leurs aÓnÈs du Nord ; les marchÈs financiers et leurs
opÈrateurs qui ont rÈussi ý imposer leur logique de profit et de
rentabilitÈ dans les modes de pensÈe ; les entreprises multinationales
qui tentent de rÈduire le pouvoir des Etats au maintien de l'ordre et
ý la protection de leurs seuls intÈrÍts.

L'Èmergence des propositions

En mettant l'accent sur les responsabilitÈs, la mobilisation a recrÈÈ
un vaste mouvement d'espoir. Elle a redonnÈ un souffle ý l'idÈe qu'un
autre monde est possible. Ce mouvement est perceptible dans la
floraison d'idÈes et de propositions. Elle s'appuie sur la montÈe d'
une expertise citoyenne qui s'ancre dans les mouvements, comme celle
qui transparaÓt dans les Conseils scientifiques, celui d'ATTAC par
exemple, les observatoires, comme l'Observatoire de la mondialisation
qui travaille sur l'OMC, les comitÈs d'orientation et de pilotage de
la campagne IFI,  le comitÈ de partenariat avec des responsables du
Sud dans la campagne dette. Ce mouvement est porteur d'une demande
sociale et politique de recherche qui commence ý peser sur les
institutions de recherche et les universitÈs et sur le dÈbat
intellectuel ý travers les mÈdias.

Les propositions avancÈes par chacune des campagnes font partie du
dÈbat public. Leur reprise par les autres campagnes permet de les
approfondir et de les complÈter. La campagne dette a mis en avant les
propositions d'annulation, partielle ou totale ; la reconnaissance d'
illÈgitimitÈ et la coresponsabilitÈ ; la limitation du service de la
dette ý une proportion des exportations ; la reconversion sous
contrÙle citoyen, etc. La campagne ATTAC insiste sur la taxe sur les
transactions financiËres spÈculatives ; sur l'utilisation de cette
taxe pour l'accËs aux services de base ; sur l'interdiction des
paradis fiscaux ; sur la lutte contre la criminalitÈ financiËre, etc.
La campagne sur les IFI a mis l'accent le contrÙle dÈmocratique et la
transparence ; sur l'Èvaluation indÈpendante et contradictoire,
confiÈe au systËme des Nations-Unies, de l'intervention des IFI ; sur
le refus des programmes d'ajustement structurel et des cadres
stratÈgiques de lutte contre la pauvretÈ ; sur le refus des
conditionnalitÈs et de l'imposition de l'extÈrieur et par le haut des
politiques Èconomiques et sociales ; sur la rÈforme radicale des IFI,
etc. La campagne contre l'OMC met en avant le refus de la primautÈ de
la marchandise ; la prÈÈminence de la dÈclaration des droits de l'
Homme sur le droit commercial ; le refus du rÙle de l'Organe de
rËglement des diffÈrents ; la nÈcessitÈ d'une instance de recours avec
un droit de saisine des citoyens, etc.

Le passage des propositions aux alternatives

Cette capacitÈ de proposition dÈmontre l'importance du mouvement, de
son inventivitÈ et de ses capacitÈs sociales et politiques,
intellectuelles et citoyennes. Mais, une multitude de propositions ne
constitue pas un programme, ne suffit pas pour esquisser une
alternative. C'est le sens qu'il faut donner au passage de Seattle ý
Porto Alegre. L'articulation entre les mobilisations et l'Èlaboration,
se situe ý l'Èchelle internationale, il nous revient aussi, dans cette
rÈunion, de nous interroger sur la pertinence de l'Èchelle europÈenne.

Il convient Èvidemment de resituer les campagnes par rapport ý l'
ensemble des mobilisations. Les campagnes sur la mondialisation s'
inscrivent dans un mouvement beaucoup plus global. Les groupes ATTAC,
par exemple, se mobilisent sur les fonds de pension, les retraites, la
santÈ ; d'une maniËre gÈnÈrale sur tous les thËmes sociaux et
culturels. Il y a lý une logique, puisque la mondialisation se
prÈsente comme la tendance gÈnÈrale, tous les problËmes peuvent s'y
rÈfÈrer et chaque question d'importance est une maniËre d'interpeller
la mondialisation et de montrer qu'on peut agir sur son Èvolution.
Dans cette mobilisation, certaines couches sociales sont
particuliËrement actives, notamment parmi les jeunes, les femmes, les
paysans, etc.

Ces campagnes n'Èpuisent pas les mobilisations sur la mondialisation.
D'autres mobilisations sont ý mettre en avant ; par exemple pour le
droit international et contre l'impunitÈ, pour la libertÈ de
circulation des personnes, pour l'ÈgalitÈ entre les genres, pour la
lutte contre le sida, pour la rÈsolution pacifique des conflits,
contre les atteintes aux droits de l'Homme et pour la dÈmocratisation,
etc.

Dans les deux annÈes ý venir, plusieurs occasions sur la scËne
internationale permettront d'approfondir les propositions, de
renforcer leur cohÈrence. La confÈrence sur le financement du
dÈveloppement, en juin 2002, permettra de dÈcliner les questions
centrales du dÈbat : l'impossibilitÈ de financer le dÈveloppement avec
le poids de la dette, la liaison entre le commerce international et le
financement, le rÙle des institutions financiËres, le poids
dÈterminant des marchÈs financiers, le rÙle des entreprises
multinationales dans l'investissement, la discussion sur l'aide
publique au dÈveloppement, la nÈcessitÈ des taxes sur les transactions
financiËres et des Ècotaxes, la place des politiques fiscales dans l'
ÈgalitÈ des droits, l'importance de la corruption, des paradis fiscaux
et de la criminalitÈ financiËre. De mÍme, en septembre 2002, la
confÈrence RIO+10, devenue confÈrence de Johannesbourg sur le
dÈveloppement durable, sera l'occasion d'un dÈbat international sur la
nature du dÈveloppement et les politiques de dÈveloppement.

La pertinence de l'Èchelle europÈenne

Le niveau national des mobilisations prÈsente un double intÈrÍt. D'une
part, il permet une liaison directe entre les campagnes et les
diffÈrents mouvements sociaux ; d'autre part, il permet de mettre en
cause de maniËre plus efficace la responsabilitÈ des gouvernements
nationaux. De ce point de vue, de nouvelles formes de dÈbat citoyen
associant les associations, les syndicats et les mouvements, le dÈbat
d'opinion ý travers les mÈdias et le dÈbat parlementaire renouvellent
le dÈbat politique.

Le niveau international, et peut-Ítre mondial, sera, ý terme, un
niveau dÈterminant. Il l'est dÈjý sur le plan Èconomique et militaire.
Il nous revient de construire une opinion publique internationale
indispensable ý une progression politique qui ne se rÈduise pas aux
institutions inter-Ètatiques et aux reprÈsentants du pouvoir
Èconomique. C'est ý ce niveau que se formalise la contradiction
majeure entre le Nord et le Sud. C'est ý ce niveau aussi qu'il est
possible de dÈfinir un calendrier autonome avec des apparitions
fortes, en s'appuyant sur les mobilisations nationales.

La lÈgitimitÈ de la mobilisation internationale peut s'appuyer sur des
orientations qui concrÈtisent les principes d'une alternative et
peuvent donner leur cohÈrence aux propositions. Ces orientations sont
: la redistribution internationale des richesses ; le droit
international et la possibilitÈ de recours pour les citoyens ; le
contrÙle dÈmocratique des instances de rÈgulation ; la
coresponsabilitÈ entre le Nord et le Sud ; la subordination de la
logique des marchÈs aux respects des droits de l'Homme.

Les discussions menÈes ý partir des campagnes ont confirmÈ la
pertinence de l'Èchelle europÈenne. Entre le niveau national et le
niveau mondial, les grandes rÈgions gÈopolitiques occupent une
position contradictoire. Elles sont, par bien des maniËres des
vecteurs de la mondialisation dans sa version dominante nÈo-libÈrale ;
mais elles sont aussi le support d'une contre-tendance, porteuses de
possibles alternatives. L'Union EuropÈenne, la plus avancÈe dans son
intÈgration politique, de toutes les grandes rÈgions gÈoculturelles
accuse particuliËrement cette contradiction ; d'o˜ l'intÈrÍt
particulier de l'Èchelle europÈenne pour les mobilisations.

La mobilisation europÈenne

La rencontre entre les campagnes a montrÈ leur convergence. Celle-ci
est d'autant plus forte qu'on retrouve souvent dans les diffÈrentes
campagnes les mÍmes militants. Dans plusieurs pays, ce sont les mÍmes
collectifs qui mËnent plusieurs campagnes. Un travail commun ý l'
Èchelle europÈenne s'impose comme une Èvidence. Ce travail est ý mener
ý l'Èchelle nationale en mobilisant les forces sociales et les
opinions publiques, en s'appuyant sur une part significative des
parlements nationaux et en interpellant les gouvernements. Il est
aussi ý mener par rapport aux diffÈrentes instances europÈennes : le
Parlement, le Conseil des Ministres et la Commission.

Le programme de travail commun pourrait s'organiser autour de
plusieurs ÈlÈments.

… Des mots d'ordre commun aux campagnes avec notamment : la
contestation de l'AGCS nÈgociÈ par l'OMC et le refus de l'organe de
rËglement des diffÈrends ; le contrÙle des Institutions financiËres
internationales, l'Èvaluation de leurs interventions par le systËme
des Nations Unies  et une instance de recours internationale avec une
saisine possible par les citoyens ; la reconnaissance de la
coresponsabilitÈ dans la formation de la dette, son caractËre en
partie illÈgitime et l'annulation de la dette des pays pauvres ; l'
interdiction des paradis fiscaux et d'une taxe sur les transactions
financiËres spÈculatives et des Ècotaxes.

… Une mobilisation qui donne une plus grande visibilitÈ ý la
contradiction entre le Nord et le Sud, qui soit plus liÈe avec les
mobilisations du Sud et qui s'appuient sur les partenariats avec les
mouvements sociaux et politiques du Sud et des autres rÈgions du
monde.

… La dÈclinaison dans l'espace europÈen de certaines des
revendications internationales qui s'appuie sur l'existence des
institutions europÈennes. Ainsi, par exemple, l'interdiction des
paradis fiscaux et une taxe dite Tobin pourraient Ítre envisagÈe ý l'
Èchelle europÈenne, sans attendre une hypothÈtique et difficile
application mondiale. L'Èconomie europÈenne est en mesure de rÈsister
aux effets de rÈtorsion prÈvisibles, en entraÓnant d'autres
partenaires, par exemple le Canada dont le Parlement a dÈjý votÈ le
principe de cette taxe. D'autre part, les institutions europÈennes
existantes sont susceptibles d'utiliser cette taxe pour l'accËs des
citoyens aux services de base ; ce qui rÈduit une partie des critiques
sur le principe de cette taxe.

… Un dÈbat europÈen pour dÈfinir une conception europÈenne du
dÈveloppement, un modËle europÈen. Ce dÈbat peut Ítre dÈveloppÈ ý l'
occasion des positions europÈennes qui seront dÈfendues, en juin 2002,
ý la confÈrence sur le financement du dÈveloppement et, en septembre
2002, ý la confÈrence de Johannesburg sur le dÈveloppement durable. Un
appel aux chercheurs et aux universitaires europÈens, ý la communautÈ
scientifique et intellectuelle, est nÈcessaire pour mener une bataille
intellectuelle qui permette de rÈsister ý la volontÈ d'hÈgÈmonie d'une
pensÈe dominante portÈe par les institutions financiËres
internationales.

… Un appel ý une politique europÈenne qui refuse la subordination aux
conceptions dominantes dans les institutions internationales. Le
contrÙle des reprÈsentants europÈens dans ces institutions. Le refus
de tout financement de projets et de politiques qui ne seraient pas
conformes au droit international fondÈ sur la dÈclaration universelle
des droits de l'Homme, aux accords et pactes internationaux et aux
accords europÈens.

… Une discussion sur les positions dÈfendues, y compris sur les
divergences entre les participants aux diffÈrentes campagnes, pour
dÈbattre des analyses de la mondialisation, des propositions et des
alternatives sur l'OMC, la dette, les IFI, les marchÈs financiers.

Le travail commun prendra la forme d'Èchanges d'informations, d'un
sÈminaire de travail, de rencontres rÈguliËres dans diffÈrents pays
europÈens.

Deux ÈchÈances sont dÈjý prÈvues. En juillet 2000, ý GÍnes, ý l'
occasion de la rencontre du G7. En dÈcembre 2000, en Belgique, ý l'
occasion du Conseil EuropÈen.

Le Forum Social Mondial de Porto Alegre a confirmÈ les orientations de
la rencontre europÈenne du 6 janvier 2000. Il a permis de les situer
dans une nouvelle perspective, celle d'une nouvelle phase des
mobilisations sur la mondialisation. Une phase de passage des
rÈsistances aux propositions et aux alternatives.

Gustave Massiah.
aitec@globenet.org


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4- Petites leÁons de CorÈe.
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La venue en France de trois syndicalistes corÈens de Daewoo ý la
poursuite de leur Pdg en fuite aprËs avoir licenciÈ des milliers de
familles et dÈtournÈ des sommes faramineuses a constituÈ une sorte
d'exercice pratique de solidaritÈ sur fond de mondialisation
financiËre et industrielle. Elle a Ègalement largement dÈfrayÈ la
chronique, notamment au travers de sa dimension "romantique": Pdg en
fuite, ouvriers dupÈs et en colËre, "petits" contre "gros"  etc. Il
serait dommage d'en rester ý cet aspect des choses; car il s'est bel
et bien passÈ quelque chose d'important ý cette occasion.

Premier ÈlÈment d'information, le voyage n'est pas prÈparÈ; nos amis
CorÈens "dÈbarquent" comme on dit en ne laissant que quelques jours ý
leurs correspondants pour Èlaborer un programme. Le leur se rÈsume
simplement: ils veulent manifester publiquement. En quelques jours, la
solidaritÈ organisÈe de plusieurs acteurs (Attac, la Cgt, Sud, Le
centre Lebret) va permettre d'enrichir ce sÈjour. Ils rencontreront
ainsi, outre une kyrielle de titres de la presse Ècrite et
audiovisuelle,  la Ligue des droits de l'homme, le syndicat de la
magistrature, et de nombreux militants associatifs lors de rencontres
publiques tenues dans les bourses du Travil de Paris et Lyon. Au plan
syndical, ils rencontreront la Cgt, la fÈdÈration Cgt de la
mÈtallurgie, la fÈdÈration Cfdt de la mÈtallurgie, le Groupe des dix;
des contacts seront pris avec les syndicats Cgt de Renault , Daewoo
longwy, Thomson. Au plan plus "institutionnel", la stratÈgie consister
a a interpeller le gouvernement CorÈen ý partir de Paris: d'o˜ une
manifestation et une dÈlÈgation ý l'ambassade ý Paris et ý Interpol, ý
Lyon. Il s'agissait dans les deux cas, selon la stratÈgie dite du "22
ý AsniËres" ou comment passer par Paris pour se faire entendre ý
Pyongyang...

StratÈgie payante: l'entrevue ý l'ambassade est filmÈe par les mÈdias
CorÈens. A Lyon, le fait que la dÈlÈgation composÈe d'Attac, des deux
Unions dÈpartementales Cgt et Cfdt soit reÁue par Interpol met le
gouvernement corÈen au pied du mur; sur le point de perdre la face, il
se dÈcide (enfin) a lancer un mandat d'arrÍt international contre le
Pdg failli.

La stratÈgie des autoritÈs corÈennes, qui tient toute entiËre dans le
silence et la rÈpression, est donc bousculÈe par ce tourisme social
tonitruant  d'un type nouveau.

CotÈ franÁais, le fait que la dÈlÈgation ait ÈtÈ prise en charge de
faÁon unitaire tant par les organisations syndicales qu'associatives
est de bon augure et tÈmoigne de relations de travail fructueuses. A
Lyon comme ý Nice, o˜ il s'agissait de reprendre possession
symboliquement d'une villa appartenant ý Kim Woo Joong, les
syndicalistes corÈens ont ÈtÈ entourÈs d'une prÈsence aussi diverse
que chaleureuse. Cet Ètat d'esprit aura jouÈ un grand rÙle dans
l'impact de la visite et Attac peut se fÈliciter d'y avoir tenu toute
sa place. Au-delý, on formulera quelques regrets; le temps nous a
manquÈ pour interpeller les autoritÈ franÁaises et de mÍme, pour
Ètoffer les rencontres avec les militants franÁais. Mais il Ètait
difficile de prolonger le sÈjour, compte tenu de la situation tendue
en CorÈe.

Qui et quoi.

La dÈlÈgation Ètait composÈe de Yu Man-heyeong, travailleur de Daewoo
licenciÈ suite ý rÈpression syndicale ; Park Jum-kyu de la KCTU,
responsable des actions de solidaritÈ ; Hwang Yee-min pour le Joint
Struggle Committee for Daewoo Motor's Workers, regroupement de 25
associations pour la dÈfense des salariÈs de Daewoo. Elle a rencontrÈ
en France Attac, la Ligue des droits de l'homme, le syndicat de la
magistrature, la Cgt, les syndicats Cgt  de Thomson, Daewoo longwy, du
Groupe Renault; la Cfdt mÈtallurgie, Sud, le Groupe des dix, le
Cedetim... Elle s'est Ègalement rendu auprËs du Bureau international
du travail, ý GenËve.


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5- Le Courriel d'information s'Ètoffe
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Gr’ce ý vos remarques et ý l'aide prÈcieuse de certains groupes locaux
en France, en particulier ATTAC Douai, le Courriel d'information s'
Ètoffe. Il s'agit d'une vÈritable diversification qui, nous l'
espÈrons, pourra satisfaire votre dÈsir de vous informer tout en vous
proposant diffÈrents modes pour le faire.

Le Courriel paraÓtra toujours deux fois par semaine, les mardi et
vendredi, dans sa forme actuelle. NÈanmoins nous disposons maintenant
d'une synthËse mensuelle d'une dizaine de pages. Celle-ci reprend l'
intÈgralitÈ des tables des matiËres, mais sÈlectionne seulement une
poignÈe d'articles jugÈs importants. Ce mensuel n'existe qu'en format
pdf afin d'en faciliter l'impression. Il est prÈsentÈ de telle maniËre
que chaque groupe local peut le personnaliser, en France, mais aussi
dans n'importe quel pays. Vous en trouverez les rÈfÈrences au dÈbut du
Courriel d'information ý chaque numÈro. En voici l'adresse pour le
dernier numÈro, celui de fÈvrier
http://attac.org/attacinfo/attacourriel5.pdf

Trois trimestriels thÈmatiques seront publiÈs en alternance. Les
documents qui s'y trouvent sous forme d'extraits en gÈnÈral sont tirÈs
des publications du site Internet et des articles du Courriel du
trimestre ÈcoulÈ.

Le premier trimestriel porte le titre, Commerce international & OMC.
Il vient de paraÓtre. Lý encore vous en trouverez les rÈfÈrences au
dÈbut de chacune de nos publications. Le numÈro 1 se trouve ý l'
adresse suivante : http://attac.org/attacinfo/commerce1.pdf

Le deuxiËme trimestriel sera publiÈ le mois prochain, Finance &
Èconomie, le troisiËme le mois d'aprËs, Dette & dÈveloppement, avant
que vous puissiez retrouver celui sur le commerce international pour
son deuxiËme numÈro. Et ainsi de suite.

Il s'agit d'une publication d'une trentaine de pages. Les fichiers
sont donc ´ lourds ª, autour de 500k, et sont avant tout destinÈs ý
Ítre imprimÈs et reproduits pour Ítre diffusÈs. Adressez-vous ý un
groupe local prËs de chez vous pour l'obtenir.


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6- Vous avez rendez-vous avec ATTAC
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D'ici au prochain numÈro du Courriel d'information voici quelques
rendez-vous d'ATTAC et de ses groupes locaux auxquels vous pouvez
participer. Pour plus d'information, n'hÈsitez pas ý consulter notre
calendrier <http://attac.org/rdv/> (sÈlectionner le pays pour trouver
les rendez-vous)

Mardi : BE : LIEGE - WATERMAEL-BOITFORT - DAMPREMY - FR: MARSEILLE -
MARTIGUES - UNIVERSITE BOURGOGNE DIJON - ORLEANS - ST NAZAIRE - PARIS
11

Mercredi : BE : LIEGE - FR: TREMBLAY EN FRANCE - LA CIOTAT - CRETEIL -
PAU - NICE - PARIS 11 - CAEN - CLERMONT FERRAND

Jeudi: BE: VERVIERS - LIEGE - ES : MADRID - IE : DUBLIN - FR :
BERNAY - PARIS 13 - ST PIERRE D'OLERON - NANTES - ST JEAN D'ANGELY -
CLERMONT FERRAND

Vendredi : BE : LIEGE - FR : GUERET - ST DIDIER DE FORMANS


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G            L            O            B           E

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s a m i z d a t . n e t
european counter network
bureaucratie : bureaucratie@samizdat.net
messages sur la liste : globe_l@ecn.org
archives web : http://www.ecn.org/lists/globe_l
envois restreints aux abonnes
http://www.samizdat.net/infos

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